[paysage] quelque part- cache souterraine d'Halewyn

La cache d'Halewyn, un complexe souterrain à l'entrée condamnée par un ébouli. Accessible seulement pour ceux qui savent ou transplaner.

Il y a la caverne principale, libre de tout trucs. Une assez grande caverne en fait, sculptée par les marées d'une mer maintenant retirée. Les stalactite et les stalagmites ajoutent une pointe d'exotisme troglodytique tandis que l'athmosphère est gardée sèche par magie. Des braseros éteints sont judicieusement posés à chaque coin au cas ou. Halewyn n'a pas besoin de lumière ici. Il connait la place de chaque chose par coeur. Il y a trois autres cavernes communiquantes.

La première, un lac souterrain. L'eau, glacée, sert pour les ablutions de votre assassin favori. Il n'aime pas l'eau chaude. Ca ne sert qu'à se ramollir pour lui.

La deuxième, une caverne fermée par une grosse porte de pierre verrouillée par magie. C'est la pièce qui contient sa nourriture et tout son matériel, poison, armes...

La troisième est la plus meublée. Un feu magique (flammes bleues) y brûle en permanence, répandant sa tiède chaleur dans la petite place. Un piédestal sculpté à même le roc acceuille une quantitée faramineuse de fourrures chaudes et douces. De l'autre côté, trois coffres. On peut présumer qu'ils contiennent les effets personnels de l'assassin.

C'est sa vraie maison ici. Là où il s'est terré toutes ses années.

Rien. Y'a bien d'autre facon de voir qu'avec les yeux.

Répond il simplement. Il bouge avec aisance elle peut entendre un bref froissement de manteau.

Attention à tes yeux. Ferme les un peu ca sera moin brusque.

Un craquement. Bien sûr qu,il utilise une allumette. Il ne fait pas de la magie à tout va. Parcimonieux. En fait quand l'a t elle vu réellement user de magie?

La splendeur de chez Halewyn se révèle alors à ses yeux.

[XORAMEN]

Il n'avait pas tort. On pouvait voir du bout des doigts. Mais Xoramen, elle, elle voyait quand elle ne voyait pas. Une autre façon de voir. Elle observe les silhouettes invisibles qui se forment dans le noir. L'invisible devient blanc dans le noir, elle le savait déjà. Tout comme il devient noir dans le blanc. C'est comme ça.

- Attention à tes yeux. Ferme les un peu ca sera moin brusque.

Elle ne prend pas de risque et ferme les yeux., jusqu'à ce qu'elle entende l'allumette craquer. Elle entrouvre les yeux, puis les ouvre totalement. Et elle regarde à nouveau autour d'elle, mais elle voit cette fois.

- Je ne suis jamais venue ici... Elle fait quelques pas dans la "salle", puis marche jusqu'à l'entrée de l'autre. Elle observe un moment. Mais ça ne m'est pas inconnu... Elle revient sur ses pas, puis se plante devant Halewyn. Mais je sais pas pourquoi...

Le graphite détaille Halewyn quelques secondes, puis elle fait encore quelques pas dans la pièce, s'arrête, regarde autour d'elle. Elle soupire, sans cesser de regarder autour d'elle. Elle avance vers le piedestal, le regard vers le plafond. Elle se retourne et s'assoit sur le piedestal. Machinalement, ses doigts s'enfoncent dans les fourrures.

- Ça gronde toujours comme ça ? demande-t-elle d'une voix éteinte.

Je ne suis jamais venue ici...

A côté du brasero, il la regarde, les bras croisés. C'est étrange comment la voir ainsi le prend droit au coeur. L'oeil gris la fixe, décortique chaque attitude, chaque mouvement­. Mais ça ne m'est pas inconnu... Mais je sais pas pourquoi...

Ca doit être parce que c'est chez moi ici. Mon vrai chez moi...

Le graphite le détaille autant que l'acier la détaille elle. Il ne veut pas qu'elle voit ses faiblesses, son inquiétude. Ca toujours été comme ca, ca ne changera pas.

- Ça gronde toujours comme ça ?

Oui, ca meuble le silence.

Il s'assied à côté d'elle, sur les fourrures. Un silence naturel s'installe. Autant que la roulotte est à elle... Ce trou comme on peut qualifier est à lui.

