Waiting for you - James

Un, deux, trois... quatre nuages dans le ciel bleu. Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle se redressa, ce soleil lui réchauffant la peau était si agréable. La tête ailleurs et distraite, elle ne savait plus comment passer son ennui, ce qui en soit était plutôt désagréable sachant qu'il était à peine dix heures du matin. Trop de choses se bousculant dans son esprit, Rose avait besoin de se changer les idées, plus encore elle avait besoin de parler, retrouver quelques un de ses amis. La solitude était parfois agréable, mais à force de la cotôyer elle pesait lourdement sur les épaules. Si la jeune fille n'était pas de ceux qui sortaient à outrance, elle n'aimait pas pour autant se retrouver seule ainsi. Et par ce beau temps proche de la Saint-Valentin, beaucoup de ses camarades cherchaient à préparer le terrain en s'invitant mutuellement ici et là. La Gryffondor, pensive, arrachait quelques brindilles d'herbe humides. Talulla devait sans doute s'être posée dans un coin avec sa guitare, et Heaven probablement à flâner avec sa cousine, tandis que Rose avait préféré prendre un bain de soleil hivernal dans le parc... Chose qu'elle regretta vite, au vu du parc désert malgré le fait qu'il était samedi. Ce quatorze Février avait tout d'une malédiction, et plus encore lorsqu'elle voyait Eden fusiller de son regard noir le moindre prétendant qui osait s'approcher d'elle.

La jeune fille se leva alors, ne sachant que faire ni où aller, jouant distraitement avec une brindille d'herbe. Pas suffisamment motivée pour se pencher sur ses devoirs, et bien trop envie de respirer de l'air frais pour rentrer au château, il ne lui restait plus qu'à vagabonder ici et là, et avec un peu de chance tomber sur une personne qu'elle connaissait. La balade dura suffisamment longtemps pour qu'elle se rende compte qu'elle était déjà arrivée à la volière. Les yeux bleus de Rose s'y attardèrent un instant, et enfin une idée lui traversa la tête. Dans un sourire, la jeune fille s'y dirigea à pas rapides et monta les escaliers qui y accédait. Quelques battements d'ailes battaient l'air, mais la plupart des hiboux semblaient dormir dans un sommeil profond. Rose se dirigea vers l'un des rebords d'une fenêtre, et y déposa un parchemin vierge qu'elle sortit de son sac, suivi d'une plume. Elle y griffona quelques mots, la missive à présent pourvue de quelques phrases à l'écriture fine et penchée.

Citation :: " Mon James,

J'ai pensé faire un tour, cet après-midi, à Pré-au-Lard, afin de sortir de mon ennui. Dis-moi, tu voudrais m'y retrouver ? La Saint Valentin semble tellement proche que même au parc je n'y trouve personne.
Allez, viens me sauver de cet ennui mortel, je ne tiens plus. J'attendrai vers 14 heures près d'Honeydukes.
Amicalement,
Rose.

PS : Tu aimes la bièraubeurre ? "

La jeune fille plia le papier en quatre, et se tourna dans un sourire, cherchant son hibou des yeux. Enfin elle repéra une petite boule de laine frémissante à chacune de ses respirations, et Rose eut un léger pincement au coeur lorsqu'elle la siffla afin de la réveiller. Hermes ouvrit alors ses yeux ambrés, cherchant l'importun du regard, avant de s'envoler vers la main que la Gryffondor lui tendait. La jeune fille lui caressa doucement le bec avant d'attacher sa missive à sa patte tendue.

Rose - Essaie de trouver James. Je ne sais pas s'il est au château mais... c'est important.

Important dans le sens où elle avait réellement envie de se retrouver avec son ami de toujours. Les multiples soupirs qui s'échappaient de ses lèvres trahissaient cet ennui trop encombrant. Plus encore cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était retrouvée en compagnie de James, et pourtant il était l'un des seuls à la connaître autant, hormis son jumeau. Hermes hululla avant de prendre son envol peu impressionnant au vu de sa très petite taille. Rose soupira, la matinée risquait d'être bien trop longue. La Gryffondor tourna les talons et sortit de la volière. A présent qu'elle savait que son après-midi n'allait pas être creux et insipide, elle avait retrouvé sa motivation pour se pencher sur ses devoirs. Une motivation qui au final s'était envolée, une fois penchée au-dessus de sa table de fortune, sa main jouant avec sa plume et ses yeux observant avec rêverie ce ciel trop bleu pour rester enfermée. Oui la matinée allait être longue.

Treize heures. Au final, prise d'une inspiration soudaine, ou du moins du fait qu'elle ne voulait pas passer son dimanche entier sur ses devoirs, Rose avait finit par les faire, non sans un soupir de soulagement lorsqu'elle eut terminé. Son ventre commençait à crier famine, mais la Gryffondor l'ignora, persuadée que son ennui allait bien vite la rattraper elle avait préféré prendre un peu d'avance sur son rendez-vous avec James en allant se promener quelque peu à Pré-au-Lard. La jeune fille replia ses parchemins, les fourra dans son sac et monta quatre à quatre les escaliers menant aux dortoirs. Rose lança son sac sur le lit avant de se tourner vers son armoire et d'en sortir une écharpe. Malgré le soleil apaisant, le froid était au rendez-vous, et la jeune Gryffondor se refusait d'attraper bêtement quelque chose. Alors qu'elle revêtit sa cape d'un bleu sombre et enroulait son écharpe autour de son cou bien trop blanc, la porte s'ouvrit dans un grincement.

Talulla - Et cette fois, tu vas être en avance.

Rose - C'est juste pour te faire comprendre qu'il me faut vraiment une montre.

La Gryffondor ôta d'un geste ses longs cheveux blonds glissés entre sa nuque et son écharpe, et offrit un sourire à son amie. Puis elle se dirigea vers la porte avant de lancer un "Salut" fort enthousiaste, en espérant que cet après-midi, lui aussi, passerait lentement. Arrivée sur place, elle fut surprise de reconnaitre beaucoup de ses camarades qui flânaient dans les rues, en couple et l'air ailleurs. Son ventre vide lui donna l'idée d'inviter James afin d'aller manger quelque part, mais elle s'était contentée pour le moment d'aller chercher quelques friandises chez Honeydukes, incapable de résister. Lorsqu'elle en ressortit, un petit sac à la main, Rose alla s'assoir distraitement sur le banc d'en face, son regard pensif et vague ne voyait plus les passants, seule sa plume en sucre semblait compter alors, et plus encore cet après-midi passé avec son Serpentard préféré.

Un, Deux, Trois... Quatre pensées obscures dans la tête du fils du Professeur de Sortilèges. En effet, ce dernier semblait de plus en plus stressé par le fait qu'il doive à tout prix fracasser un élève pour prouver son allégeance aux Anges de l'apocalypse. Il n'en avait pas encore touché un mot à son père à ce sujet, et il ne savait pas réellement quoi faire. James se sentait réellement mal de devoir faire du mal à un pauvre innocent dans le simple but de montrer des idées pour lesquels il n'adhérait pas particulièrement mais juste pour suivre un de ses potes dans cette connerie monumentale pour pouvoir le gérer lorsque ce dernier s'aventurerait trop à la lisière du mal. Puis, il y avait vu Nyla... C'était sa tendre soeur de coeur. Le fait qu'elle y soit lui faisait beaucoup de mal sans qu'il ne le montre pour autant. Elle était entrain de se perdre, de s'amouracher d'un type pour qui il n'aurait pas une seule once de scrupule à la virer de sa vie si jamais il trouvait quelque chose de plus intéressant. Et le pire dans tout ça, c'était qu'il y avait peut être sa propre mère à Poudlard. Quelque part... Devant lui, derrière, un prof ? Un membre du personnel ? Il ne savait pas. Il n'en savait rien. C'était douloureux de penser à toutes ses choses. Et pour finir sur une note encore plus joyeuse, James n'avait pas de petite copine pour la saint valentin. Ce n'était pas tant ça qui lui faisait du mal, mais surtout le fait que Lucy se soit déjà trouvé un autre garçon pour soulager sa peine de coeur. Peine de coeur, mon cul. Joyeuse Saint Valentin !

