Manoir Almadovar - El casa

Un bruit caractéristique de transplanage. Chaz venait enfin de terminer sa journée. En ce moment ses journées étaient particulièrement chargées. Ils devaient mettre au point les jeux olympique qui ne se dérouleraient que l’année prochaine, mais c’était déjà une charge de travail énorme. Chaz s’installât dans son fauteuil, saisissant la gazette qu’il n’avait pas eu le temps de feuilleter le matin même. Il n’eut même pas le temps de souffler deux secondes que déjà des bruits de pas précipité se faisaient entendre dans l’escalier.

Maïa : Papa !

Chaz reposât son journal et reçut sa fille de plein fouet qui venait de lui sauter dessus tel un boulet de canon. Il l’assit sur ses genoux, déposant un baiser sur son front.

Chaz : Ca va ma chérie ?
Maïa : Oui.
Chaz : Ou sont tes frères ?
Maïa : Dans leur chambre. Ils arrêtaient pas de m’embêter.

Elle avait cette petite moue boudeuse qu’il appréciait tant. il passât sa main dans ses cheveux avec douceur, lui adressant un léger sourire.

Chaz : Les garçons sont toujours comme ça.
Maïa : Dit papa ?
Chaz : Oui ma puce ?
Maïa : Tu sais que t’est le meilleur des papas du monde entier ? T’est même le plus beau et…
Chaz : Qu’est ce que tu veux ?

Chaz poussât un soupir. En voilà une qui avait bien appris avec ses trois frères. Elle avait ce petit sourire angélique de celle qui va demander quelque chose auquel elle sait qu’elle n’as pas droit. Certes elle le faisait fondre avec ses petites mimiques, lui rappelant Lou lorsqu’elle était petite, mais il savait ne pas céder à tous ses caprices.

Maïa : J’peux avoir un boursouflet ?

Tien donc, comme si il ne s’était pas attendu à cette demande. Depuis que son amie en avait un, elle n’arrêtait pas d’en parler comme si c’était l’une des sept merveilles du monde. Chaz fermât les yeux un instant. Il n’aimait pas lui dire non, pourtant il était hors de question de voir débouler dans la maison une bestiole dont elle ne s’occuperait qu’à moitié, qui ferait ses besoins dans tous les coins, et dont il récolterait la garde dès que la mode serait passée.

Maïa : Allez dit oui dit oui dit oui…
Chaz : Non.
Maïa : Mais pourquoi ? Alyssa elle en a un elle, son papa…
Chaz : N’est pas ton papa et ne prend pas les décisions pour toi.
Maïa : …
Chaz : Ne me fait pas ses yeux là, je ne changerais pas d’avis.
Maïa : Et ben d’abord son papa à Alyssa il est mieux.
Chaz: Oh oui ça je le sait, je suis vraiment le plus terrible des papas de la terre.

Elle se relevât et parti en lui tirant la langue. Chaz écarquillât les yeux et éclatât de rire. Quelle petite chipie celle là. Il savait très bien ce qu’elle allait faire. Papa avait dit non, elle irait donc s’adresser à sa mère. Il prit alors l’initiative de prendre les devant.

Chaz : Et c’est pas la peine de demander à maman quand elle rentrera !
Maïa : De toute façon c’est nul.

Il entendit sa petite voix qui venait du haut des escaliers, et la porte de sa chambre claquer. Décidemment celle là, elle lui en ferait voir de toutes les couleurs. Pourtant qu’est ce qu’il l’aimait. La porte d’entrée s’ouvrit, certainement la plus belle femme du monde qui rentrait enfin.

Chaz : Lou ?

Une journée comme les autres. Enfin presque. Elle avait décidé de laisser les enfants à une baby sitter et de se laisser aller à une sortie en solitaire... Comme au bon vieux temps, si elle pouvait dire. Faire les magasins sans à avoir à surveiller une troupe d'enfants surexités, ça changeait tout. Du temps pour soi... Elle... Elle... Et elle. Rapidement, ses poches avaient été emplies de sacs aussi divers et variés. Consciencieusement, elle avait visité toutes les boutiques et acheté "quelques" affaires en se fichant littéralement de ce qu'allait bien pouvoir dire Chaz. Petit arrêt chez Florian Fortarôme... Litchi, sa glace favorite. Assise au soleil, s'amusant à observer les hommes qui tentaient d'attirer son attention, elle mangeait tranquillement son dessert... qui lui faisait office de repas. Elle souriait tranquillement, reprennant goût à la vie, comme elle l'avait promis à Enrique.

Son sourire s'adoucit alors qu'elle repensait à son jumeau mais la glace était achevée. Elle déposa un gallion pour le serveur puis se leva et reprit son cheminement dans le quartier. Ballade. Elle prenait le soleil d'hiver bien que son bronzage n'avait rien à y envier. Soudain, elle se sentit attrapée, une main baillonant sa bouche. Elle hurla... En vain. On la traîna jusqu'à une ruelle où elle fut plaquée contre le mur. Une autre main vint serrer son cou. Elle dégluttit tandis que ses yeux s'habituaient à l'obscurité. Les prunelles bleutés s'agrandirent sous l'horreur. Alberto. Remise de sa surprise, elle se débattit autant que possible mais un doloris accompagné d'un silencio vint faire taire ses vélléités de rebellion.

Douleur. Elle finit par revenir plus ou moins à elle. Combien de temps s'était écoulé depuis le coloris? Elle n'en avait aucune idée. Avec dégoût, elle sentit une main courrir sur sa poitrine. Elle frémit.

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Flash

Elle était dans le salon de la maison de son oncle, l'un de ses précieux livres sur ses genoux, en train de l'éplucher consciensieusement. Un regard à l'horloge l'informa que Chaz était bientôt rentré. Elle l'attendait. Il l'avait invité au restaurant, histoire de fêter son entrée dans l'équipe de New York. Un fin sourire aux lèvres, elle se replongea dans ses révisions et ne fit pas attention à la porte qui s'ouvrait... probablement la tante qui venait la voir... Au lieu de ça, ce fut la voix qu'elle détestait par dessus tout qui se fit entendre.

-Enfin, je te trouve.

Malgré elle, elle frémit tandis qu'elle sentait la peur s'insinuer en elle. Elle referma son livre puis se leva. Lui faire face... Elle ne voulait pas qu'il l'attaque par derrière... Parce qu'elle savait pourquoi il était là. Il s'avanèa vers elle, évitant les meubles avec dextérité. Elle, elle reculait à chacun de ses pas mais elle finit par être aculée au mur, lui à seulement trois pas d'elle. Elle ne fit ni une ni deux, elle se précipita sur le côté, espérant lui échapper... Mais... elle n'avait pas de chances aujourd'hui. Elle fut retenue par les cheveux. Il la tira jusqu'à lui et la plaqua au mur, une main sur sa gorge. Avec frayeur, elle vit que cette fois ci, il n'allait pas s'arrêter. Elle se débattit autant qu'elle le pu, jusqu'à ce qu'il la giffle et reserre sa prise sur son cou.

