Nul Part [La Source - Présence chimérienne requise]

Elle encaisse très mal sa réplique. Juste ses épaules qui se crispent et sa respiration profonde pour s'acharner à garder un calme tout relatif le démontrent. Cette fois, elle ne fait pas que tourner la tête. Et elle n'affiche plus qu'une simple mauvaise fois.

L'incarnation humaine de la jalousie et de la possessivité se matérialise soudainement devant Halewyn. Elle n'a pas vraiment changé de place, à vrai dire. Elle est toujours à genoux dans l'herbe, mais elle fait face à Halewyn.

- NON ! LUI, IL NE PEUT PAS BAISER QUI IL VEUT, PARCE QUE VOUS N'ÊTES QU'UN !

Elle frappe du poing sur l'herbe et le sol tremble. L'écho de sa voix résonne quelques secondes après qu'elle ait terminé. Le ciel de la Source semble soudainement moins lumineux, l'herbe moins verte et la brise plus froide, plus mordante. Une vive brulure émane soudainement de la délicate cicatrice rouge sur la main d'Halewyn. La chaleur remonte rapidement le long de son bras, comme un poison.

Une simple phrase l'essouffle comme si elle avait couru un sprint durant 15 minutes. Sa respiration se fait sifflante et la brûlure aux poumons, qu'elle croyait disparue à jamais revient en force.

Il sent la douleur lui remonter le bras. Il contemple apparamment méchamment sa femme. Il ignore la dite sensation pour le moment.

Je ne te partagerai pas. Qu'il aille voir ailleur s,il veut. T'es à moi Xoramen. Pas à lui. Et je te tuerai plutôt qu'il repose la serre sur toi. Il t'a baisée juste pour me faire chier. Et tu l'a laissé faire...

Un ton glacial, ferme. Un ton calme de chef. Limite méprisant...

La respiration sifflante, elle ne bouge pas. Elle le fixe. C'était un non sens. Ils n'étaient qu'un... mais pas tout le temps.

- Je vais faire de ta vie... un enfer... Halewyn... Phoenix... n'aura même pas à me toucher.... s'il le fait... c'est moi qui le tuerai... je ne te laisserai pas... en toucher une autre...

Xoramen a connu le Grand Brasier. Peut-être est-il temps de lui donner un sens réel. Elle est un feu de broussaille.

Jamais de l'herbe ne s'est désséchée aussi rapidement. Dans le boisé autour, les feuillus perdent leurs feuilles, les conifères leurs aiguilles. Même la Source semble s'évaporer dans l'air. La brise souffle dans les cheveux de Xoramen et le boisé s'enflamme.

Il note tout les changements. Instinctivement, ca s'inscrit dans son cerveau.

L'oeil gris fixe le graphite sans ciller. Il a toujours dit qu'elle était suprêmement belle et désirable quand elle est en colère.

J'ai jamais eu l'intention de voir ailleur. Jamais.

Dit il simplement. Il ne comprends pas le principe de se taper Phoenix. Ils sont un certe, mais son alter ego a le droit d'avoir une vie lui aussi me semble.

Elle a dépassé depuis longtemps le stade de la fureur. C'est à un tout autre niveau. Les yeux au sol, elle les relève soudainement, bat des paupières une fois, puis hoche la tête.

- Mais tu l'as fait... vous l'avez fait...

Sa voix semble venir de partout à la fois. Les flammes du boisé doublent d'intensité. Elle n'a pas l'intention de sortir d'ici vivante.

Non... JE n'ai rien fait. Comme IL n'a rien fait. Il l'a juste fait chier, il s'est amusé. Et tu lui a donné la plus belle prise qu'il n'a jamais eu sur toi.

Il se déplie un peu, se redresse. Les ombres cachent sa nudité aussi sûrement que le ferait une cape. Sombre malgré ses cheveux blancs, le regard aussi sombre que les nuages d'une tempête tropicale. La voix est aussi glaciale que celle de Morayeel.

Et sonne comme un verdict.

Pense tu réellement qu'il va s'en priver maintenant? Il n'a pas d'appétit charnel, il n'a qu'un désir de domination... Et tu l'a laissé te dominer. Tu mérite ce qui t'arrive.