C'était ce que son père lui avait dit, avec un petit sourire particulièrement enthousiaste. L'un des premiers sourires qu'il faisait lors de cette fête depuis près de dix ans. D'habitude, il s'enfermait dans cette fameuse chambre qu'il avait condamné à la maison, pour n'en ressortir que le lendemain matin, le teint particulièrement grisâtre et douloureux. Peut être c'était il trouvé une valentine de sa vie ? Allez savoir... James poussa ses couvertures avec rage. Et Loucas qui avait un rendez vous avec une gryffondor du nom de Sunday... Ça par contre, ça le faisait rager... Pour la simple et bonne raison que cette dernière était une gryffondor et que ça lui faisait rappeler Rose. Allez savoir pourquoi... Cependant depuis son entrevue avec Jason qui ne s'était pas particulièrement bien placé, ses sentiments à son égard n'avait que grandir à tel point que lorsqu'il lui disait bonjour, il en avait des frissons de peur qu'elle ne devine ce qu'il avait en tête. Il y avait des moments où il se trouvait particulièrement puéril, voir fleur bleue. Ce qu'il n'arrivait surtout pas à comprendre, c'était qu'il était comme son père sur ce point là. Ça le faisait chié. Il suffisait de voir l'état dans lequel il se mettait pour Yuki, pour le comprendre. La porte du dortoir s'ouvrit.

- Harada... T'as un hibou !

James leva la tête de son coussin, se passant une main sur son torse comme pour se gratter, avant de s'assoeir sur son rebord, le volatile arrivant vers lui. Ce dernier s'appuya sur prit place sur le rebord de son lit pour tendre la patte et ainsi lui permettre de décrocher la lettre. Ce qu'il fit. Se passant une main dans les cheveux noir, il saisit la lettre en soupirant. Ce n'est que lorsqu'il vit l'écriture et que ses doutes lui aient envoyé des signaux d'alerte pour qu'il aille regarder en bas de la lettre qu'il ne put s'empêcher d'avoir un grand sourire sur ses lèvres, un petit regard malicieux, le coeur battant la chamade. Son air content n'échappa pas aux regards de Pete qui lui demanda, un petit air suspect se traduisant sur son visage d'anglais blondinet :

- C'est qui ?
- Ta mère, Pete. Ta mère.

Pete lui envoya un coussin dessus avec un sourire grand comme ça. Ce dernier semblait avoir une idée de la réelle personne qui avait écrite ce bout de papier. Il éclata de rire avant d'esquiver le coussin que James lui renvoyait, pour le ramasser et le reposer sur le lit de Loucas. Ce dernier s'en alla avec un petit sourire coquin, tandis que James secouait doucement la tête, se mordant la lèvre, l'impatience trahissant ses mouvements pour réouvrir la lettre correctement.

Mon James,

J'ai pensé faire un tour, cet après-midi, à Pré-au-Lard, afin de sortir de mon ennui. Dis-moi, tu voudrais m'y retrouver ? La Saint Valentin
semble tellement proche que même au parc je n'y trouve personne.
Allez, viens me sauver de cet ennui mortel, je ne tiens plus. J'attendrai vers 14 heures près d'Honeydukes.
Amicalement,
Rose.

PS : Tu aimes la bièraubeurre ?

Ah ça, c'est sûr qu'il allait l'aimer la bièraubeurre ! Il en boirait des tonneaux si il fallait pour durer le moment qu'il allait sûrement se passer dans l'après midi. Un regard vers le cadran. 10h 30. C'était bon, il avait largement de se préparer. Il reposa la lettre, s'asseyant de nouveau sur son lit, avant de la reprendre pour la relire, un sourire con sur ses lèvres. Un, Deux, Trois... Quatre bonnes raison pour sourire. Enfin ! La première, elle l'avait écrit : Mon. La deuxième, le fait qu'elle est invitée à passer l'après midi avec lui à Pré-au-Lard. La troisième, parce qu'elle était seule et que visiblement, Jason, c'était du passé. Et le quatrième, le meilleur pour la fin, parce que c'était Rose. Il eut un léger soupir avant d'éclater de rire en s'imaginant. Qu'est ce qu'il était con... Près on aurait pu lui donner un rôle pour Amour, Gloire & Sorcier...

Durant tout le temps qu'il lui restait, James s'était préparé. Mais attention ! Il ne fallait surtout pas que cela se remarque ! Il fallait qu'il reste comme d'habitude. Cependant, c'était un jour un peu spécial... Comment rester comme d'habitude tout en essayant de mettre quelque chose de spécial pour la journée ? James regardant son reflet dans le miroir tout en terminant de raser ce qu'il fallait retirer pour conserver son petit bouc autours de ses lèvres et de son menton, ne vit qu'une option : Rester comme d'hab', et faire comme d'hab'. Bon. Il inspira doucement, avant de se glisser sous la douche. Quelques minutes après, il ressortit du petit box pour de nouveau regarder son reflet dans le miroir pour se poser cette même question : Pourquoi avait elle pensé à lui ? James eut un sourire flatté avant d'envoyer son gant contre son reflet et d'éclater de rire. S'habillant d'un pantalon assez large, et d'une veste noir, lui donnant toujours ce petit air américain qu'il ne cherchait pas particulièrement à avoir, il sortit des douches pour se rendre dans sa salle commune où il se fit chambrer par Pete, Maeva, Margaux et Jesse.

A 13h 25, il sortit de la salle commune de Serpentard. Il ne tenait plus à leur raillerie et il en avait même donné le nom de la personne avec qui il avait un rendez vous : Rose Mandrake. Il eut un léger sourire qui lui rosit doucement ses joues tout en tentant de tout faire pour éviter que cela ne se voit, mais les deux copines de ses deux potes n'avaient pas cessé de lui faire remarquer aggravant donc la situation jusqu'à ce qu'il devienne pivoine et qu'il en est des bouffés de chaleur. Le vent du parc lui caressa doucement le visage, traversant ses cheveux décoiffés avec une aisance et une douceur exquise. La journée se présentait sous un nouvel angle et il comptait bien en profiter. Marchant tranquillement, les mains dans les poches, comme à son habitude, il croisa son père qui était également, sur son 31, mais il avait quelque chose de spécial. Quelque chose de classe et de beau à regarder. C'était peut être ce sentiment qu'il dégageait... James eut un léger sourire tandis que Dakota lui mettait dans la poche une bourse de cuire pleine d'argent avant de lui déposer un baiser sur la joue et de continuer sa route. Il y avait des moments où... bref.