Il se pencha vers elle et murmura.

-Tu pensais que tu allais m'échapper...

Nouvelle giffle. La tête baissée, elle sentait les larmes remplir ses yeux mais les refoula. Il ne fallait pas qu'il la voit pleurer. De son autre main, il lui redressa le visage et la força à le regarder dans les yeux. De la haine et quelque chose de plus indéfinissable dans son regard accentuèrent sa peur. Il sourit en la lisant dans les prunelles bleutés de sa cousine. Elle toussa par manque d'air et il la relâcha. Elle s'effondra sur le sol.

-¡ Eres una puta! Siempre a provocarme, a buscarme... Pero no te dejaría más hacer. ¿ Me entiendes?

Elle ne répondit pas. Une nouvelle traction sur ses cheveux lui arracha un gémissement de douleur. Elle se redressa, comme il le voulait. La réponse ne venant pas, il la frappa, avec le poing cette fois ci.

-¡ Responde!

-Sí, te oigo.

Un sourire se dessine sur les lèvres d'Alberto. Elle frissonna tandis qu'il lâchait ses cheveux, une bonne mèche restant dans son poing. Avec un rire fou, il les laissa tomber au sol avant de la rattraper à la gorge pour l'embrasser de force. Contrainte, elle le laissa faire jusqu'au moment où il voulu plus. Elle le mordit violemment et nne broncha pas en sentant son sang se répandre dans sa bouche. Alberto hurla et déchaîna un torrent de coups.

Elle s'effondra rapidement sur la moquette du sol. Les coups pleuvaient, parfois accompagnés de doloris. Elle se mordait la lèvre pour s'empêcher d'hurler et se protégeait autant qu'elle le pouvait. Elle ne su pas pendant combien de temps il la frappa. Elle finit par ne plus rien sentir et ce fut en silence qu'elle le laissa la relever par les poignets et les lui attacher. A l'aide d'un sort, il la souleva du sol en la plaquant au mur. A nouveau, il l'embrassa. Elle se laissa faire, pleurant silencieusement.

Tout son corps était endolorit. Elle se sentait plus rien. Avec dégoût, elle sentit la main d'Alberto caresser son cou puis descendre plus bas avec lenteur. Maintenant, elle comprennait ce que signifiait la lueur qu'elle avait vu dans son regard quelques minutes plus tôt. Elle gigota, malgré les cordes qui rongeaient sa peau et le sang qui commençait à dégouliner le long de ses bras. Une nouvelle pluie de coups s'abattit sur elle tandis qu'il lui disait des mots qu'elle ne saisissait pas.

Peu à peu, elle se sentait partir et sentait aussi sa magie envahir la pièce. Au moment même où elle sombrait dans l'inconscience, sa propre magie soufflait tout autour d'elle. Elle ne vit pas Alberto valdinguer à travers la pièce et se heurter violemment au mur. A moitié assommé, il assista à la destruction de la pièce, du sol au plafond. Les fenêtres furent soufflés. Il paniqua et disparu.

Combien de temps s'était il écoulé? Elle n'en savait rien. Une voix l'appelait, remplie d'inquiétude. Elle ouvrit difficilement les yeux, laissant échapper un gémissement de douleur. Elle découvrit Chaz. Au moment où il la détacha, elle sombra à nouveau dans le noir.

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Alberto -Tu te souviens de moi?

Lou -Lâche moi.

Un rire la fit frémir. Elle allait pour lui dire quelque chose d'autre quand un nouveau doloris la fit hurler. Elle se réveilla quelques temps plus tard, allongée sur un lit, un médicomage près d'elle.

Médicomage -Vous allez bien?

Lou -Où est... il?

Elle avait mal partout. Elle gémit en se redressant malgré l'avis de l'homme.

Médicomage -Il est partit... Désolé. Rallongez vous. Je vais appeler quelqu'un.

Lou -Je vais rentrer chez moi... Tout ira bien.

En désespoir de cause, l'homme la laissa partir. Elle se redressa et après l'avoir remercié, elle tranplanna chez elle. Elle était épuisée et tremblante. Elle resta un long moment sur le pas de la porte avant de l'ouvrir.

Chaz -Lou?

Lou -Ce n'est pas le moment, Chaz. Laisse moi, s'il te plaît.

Sans rien ajouter de plus, elle grimpa jusqu'à leur chambre et ferma la porte. Après s'être débarassée de ses achats et de sa robe de sorcier, elle s'allongea sur le lit et s'enfouit sous la couette. Disparaître.

Lou -Ce n'est pas le moment, Chaz. Laisse-moi, s'il te plaît.

Chaz la regardât passer devant lui sans un mot de plus. Il ouvrit de grands yeux. Que se passait-il. Il y avait quelque chose d’anormal dans son comportement, elle qui habituellement était si souriante, si joyeuse. Il l’entendit monter les escaliers à toute vitesse, et la porte de la chambre se refermer dans son dos. Aussitôt il se levât. Elle allait mal, il le voyait, et il avait toujours été présent dans ces moments là pour elle, ce n’est pas aujourd’hui que cela changerait. Il montât les escaliers quatre à quatre, mais fut arrêté par une petite tête brune qui passât par la porte de sa chambre.

Maïa : Papa…
Chaz : Oui ma puce.
Maïa : Qu’est ce qu’elle a maman ?

Elle avait cette toute petite voix penaude. Elle avait du la voir passer, et bien évidemment elle aussi avait remarqué que cela n’allait pas. Il s’approchât lentement d’elle, et s’accroupit pour la regarder dans les yeux. Glissant une main dans ses beaux cheveux noirs, il lui fit un petit sourire.

Chaz : Ne t’en fait pas querida mià… Elle est juste un peu fatiguée, elle a besoin de se reposer un peu.
Maïa : Pourquoi…
Chaz : No es nada mi querida... Ne t’inquiète pas, papa va aller voir.

Il la rapprochât de lui pour la prendre dans ses bras, et il sentit ses petit bras s’enlacer autour de son cou.

Maïa : Papà…
Chaz : Si ?
Maïa : … C’est pas vrai quand je dis que le papa de Alyssa il est mieux que toi…
Chaz : Je sais ma chérie…
Maïa : Te quiero a papà…
Chaz: Yo también mi hija, yo tambièn...

Il se relevât la portant dans ses bras. Une main glissé dans ses cheveux, il se dirigeât vers la chambre de ses fils et poussât la porte qui était entrouverte.

Alejandro : Maïa on t’a dit de frapper avant d’entrer.

Lorsqu’il aperçut son père, le plus âgé des fils Almadovar s’excusât d’un regard.

Chaz : Occupez vous de votre sœur, je dois parler à maman.
Alejandro : Ils vont…
Chaz : Alejandro, calla te.