La respiration se fait de plus en plus faible, plus lente, parce que plus profonde... enfin, elle va chercher son air de plus en plus loin. Une dense fumée noire obscurcie l'air ambiant de la Source. Le crépitement des flammes au loin, le bois calciné qui craque, les troncs qui cèdent et s'effondrent.

Le sang perle sur son cou, s'écoulant soudainement d'une marque de serre sur sa gorge. Ses lèvres prennent une teinte bleuté.

- Ta as raison... je l'ai mérité... tu m'as demandé de te prendre... en entier ou pas du tout... j'ai déjà essayé... de l'enfermer... un échec... vous n'êtes qu'un...

Xoramen esquisse un faible sourire, le graphite presque aveugle capitule. Elle s'effondre aussi, étourdie par le manque d'air dû à l'effort de parler.

Les flammes, vives, gourmandes, avides, quittent le brasier du boisé pour laisser libre court à leur fantaisie sur l'herbe desséchées de la petite plaine entourant la Source.

Il n'y en a plus pour longtemps. La fumée lui bloque les sinus, lui encrasse les poumons. De sa main, un filet de sang d'une scarification d'ambre.

Tranquillement, toujours dans sa cape d'ombre, il va à la hauteur de celle qu'il a pris comme femme. Ca n'a jamais été facile eux deux. Il a fait le lien entre l'état de Xoramen et la Source et si c'est ce qu'elle a décidé, soit. Mais elle ne crèvera pas toute seule comme une chienne.

Il se penche, la prends dans ses bras, tachant l'étain de sa peau de vermeil. Il s'agenouille ensuite, l'inconsciente dans son giron.

Si c'est ce que ta décidé, soit. Mais j'te laisserai pas m'abandonner encore. Nous irons ensemble chanter de l'autre côté. Désolé d'être ce que je suis.... J'ai toujours su que t'étais trop bien pour moi.

Il ferme les yeux et s'abandonne enfin à l,étourdissement causé par la fumée.

Il respire certe... Mais putain...

Une plus douloureuse que les autres le ramène au pays de la conscience. Il tousse, crache et éternue de la cendre.

Ramenant Xoramen encore plus étroitement contre lui, il essaie d'ouvrir ses yeux mais incapable... La fumée les a pas mal irrités. Aussi bien les refermer.

A défaut de voir, il tâte, tâte la peau de la gitane, cherche des blessures des brûlures ou quoi que ce soit.

L'assassin ne dit pas un mot. Ne cherche même pas à parler, sa gorge est brûlée à vif. Il a toujours été sensible aux irritants.

Halewyn se met à tousser aussi. Normal. Ils ont dû en respirer de la fumée. Elle se rend compte qu'ils sont à moitié dans l'eau. L'eau de la Source ? Surement. Ils ne peuvent pas vraiment être ailleurs.

Aucune douleur, sauf peut-être la respiration, mais elle a connu pire. Une pneumonie, c'est bien pire. La main d'Halewyn la parcourt et elle devine rapidement que c'est à titre informatif. Aucune blessure significative sur Xoramen.

- Je vais... bien... je crois...

Elle se tortille un peu, pas vraiment pour s'éloigner, mais explorer un peu autour. Elle plonge sa main dans l'eau. Elle semble boueuse, mais elle sent quelques brins d'herbes.

- On est encore à la Source... Halewyn, qu'est-ce que j'ai fait... il fait noir ou je ne vois plus rien ?

Je vais... bien... je crois...

Au moins, la cendre ne lui a pas bouché les oreilles, il est verni. Il tourne la figure légèrement, pour mieux entendre et jauger de ses mouvements.

- On est encore à la Source... Halewyn, qu'est-ce que j'ai fait... il fait noir ou je ne vois plus rien ?

Halewyn ne peut pas répondre, aimerait bien, mais ca se finit en quinte de toux monstre. La gorge lui déchire, les yeux lui brûlent, il a deux mottons dans les narines.

La main qui tiens une partie de Xoramen affermi sa prise tandis qu'il lutte pour reprendre son souffle.

Elle ne respirait déjà pas beaucoup... la fumée ne lui a donc pas encrassé les bronches. Halewyn, par contre, lui a goûté. Elle s'en veut soudainement terriblement. Elle se tortille à nouveau et réussit à se dégager un brin. Elle tente de se relever, mais Halewyn entend un bruit sourd et une flopée de jurons chimériens, aussi colorés que Hiep et Ilka. Une suite de frottements, manifestation tactile d'une exploration d'une surface.