Le Pré-au-Lard. Il n'avait jamais été aussi imposant qu'en ce jour de St Valentin. Marchant tranquillement, un air similaire à d'habitude, rien ne pouvait faire penser que James semblait particulièrement stressé. A part peut être le fait qu'il se grattait souvent sa petite barbe noire. Ecoutant les sons de l'église du village, il comprit qu'il avait un quart d'heure devant lui, et il en profita pour aller se détendre dans la boutique de Quidditch où il discuterait un peu avec le vendeur avec qui il avait lié une certaine forme d'amitié à cause de sa passion pour ce sport. Ressortant 5 minutes après, il remit son écharpe aux couleurs de sa maison après avoir joint les deux bouts pour faire passer l'un dans l'autre ( avec lequel il avait formé une boucle ) pour en faire un nœud coulissant. Il s'avança en direction du Honeydukes avec un léger sourire. Il la vit assise sur le banc en face du magasin de confiserie au même moment où il entendait les 14 coups de la cloche de l'église. James était à l'heure. Un point de moins sur son estomac déjà si tendu. D'apparence, il était comme normal.

- Hey ! Salut ! Il s'asseya à ses côtés, le trac à son comble. Heureusement qu'il faisait partit de ces gens qui savaient le maitriser. Ca va ?

L'espace d'un instant, dans son regard, on put y voir un moment de... stupéfaction. Il avait oublié de répondre à hibou de Rose.

L'on passait devant elle, des visages familiers bien souvent qui semblaient la saluer, mais Rose trop distraite semblait trouver les murs de la boutique d'en face bien plus intéressants. Des questions, des pensées, beaucoup trop de choses, mais aujourd'hui la Gryffondor n'y prêtait pas attention. Il était étonnant de voir comment la jeune fille pouvait éclipser ses peurs ou ses angoisses, simplement parce qu'elle avait décidé en ce jour qu'il serait parfait. La foule envahissait les rues, néanmoins elle ne les voyait pas, un peu trop dans sa bulle sans doute. La jeune fille se pencha, ses bras posés sur ses jambes, elle faisait tourner entre ses doigts la plume en sucre qui ne calait décidemment pas son estomac. Rose poussa un bref soupir, elle repensait à cette conversation avec Jason. Un mois. Plus encore c'était ce déclic qu'elle avait eu auquel elle pensait. Elle souhaitait s'affirmer, ne plus simplement être la jumelle Mandrake, ne plus être celle à qui l'on demandait parfois "Tu étais là?" parce qu'elle se faisait trop discrète. Ses yeux glissèrent sur la vitrine devant elle, miroitant son reflet. Une petite blonde un peu paumée assise sur un banc, bien sûr qu'on ne la voyait pas. Et si c'était sa mère, qui s'était assise là ? On y aurait vu une belle femme, dans ce reflet, sûre d'elle et de ses opinions, une Mc Illian qui ne machait pas ses mots, un peu trop lunatique peut-être et qui n'aimait guère accepter l'aide des autres. Un peu trop fière sans doute. Sur cette pensée, Rose esquissa un bref sourire, sa plume tournant toujours entre ses doigts.

"On ne change pas du jour au lendemain Jason" Ah.... oui sa remarque s'appliquait également à elle-même. Rose soupira, il lui faudrait de l'aide, implicite ou non, elle ne pouvait y arriver seule. Elle souhaitait changer, mais dans le fond la Gryffondor savait qu'elle resterait elle-même. Il fallait qu'elle en parle à James. D'ailleurs, avait-il bien reçu sa lettre, après tout il n'avait pas répondu... Mais s'il ne viendrait pas, alors Rose se verrait dans l'obligation de tambouriner à la porte de la salle des Serpentards, seulement parce qu'elle avait eu envie de le voir, aujourd'hui. Pour autant se sentir observée par un nid de serpents la fit frissonner. Un vert et argent ça passait amplement, deux, trois.... Mais au-delà de dix c'était se trouver kamikaze et ne pas franchement tenir à sa vie. Elle y tenait... Finalement, si son ami ne venait pas, elle n'avait plus qu'à rentrer et manger quelque chose, son ventre commençant à crier famine de nouveau.

- Hey ! Salut !

- Ah, James... Bonjour !

Soulagement, la jeune fille se retourna et lui sourit. Elle n'aurait pas à risquer sa vie chez les Serpentards finalement. Oui elle était bien plus que soulagée, l'après-midi s'avérait être vraiment sympathique. Il lui fallait l'entrainer faire quelques magasins, lui montrer la dernière robe sortie du magasin de couture le plus côté de Pré-au-lard, -Elle n'était pas du genre superficielle mais n'en restait pas moins une fille-, manger une glace pourquoi pas, aller faire un tour au magasin de balai à moins que James n'y soit déjà passé comme à son habitude, et enfin aller manger un morceau et se raconter les dernières nouvelles autour d'une bièraubeurre

- Ca va ?

- Désolée de t'avoir fait venir, je voulais faire un tour avec toi. Et toi, tu vas bien ?

Rose n'avait pas répondu, elle s'était contentée de hocher la tête brièvement. Bien sûr que ça allait, mais pour le moment cette question de changement obsédait ses pensées. La Gryffondor lui tendit son paquet de friandises afin de lui en proposer.

- Je n'ai pas mangé encore, alors on va aller quelque part, ça te dit ? Mais avant je voulais aller voir le magasin de Quidditch, ils ont un nouveau balai. Je sais je n'y joue pas, et la raison c'est pas seulement parce que Jason en est le capitaine, mais parce que je suis incapable de faire une passe correcte... Au fait, comment va Lucy ?

Trop de choses à dire, normal cela faisait bien trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ensemble. De plus Rose avait énormément de choses à lui confier encore. Un débit de paroles incessant, là enfin elle se rapprochait de sa mère. Elle haussa les épaules dans un sourire lorsqu'elle lui évoqua sa maladresse, les passes de souaffle ou toute autre chose et elle, cela faisait deux. Bien que Rose se débrouillait sur un balai. Jason effectivement avait également été une des causes pour laquelle la Gryffondor s'était refusée à faire partie de l'équipe. Trop de rancoeur sans doute.

- Ah, James... Bonjour !

Y aurait il une pointe de soulagement dans le son de sa voix ? James se sentit flatté. Allez savoir pour quel raison, c'en était tout simplement ainsi. Le regard du Serpentard se faisait toujours protecteur lorsqu'il était avec Rose, et même lorsqu'Eden était présent. Les trois gamins avaient carrément grandit ensemble, du moins, ils s'étaient vu beaucoup plus que la moyenne ne le laissait entendre, et ils en avaient longtemps développé une certaine complicité à eux trois, malgré le fait que James fut envoyé à Serpentard, dans la même maison que son père. Doucement, il se posa à ses côtés, le regard toujours planté dans celui de Rose.

- Ça va ?
- Désolée de t'avoir fait venir, je voulais faire un tour avec toi. Et toi, tu vas bien ?

James n'avait pas entendu de réponse à proprement dite concernant le sujet de sa question. Même si elle avait fait un signe montrant, que oui, elle allait bien, James ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait quelque chose qui la tracassait au plus haut point. C'était tout à fait compréhensible. La St Valentin, en solo, c'était toujours un sujet particulièrement pointillé sur lequel beaucoup de personne n'aimait pas être interrogé, James le premier. Surtout que Lucy l'avait plaqué pour la simple et bonne raison qu'il avait fait, soit disant, des yeux doux en regardant Rose durant le bal de Noël. D'un certain côté, comme il l'avait ressentit, il 'était désormais libre, et la possibilité de conquérir Rose n'avait jamais été si grande depuis qu'il avait cette idée en tête. Motivé par ses propres émotions et sentiments, on va dire que James n'en était pas moins, découragé. Certes, il savait que Jason était un ennemie particulièrement dangereux car beaucoup de filles le trouvaient séduisant. James n'était pas de cet avis. Du moins, il s'en foutait jusqu'à ce qu'il ressente la moindre parcelle de sentiment plus qu'amicale à l'égard de Rose.