Celui ci affichât une moue déconfite. Ses deux frère n’ajoutèrent rien à la remarque qu’il venait de faire, sachant en regardant leur père qu’il valait mieux éviter de rigoler. Chaz déposât Maïa au côté du plus âgé qui la prit dans ses bras. Il aimait les voir agir ainsi, car même si parfois une certaine tension régnait entre eux, dans les moments difficiles, ils savaient se serrer les coudes. Chaz ressortit de la pièce, et se dirigeât vers sa chambre. Lorsqu’il entrât, il vit qu’elle s’était emmitouflée dans les couettes. Il poussât un soupir, il n’aimait pas la voir ainsi. Il s’assit délicatement sur le lit, et caressât ses cheveux dans un geste qui se voulait apaisant.

Chaz : Que passa ?

Perdue dans son cocon de plume où l'odeur de Chaz régnait en maître, elle luttait contre l'envie de vomir tout son dégoût et toute sa haine. Elle était tellement choquée que les larmes ne parvenaient pas à sortir de son regard bleu si particulier. Pourtant, elle sanglotait silencieusement, tremblant de son tout son corps. Oublier. Elle donnerait une bonne partie de sa vie pour l'oublier. Lui et ses mains... Lui et ses mots... Lui... La porte de la chambre s'ouvrit. Elle se figea, tremblant un peu plus. Elle avait mal de partout mais elle ne sentait pas cette douleur. Elle ressentait plutôt la brûlure de sa main sur elle.

Elle sentit Chaz s'asseoir sur le lit et sursauta carrément quand il caressa ses cheveux. Elle lui jeta un regard affolé, perdu alors que les mots qu'il lui disait se perdaient dans son esprit confus. Elle secoua la tête en gémissant avant de se planquer un peu plus sous la couette. Disparaître, c'était tout ce qu'elle voulait. Mais quand elle sentit Chaz qui retirait la couette pour la découvrir, elle hurla en le repoussant. L'esprit déconnecté, elle se glissa hors du lit, affolée, tira à elle la couette et se réfugia dans un coin de la pièce.

Le coeur battant, elle le regardait sans le voir. Ou plutôt non. Elle le regardait mais ce n'était pas Chaz qu'elle voyait. Au moindre mouvement de Chaz, elle se recroquevillait un peu plus, espérant le fuir. D'une voix blanche, elle finit par lâcher.

Lou -Ne me .... touche... pas!

Sa réaction le laissât totalement surpris. Alors qu’il voulait l’apaiser, elle sursautât. Le regard affolé qu’elle lui lançât ne laissait présager rien de bon. Qu’avait il pu se passer pour qu’elle agisse ainsi. Ses gémissement lui fendait le cœur, et elle se recroquevillât un peu plus sous les couettes comme si, elle souhaitait disparaître à sa vue, qu’il ne la regarde pas, qu’il ne la touche pas. Pourtant il devait savoir, elle devait lui dire. Lentement, il retirât la couette, mais le hurlement qu’elle poussât lui fit stopper son geste. Elle le repoussât brusquement et se levât pour aller se tapir dans un coin de la pièce.

Il ne comprenait pas. Jamais il ne l’avait vu agir d’une telle façon, et cela l’inquiétait beaucoup plus. Il était décontenancé. Il voulait être présent pour elle comme il l’avait toujours été, mais elle refusait sa présence. Elle ne semblait pas le voir, comme si son esprit restait perdu, certainement bloqué par ce qui lui était arrivé. Affolé par, sa réaction, il se relevât pour s’approcher d’elle, mais à chaque pas qu’il faisait dans sa direction, elle se recroquevillait plus encore, s’enfermant dans cette peur qu’il ne comprenait pas.

Lou -Ne me .... touche... pas!

La peur s’insinuât en lui. Pourquoi ? Comment ? Il ne comprenait pas. Elle ne semblait pas le voir tel qu’il était, pourtant il se devait d’agir pour la sortir de sa torpeur. Il s’approchât et vint s’agenouiller face à elle. Il tendit sa main, mais ses gémissements stoppèrent son geste. Il ne fallait pas la brusquer, y aller avec douceur, lui faire comprendre que c’était bel et bien lui et personne d’autre qui était là.

Chaz : Ok, Ok calme toi… Lou c’est moi… Chaz…

Sa voix était emplie de détresse à la voir ainsi. Il souffrait pour elle sans savoir ce qui lui arrivait. Il voulait qu’elle se détende, qu’elle voit qu’il était là comme il l’avait toujours été pour elle. Il ne lui voulait aucun mal, mais peut être le choc qu’elle avait reçu ne lui permettait il pas de comprendre ses informations. In consciemment, il glissât une main sur son visage, le relevant vers lui pour qu’elle le voie. Il remarquât alors une étrange marque au niveau de son cou.

Chaz : Lou qu’est ce que c’est ?

Il approchât son visage pour observer de plus prêt, mais il n’y avait aucun doute. La trace qu’elle portait était rouge et commençait à virer vers le violet. Quelqu’un l’avait attrapé à la gorge et avait serré assez fort pour y imprimer sa marque. Chaz sentit une boule se former dans sa gorge. Qui avait bien pu lui faire ça. La rage s’insinuait peu à peu dans ses veines… Qui avait osé poser ses mains sur elle, il fallait qu’il sache, et surtout que lui avait il fait ? Il tentait de contenir le ton de sa voie, mais la tension qui montait en lui, se faisait légèrement ressentir.

Chaz : Qui t’as fait ça… Lou parle moi, qui t’as fait ça ?

Les secondes s'écoulaient lentement, très lentement, trop peut être. Elle se sentait mourir à petit feu sous le poids de cette douleur, de cette peur qui l'étouffaient peu à peu sans qu'elle ne puisse trouver d'échappatoire. Devant son regard figé et son esprit perdu, elle voyait Chaz/Alberto s'avancer vers elle malgré sa demande. Désespérémment, elle cherchait un moyen pour sortir, pour s'éloigner de lui. Ne pas se faire toucher. C'était l'une des rares choses qu'elle parvenait à retenir et à faire. Tout le reste était comme figé dans les minutes qui l'avaient confronté à Alberto. Lorsqu'il s'agenouilla face à elle, elle se tapit un peu plus dans son coin de pièce, rassemblant au plus près la couette autour d'elle.

Chaz -Ok, Ok calme toi… Lou c’est moi… Chaz…

Lou -Tu... Tu mens!

Avec horreur, elle le vit tendre sa main vers elle et elle laissa échapper un gémissement. Plongée dans la peur, elle hésitait à le repousser, le souvenir des coups et des sorts la faisant encore trembler. Avec un frisson de dégoût, elle sentit sa main caresser sa joue et la forcer à relever le visage vers lui. Elle se laissa faire sans cesser de trembler. Elle était au bord de la folie. Elle ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Comment avait elle fait pour attérir chez Alberto alors qu'elle était persuadée d'être rentrée chez elle?