C'est chez toi aussi si t'en a de besoin.

La main marquée de son symbole lui effleure le bras en un geste de réconfort.

[XORAMEN]

- Oui, ca meuble le silence.

Oui, surement. Les doigts dans les fourrures, elle regarde encore autour d'elle, comme si elle cherchait quelque chose... mais elle ne cherche rien... elle s'occupe l'esprit.

Halewyn vient s'assoir à côté d'elle. Puis le silence. Rien de lourd, c'est même rassurant. Il dure un moment. Il pourrait durer l'éternité si ce n'était que de Xoramen, puis Halewyn le brise.

- C'est chez toi aussi si t'en a de besoin.

Il la caresse, délicatement. Le graphite émoussé quitte le plafond pour se fixer au point de contact. Elle voit les quatre lignes, qu'elle a gravé elle-même sur la peau d'Halewyn. Juste entre le pouce et l'index. Tout petit symbole qui veut dire de grandes choses. Choses qui lui reviennent en pleine face, aussi brusquement qu'un râteau au ras du sol.

- Je suis la Chèvre, Halewyn. Je suis la gardienne. Ma vie est fragmentée en des milliers de petites parcelles... Le graphite quitte la main d'Halewyn pour venir se river à ses yeux. Il ne décèle rien. Aucune émotion, aucune idé, rien. Matthew est parti avec une grosse partie... c'est mon frère... Elle cherche une comparaison, que Halewyn pourrait comprendre clairement. Elle veut lui dire clairement ce qui en est. C'est comme perdre beaucoup de sang... ça étourdie, puis même quand la blessure a arrêté de saigner, ça prend quelque temps avant de cesser d'être amorphe. Faut laisser le corps fabriquer du nouveau sang. C'est le même genre de principes... avec ma vie, celle de la Chèvre aussi. J'suis étourdie j'ai besoin de temps pour me refaire... un santé disons...

Elle esquisse un faible sourire, signifiant que ça peut aller, un peu.

J't'ai pas demandé de te justifier. J't'offre juste de te reposer.

Dit il simplement. Il se lève et va fouiller dans un de ses coffres. Il en sort un paquet enveloppé dans une antique étoffe de lin. Et revient la voir.

Il a jamais vu la lumière du jour, ca lui donne de grand pouvoir... C'est la cause de tout ce qui s'est passé ces 11 ans, mais j'l'ai gardé quand même.

Tout pour essayer de lui changer les idées, même si l'effort est maladroit. Il voudrait bien la faire danser en fait, mais il sait que c'est pas le temps.

Spoiler:

[XORAMEN]

- J't'ai pas demandé de te justifier. J't'offre juste de te reposer.

C'était pas tant pour se justifier que pour l'informer... une résulution qu'elle avait prit pour la nouvelle année. Après, c'était à lui d'en faire ce qu'il veut. Il va plus loin et fouille dans un des coffres, puis revient avec un objet enveloppé dans un tissus fin... et qui semble assez âgé. Il le lui tend.

- Il a jamais vu la lumière du jour, ca lui donne de grand pouvoir... C'est la cause de tout ce qui s'est passé ces 11 ans, mais j'l'ai gardé quand même.

Un miroir. C'est évident. Le graphite émoussé passe du paquet à Halewyn, puis elle prend le paquet. Le poids la surprend un peu, mais à peine. Du moins, visiblement, rien ne parait. Elle le pose sur ses genoux et retire délicatement l'étoffe. Elle constate que l'étoffe est beaucoup plus vieille que les 11 ans passées dans un coffre.

Le graphite s'anime lorsqu'elle voit son propre reflets dans le miroir. Le temps de réaliser ce que c'est exactement, elle lève les yeux vers Halewyn, puis termine de le libérer de sa prison de vieux lin.

- On raconte que les prêtres égyptiens étaient de grands sorciers... les plus puissants... murmure-t-elle. Elle soulève le miroir, une main sur le manche, une main sous le miroir et le monte jusque devant ses yeux. Les miroirs égyptiens sont supposé tout refléter. Que ce soit la vie ou la mort.