- Moi, ça va. Je me suis fais un peu chambré par Pete et Jesse du faite que je n'ai pas de petite amie pour la St Valentin, mais c'est rester taquin.

Le voilà qu'il se mettait à parler pour rien dire. Avait il eut l'obligation de mentionner cela ? Non, pas tellement. Surtout qu'il allait passer sûrement pour un con. Remarque, c'était ce genre de sujet dont il avait toujours pu parler avec Rose, comme avec Eden. James eut un léger sourire lorsqu'elle lui tendit son paquet de friandise. Le fils d'Almadovar n'ayant rien mangé à midi, se fit une joie de plonger sa main délicatement pour en retirer un bonbon tout en murmurant :

- Merci...
- Je n'ai pas mangé encore, alors on va aller quelque part, ça te dit ? Mais avant je voulais aller voir le magasin de Quidditch, ils ont un nouveau balai. Je sais je n'y joue pas, et la raison c'est pas seulement parce que Jason en est le capitaine, mais parce que je suis incapable de faire une passe correcte...
- Moi, non plus, je n'ai pas mangé. Me suis levé un peu tard. Il eut un léger sourire, tout en mettant la deuxième partie de son bonbon dans la bouche, avant de reprendre : Cool ! On a qu'à aller le voir avant d'aller manger un morceau... D'autant plus, qu'il va falloir que je change de balai si je souhaite intégrer une équipe de Quidditch à l'Université... Si tu veux, j't'apprendrais à faire des passes. Comme ça, Jason ne te gueulera plus dessus, si tant doit il te gueuler dessus... Une légère pointe de mépris dans la voix alors que Rose enchaînait :
- Au fait, comment va Lucy ?
- Séparé... T'étais pas au courant ? Toute l'école est au courant, pourtant... Faut dire qu'elle n'a pas fait dans la dentelle pour ne pas que ça se sache... Elle est même allée jusqu'à s'éffondrer en larme durant l'un des cours de mon père. J'étais mort de rire... Mon père m'a fait un clin d'oeil avant de l'envoyer chié et de dégager de cours... Il eut un ricanement avant de lui retourner la question. Et toi, avec Jason ?

Sensiblement, le regard de James se durcit à l'énonciation de son prénom. Il détourna le regard pour faire un signe de la main à Pete et Margaux qui passaient non loin de là. Pete, alors qu'il venait de passer Rose qui leur avait le dos tourné, lui fit un petit air suspicieux avec ce petit sourire amusé. James lui fit un clin d'oeil.

-
You always light my way
No matter where I go
I always feel you so
Cause you're everywhere to me
-

Finalement, pour un après-midi qu'elle aurait pensé raté, parcouru d'un ennui mortel, la journée s'annonçait plus que bien. Cela la mettait sensiblement de bonne humeur, et enfin Rose avait ce sourire aux lèvres de bien être, contrairement à celui habituellement teinté d'une nostalgie particulière. Parler avec James, c'était un peu s'adresser à son deuxième frère. Si la Gryffondor ne parlait jamais de ses sentiments hormis à Eden, elle se confessait tout autant à James, avec néanmoins quelque peu de nuance dans ses paroles. Il y avait toujours ce petit écart qu'il était sain de garder, le Serpentard était un ami d'enfance, très proche, pour autant Rose ne pouvait pas se permettre de le considérer comme un frère, auquel cas ce dernier aurait été obligé de l'avoir dans les pattes à longueur de journée. Façon de parler, la jeune fille n'était pas franchement des plus collantes, mais lorsqu'il s'agissait de parler de ses sentiments aux personnes de confiance, qui se limitaient à Eden et James, alors elle ne trouvait plus ses limites. C'était une relation particulière, tout autant que lorsqu'elle s'adressait à Dakota, comme un oncle. En somme les deux Mandrake étaient bien plus proches du Directeur de Serpentard que de leur grand-père aigri et insupportable.

Depuis que leur père était revenu néanmoins, fin Janvier, Rose avait cette petite lueur d'espoir que son jumeau la laisse quelque peu respirer. Il était vrai qu'elle était très proche de lui, un peu trop même, mais cette période de sa vie qu'elle traversait avait besoin d'être jalonnée dans une autonomie qu'elle ne pouvait avoir avec Eden. Il lui fallait trouver un sens à sa propre vie, et non plus la leur. C'était en quelque sorte une volonté de s'affirmer enfin, de sortir quelque peu de cette dualité fusionnelle, tout en restant certaine qu'il demeurerait près d'elle. Et depuis que leur père était revenu, elle avait cette légère utopie de voir revenir sa mère, aussi. Et c'était un euphémisme. Rose restait absolumment persuadée qu'elle était vivante, quelque part, que comme son père elle avait survécu, alors même que la Gryffondor se souvenait encore de ce corps froid déposé dans le cerceuil, le jour de son enterrement. La perte de repères amenait avec elle son lot d'espoirs dérangeants. La présence de James à ses côtés lui faisait du bien et l'apaisait étrangement. Il y avait avec son ami de toujours des conversations qu'elle n'osait pas évoquer avec Eden. Comme celui-ci... Après tout, James comprenait lui aussi ce qu'entrainait la perte de l'amour maternel.

- Moi, ça va. Je me suis fais un peu chambré par Pete et Jesse du faite que je n'ai pas de petite amie pour la St Valentin, mais c'est rester taquin.

La jeune fille se mit à rire doucement, les taquineries semblaient être les mêmes un peu partout à Poudlard. Il était vrai que jusqu'à maintenant, cette fête lui était indifférente... C'est du moins ce qu'elle se répétait, mais dans le fond voir ces couples encombrer les rues de Pré-au-lard, et pire encore, les couloirs du château, avait quelque chose de désagréable et d'énervant. On ne pouvait éviter le rituel des hiboux envahissant les dortoirs ces matins là, et encore moins les gloussements de ses amies à chaque jeune homme croisé. Et cette manie qu'avait Eden de garder à distance tous les potentiels prétendants de Rose avait étrangement tendance à la voir souvent seule et sans missives mielleuses ce jour-ci. Quoique pour ce dernier point, Rose ne pouvait que remercier son jumeau. Pourtant en ce jour de la St-Valentin, elle avait tout de même reçu une lettre touchante de la part de Jason. Quoiqu'il en soit, chaque année pour elle, c'était aussi la même rengaine...

- Oh ne t'en fais pas, c'est la même chose pour moi. Comme tous les ans, j'ai droit à un "Eden a dû égorger tous ceux qui avaient l'intention de t'écrire" avec pour dernier mot "on compatit"... Je commence à connaître leur discours par coeur.

La jeune fille soupira mais gardait ce sourire amusé. Mieux valait le prendre avec recul et humour. Après tout ce n'était pas parce qu'en ce mois de Février, on était le quatorze, qu'il fallait absolumment trouver l'amour de sa vie. C'était absurde. Et à vrai dire lorsque son jumeau était plutôt surprotecteur, mieux valait même tenter le coup avec Rose à une autre période de l'année, là où il était le moins sur ses gardes. La Gryffondor lui tendit alors le paquet de friandise, ce à quoi James lui affirma qu'il n'avait pas encore manger. Tant mieux donc, elle n'aurait pas à déjeuner toute seule. Etrangement lorsque James prononça le mot "université, la jeune fille tilta alors, comme une idée qu'elle trouvait lumineuse. Rose s'était toujours demandé ce qu'elle ferait une fois ses APICs en poche, persuadée qu'elle s'en irait seule quelque part à Londres, puisque sans doute son jumeau construirait sa propre vie. Au final intégrer l'université restait une idée à creuser, surtout si James s'y rendait également. La Gryffondor avait toujours rêver de travailler au Ministère, pour que son père soit fière d'elle. En somme le métier d'Auror ne semblait pas lui convenir. Trop...sensible pour un métier aussi rude. Mais c'était un choix qui s'approfondirait peu à peu, l'université lui semblait être une bonne porte de sortie.