Chaz -Lou qu’est ce que c’est ?

Elle ne répondit pas, se contentant de tenter vainement de dégager son visage. Ne plus sentir sa main, ne plus le voir. Disparaître.

Chaz -Qui t’a fait ça… Lou parle moi, qui t’a fait ça ?

Lou -LACHE MOI!

D'un geste d'une violence qu'elle ne contrôlait pas, elle le repoussa pour pouvoir se dégager. Elle abandonna la couette derrière elle et se précipita vers la fenêtre qu'elle explosa d'un coup de poing. Douleur. Encore. D'une voix étranglée, elle laissa tomber.

Lou -Tu me touches encore une fois... Je me tue. Tu m'as comprit, Alberto?

Dans sa main ensanglantée, une pointe de verre acérée qu'elle posa sur sa gorge.

Lou -Tu... Tu mens!

Elle restée recroquevillé dans son coin, son corps tremblant de toute part. Elle ne le reconnaissait même pas. Il avait peur pour elle… Pour qu’elle en arrive à ce point, elle avait du avoir un choc psychologique très important. Il la voyait sombrer peu à peu dans une sorte de folie qu’il n’arrivait pas à contrôler. Quand il déposait sa main sur elle, elle se laissait faire mais tremblait de plus belle, comme si elle était dégouté de le sentir. Cette marque sur son cou… Non ce n’était pas possible… Pas ça… Elle essayait de dégager son visage alors qu’il observait de plus prêt ses bleus, et d’un coup elle explosât.

Lou -LACHE MOI!

Elle le repoussât avec une violence qu’il ne lui connaissait pas. Il la vit se diriger à grand pas vers la fenêtre et exploser la vitre avec son poing. Non, non que faisait elle ? Chaz se sentait impuissant. Elle se tenait face à la fenêtre la main en sang, et tenait un morceau de verre sur sa gorge.

Lou -Tu me touches encore une fois... Je me tue. Tu m'as comprit, Alberto?

Alberto ? Sale fils de pute. Il comprenait maintenant. Il faisait le lien entre tout ça. Elle avait du le croiser et… Il aperçut des bleus sur ses bras nus, et sans qu’il le remarque, il sentit une larme couler sur sa joue. Une fois de plus il n’avait pas été là pour la protéger. Il aurait du s’occuper de son cas bien plus tôt. Il avait peur… Il était pétrifié à l’idée de la perdre. Il fallait qu’il la sauve, qu’il trouve quelque chose lui faisant reprendre ses esprits. Il se relevât lentement, levant les mains en l’air pour qu’elle puisse les voir.

Chaz : Du calme Lou… Ne fait pas sa ma puce… C’est moi je te jure. Regarde moi bien, je ne suis pas Alberto, c’est moi…

Il avait beau parler, cela ne semblait avoir aucun effet. Il lui fallait s’approcher d’elle lentement, pour l’empêcher de faire ça. Sa baguette était restée dans le salon, il lui fallait être plus rapide qu’elle.

Chaz : Reste calme ma puce… Je vais m’approcher lentement de toi…

Il fit un pas dans sa direction et vit avec horreur le verre entamer doucement sa chair alors qu’elle l’appuyait un peu plus lui montrant qu’elle était sérieuse et qu’elle le ferait s’il faisait un pas de plus. Il n’avait plus qu’une seule solution, mais il avait aussi une chance sur deux. Il lui fallait être plus rapide qu’elle… Il prit une profonde inspiration, et se ruât sur elle, attrapant sa main, et jetant le morceau de verre par la fenêtre. Il s’entaillât au passage mais cela n’avait pas d’importance. Il voulait vérifier qu’elle n’avait rien, mais elle se débâtait comme une démente.

Chaz : Lou arrête ! Je te dis que c’est moi ! Calme-toi…

Mais elle se débattait de plus en plus et il avait peur de la blesser un peu plus. Elle avait une vilaine coupure au bras et au cou, il fallait qu’il regarde ça. Une seule chose la ferait revenir à la raison. Il lui fallait un nouveau choc. D’un geste sec, il la giflât espérant que ses idées se remettraient en place.

Son avertissement ne sert à rien. Peu à peu, à la peur et à la douleur s'ajoutait la panique. Elle ne voulait plus qu'il la touche. Elle ne pouvait plus le supporter. Le revoir, souffrir encore entre ses mains, avait fait exploser en éclat le sort qui avait été posé sur son esprit pour éviter qu'elle en souffre. Résultat... La folie dans laquelle elle s'enfonçait. Alors qu'il se relevait, elle s'appuya un peu plus contre le mur.

Chaz -Du calme Lou… Ne fais pas ça ma puce… C’est moi je te jure. Regarde moi bien, je ne suis pas Alberto, c’est moi…

Moi? Pas Alberto? Elle éclata d'un rire hystérique. Il lui mentait. Elle se plongea un peu plus dans sa folie. Non... Non...

Chaz -Reste calme ma puce… Je vais m’approcher lentement de toi…

Rester calme... Rester... calme... Il se foutait d'elle ou quoi? Il voulait quoi? Qu'elle se calme pour pouvoir la toucher juste après. Alors qu'il faisait un pas, elle enfonça le verre dans sa peau tendre. Elle l'avait prévenu. Alors qu'elle voulait encore enfoncer le verre, il se jeta sur elle, immobilisant sa main. Elle laissa échapper un gémissement de douleur mais ne laissa pas celle ci prendre le pas sur son envie de survivre, de s'éloigner de lui. Elle se débattit, se foutant de ce qu'il pouvait bien lui raconter. Elle allait hurler encore une fois quand il la gifla.

Sur le coup, elle s'étouffa et cessa de se débattre. Elle rouvrit les yeux, totalement perdue. Elle était où? Le regard dans le vague, elle mit quelques secondes à distinguer Chaz qui lui faisait face. Sentant enfin les larmes venir, elle murmura avant de s'effondrer sur elle même.

Lou -Chaz...

Nerveux, ses pleurs durèrent un long moment sans qu'elle ne parvienne à dire autre chose que le prénom de son mari à qui elle s'accrochait comme une naufragée. Elle souffrait mais ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'il s'était passé depuis que Chaz était entré dans la chambre. En se détachant doucement de lui, elle remarqua le sang dont elle l'avait tâché et qui continuait à dégouliner le long de son cou. Elle palpa doucement sa blessure et trésaillit en voyant le sang frais sur le bout de ses doigts. Qu'avait elle donc fait? Elle leva un regard confus vers Chaz.

Lou -Chaz... Je...

Soudain, la panique refit surface, elle s'arracha de son étreinte et se leva pour parcourir la chambre d'un pas vif. Les prunelles agrandies par la peur, elle disait, presque pour elle même.