Elle contemple son reflet, ou peut-être d'avantage durant de longues secondes, puis le graphite bifurque pour retrouver Halewyn. Il brille un peu. Y a-t-elle vu quelque chose, impossible de le dire, son air est aussi impassible et indéchiffrable qu'il l'est depuis la mort de Matthew, mais le graphite luit. Est-ce dû au vieil adage chimériens qui dit que pour gagner sa chimérienne, il faut la couvrir des plus beaux trésors ? Peut-être.

- Merci, souffle-t-elle.

Elle pose délicatement le miroir sur les fourrures. C'est un présent inestimable, mais il ne vaut pas les 11 années d'absences. Elle n'aurait pas hésité, pas une seconde si elle avait su. On lui aurait donné une fraction de seconde pour choisir entre le plus inestimable des trésors et Halewyn, elle aurait cédé tous les trésors du monde pour éviter ces années là. Et elle le ferait si l'occasion se représentait.

Elle glisse ses doigts sur la mâchoire d'Halewyn, un contact froid comme l'étain, et vient délicatement chercher ses lèvres. Si le baiser n'a pas la fougue et la passion des derniers, il rivalise amplement par tout ce qu'il transmet du même coup. Toutes les émotions enfermées dans les limites de son épidermes se dégagent dans ce simple contact, comme une onde de choc dans un seul soupire, se manifestent par une seule et unique larme qui perle au coin de son oeil sec puis qui roule sur sa joue. Xoramen n'est pas du genre à pleurer, même dans les pires situations. Elle peut hurler de rage, devenir hystérique, mais elle ne pleure pas.

Elle ne dit rien. Elle n'a rien à dire... que pourrait-elle dire qu'il ne sait pas déjà ?

C'est fou comment quelqu'un peut devenir pataud dans certaines situations. Et celle ci n'est certainement pas la zone de situation confortable de ces deux là. Par ces deux là j'entends Halewyn et Phoenix noir.

Au baiser qu'elle lui donne, ils comprennent plus sûrement que les mots. Un pouce essuie la larme gâchant l'ivoire de la peau avant de glisser sur la nuque. L'autre main lui enlace fermement le creux des reins. Aussi explicite que tout ce qui passe par ce simple baiser.

Un bref souffle qui pourrait passer pour un soupir. L'assassin la soulève comme une brindille avant de la nicher en plein milieu des fourrures. Il enlève son manteau et s'étend tranquillement à côté d'elle.

Dors trésor, je veille.

Que pourrait il faire d'autre? Il n'est pas homme à abuser de la situation même si elle est sa femelle vous comprenez?

[XORAMEN]

Elle le laisse faire, ressent le retour. C'est bien la première chose, autre la colère et la rage refoulée, qu'elle ressent. Elle se vautre dans les fourrures, apréciant la douceur, se disant qu'il doit faire très chaud en dessous.

Un bref coup d'oeil à Halewyn qui retire son manteau et le pose pas loin. Puis il vient s'étendre à côté d'elle.

- Dors trésor, je veille.

Elle vient se blottir contre lui, pour qu'il l'enveloppe de sa chaleur, de sa présence. Il y a un moment de silence où elle essaie de tenter de dormir... mais c'est pas ça... elle n'est pas fatiguée... elle est vide, elle ne ressent plus rien, ou elle est trop pleine, elle ne ressent plus rien d'autre.

Si elle pouvait affirmer que Halewyn vibrait à la source, il doit nécessairement sentir un équivalent ici. Elle n'est pas fatiguée.

Elle croyait, mais ce n'est pas ça. Elle doit découvrir par elle-même ce qui en est... c'est la première fois qu'elle perd autant de vie d'un coup... elle a déjà eu quelques jours amorphe, mais jamais autant que ça... peut-être parce que les autres fois, elle était beaucoup plus occupée... et parce que les autres fois, c'était pas son frère... ni quelqu'un qu'elle aime. Jali n'était pas sous sa protection... elle était triste, mais Jali n'est pas partir avec un bout de sa vie...

Oui, c'est ça.

Elle se redresse et fixe Halewyn, impassible, mais le graphite n'a pas perdu de son léger luisant depuis qu'ils sont ici. Est-ce qu'elle émergerait enfin ? Peut-être pas, mais elle ne coule plus.