- Au fait, comment va Lucy ?

- Séparé... T'étais pas au courant ?

Elle hocha alors la tête d'un signe négatif. Sans doute avait-elle entendu quelques échos ici et là, mais la Gryffondor ne prêtait jamais attention aux rumeurs. Celle-ci visiblement s'avérait être une vérité. Rose alla pour s'excuser, mais le ton dégagé de James faisait qu'il ne paraissait guère touché. Après tout elle pouvait le comprendre. Lucy avait toujours été une fille très sympathique et charmante, mais chaque fois qu'elle se trouvait en sa compagnie elle n'avait visiblement rien à lui dire. De plus James restait un garçon bienveillant, drôle et beau garçon, et n'aurait sans doute pas de mal à trouver une nouvelle petite amie dans les jours à suivre. Du moins s'il en avait l'envie.

- Tout l'école est au courant, pourtant... Faut dire qu'elle n'a pas fait dans la dentelle pour ne pas que ça se sache... Elle est même allée jusqu'à s'éffondrer en larme durant l'un des cours de mon père. J'étais mort de rire... Mon père m'a fait un clin d'oeil avant de l'envoyer chié et de dégager de cours...

- Ton père a toujours été quelque peu imprévisible. Mais de toi à moi, j'avoue avoir peur que mon père ne fasse pareil avec Jason.

Les paroles de James l'avait amusée. Elle imaginait, avec une once de culpabilité il fallait se l'avouer, la scène de la pauvre Lucy voulant s'apporter l'apitoiement de ses camarades. Plus encore c'était le fait de s'imaginer James complètement hilare face à la scène jouée par son ex qui lui arracha un rire. Rose ne savait pas vraiment pourquoi elle avait affirmé le fait que son propre père ne veille sur le capitaine de Gryffondor, après tout ils n'étaient pas vraiment ensemble. Seulement il n'était pas impossible qu'Eden lui en ait touché un mot. Pour autant cette protection soudaine d'un père qui avait été absent pendant dix années, durant lesquelles elle n'avait eut aucune nouvelle avait quelque chose d'énervant, presque excédant. Rose ne comprenait pas cet intérêt soudain qu'il portait à ses enfants alors qu'il était ailleurs durant tout ce temps, sans se préoccuper d'eux. Peut-être même qu'il avait fondé une famille ailleurs. Cela semblait être une idée que partageait les jumeaux. Une idée cruelle envers leur père qui au final n'avait jamais voulu leur faire du mal. Aussi son regard se durcit légèrement lorsqu'elle parla de son père.

- Et toi, avec Jason ?

La Gryffondor se leva alors, ne voyant pas le clin d'oeil que le Serpentard fit à ses amis, et s'étira comme un chat. Elle rangea son sac de friandises dans sa besace et d'un geste vif ramena ses longs cheveux blonds derrière son dos. La question lui paraissait naturelle, et quoiqu'elle dise, la jeune fille savait que James n'irait pas le répéter à Eden. Du moins elle l'espérait. Il n'y avait pas grand chose à dire, hormis le fait qu'elle semblait revenir vers lui non sans le désaccord fulminant de son jumeau. Comme une provocation hésitante. Ce dernier l'avait pourtant averti, c'était lui, ou Jason. Blessée, Rose s'était refusée à prendre cet ultimatum comme quelque chose de sérieux. Elle avait voulu jouer la provocation, fidèle à l'esprit de sa mère défunte qu'elle n'était pas pourtant. Mais Rose semblait esquisser un autre trait de personnalité qui naissait peu à peu en elle. Un peu moins d'hésitation, et un peu plus d'insouciance. Tout comme sa mère aimée.

- Oh, je lui ai donné un mois pour me prouver qu'il avait changé. Un mois... C'est long et court à la fois, pas vrai ? Entre nous j'ai toujours peur qu'il ne papillonne à gauche ou à droite. C'est idiot ce que je fais. J'accorde une chance à quelqu'un qui ne peut pas changer. Et même si c'est le cas, j'aurai toujours cette peur qu'il me laisse tomber.

A James, elle pouvait toujours lui avouer ce qu'elle avait sur le coeur. Elle ignorait s'il allait être de l'avis d'Eden ou non, lui dire que Jason n'était qu'un immature et dragueur invétéré, qui la laisserait tomber du jour au lendemain. Ou si au contraire, il la soutiendrait dans ses choix. Malheureusement, rien n'était facile, dans la vie. Pas même cette décision qu'elle avait prise.

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- Oh ne t'en fais pas, c'est la même chose pour moi. Comme tous les ans, j'ai droit à un "Eden a dû égorger tous ceux qui avaient l'intention de t'écrire" avec pour dernier mot "on compatit"... Je commence à connaître leur discours par coeur.

James éclata de rire. C'était tout à fait le genre d'Eden, et le fils de Dakota ne put s'empêcher de s'imaginer la scène entrain d'égorger Jason. Lorsqu'il parvint à stopper son rire chaud et communicatif, il posa son regard avec douceur sur Rose, le regard légèrement lumineux. Il commençait à ressentir cette chose qu'il tentait à tout prix de cacher aux yeux de tous, même aux siens de peur de se faire du mal, et de lui en faire. Il se mordit doucement, et de façon imperceptible la lèvre avant de détourner le regard, une pensée mauvaise contre lui même. Si elle avait capté son regard, James... Il ne préféra même pas y penser. Et si elle le prenait mal ? Après tout, cela faisait si longtemps qu'ils se connaissaient ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi Rose ? Surtout en connaissant le frère de cette dernière aussi bien que si il avait été son frère ? James soupira doucement, se passant une main sur son torse comme pour s'enlever quelque chose avec une certaine délicatesse. Un tic qu'avait son père lorsqu'il n'était pas particulièrement dans son assiette et qu'il réfléchissait. Si il aurait été seul, il l'aurait mis sous son tee shirt. Rose était peut être la première fille qu'il connaissait qu'il lui demandait tant de réflexion, et le pire, c'était qu'il ne soit encore, rien passé. James reporta son regard vers Rose, avec l'esquisse d'un léger sourire. Léger sourire qui disparu rapidement lorsqu'elle lui parla de Lucy. Lucy... Quel fille superficielle...

Il lui raconta brièvement cette magnifique relation qu'il entretenait désormais avec elle. Dans le genre chieuse, il y avait pas mieux. Olivia, à côté, on aurait presque pu lui donner la couronne de meilleure ex_... Plus d'une fois, Pete lui avait dit qu'elle était avec James pour attirer l'attention, pour dire : Regardez chui avec le fils d'un héro national, ou un truc dans le genre... C'était quelque chose qu'il n'avait jamais réellement pris au sérieux, malgré l'insistance de ce dernier et de Margaux. James éclata de rire en terminant son récit sur le cours de Sortilège avec son padre, qu'il l'avait littéralement envoyé chié. Ca, c'était du souvenir, et tanpis si les gens le prenaient pour un fils à papa. Il n'avait jamais autant ri avec méchanceté que ce jour là, et faut dire qu'elle l'avait pas volé. D'où le fait que chez les Serdaigle, James n'était pas tellement bien apprécié. Qu'ils restent sur leur perchoir et qu'ils arrêtent de lui casser les couilles avec leur regard pseudo killer...