- On est enfermés...

Mais bon, pour l'instant, y a plus urgent. Elle revient à tâtons vers Halewyn, quoique y a pas un long chemin à faire. Elle trempe ses mains dans l'eau et remonte vers le visage d'Halewyn. L'eau est glaciale, mais curative. Délicatement, elle passe ses doigts mouillés sur les paupières d'Halewyn. Comme du Vick's sur la peau, une chaleur froide se répand partout où l'eau coule et où une blessure possible peut être.

Elle essaie de se rappeler ce qui s'est passé ensuite... elle ne se souvient pas... pourtant, y'a dû se passer quelque chose... sinon... ils auraient brûlés ?

On est enfermés...

Une fois qu'il peut voir, il peut boire... C'est ce qu'il fait, prenant de l'eau boueuse dans sa main et ne tenant pas compte de la consistance visqueuse. De l'Eau c'est de l'eau. Le feu de sa gorge s'apaise quand il l'avale...

Alors seulement daigne t il palper la paroie à son tour. C'est de l'étain semble t il.

Le froid causant la chair de poule sur sa peau nue, mais ne montrant nullement qu'il a froid. Ne la lâchant pas, il sent une grande fatigue l'envahir.

Il grogne de dépit. Un éclair argenté, un trou se fait dans la paroie. L'assassin y jette un oeil.

L'éclair argenté provoque un son sourd, puis un craquement de verre brisé et les débris qui tombent sur le sol de l'autre côté.

Effectivement, ils sont encore à la Source. Mais la Source après la fin du monde. Si la Source était d'herbe verdoyante et de lumière, il ne reste guère plus que des cendres noires et une lumière brumeuse, embrouillée par la fumée qui flotte encore. Un paysage de savane incendiée n'aurait pas plus fière allure. Plus de flammes, mais quelques endroits fument encore. Le boisé ne ressemble plus à rien. On sent tout de même la chaleur caractéristique de la source s'engouffrer dans le minuscule trous, sentant fort la cendre.

Un peu de lumière entre, unique point lumineux, mais assez pour voir les parois inégales d'étain, comme si on avait recouvert une moule en lançant de l'étain liquide autour d'eux.

- Par les Juges... murmure-t-elle en constatant l'ampleur des dégâts.

Juste au ton employé, c'est visiblement pas une fierté. Elle sait que c'est elle, même si elle ne sait pas trop comment elle a pu faire... elle croyait la source immuable. C'est beaucoup plus fragile qu'elle pouvait le croire... l'équilibre est toujours fragile.

Sans prévenir, elle donne un coup sur la paroi, juste à côté du trou. Un craquement sinistre se fait entendre, un bruit de verre brisé. Un autre coup fait dégringoler le verre de l'autre côté et défonce la couche d'étain. Reste plus qu'à tirer sur la couche d'étain, comme une toile épaisse collée sur une paroi de verre.

Les gestes de Xoramen sont brusques, nerveux. Elle n'aime pas être enfermée...

Par les Juges...

Ce n'est pas reposant être le mari de Xoramen Malacci. Faut satisfaire ses appétits, la protéger, la freiner dans ses plans mégalomanes. Waip, plusieurs se considéreraient vernis, mais en fait ce n'est pas une cinécure.

Et depuis quand la source puise t elle dans son énergie à la place de le ressourcer?
L'assassin inspire profondément, goûte l'odeur de carnage. Ouvrant un oeil blasé, il s'allume en constatant les dégâts.

Ca me plait bien moi. Ca ressemble à dans ma tête, mais en moins pire.

Dit il simplement en se redressant. C'est connu, il se complait dans la dévastation. Mais pas certaine que ca va plaire à Xoramen.

- Ca me plait bien moi. Ca ressemble à dans ma tête, mais en moins pire.
- La Source se doit d'être tout le contraire de ta tête, Halewyn.