- Je ne suis pas fatiguée... sinon je dormirais tout le temps... Elle ne dit rien. Elle réfléchit ? Pas facile de savoir avec aussi peu d'expression. Je me suis déjà reposée... à une époque, la saignée avait ça de bon qu'elle regénérait le sang. À petite dose. J'ai pas besoin de sang, j'ai besoin de vie. J'ai besoin d'être vivante. Elle fronce légèrement les sourcils. C'est fou ce que les choses acquise dviennent moins évidente quand on ne les a plus...

Elle s'assoit sur les fourrures et regarde autour d'elle, encore une fois.

Halewyn la prend de nouveau dans ses bras, sans rien dire. Il n'est pas du genre romantique, mais il peut bien faire une exception. Aujourd'hui c'est l'exception. Ce qu'on ne ferait pas pour sa femelle... Un coup de baguette et une musique se fait entendre. La musique préférée de Xoramen.

Il n'en a pas l'air comme ca, mais il est fin observateur et note tout l'assassin. Un autre mouvement de baguette et la caverne principale s'illumine, les stalactites et stalagmites semblent disparaitre. Une salle de danse troglodytique.

Par tout les démons de l'enfer. Si on lui avait dit qu'un jour il ferait un truc si nullissime... si,... ordinaire. Argggl... Faut bien un effort.

La prenant de nouveau dans ses bras, il la relève. Un coup de baguette et elle est vêtue d'une robe sublime (jte laisse décider) Tandis qu'il s'enfile un tuxedo noir et rouge.

Lui tendant de nouveau la main alors seulement lui demande t il son avis.

Vous voulez danser?

Par tout les plans... Faites que ca ne se sache jamais.

[XORAMEN]

Quelle mise en scène, uniquement pour la divertir. Elle apprécie l'effort. Elle sait que ce n'est pas naturellement Halewyn. C'est amusant. Et rien de plus vivant que de s'amuser. On tentais d'amuser les touts petits enfants, c'est pas pour rien. Un léger sourire vient étirer ses lèvres.

Il vient la chercher et la fait se lever. La robe de sorcier prend une teinte rouge vif, se découpe en un décolleté flateur et s'étend fluidement vers le bas, ample, qui s'enroule gracieusement autour des jambes. Le tuxedo noir et rouge ne l'étonne pas. Elle attend, le regard brillant.

- Vous voulez danser?

Elle ne répond pas tout de quite. Sa main se perd dans les nombreux replis de la robe et elle sort sa baguette. Un petit coup sur elle-même et le rouge foncé s'éclaire de délicates broderies dorés et de minuscules pierres d'hématite, noires mais brillantes. La baguette retourne dans les replis de la robe, puis elle pose sa main dans la sienne.

- Avec plaisir, dit-elle, jouant le jeu. C'est un jeu, évidemment, y a pas de doute à avoir et puis de toute façon, quel mal y a-t-il à jouer ?

Elle se demande s'il sait danser. Peu importe de toute façon, c'est un jeu.

- La dernière fois que je t'ai entendu inviter quelqu'un à danser, ça s'est mal terminé, dit-elle.

C'est pas un reproche, loin de là. C'est une constatation.

Les premiers pas de danse sont lent, elle le suit, n'improvise rien, ne fait que le suivre lui. C'est lui qui doit mener la danse, conventionnellement.

C'est un jeu wais. Lui qui a déjà dit de ne jamais jouer avec lui, voilà qu'il joue avec elle, devient l'idéal, rendosse la peau de civilité qu'il avait avec garde feu sa première épouse. Eh bâtard... Mais c'est un jeu, endosse le rôle et joue jusqu'au bout. Minjuit arrivera bien assez vite. Cendrillon en tuxedo.


- Avec plaisir

Galamment, digne d'un certain Rocstone, il l'emmène dans la salle de danse improvisée. Quelques pas lentement, le temps de se laisser s'habituer l'un à l'autre.

La dernière fois que je t'ai entendu inviter quelqu'un à danser, ça s'est mal terminé.

Avec un air entendu, il la fait virevolter avec aisance et facilité avant de la prendre tout contre lui, tâter les formes fines sous le tissus là où sa main se pose, au creux des reins, son autre main dans sa main gauche, 4 doigts en enserrant 5.