- Ton père a toujours été quelque peu imprévisible. Mais de toi à moi, j'avoue avoir peur que mon père ne fasse pareil avec Jason.

Il écarquilla les yeux. Pardon ? Qu'avait elle dit ? James ne put s'empêcher de la regarder avec un air interrogateur et particulièrement suspicieux. Avec Jason ? Parce qu'ils étaient de nouveau ensemble ? Le visage de James fut comme assombri, comme si un nuage passait sur son visage pour se loger au dessus, le cachant de toute lumière. Il préféra ciller le regard qu'il avait envers Rose que de se mettre en colère. Comment pouvait elle ? Même après tout ce qu'il avait fait ? C'était un... Un... Connard ! Il l'avait balancé comme une merde et voilà que... James ferma doucement ses yeux. Il perdait totalement le contrôle de ses émotions. On voyait qu'il tentait vainement de les cacher mais c'était tout sauf possible... Pourquoi ? Pourquoi Jason ? Alors que James, oui, lui... Il se mordit la lèvre avant de risquer un regard vers la belle Gryffondor.

- Oh, je lui ai donné un mois pour me prouver qu'il avait changé. Un mois... C'est long et court à la fois, pas vrai ? Entre nous j'ai toujours peur qu'il ne papillonne à gauche ou à droite. C'est idiot ce que je fais. J'accorde une chance à quelqu'un qui ne peut pas changer. Et même si c'est le cas, j'aurai toujours cette peur qu'il me laisse tomber.
- Alors pourquoi l'a lui accordé, Rose !? !!

Il se passa une main sur le visage et il ne put s'empêcher de se traiter de con. Mais qu'est ce qu'il pouvait être con, quand il le voulait ! La journée s'annonçait si bien, pourtant... C'était pourri comme fête... C'était de la faute de cette stupide fête d'amoureux. Du blabla, du pipeau comme disait son Oncle... Pourquoi Rose lui avait elle donné cette chance ? C'était ça qu'il n'arrivait pas à comprendre ! Jason se jouait d'elle ! Il l'a manipulé ! Oui, il savait que Jason était réellement amoureux d'elle, mais... Non. Non, non... Lui, il allait en prendre plein la gueule... Attendez qu'il le croise dans un couloir... James soupira, laissant échapper un peu de vapeur qu'il venait d'accumuler suite à cette réflexion qui lui chauffait le sang avec un panache particulier. Il secoua la tête. Il reposa son regard vers Rose, avec un léger sourire, qui se voulait vrai, et il lui dit :

- Désolé... C'est Eden qui déteint sur moi... Si tu l'aimes... Il déglutit péniblement. Pour un peu, il en aurait pleuré. En son ventre, un noeud venait de se faire. Une seule envie : Le tuer. Il lui enlevait toutes ses possibilités, toutes ses chances... James termina sa phrase, avec une certaine rapidité : Alors, fonce...

Jason avait gagné. Il avait réussi, ce qu'il voulait. Jason avait Rose. James ne regardait plus Rose, il ne voulait pas. Il ne voulait même pas croiser ses beaux yeux pour y voir son reflet lui dire : Non, empêche là ! Il n'avait pas besoin de ça pour le savoir. Dans sa tête, il avait comme une petite voix qui le lui disait depuis plus de 5 minutes. Jason... Dans le coeur de James, les derniers liens d'amitiés avec le Gryffondor venait de se consumer. La prochaine fois qu'il le verrait, il laisserait son sang parler. Il ferait craindre les Harada comme les Almadovar. Il allait lui exploser la tronche.

On disait souvent, qu'il était possible de sonder l'âme d'un autre, simplement par son regard. Plus que par les mots, l'on pouvait y trouver des lueurs de tendresse ou des étincelles de tristesse, paradoxalement même, des larmes de joie. C'était le cas, à ce moment précis. Si la jeune Rose ne lançait que des oeillades enjouées, heureuse de pouvoir passer un après-midi avec son James, celui-ci paraissait soudain plus tendu, évitant même de croiser son regard bleu, parfois. La Gryffondor ne releva pas ce point singulier, peut-être pensait-il à Lucy. Quoique, au vu dont il avait pris leur séparation, cela aurait été fort étrange. Une pensée peut-être, l'esprit ailleurs, cela lui arrivait parfois, tout le monde avait droit à ses instants d'égarement. Pour autant la jeune blonde ne comprit pas son regard surpris bientôt teinté d'une lueur sombre lorsqu'elle lui parla de Jason. Est-ce qu'Eden lui en avait touché un mot, récemment ? Les prunelles bleutées de Rose se firent interrogatives envers son ami. Il était vrai que son jumeau et le Serpentard étaient proches également, mais de là à prendre son parti avec autant de vivacité... Lui qui était toujours resté neutre envers les deux, et c'était sans doute pour cela que les jumeaux Mc Illian l'appréciaient d'autant plus. Et pourtant, quelques secondes plus tôt, les deux amis avaient partagé le même rire, ce même regard tendre et complice, une envie de repeindre le monde ensemble... Comme une envie d'un peu plus de spontanéité et de rebellion à ses côtés, quelque chose de léger qui lui serrait le coeur chaque fois qu'il lui souriait, cette envie de lui dire de rester avec elle et de lui demander de garder l'écrin de leur amitié précieuse. Et de ne pas le perdre, jamais.

Ses airs s'étaient étrangement assombris, des éclairs brumeux traversaient ses prunelles noires dans un élan de colère qu'il semblait contrôler. Rose ne comprenait plus. Sans doute avait-elle fait une erreur, ou peut-être allait-il lui annoncer une horrible nouvelle à propos de Jason. L'avait-il trompée, déjà ? La Gryffondor, alors debout, observait d'un air interrogatif James qui ne daignait plus vouloir le regarder. Inquiète elle avait penché légèrement la tête à son encontre, tentant de croiser son regard d'habitude emprunt de cette amitié profonde, appelant alors son nom d'une voix hésitante. Avait-elle dit quelque chose qui méritait à ce point son changement d'habitude ? Et pourquoi...pourquoi ni Eden ni lui ne semblaient pouvoir garder leur calme chaque fois qu'elle évoquait son nom. Les choses s'avèreraient plus compliquées que ce qu'elle ne s'était avérées. Elle ne désirait perdre ni Eden, ni James, mais ne pouvait se résoudre à abandonner le Gryffondor. Un coeur trop naïf peut-être. Sans doute. Oui peut-être était-ce pour cela que les deux jeunes hommes n'avaient pu sortir que leur rancoeur. Et enfin, James mit les mots sur son changement d'attitude.

- Alors pourquoi l'a lui accordé, Rose !? !!

Sur le coup, la jeune fille ne parvenait pas à répliquer quelque chose. Trop surprise par l'emportement de ses propos, et de ses gestes nerveux soudain. Rose cherchait ses mots, ses épaules s'haussèrent d'un mouvement impreceptible, ses lèvres bougeaient sans qu'un son ne puisse sortir, ses yeux bleus se posant un peu partout, quelque peu troublée. Elle n'avait jamais pensé que James aurait pu s'emporter autant, lui toujours si calme avec elle. C'était ce que Rose aimait en lui, cette faculté d'écouter, et de répondre avec ce recul qu'elle appréciait tant. Lorsqu'elle demandait des conseils, la jeune fille passait indéniablement par Eden, puis par James. Pour le premier, la Gryffondor avait depuis longtemps bien compris qu'il fallait éviter les affaires de coeur, mais envers le Serpentard Rose lui parlait dans les limites autorisées de ce qui la tracassait. Avec cette nuance que gardait un garçon et une fille lorsqu'ils parlaient de ce genre de sujet. Pour la suite, Rose demandait à ses amies.