Lou -Il était là. Il m'a trouvée. Fuir... Chaz... les enfants... loin.... Il a voulu recommencer... Je... IL FAUT PARTIR!

Sa gifle avait au moins eu pour effet de la faire arrêter de se débattre. Il s’en voulait d’avoir eu ce geste, mais il lui fallait un électro choc pour qu’elle reprenne pied. Il espérait seulement que cela marcherait. Lorsqu’elle reposât ses yeux sur lui, il priait dans son fort intérieur pour qu’il retrouve sa femme… Il vit les larmes perler dans ses yeux, et su qu’il avait réussit au moment ou elle prononçât son nom.

Lou -Chaz...

Il s’approchât d’elle précipitamment pour la réceptionner alors qu’elle s’effondrait au sol. Il la ramenât contre lui, la soutenant car ses jambes ne semblaient plus vouloir supporter le poids de son corps. Une main glissée dans son dos la maintenait, alors que l’autre passait dans ses cheveux, plaquant sa tête contre son épaule.

Ses pleurs ne semblaient plus vouloir s’arrêter, et elle s’accrochait avec force à son corps, comme si elle pensait que le lâchait la ferait sombrer dans les abysses. Il ne bougeait pas, tentant de l’apaiser d’une seule caresse. Il déposât un baiser sur sa tête, en remerciant le seigneur de lui avoir épargné la vie. Lorsqu’elle s’écartât de lui, elle semblât fixer le sang qui avait taché le col de sa chemise. Il la vit porter sa main à son cou qui saignait toujours, et le regard qu’elle lui lançât semblait totalement perdu et lui fendit le cœur.

Lou -Chaz... Je...

Il approchât sa main de son cou, mais elle s’arrachât à sa prise. A nouveau la panique semblait refaire surface, et elle parcourut la pièce à une vitesse folle.

Lou -Il était là. Il m'a trouvée. Fuir... Chaz... les enfants... loin.... Il a voulu recommencer... Je... IL FAUT PARTIR!

Ses paroles semblaient incompréhensibles. La seule chose qu’il avait réellement saisit était « il a voulu recommencer ». Il la rattrapât à l’autre bout de la pièce, et l’attrapât par les épaules pour la calmer, et plantât son regard dans le sien. Pour l’instant il allait laisser de côté sa phrase, mais il y reviendrait quand elle se serait calmé, il le fallait.

Sans attendre sa réponse, il la fit s’asseoir sur le lit, et observât son bras qui saignait abondement. Il connaissait quelques sortilèges mais ils lui permettraient juste de refermer les plaies. Pour le reste il lui faudrait certainement aller à l’Hôpital. Il saisit la baguette de Lou, et prononçât la formule à voix basse. La plaie n’était pas jolie à voir, mais au moins le sang ne coulait plus. Il fit de même sur son cou. Il posât alors les yeux sur les bleues qui parcouraient ses bras. Il fallait qu’il règle ca avant de partir, et il en était désolé pour elle, mais il se devait d’insister.

Panique, douleur. Les choses n'avaient pas changé mais au moins, elle avait l'esprit clair. D'ailleurs... Comment s'était elle débrouillée pour se retrouver face à Chaz, debout près de la fenêtre explosée, le cou et le bras en sang? Elle n'en savait rien. Le trou noir. Elle secoua la tête pour faire disparaître cette question. Plus tard. Pour le moment, elle était étreinte par la peur de voir Alberto débarquer pour l'avoir elle. Devant ses yeux, elle voyait à contre jour la mort de ceux qui lui étaient chers. Frissons. Elle se mordait la lèvre lorsque Chaz la rattrapa à l'autre bout de la pièce. Elle soutint son regard en tremblant.

Chaz -LOU ! Calme-toi. Je suis là, il ne peut rien vous arriver. Tu sais que tant que je suis là tu ne crains rien… Nous allons partir, très vite, mais laisse moi d’abord regarder tes blessures, tu ne peux pas rester comme ça… S’il te plait.

Lou -Rien... Il ne nous arrivera rien... Chaz...

Elle se noyait. Lentement mais sûrement. Elle avait perdu pied et ne parvenait pas à se remettre à fonctionner correctement. Etat second, presque mortel. Elle continuait à murmurer le prénom de son mari comme si c'était son dernier lien avec le monde réel. Elle semblait ne pas comprendre ce qu'il lui disait. En revanche, elle ne le quittait pas des yeux et soudain, elle se mit à le toucher frénétiquement. Peu à peu, le soulagement se faisait visible sur son visage comme si elle réalisait vraiment que c'était lui. L'appel de l'âme à l'âme. Son âme l'avait reconnu avant son corps. Son esprit lui... était perdu mais se sentait rassuré par cette présence que finalement, elle connaissait. Elle soupira de soulagement tandis qu'elle se mettait à pleurer de nouveau.

Docile, elle se laissa asseoir sur le lit et plus ou moins soigner. Elle avait mal de partout. Elle ferma les yeux à demi, cédant légèrement à son épuisement. Mais ce calme ne dura que quelques secondes. Elle finit par rouvrir les yeux, toujours aussi nerveuse. Elle se remit à trembler.

Chaz - On va partir ma belle… Mais avant je dois savoir… Les enfants ne craignent rien pour l’instant, pas tant que je suis ici, alors prend ton temps et explique moi ce qui c’est passé.

Elle lâcha un gémissement avant de se laisser glisser au pied du lit. Elle se recroquevilla sur elle même, entourant ses genoux de ses bras et dissimula son visage dans ce "creu". Elle resta ainsi à se bercer pendant un long moment avant de tout lâcher en bégayant.

Lou -Il... Il... Il a voulu faire ce qu'il n'a pas fait, il y a 17 ans. Je... Il... Ses mains...sur moi. Je... Il m'a frappé...Doloris. Je... Il va...revenir. Je ne veux pas. Chaz...

Elle tremblait de plus en plus tout en continuant de pleurer et en murmrant le prénom de Chaz.

Lou -Rien... Il ne nous arrivera rien... Chaz...

Sa voix semblait anxieuse. Dans l’esprit de Chaz tout était confus. Il avait peur… A la voir dans cet état il se demandait s’il arriverait à la calmer. Il fallait cependant qu’il garde son calme, car si ses nerfs prenaient le dessus, il n’y parviendrait jamais. Elle murmurait son prénom sans cesse, et ses mains le touchaient frénétiquement. Comme si elle voulait se rassurer, se dire qu’il était bel et bien là. Elle semblât se calmer quelques secondes et ses larmes coulèrent à nouveau sur son visage. Sur le visage de Chaz, on pouvait lire l’inquiétude qu’il ressentait, et il tentait de maitriser ses tremblements. Les blessures sommairement soignée, il lui posât cette question à laquelle il lui fallait une réponse avant d’agir.