Ne tiens qu'à vous, damoiselle, que cette danse se termine bien. A vous voir comme ca, nous aurions bien le goût de vous faire valser toute la nuit et même au delà.

Sourire charmant. Et hop! Un cambré pour la demoiselle. Les prunelles bleues se posent sur la tendre courbe de la gorge délicate.

[XORAMEN]

La robe rouge brodée d'or s'enroule gracieusement autour de ses jambes, forme une vague ample à chacun de ses mouvements. Elle a l'impression de se retrouver presque 25 ans en arrière, dans le plus magnifique manoir qu'elle a pu voir jusqu'à maintenant. C'était parcontre beaucoup plus clair, beaucoup plus riche. Mais rien à voir, concrètement, sauf la valse. C'était jadis. Elle était amoureuse du Soleil à cette époque. Rien à voir avec Halewyn. Harkaitz était, selon elle, le meilleur danseur qu'elle eut l'occasion de croiser. Il avait cet instinct musical, instinct des mouvements qui faisait défaut à tous les autres danseurs, chimériens comprits.

- Ne tiens qu'à vous, damoiselle, que cette danse se termine bien. A vous voir comme ca, nous aurions bien le goût de vous faire valser toute la nuit et même au delà.

Elle rêve ? Halewyn avait un côté prince charmant refoulé ? Non, vraiment ? Si la situation n'était pas si improvisée, si on lui avait dit dans d'autres circonstances, elle aurait éclaté de rire. Mais il n'y avait pas à rire. Sourire, par contre.

- Je suis infatiguable, messire, lorsqu'il s'agit de danser. Faites bien attention à vos propos, je pourrais le prendre au pied de la lettre, prévient-elle sur un ton que Halewyn connaît bien, pure provocation.

Elle se relève dans une ondulation provocatrice, très peu seyante à la valse. Mais les danses de Xoramen n'étaient jamais seyantes aux conventions. Harkaitz et elle avaient fait un scandale à un certain garden party, y a des années.

Je ne prétends pas qu'Halewyn arrive à la cheville des talents de danseurs de Rocstone. Seule Xoramen peut juger. Mais l'instinct il en a à revendre. La sureté des pas et des gestes aussi. Il est un très bon danseur parce que danser et chasser pour lui c'est indissociable. Faut avoir l'esprit vif et sûr.


Je suis infatiguable, messire, lorsqu'il s'agit de danser. Faites bien attention à vos propos, je pourrais le prendre au pied de la lettre.

Il hausse un sourcil tandis qu'elle se relève de facon... Argl. Faut avouer qu'autant danser avec feu son épouse était un calvaire, sentir ce corp souple contre lui réveille ses instincts animal et autre chose que la gitane peut parfaitement sentir.

Il prends la cuisse de facon fort possessive et la monte à sa taille tandis qu'il serre sa cavalière contre lui de facon virile et dramatique. Le bleu dans le graphite, elle semble aller mieux, il est heureux. Si cette mascarade entre eux la remet d'attaque, soit. Et elle est sacrément bandante.

En son esprit, les paris s'ouvre sur qui va flancher le premier à ce jeu de séduction sensuelle. Elle a une longueur d'avance sur toi mec.


La valse n'est plus valse, devient un jeu de tentation et des sens.

Je ne retire pas ma proposition.

Dit il, la voix un peu plus rauque qu'à l'habitude si c'est possible.

[XORAMEN]

L'effet sur Halewyn est instantané et significatif. Pour la gitane, chimérienne en plus, aucun mot ne saurait être plus explicite, plus satisfaisant. Quoi de mieux pour se sentir vivante qu'un regard pareil sur sa personne. Toute sa personne.

Il emprisonne sa cuisse contre sa taille et l'attire contre lui. La folle qui tenterait de s'échapper à son emprise. Quitte à en crever. Elle était vivante si près de lui. Quelle ironie qu'un assassin, tueur, ayant arraché autant de vie soit le seul près de qui elle se sent si vivante.

- Je ne retire pas ma proposition.
- Je t'aurai prévenu, Halewyn, le menace-t-elle d'une voix suave.

La valse n'est plus valse, devient un jeu de tentation et des sens. Improvisée sur la musique, comme si c'était une activité pratiquée beaucoup plus souvent que pour la première fois.