- Je... Tu... Mais enfin qu'est-ce qu'il te prend ?

Rose haussa les sourcils, décontenancée elle avait tout de même garder sa voix douce, incapable d'élever la voix. Il était rare de la voir s'énerver, et ce n'était pas parce que son ami semblait avoir mal pris la nouvelle qu'elle s'y mettrait aujourd'hui. En y repensant, James ne pouvait que connaitre la réputation du Gryffondor. Il avait toujours su, d'ailleurs, que Rose l'avait quitté parce qu'il avait le regard un peu trop baladeur sur les autres filles, et qu'elle avait préféré partir avant que lui ne le fasse pour une autre. Ce fut cette cause là, qu'elle prit pour défendre James et son emportement.

- Ne t'en fais pas je suis sûre qu'il changera...

dit-elle toujours quelque peu hésitante.

- Désolé... C'est Eden qui déteint sur moi... Si tu l'aimes... Alors fonce..

Eden, Eden... Et si son jumeau et James avaient en effet parlé de tout cela ? Et si son ami était complètement en accord avec son frère ? Rose semblait paniquer alors, se remémorant des dires de son jumeau. C'est Jason ou moi... Oh non elle ne voulait pas de cet ultimatum, elle souhaitait seulement... Vivre sa vie. Bien que la jeune fille se savait encore bien trop jeune pour trouver l'amour de sa vie, elle n'avait pu se résoudre à plier sous le poids de son jumeau. Par provocation, parce que sur le moment Rose avait voulu être sa mère, l'espace de quelques heures, elle avait décidé de passer outre sans qu'il ne le sache. Mais James allait tout lui raconter, la Gryffondor n'avait plus qu'à tirer un trait sur Jason. Elle ignorait encore, si c'était une bonne ou une mauvaise chose, tant elle craignait que ce dernier ne lui fasse de nouveau du mal. Dans le fond, c'était même une certitude. Rose esquissa alors un pas en avant, et pris les mains de son ami dans une dernière supplication.

- Je t'en prie, ne dis rien à Eden. Il ne veut rien entendre... Il veut... Il veut que je choisisse entre Jason et lui. Et je suis juste... encore trop jeune pour savoir si je suis amoureuse, mais il faut que je sache. Qu'est-ce qu'il t'a dit pour que tu réagisses de cette façon ?

Ses yeux bleus se posèrent sur lui avec insistance, cherchant une réponse. Décontenancée, elle se sentait soudain perdue sans le soutien de James, bien qu'il avait fait un effort sur sa dernière réplique. Mais cette froideur dans ses propos lui laissait penser qu'il n'était pas complètement sincère. Un silence s'installa, durant lequel elle pensa à toute vitesse. James avait toujours été là quand elle en avait eu besoin, tout autant qu'Eden, et lui avait toujours porté bon conseil. Est-ce qu'il fallait...

- ...Changer d'avis ? Tu crois que c'est ce que je devrais faire ?

Perdue, perdue... Mais il fallait déjà se trouver soit même, pour se perdre.

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- Je... Tu... Mais enfin qu'est-ce qu'il te prend ?
- Ce qu'il me prend ? C'est qu'il va te prendre pour une conne. Et me connaissant, tout comme connaissant Eden, ça va finir en bain de sang.

James pouvait montrer d'étonnante ressemblance avec son père lorsque l'on touchait aux êtres qu'il aimait. C'était un peu la marque de fabrique Almadovar. Certes, les gens étaient à peu près tous comme ça, mais si les Almadovar étaient connus dans le monde hispanique, et dans le monde anglo-saxon, ce n'était pas pour les bienfaisances qu'ils faisaient dans le social, mais surtout pour leur brutalité inouïe dans le combat et dans l'art d'user de la magie noire comme personne. James ne s'était pas encore adonné à la magie noire comme l'était son père et son oncle à son âge. Pourtant, comme Enrique l'avait dit à Lou, il montrait d'étonnantes capacités. Et Enrique en avait jugé ainsi qu'après une partie d'échec alors qu'il n'avait que 9 ans. Le fils aîné de Dakota pouvait donc, se révelait très noir dans certains quarts d'heures de la journée, et là, c'était limite, presque palpable. Comme si l'aura qu'il dégageait habituellement, c'était chargé en électricité statique, un peu comme un temps avant une tempête.

- Je t'en prie, ne dis rien à Eden. Il ne veut rien entendre... Il veut... Il veut que je choisisse entre Jason et lui. Et je suis juste... encore trop jeune pour savoir si je suis amoureuse, mais il faut que je sache. Qu'est-ce qu'il t'a dit pour que tu réagisses de cette façon ?
- Je ne dirais rien à Eden. Je ne lui dirais absolument rien, car le coeur du problème, c'est toi et tes sentiments envers l'autre... Ce qui me permet de régair comme ça, c'est tout simplement toi. Je... Jeuh... Je veux pas que tu souffres, c'est tout. L'art de rattraper la connerie, by James. Rose... Jason n'est pas un gars pour toi... Je... Je pense que le mieux, c'est de...
- ...Changer d'avis ? Tu crois que c'est ce que je devrais faire ?

James plongea le gris de ses yeux dans ceux de Rose avec une dureté rare. C'était peut être la première fois qu'il se permettait de lui lancer un tel regard. C'était tout simplement la première fois qu'il avait la moutarde au nez en compagnie de Rose, du moins, à cause de Rose. James ne comprenait pas réellement pourquoi les sentiments qu'il ressentait pour elle, s'étaient mis à se développer ainsi. C'était difficilement compréhensible. Cependant, c'était pour son bien. James était animé par les mêmes idées qu'Eden, mais en plus, avec cette haine dans le faite que Jason soit avec Rose...

- Tu fais bien ce que tu veux, Rose... Ce que je pense, c'est qu'il va te faire du mal... Maintenant, tu éprouves des sentiments pour lui, tu fais bien comme il t'entend... Si je te dis ça, c'est parce que j't'ai... J't'adore beaucoup, tu le sais, Rose. J'veux que ton bien. Maintenant, je me trompe peut être sur son compte...

Il s'était durci soudain, plus encore l'on pouvait véritablement sentir une colère monter en lui que Rose ne lui connaissait pas. Cela faisait deux fois, en l'espace d'une semaine, qu'elle subissait ainsi les foudres de quelqu'un qu'elle aimait. D'abord son jumeau, elle qui restait persuadée que jamais il ne la laisserait tomber, il était allé jusqu'à lui poser l'ultimatum de trop. Celui où elle ne pouvait plus décider de ses propres choix. Voir James s'emporter tout autant lui fit perdre pied. Rose n'avait soudain plus de repères, en plus de ce père trop longtemps absent qui était revenu sans crier gare. Les voir réagir aussi violemment ne pouvait que lui faire comprendre qu'elle avait fait le mauvais choix. Et c'était certain à présent, c'en était un. Alors s'ils le désiraient, Rose lui enverrait un hibou à Jason le lendemain, lui affirmant soudain qu'elle avait changé d'avis. Néanmoins cette manie qu'ils avaient de la surprotéger la fit étouffer un peu plus, Rose eut l'envie soudaine de tout plaquer pour aller... elle ne savait où. Seulement prendre l'air, se retrouver seule, et sans doute s'enfoncer un peu plus dans le gouffre qui l'aspirait peu à peu. Elle n'avait voulut que son soutien, et il était vrai que c'était un peu égoïste de la voir déçue simplement parce que James n'était pas de son avis. Seulement la Gryffondor n'avait jamais eu besoin d'autant d'écoute. Elle ne demandait pas un "Tu as raison", mais ne serait-ce qu'un "Tu devrais y réfléchir" l'aurait largement réconfortée.