Une oeillade qui est obligatoirement provocatrice, Xoramen ouvre une ouverture assez grande pour s'extirper du cocon. Une fois à la lumière lourde de suie, elle fait quelques pas hors de leur cocon et constate non seulement les dégâts de la Source, mais aussi leur état. Ils sont généreusement recouvert de suie, lavé par endroit par l'eau où ils ont patauger. Elle jette un regard à Halewyn. Il a l'air d'un panda inversé. Elle lui a mouillé les yeux, lavé la suie. Un fin sourire se dessine.

- T'as vu de quoi t'as l'air ?

Elle n'est guère mieux. Grise de suie, ses mains sont relativement propre et plusieurs gouttes ont provoqué des coulisses de suies un peu partout sur son corps. Sur son cou, les coulisses de sang et de suie font des marques plus sombres. Une traînée plus pâle sur sa joue, sans doute qu'elle s'est passée une main sur le visage.

Elle fait quelques pas dans la suie, regarde le paysage dévasté. Le regard indéchiffrable, elle admire son oeuvre dévastatrice. La brise vient jouer dans ses cheveux, emportant une bourrasque de suie. Seule la Source en tant que telle semble intacte. L'eau brille d'un éclat argenté, accentué par le noir, gris et blanc des lieux.

- T'aurais pu partir...

T'as vu de quoi t'as l'air ?

Il a son sourire baveux.

Non, mais toi de dos, ta le cul propre ca c'est certain.

Il regarde autour de lui, attentivement. Bizarrement, le désastre ambiant semble le rassénérer plus vite que la Source originelle.

Très zen le décor. C'est chouette, mais ca manque de rouge.

Il reporte son attention sur Xoramen qu'il étudie ouvertement, sérieux comme un pape. Intense, son regard semble la disséquer sur place. Autant que le graphite. Le saphir et le noir se mêlent.

- T'aurais pu partir...

C'est ca, j't'aurais pas fait le plaisir de te débarasser de moi en allant chanter de l'autre bord. Ca t'aurais trop plu.

Répond il, avec son sourire de matou plein de suie.

- C'est ca, j't'aurais pas fait le plaisir de te débarasser de moi en allant chanter de l'autre bord. Ca t'aurais trop plu.

Elle tourne la tête et détaille Halewyn, comme si elle cherchait à savoir s'il est sérieux ou non.

- Tu crois ? D'un naturel félin, elle revient vers Halewyn. Je ne chante pas. Je danse. Elle se blottie contre Halewyn, glisse ses doigts sur sa peau recouverte de suie. Elle reste un moment appuyée contre lui, puis semble voir quelque chose d'étrange. Oh...

Elle se dégage délicatement et s'approche des éclats de verre sur le sol, juste à l'ouverture du cocon où ils étaient enfermés. Elle lui montre un éclat.

- Regarde, Halewyn. Elle passe ses mains sur la surface du dôme d'étain. En fait, il n'est pas que d'étain. Elle se mouille les mains et enlève l'épaisse couche de suie. C'est de l'ambre... Elle abandonne sa découverte aussi rapidement qu'elle s'y est intéressée, court interlude. Elle revient vers Halewyn, le graphite possessif, avide. Tu es resté avec moi... c'est la deuxième fois... Admiration pure. Je suis tienne, Halewyn. Peu importe ce qui se produira. Peu importe ce que tu peux croire.

C'est une promesse. C'est une menace. Chimériennement parlant, c'est la même chose.

Il la laisse venir à lui, stoïque. Il aime cet air, mais il ne le lui dira certainement pas. Plutôt se faire éviscérer sur place.

Tu es resté avec moi... c'est la deuxième fois... Admiration pure. Admiration pure? Il est digne d'admiration???? *pensive* Je suis tienne, Halewyn. Peu importe ce qui se produira. Peu importe ce que tu peux croire.

Il lui prend la tignasse et l'oblige à le regarder en tirant doucement mais fermement dessus. Eh ben... Voyons voir donc. Le saphir fouille le graphite. Il ne dit rien à propos de la frasque avec Phoenix Noir. Il est vrai que c'est son corp à eux deux après tout. Mais le laisser la corrompre?

Pensif, la main se détache des cheveux, suis la ligne de la douce machoire pleine de suie. La prenant dans ses bras, il l'emmène dans l'eau glaciale ou il se met en frais de la nettoyer à mains nues, histoire de raffirmer sa possession, de remettre son odeur sur elle.