Ses tremblements reprirent de plus belle, et elle se mit à gémir comme si la douleur physique la reprenait. Elle se laissât glisser au pied du lit, et il l’accompagnât dans son mouvement pour ne pas qu’elle se blesse. Elle restait prostré, son corps tremblant comme une feuille. Chaz était quelque peu perdu devant ces réactions. Elle semblait quitter le monde rationnel pour celui de la folie. Le visage enfouie entre ses bras, elle répondit enfin à sa question.

Lou -Il... Il... Il a voulu faire ce qu'il n'a pas fait, il y a 17 ans. Je... Il... Ses mains...sur moi. Je... Il m'a frappé...Doloris. Je... Il va...revenir. Je ne veux pas. Chaz...

Une boule se formât dans sa gorge et ses points se resserrèrent. Il ne se souvenait que trop bien de ce qu’il s’était passé il y a dix sept ans. Alors qu’il rentrait chez lui, il devait la retrouver pour sortir au restaurant fêter son admission dans l’équipe de New York. Mais lorsqu’il avait passé le pas de la porte, il avait vu une scène d’apocalypse. Tout était détruit à l’intérieur. Les meubles fracassés, des débris jonchaient le sol. Il se souvenait que trop bien le sentiment de panique qui l’avait parcourut. Il l’avait appelé, la cherchant frénétiquement, et il avait finit par la repéré, guidé par ses gémissement de douleur. Des cordes enserraient ses poignets et avaient entaillé sa chair sur lesquelles se déversait son sang. Elle avait mit longtemps à reprendre connaissance, et il l’avait longuement questionné. Des coups seulement des coups, voilà ce qu’elle lui avait raconté, et il l’avait renvoyé chez ses parents, se fiant à son histoire. Mais aujourd’hui l’histoire était toute autre. Il ne comprenait pas. Ses mains, que voulait-elle dire ?

Avant de pousser son interrogatoire plus loin, il fit apparaître un patronus qui passât par la fenêtre pour se rendre chez le père de l’amie de sa fille. Il voulait lui demander de garder les enfants quelques temps, le temps qu’il s’occupe de cette affaire alors qu’il l’amènerait se reposer dans un endroit plus calme. Instinctivement, il la ramenât contre son torse, la berçant de ses bras protecteurs. Il s’en voulait, car il savait qu’en la questionnant ainsi, il la faisait souffrir. Il lui faisait revivre se moment qu’elle tentait d’oublier, mais il le devait.

Il avait relevé son visage d’un doigt, espérant que la réponse serait positive, mais il sentait que quelque chose d’autre se cachait derrière tout cela. Peut importe la réponse, le sort d’Alberto était scellé, mais il fallait qu’il sache. Il ne pouvait imaginer que… Qu’il ait pu… Sa rage s’insinuant en lui tel un poison, il lui avait parlé sur un ton plus ferme, lui indiquant qu’il voulait la vérité. Pas de mensonge, elle le savait, elle lui avait toujours très mal menti, il saurait si elle disait la vérité.

Blottie contre Chaz, son esprit se calmait légèrement. Mais elle avait perdu tout contrôle sur son corps qui tremblait à faire choquer ses dents. Etat de choc. Entre deux déconexion, elle voyait l'inquiétude de Chaz. Tout ça, c'était de sa faute. Au reste d'ajouta la culpabilité. Elle espérait ne pas lui avoir fait de mal durant ce qui s'avérait être une "simple" crise d'hystérie. Mais quand il lui posa la fameuse question, elle se replia sur elle même, refusant net de dire clairement ce qu'il s'était passé. Trop douloureux. Elle se sentait sale et avait surtout l'impression de l'avoir trahit. Folie. Tremblant comme une feuille, elle répondit à sa question et quand elle leva le visage et qu'il serrait les poings, elle sursauta avant de lui jeter un regard paniqué. Qu'avait elle fait?

L'idée qu'elle venait d'avouer qu'elle lui avait caché une bonne partie de la vérité il y avait 17 ans de cela, ne lui vint même pas à l'esprit. Seule la rage qu'elle sentait s'insinuer en Chaz lui importait. Elle se replia un peu plus sur elle même, tentant même de s'éloigner de lui. La peur des coups. Elle eut un léger sursaut quand il la ramena contre lui. Pourtant, elle se détendit sensiblement, ses tremblement s'aténuèrent alors qu'elle fermait les yeux en tentant de se dire qu'il fallait qu'elle lui fasse confiance. C'était Chaz... Celui avec qui elle vivait depuis des années et l'une des personnes à qui elle faisait le plus confiance. Le père de ses enfants et probablement l'amour de sa vie.

C'était dur. Même si elle savait que tout cela n'était que la vérité, elle ne pouvait s'emêcher d'avoir peur, notamment de la rage qu'elle sentait vibrer en lui.

Chaz - Il ne viendra pas ici pour l’instant… Lou regarde moi s’il te plait. Il y a dix sept ans, tu m’as raconté ce qu’il c’est passé. Il t’a frappé, c’est ce que tu m’as dit ? Rien de plus ? Répond moi…

Forcée, elle releva son visage vers lui mais ne le regarda que lorsqu'il lui demanda. Les prunelles bleues étaient perdues, floues, presques folles. Elle avait deviné de part son ton qu'il fallait mieux qu'elle lui dise tout. Mais comment le pouvait elle? Comment lui dire qu'un autre que lui l'avait touché et qu'elle craignait qu'il ait fait plus pendant son inconscience? Elle se mordit la lèvre, ses yeux se remplissant à nouveau de larmes. Le poids des mots. Vainement, elle tenta de se dégager mais elle était prise au piège. Elle n'aimait pas ça. Peu à peu, la colère faisait surface en elle. Colère contre elle, contre Alberto... mais aussi contre Chaz qui tenait à tout prix à entendre ce qu'il s'était passé et qu'elle ne voulait pas perdre. Les prunelles étincelèrent alors qu'elle criait.

Lou -Tu y tiens réellement?

Elle frémit en sentant sa détermination.

Il a tenté de me violer! Il a tenté il y a dix sept ans et il a recommencé aujourd'hui. Et tu sais le pire? C'est que je ne sais pas ce qu'il s'est passé pendant que j'étais évanouie!

Sa voix se brisa sur les derniers mots. Sa colère retomba aussitôt et sa "détente" vola en éclat. Elle recommença à trembler tout en pleurant autant qu'elle le pouvait. Entre deux violents sanglots, elle murmurait.

Lou -Pardon.... Ne me laisse pas....Pardon...

Elle fuyait son regard, et n’osât le regarder que lorsqu’il lui en donnât l’ordre. Il savait qu’il la faisait souffrir mais il lui fallait savoir tout simplement ; Oh il se doutait bien de ce qu’elle allait dire, mais il voulait… Tout simplement souffrir. Souffrir de ne pas avoir pu la protéger, et faire monter en lui une haine telle qu’elle lui donnerait la force de tuer… Elle tentât de dégager son visage, mais il l’en empêchât, il fallait qu’elle le sorte, et c’est en criant qu’elle reprit la parole.