Toute musique composée a une fin, sinon, ça deviendrait redondant. Celle-ci, bien qu'étant la préférée de Xoramen, se tait. Même magiquement provoquée, la magie ne peut pas la jouer et la rejouer éternellement. À un moment, elle doit en avoir une autre, avoir une autre proposition. Mais elle ne vient pas.

Silence un moment, où Xoramen se retrouve loin d'Halewyn, sa robe s'enroule fluidement autour de ses jambes, provoqué par une rotation, liés uniquement par le bout des doigts. Moment d'immobilité, comme si le temps s'était figé, attendant la suite de la musique pour poursuivre. Mais pas facile, quand on avait improvisé spontanémment de trouver une suite logique à la valse qui vient de se terminer. Surtout si avant, on détestait danser. Et Xoramen n'a pas besoin de poser la question pour deviner que c'est le cas. Il détestait danser. Il déteste probablement encore danser. Mais c'est parce qu'il n'a jamais dansé avec elle avant. Elle est vivante.

Tiens c'est vrai, ça... pourquoi ils n'ont jamais dansé tous les deux avant aujourd'hui ? L'occasion ne s'est jamais présentée et elle n'a jamais cherché à la provoquer.

Le saphir et le graphite se jaugent un moment, puis elle voit le léger trouble d'Halewyn. Pas question de laisser s'échapper ce moment pour une question de musique. C'était secondaire. Oui, la musique était secondaire. Elle l'avait déjà entendu inviter quelqu'un à danser, et ça c'était mal terminé. Pour l'autre du moins. Lui, il avait parfaitement dansé, et sans musique. Elle comprend soudainement comment il danse. Elle inverse elle-même la rotation et revient se blottir contre Halewyn. Le graphite vient se river au saphir. Brillant.

- Arrête de penser. Tout de suite. Ne pense pas à la musique. Pas besoin de musique. Il faut seulement un rythme et un accompagnement. Écoute. Le rythme, tu le connais. Tu le connais par coeur. Écoute, chuchote-t-elle. Sa main glisse et vient se poser sur le coeur d'Halewyn. Sous ses doigts, elle sent son coeur battre. Tu l'entends ? C'est ton rythme. Tu le connais mieux que personne. Fermes les yeux, dit-elle en mettant sa main sur ses yeux. Elle s'éloigne un peu, mais garde sa main sur les yeux d'Halewyn. Écoute ce qui l'accompagne. Ta respiration. Le sang dans tes veines. Le fil de tes pensées. Écoute. Elle retire sa main de sur ses yeux. Sans briser le lien, elle tourne autour de lui, sa main glisse sur lui. Maintenant, écoute ton rythme et entend autour de toi. Les pas de Xoramen sur le sol, le bruissement de sa robe. Sa respiration à elle, il peut l'entendre et peut-être même d'avantage s'il sait écouter. Je ne connais pas l'environnement aussi bien que toi. C'est toi qui devras conduire.Je sais que tu sauras réagir au moindre de mes mouvements. C'est comme observer sa proie et de présentir la moindre de ses réactions. Il y a un bref moment de silence. Maintenant, regarde-moi, et ne me quittes pas des yeux.

C'est là qu'elle saura si Harkaitz Rocstone est le seul qui ait jamais connu sa danse.

Non, il n'a pas besoin de musique pour danser, il en a déjà une dans son esprit.
Non, il ne déteste pas danser. Il déteste danser avec le genre humain, mais il adore danser contre celle-ci.

...

Contre la majorité des sales bipèdes de cette planète pourrie sauf une apparamment. Il faut une exception à tout.

Il n'entend plus les tambours, il entend des battements de coeurs en duos. Les cuivres deviennent leur souffle. Les flûtes sont le bruissement de la jupe autour de ses chevilles. Le basson devient l'énergie de son propre corp vers elle tandis que le frêle haubois est l'énergie de son corp à elle vers lui.

Une pause dans la mélodie. Le graphite a l'air hésitant. Mais pourquoi hésite tu? N'entends tu pas la mélodie qui joue juste pour nous deux? Tu fais durer le suspense, tenant ma main du bout des doigts comme une pianiste langoureuse étire deux notes.