A son tour, elle évitait le regard de James, qui s'était fait plus piquant, plus vif et plus agressif. Rose l'entendait parler sans vraiment vouloir l'écouter, mais les mots étaient là. "Le coeur du problème, c'est toi et tes sentiments envers l'autre" Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire par là. Etait-ce un mal d'avoir quelques sentiments pour Jason, à ce point ? Ou bien est-ce qu'il signifiait que le seul problème, c'était elle ? Rose ne répondait plus, mais l'on sentait à son tour une colère l'habiter. Néanmoins beaucoup moins violente que James, mais tout aussi implacable. Au final, elle avait tout de même hérité de quelques traits de sa mère. Ses yeux s'emplissaient de larmes de tristesse mêlées à une fureur contenue. Il semblait avoir raison, c'était elle le problème, et ses choix instables. Cela la conforta dans l'idée d'une chose qu'elle souhaitait faire depuis plusieurs jours. Voir son jumeau s'éloigner d'elle l'avait anéantie, elle avait perdu l'appétit qui revenait de temps à autres, mais pas assez pour ne pas la voir s'amaigrir à vue d'oeil. L'inquiétude, la fatigue, la déprime peut-être, faisaient que Rose se détériorait la santé. Volontairement ou non. Quoiqu'il en soit, la jeune fille n'y avait pas prêté attention. Et aujourd'hui, le seul soutient qui lui restait avait lâché. Elle se retrouvait seule, pour la première fois de sa vie sans doute.

- Tu fais bien ce que tu veux, Rose... Ce que je pense, c'est qu'il va te faire du mal... Maintenant, tu éprouves des sentiments pour lui, tu fais bien comme il t'entend... Si je te dis ça, c'est parce que j't'ai... J't'adore beaucoup, tu le sais, Rose. J'veux que ton bien. Maintenant, je me trompe peut être sur son compte...

Parce que je t'aime. Il aurait pu le lui dire, la Gryffondor ne l'aurait pas relevé. Après tout, c'était des mots qu'elle échangeait souvent avec son frère, alors pourquoi pas avec James qui avait grandi avec eux, au final. De ce fait la jeune fille se demanda soudain pourquoi il avait bloqué, lui habituellement si chaleureux envers elle n'avait pas pu butter sur un mot de la sorte. Les paroles de James la soulagèrent, cependant il lui restait encore cette idée qu'à présent elle restait seule contre tous. Intenable. La petite blonde porta une main à ses yeux bleus afin de contenir quelques larmes, avant de rétorquer d'une voix faible.

- Non j'ai compris... Je lui enverrai un hibou, pour lui dire que ce n'est pas la peine de continuer. Puisqu'il semble être le sujet de toutes les disputes...

Elle soupira. Si James comme Eden restaient persuadés que Jason finirait par lui faire du mal, c'est qu'ils devaient avoir une bonne raison. Mais si Rose avait fini par céder sur ce point, afin de calmer les tensions, elle ne changerait pas d'avis quant au reste. Persuadée que cette histoire allait refroidir leurs relations, chose qu'elle ne supportait pas, elle ne pouvait plus rester là. Complètement perdue, ne sachant plus que faire ni où aller, Rose avait besoin de repères, puisqu'elle avait dores et déjà perdu Eden et James. Un silence s'installa alors, la jeune fille hocha doucement la tête, ses yeux fixés sur le sol. Sa voix alors, faible mais froide, s'éleva afin de dire enfin ce qu'elle avait sur le coeur.

- D'abord Eden, ensuite toi... Je pensais pouvoir compter sur vous. Je me suis trompée visiblement. Et mon père qui revient dix ans après, sans même se demander le calvaire qu'on a vécu chez Angus.

Elle eut alors un léger sourire, emprunt d'une tristesse non dissimulée. Son regard posé sur une boutique elle continua alors.

Non j'ai pris ma décision. Je pars rejoindre ma mère. Inutile de m'attendre, je ne compte pas revenir.

Toutes ces émotions, tristesse, inquiétude, colère... n'avaient été dites que par le biais de sa voix douce et posée, mais hésitante et légèrement froide. On ne pouvait pas comprendre ce que signifiait la jeune fille lorsqu'elle affirmait vouloir rejoindre sa mère. Pour la Gryffondor, si son père était revenu, alors Satine devait être vivante, elle aussi. Même si ce jour là, du haut de ses sept ans, elle avait vu ce corps froid dans le cercueil. Elle devait être quelque part en France, pour Rose c'était une certitude. Une douce utopie à laquelle elle s'accrochait. Trop perdue pour ne pas se voiler la face. Comme Satine, Rose parlait bien souvent de son grand-père en l'appelant par son prénom. Elle n'avait pas compris pourquoi son propre père les avait laissés là-bas durant dix ans, chaque été. C'était une question qui hantait son esprit depuis qu'il était revenu. La jeune fille posa une dernière fois son regard empli d'une douce tristesse sur James, avant de tourner les talons et de disparaître parmi la foule, tête baissée.

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- Non j'ai compris... Je lui enverrai un hibou, pour lui dire que ce n'est pas la peine de continuer. Puisqu'il semble être le sujet de toutes les disputes...
- Rose...

A l'évidence, il venait de faire une connerie. Il le sentait, et elle n'avait même pas besoin de le lui dire, que cela se voyait malheureusement sur son visage. L'hispanique de moitié, regarda doucement Rose, le regard triste, et douloureux. Mais il ne pouvait s'empêcher d'être énerver par cette information, et même si ce qu'elle lui venait de dire lui faisait un bien fou, il ne pouvait s'empêcher de ressentir, paradoxalement, une profonde douleur en son coeur. Il ferma doucement ses yeux, puis, il les réouvrit avec douceur, bien que l'âme n'était pas à être douceureux, même avec lui même. Il la regarda, plongeant son regard sur la Gryffondor, la douleur toujours aussi présente dans le regard.

- D'abord Eden, ensuite toi... Je pensais pouvoir compter sur vous. Je me suis trompée visiblement. Et mon père qui revient dix ans après, sans même se demander le calvaire qu'on a vécu chez Angus. Elle eut alors un léger sourire, emprunt d'une tristesse non dissimulée. Son regard posé sur une boutique elle continua alors. Non j'ai pris ma décision. Je pars rejoindre ma mère. Inutile de m'attendre, je ne compte pas revenir.
- Rose... S'il te plaît, non...

Il n'en avait même pas la force. Il ne parvint même pas à la regarder se lever, et à partir. Son regard était vide, vide d'expression. Comment se lever maintenant ? Il avait ruiné sa relation avec Rose... Sa Rose... La Rose de sa vie, celle qui lui donnait le sourire lorsqu'il la regardait simplement d'une façon assez rêveuse... Il eut un moment d'intense douleur, puis, il mit les genoux sur ses jambes, les mains sur son visage, et il se mit à pleurer silencieusement, préférant laisser sortir ce qu'il ressentait pour éviter de se faire du mal. Il allait suffisamment s'en faire plus tard... Et involontairement, il se mit en tête que Jason était à l'origine de tout ça. C'était à cause de lui qu'elle partait, qu'elle ne lui parlait plus. Il avait tout ruiné. James se leva en poussant un cri de rage, et de colère. D'un pas noir, et dur, il transplana. Non pas à Poudlard, mais chez sa tante, Talia.

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