Lou -Tu y tiens réellement? Il a tenté de me violer! Il a tenté il y a dix sept ans et il a recommencé aujourd'hui. Et tu sais le pire? C'est que je ne sais pas ce qu'il s'est passé pendant que j'étais évanouie!

Une explosion au niveau de son cœur, de son cerveau. La colère montât en puissance, et il se relevât d’un bond, poussant un cri de rage. Il fit basculer une étagère au sol, qui se fracassât sous le choc, et donnât un violent coup de poing dans le mur. Il se laissait aveugler par sa colère, oubliant totalement que c’était elle qui en souffrait le plus. Comment avait il pu… Et surtout, lui, comment avait il pu laisser faire ça, sans même s’en rendre compte. Des larmes de rage coulaient sur son visage alors qu’il donnait un nouveau coup de poing dans le mur. C’était à son tour de devenir fou, mais dans sa folie, il l’entendit le rappeler. Sa petite voix, apeurée à l’idée qu’il l’abandonne, entrecoupée par ses sanglots incontrôlables.

Lou -Pardon.... Ne me laisse pas....Pardon...

Aussitôt, il reprit ses esprits. Il fallait qu’il se contrôle, qu’il s’occupe d’elle en priorité, sa rage exploserait plus tard. Sa priorité… Son amour… Elle. Il revint s’accroupir près d’elle, et sans attendre la couvât de ses deux bras, pleurant de consœur avec elle, la berçant lentement contre son torse.

Sa voix était entrecoupée par ses sanglots de rage, de haine à l’encontre de ce fils de pute. il allait payer, mais il devait d’abord la mettre en sécurité pour qu’elle se repose. Il n’attendait plus qu’une chose qui fit son apparition assez rapidement. Un patronus fit son apparition, et une voix s’en élevât : « Je les attends, ils seront en sécurité ici, prenez votre temps. » Parfait, ils pouvaient partir au plus vite. Il relevât à nouveau son visage pour la regarder en face, et lui dire :

Un baiser dépos sur ses lèvres, pour lui montrer son amour. Non il n’allait pas l’abandonner pour ça. Ce n’était pas sa faute à elle… Il fermât la porte dans son dos, et entrât dans la chambre ou les enfants semblaient calme. Les jumeaux étaient assis côte à côte, n’osant se regarder, tandis que Maïa se tenait toujours serré dans les bras de son grand frère. Dès qu’elle entendit son père, elle se jetât dans ses bras.

Maïa : Papa… Pourquoi tu cris… Pourquoi tu fais du bruit.

Maïa : Ou on va papa ?

Maïa : Je veux pas papa… Je veux rester avec toi et maman…

Pendant ce temps, les garçons s’affairaient à remplir un sac d’affaires, tandis que la petite fille continuait à sangloter dans les bras de son père. Damiàn et Mathéo obéissait sans rien dire, le seul à vraiment se rendre compte qu’il se passait quelque chose était Alejandro. il ne cessait de jeter à son père des regards inquiets. Lorsque tout fut prêt, il reposât sa fille au sol, mais elle remarquât le sang qui tachait le col de sa chemise et se remit à pleurer de plus belle.

Maïa : Papa !! Tu saigne… Papa…

Maïa : Je veux voir maman…

Il se tournât vers son ainé et le fixant dans les yeux, ses mains posés sur ses épaules, le prit à l’écart.

Alejandro le regard droit et fier, acquiesça d’un signe de tête. On voyait les larmes dans ses yeux, mais il les ravalât pour faire face à ses frères et sœur. Chaz les pris dans ses bras tour à tour, finissant par la petite dernière. Un baiser sur le front, un je t’aime, et il les regardait partir le cœur fendu en deux, mais au moins ils seraient en sécurité le temps qu’il s’occupe de Lou. Il pénetrât a nouveau dans la chambre, elle n'avait pas bougée un pouce.

Il la prit dans ses bras, ne voulant pas qu’elle se fatigue un peu plus, la portant à la façon d’une nouvelle mariée. La tenant contre lui, il transplanât, et réapparut directement dans sa chambre au Mexique. Là, il l’allongeât sur le lit. Il passât une main emplie de douceur sur son visage.

Sa voix était apaisante, cachant au mieux la rage qui battait encore a ses tempes. Elle ne s’en doutait peut être pas, mais si elle répondait à cette question, elle signait l’arrête de mort de son agresseur. Il attendait sa réponse, ensuite, il aviserait. Il préviendrait la mamà de la présence de Lou, et partirait à la recherche de ses frères avant d’aller mettre fin à la vie d’un monstre.

La réaction de Chaz fut à la hauteur de ce qu'elle craignait. A peine eut elle achevé de lui dire ce qu'il voulait entendre qu'elle le vit se lever d'un bond en criant. Instinctivement, elle se replia un peu plus sur elle même. Se faire oublier. Tremblante, elle l'observait faire un carnage dans leur chambre. Et tandis qu'il était en train de donner un coup de poing dans le mur, elle se glissa sur le côté du lit. Ne pas se faire voir. Terrorisée. Néanmoins, elle céda à sa propre panique, celle de le voir partir parce que tout était de sa faute. Les mots qu'Alberto lui avait dit quelques années plus tôt lui revinrent à l'esprit: elle n'avait cessé de le chercher... Comment? Où? Etaient des questions qu'elle ne se posait pas. A ses yeux, elle était responsable, tout simplement.

Lorsqu'il revint vers elle pour la serre contre lui, elle sursauta à nouveau avant de laisser échapper un soupir. Les larmes de terreur se mêlèrent à des larmes de soulagement. Il était là... Elle déplia son corps pour se blottir contre lui, le visage caché au creu de son cou.

Chaz -Jamais Lou… Jamais je ne t’abandonnerais… Ce n’est pas ta faute, c’est la mienne… Ne m’en veux pas… Te quiero… Je ne te laisserais pas tu m’entends, jamais…

Elle laissa échapper un gémissement qui était l'équivalent d'un "oui" tout en se raccrochant un peu plus à son corps. Elle eut un mouvement de recul en entendant la voix du patronus et elle ne saisit pas vraiment ses paroles. Quand Chaz releva à nouveau son visage, elle planta son regard dans le sien avant de secouer violemment la tête. Elle ne voulait pas qu'il s'éloigne mais elle n'avait pas vraiment le choix. Immobile, toujours tremblante, elle le laissa déposer un baiser sur ses lèvres avant de disparaître. A nouveau seule, ses tremblements redoublèrent.

Les prunelles ne quittaient pas la fenêtre brisée, comme si elle avait peur qu'il puisse venir par là. Elle était tellement absorbée par sa contemplation terrorisée qu'elle sursauta violemment quand elle entendit la porte s'ouvrir de nouveau sur Chaz.

Chaz -Aller viens ma belle, on s'en va...