Arrête de penser. Tout de suite. Ne pense pas à la musique. Pas besoin de musique. Il faut seulement un rythme et un accompagnement. Écoute. Le rythme, tu le connais. Tu le connais par coeur. Écoute.

Je me redresse... Ecoute... Ca serait à toi d'écouter. N'entends tu pas cette mélodie qui joue? Même les morts viennent y ajouter leur touche grégorienne. Non pas un appel à danser avec moi cette fois ci. Ils veulent danser avec toi. La mort, les morts... Elle veut connaitre le pan de ma vie et fusionner avec elle pour que La Vie et La Mort, mes deux maitresses, ne fassent plus qu'une. En as tu seulement conscience? La faveur, l'honneur qu'elle te fait? Elle chante à ton oreille, te gratifie de cette vie dont tu as si besoin... L'entends tu Xoramen? L'entends tu seulement...

Et cette main délicate qui se pose sur ce qui ne bat... qu'en sa présence. Mon rythme? Ca ne serait pas plus le tiens? Et avec cette mélodie qui envahie la place et les sens, mes sens... nos sens... Comment puis je être encore capable de te comprendre? Je ne peux seulement pas te répondre. En tout cas, pas avec notre bouche ni avec notre langue, même si on le voudrait. Mes yeux deviennent les contrebasses de cette symphonie singulière. Les tiens deviennent cymbales... Chaque reflet de ce graphite est une vibration sonore riche et intense... J'ai toujours aimé les cymbales. Bref, vibrant appelant une émotion aussi riche que courte dans le temps...

Tu l'entends ? C'est ton rythme. Tu le connais mieux que personne. Fermes les yeux. Écoute ce qui l'accompagne. Ta respiration. Le sang dans tes veines. Le fil de tes pensées. Écoute.

Elle me cache les yeux, la symphonie tombe assurdiato, toute douce et légère, comme si la musique prenait naissance même dans son corp. Si tu as besoin de moi pour vivre, j'ai besoin de toi pour être un minimum rationnel.

La preuve, mes pensées en cet instant n'ont aucun sens, aucune structure. Je suis fou, wais... Nous sommes fous. Autant lui que moi. Phoenix n'apprécie pas particulièrement cette mélodie qui envahit son domaine, mais il y trouve un charme... Il y a du chaos dans cette musique... Notre chaos. Capable du meilleur comme du pire. Tourne autour de moi jolie musicienne. Laisse nous te dévorer des yeux. Laisse nous t'accompagner sur cet air mystérieux et exotique qui envahit tout...

Envahit tout...tout...tout...

Maintenant, écoute ton rythme et entend autour de toi.

Je n'ai pas besoin d'écouter, j'écoute toujours... C'est à toi d'ouvrir les oreilles et le coeur jolie gitane... Un pas, un autre, tu sais autant jouer des hanches que jouer de la musique... Entends tu ce que tu apporte à la nôtre?

Je ne connais pas l'environnement aussi bien que toi. C'est toi qui devras conduire.Je sais que tu sauras réagir au moindre de mes mouvements. C'est comme observer sa proie et de présentir la moindre de ses réactions. Il y a un bref moment de silence. Maintenant, regarde-moi, et ne me quittes pas des yeux.

La réaction ne se fait pas attendre. Je n'ai pas besoin de te regarder, la musique, notre musique me guide. Chaque mouvement, je le sais comme d'avance. Ne te sauve pas, ne te défile pas jolie chèvre... Ou que tu te cache je te débusquerai...

Et nous te ferons entendre la mélodie que tu nous impose à l'esprit. On n'a pas à se presser ma douce. Ici, il n'y a pas de temps qui compte sauf celui du tempo ordonné par nos deux coeurs.

Danse avec moi, chimérienne, et entends notre musique...

Je ne te quitte pas des yeux, rassure toi. Je ne veux pas que tu t'envole comme un papillon.

Je ne te quitte pas des oreilles, rassure toi. La musique qui joue en ce moment est trop envoûtante. Un appel du sang mais autre... Un différent. Non pas pour prendre mais pour donner. Non pas du sang, mais de la vie.