Halewyn est une bête. Au moins l'eau tempère t'elle ses instincs pour le moment.

*gniak*

Ou l'encourager d'un seul regard.

Dans la dévastation de la Source, sa femelle contre lui, il s'immobilise et l`ve les bras, lui donnant toute latitude pour le toucher. Extérieurement stoÎque, de l'eau jusqu'à la taille, il goûte le moment parfait.

Oui, le moment est parfait... Avec le ciel gris et les cendres comme témoins.

Vivement, il la prends par le bras, donnant corp aux frissons qu'elle insinue en lui. La soulève comme une tornade qui va l'abattre dans la boue de la berge.

La source lui donne une vigueur nouvelle et insoupconnée. Ce carnage sied bien à ses intincts. C'est un tout autre homme qui se révèle à Xoramen. Aussi simpliste puisse t il sembler être, Halewyn est fort complexe et aussi changeant que l'éclat d'un diamant noir.

Avec le feu de l'urgence, il explore les vallées et les collines de son corp, profite de la boue pour y insérer une sensation nouvelle et fort érotique. Les mains fines de l'assassin parcourent sans se lasser la fine peau d'ivoire.

Elle est sienne et ce à jamais. Et il a bien l'intention de le lui faire comprendre.

C'est presque un combat, ou il ne la laisse pas du tout le dominer, où il se comporte en seigneur et maitre du corps de la gitane. Pour que chaque cellule révclame et recoive son dû. Il ne la laisse pas respirer, fort maître de ses propres appétits charnels, jusqu'à ce que le graphite abdique et se soumette à cet appel fulgurant des sens.

Alors consent t il, avec largesse et générosité, à lui donner ce que le corp de la danseuse demande. Et à s'oublier au passage.

Nous sommes un toi et moi, lui murmure t il au passage tout contre son oreille.

C'est comme la danse. Ça commence souvent lentement, pour annoncer l'intensité, puis, on se laisse emporter et le reste devient secondaire. Elle a l'habitude, et la nécessité de mener la danse, mais conduire Halewyn relevait de l'exploit. Elle y arrive souvent, mais aujourd'hui... le temps de quelques éternité, elle se laisse dominer avec délice, elle le laisse prendre toute l\'amplitude qu'il veut. Qu'il la possède, pour l'éternité, et même davantage si c'est possible.

- Nous sommes un toi et moi.
- L'éternité à témoin.

C'était pas faux. Ils avaient l'éternité. L'éternité était essentielle pour les chimériens. La Source était éternelle et tant qu'ils y resteraient, ils l'étaient aussi. Mais bon, après on ne sait combien de temps, ça finissait par être lassant. Quoique, les fois où elle s'ennuyait, elle était seule. L'éternité seule ne lui plaisait pas, plutôt crever, mais avec quelqu'un, ça pouvait être plaisant. Quoiqu'il finiraient bien par s'entretuer. C'était sans doute ce qui rendait leur relation si exceptionnelle, si intéressante, le risque. Ça et aussi le fait qu'ils étaient très jaloux et possessifs. Beaucoup trop jaloux et possessif pour que le risque de se délaisser soit possible.

Elle se laisse posséder, avec plaisir, avec délices. Peut-être pas maintenant, parce qu'elle n'en a pas la possibilité, mais plus tard... un autre jour, peut-être, elle réussira bien à le faire chavirer totalement.

Les cieux s'éclaircissent. De la destruction viens la renaissance. C'est un cycle. Si Phoenix Noir, alias Halewyn en cet instant précis, incarne la destruction, Xoramen incarne la renaissance. La Source lui est liée. Réagit à la gitane.

Une pluie fraiche tombe des cieux, finit de laver la cendre, changeant celle ci en engrais. De jeunes pousses traversent alors la terre meuble. Les bourgeons naissent dans les arbres torturés. Le printemps arrive dirait Freyja. Mais il s'en sacre.

Combien de temps? Epuisé de nouveau, il donne un ultime coup de rein tout en la maintenant tout contre lui. Assis, il ne la laisse pas s'en aller, ne laisse pas le papillon s'envoler. Soufflant comme une forge, ayant tout donné, il laisse le temps à son coeur de reprendre sa cadence, le visage enfouit entre un rideau de soie noire et un velours de peau ivoire.