Lou -Où? Chaz... Les enfants? Où sont mes enfants?!

Elle se débattit un instant avant de se souvenir vaguement du patronus. En réfléchissant bien... Elle le connaissait. Le père... d'une amie à sa fille... Euh... Elle plissa les yeux avant d'abandonner. Elle faisait suffisamment confiance à Chaz pour avoir mit les enfants en sécurité. L'ombre d'un sourir amusé passa sur ses lèvres alors qu'il la prenait dans ses bras. Aussitôt, elle cacha son visage dans son cou, toujours tremblante mais... un peu plus détendue. Quelques secondes plus tard, il l'allongeait sur le lit... Son lit... Celui de son adolescence.

Chaz -Tu ne crains plus rien ici… Je dois juste te poser une seule et unique question… Ou l’as-tu vu ?

Elle ferma les yeux et mit un moment avant de répondre, totalement inconsciente de ce que cela allait entraîner

Chaz -Traverse... Chemin de Traverse... Chaz... Reste ... avec... moi...

Chaz ne fut pas surpris de la voir se débattre un instant alors qu’il tentait de la relever. Elle cédât bien vite, et se laissât soulever, le visage enfoui dans son cou. Il ne répondit pas à sa question, elle avait compris. Jamais il ne laisserait les enfants en danger, d’ailleurs, ils étaient déjà en route, et serait bientôt arrivé… Elle tremblait toujours, mais semblait se détendre peu à peu. Allongé sur son lit, il lui posât alors l’ultime question. Celle qui le conduirait à ce batard et qui sonnerais la fin de ses jours. Pendant une seconde, il pensait qu’elle avait compris son intention, mais la réponse vint. Elle n’avait pas du saisir, et il préférait cela pour l’instant. Il ne voulait pas qu’elle comprenne que son mari allait devenir un meurtrier pour elle.

Lou -Traverse... Chemin de Traverse... Chaz... Reste ... avec... moi...

Il avait mal de lui mentir, mais il le fallait pourtant. Il se relevât et passât la porte. Il restât un instant derrière, s’adossant au mur, et se laissant glisser au sol. La rage refit son apparition, et les larmes de colère l’accompagnaient. Il s’n voulait d’être resté aveugle à tout cela, de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su… Il essuyât ses larmes d’un revers de la main, et descendit les escaliers. Il ne trouvât personne dans la cuisine, pas plus que dans le parc. Il ne voulait pas la laisser seule, mais il savait qu’il devait partir immédiatement. Il ne savait pas ou trouver Enrique, mais il était sur d’une chose, Dakota était à Poudlard… Tant pis, il fallait qu’il mette le plan auquel il avait pensé à exécution. Il se dirigeât vers la salle de bain, ouvrant une armoire, une autre. Il devait bien y en avoir quelque part…Dans un coin, il trouvât une petite fiole, c’était exactement ce qu’il recherchait.

Lorsqu’il remontât dans la chambre, il tenait à la main une tasse emplis de tisane, ça lui ferait du bien. Il la posât sur la table de chevet et s’approchât d’elle. A nouveau il la prit dans ses bras pour pouvoir soulever la couverture et la glisser dedans. Il approchât la main de son t-shirt, mais stoppât son geste de peur de l’effrayer. Fixant son regard, il voulait lui montrer qu’elle pouvait avoir confiance en lui.

Lentement, il lui retirât son haut, découvrant au passage son corps qui avait été roué de coup. Des bleus parsemaient sa peau en toute part, et il serrât les dents. Il lui fit rapidement quitter ses chaussures et son bas avant de la recouvrir rapidement, ne supportant pas de voir son corps recouvert de ses traces. Il la bordât avec soin, et l’observât un instant. Il sentait ses yeux le bruler, ses larmes menaçaient de le submerger à chaque instant, mais il faisait front. Il attrapât la tisane avant de la lui présenter.

Sans attendre de réponse, il soulevât délicatement sa tête faisant couler le liquide chaud dans sa gorge. Il attendit quelque seconde et réitérât son geste régulièrement jusqu’à ce qu’elle ait tout bu. Il la fit reposer à nouveau sur ses coussins, attendant que cela fasse son effet. Bien sur ce n’était pas une tisane anodine qu’il venait de lui faire boire. il y avait versé une potion. Celle-ci allait l’endormir rapidement, lui permettant de profiter d’un sommeil sans rêve. Il l’observait avec un léger sourire, et lentement, il la vit sombrer dans le sommeil. Il passât une main sur son front, avant de se baisser pour y déposer un baiser.

Il se relevât, et avec un dernier regard, transplanât direction Poudlard. il voulait mettre ses frères au courants, et ensuite Alberto crèverait…

Chaz -Je suis la ma puce, je reste là ne t’en fait pas. Je vais juste aller prévenir que tu es là… Je ne t’abandonne pas… Je reste là…

Elle continuait de trembler et tenta de le retenir. Elle ne voulait pas qu'il s'en aille. Il avait promit qu'il ne partirait pas... Mais voilà... Il partait même si c'était pour quelques minutes selon lui. Elle avait peur de se retrouver seule même si c'était dans sa chambre au Mexique. A peine la porte se fut elle refermée sur Chaz, qu'elle recommença à trembler. Elle se blottit en boule au creu de son lit, gémissant sous la douleur de son corps et de son âme. Le silence l'opressait. Elle se sentait glacée et avait du mal à respirer. Où était il? Chaz... Pour briser le silence, elle ne cessa de murmurer son nom, comme si cela allait le faire revenir. Un instant, elle songea à se lever pour partir à sa recherche mais au premier mouvement esquissé, elle abandonna. Trop de souffrances.

Enfin, il finit par revenir, aussitôt, elle sortit de sous les couettes, visiblement soulagée. Il avait tenu sa promesse, il était là. Elle lui dédia un mince sourire en se blottissant contre lui mais quand il approcha sa main de son t shirt, elle eut un mouvement de recul en lui jetant un regard implorant. Elle frémit.

Chaz - Ne craint rien, tu ne peu pas rester comme ça, tu seras mieux sans… Ais confiance en moi…

Lou -Je ne veux pas que tu vois ça, Chaz.

Et pourtant... Il lui retira son haut. Elle ferma les yeux en rougissant sous la honte de lui montrer son corps couvert d'ecchymoses. Merlin qu'elle s'en voulait. Elle étouffa un sanglot tout en le laissant terminer de la déshabiller. Quand il la borda, elle rouvrit les yeux en percevant ses larmes. Elle tendit la main vers lui. Reste avec moi... Sans dire un mot, elle bu la tisane, ne percevant pas la potion. Elle se laissa faire, totalement confiante. Elle ne songea pas au fait qu'il venait de lui donner une potion de sommeil sans rêve quand elle s'endormit, confiante. Et quand il s'en alla, elle ne broncha pas d'un pouce.

Traitre.

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