Le sang est la vie, un nom n'est qu'une coquille vide. Le sang est riche, plein, complexe... Mais bon, je suis fou. Ma folie et ma soif ne s'explique pas.

Oh que non, je ne te lâcherai pas danseuse. Tes mouvements te ramènent prèes de moi, tout près. Il y a tant de manièere de voir. Je te vois avec les yeux et les oreilles... Viens prendre possession de mon toucher, de ma peau, de mes mains. Contact tangible... La manière de voir dans le noir. Effleurement tactile causant le feu dans nos veines. Une envie, non pas de tuer, mais de donner la vie.

Donner la vie? Oui, te donner vie par le toucher, réveiller ton épiderme, tes cheveux, animer tes lèvres, chevaucher ta jugulaire palpiante et y glisser pour contourner la vallée de ta poitrine pour se nicher là ou ton coeur bat.

Nous dansons Xoramen. Je danse comme je n'ai jamais dansé. Quand je danse pour tuer, je touche... Je danse pour te faire vivre je te touche aussi. Tu me rend tout simplement cinglé.

Les broderies de ta robe titillent mes doigts. Les minuscules hématites me torturent les paumes. Tentation, la soie du vêtement me rappellent combien la soie de ta propre peau est infiniment plus délectable, que la soie de tes cheveux est infiniment plus légère et douce.

Je te touche, je te réveille, je te fais vivre par mes mains. Mains pleines de sang d'innombrables vies ôtées. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait dans ma vie. Et pour la première fois, alors que je te vois par mes mains, je comprends l'utilité de ce qui m'a envoyé à Azkaban...

Non, je ne regrette rien. Dansons ensemble, touchons nous... Chimérienne... Ma chimère.

Un moment parfait... Sans paroles.

*******************

-un temps indéfini plus tard-

Un oeil bleu et un oeil rouge s'ouvrent, surpris. Ils ont eu leur première vraie nuit de sommeil depuis une vingtaine d'année. Sans cauchemards... Sans devoir dormir que d'un oeil. Par deux facteurs en fait, non, trois.

Il était épuisé, il est en son territoire, territoire incartable et inconnu du monde entier, et avec sa femelle.

Parlant de Xoramen, elle est quasiment invisible, blottie contre lui et sous les fourrures. Seule une lourde masse de cheveux noirs laisse deviner sa présence. Il n'y a rien à rajouter à un moment si parfait. Il tient à éterniser le dit moment... Pendant une autre parcelle d'éternité, il ne bouge pas d'un poil, laissant la gitane se reposer elle aussi... Elle a pas mal plus besoin de sommeil que lui.

Quand Xoramen commence à se réveiller, elle s'agite un peu. Réussissant à se glisser hors de son étreinte, il enfile ses pantalons de cuir. Au sol, les illusions de la veille ont repris leur apparence normales. Minuit est passé Cendrillon, retour au bercail.

Il s'éclipse dans la deuxième caverne un court instant, revient avec une théière, deux tasses et un frugal repas fait de biscuits(pas dans un plateau, mais direct dans la boite). En temps normal il se serait lavé d'abord. Mais il ne l'a pas fait. Il veut que l'odeur de sa femelle imprègne sa peau comme son odeur à lui va imprégner la sienne.

Il est prêt à afficher ses faibleses. Son unique faiblesse concentrée en un unique petit bout de femme.

[XORAMEN]

Elle dort. Elle somnole en temps normal. Elle ne dort bien que lorsqu'elle est contre Halewyn. Elle n'a rien à craindre quand il est là. Ni le noir, ni la Lionne, ni rien d'autre.

Elle dort, profondémment, mais elle sait qu'il est là. Elle sent sa chaleur. Elle ne voit pas, mais elle le touche. Ça lui suffit.... pour l'instant. Des millénaires peuvent s'écouler, elle s'en fout, que le reste se passe d'elle, Halewyn est tout près d'elle.

Mais après tant de temps... ou peu importe, le sommeil la quitte peu à peu, tandis que l'éveil reprend ses droits, venant titiller une toute nouvelle parcelle de vie.

Elle reprend contact avec le réel que lorsqu'elle sent la fraîcheur du vide à côté d'elle. Il s'est levé. Machinalement, sa main glisse sur la fourrure à l'endroit qu'il a occupé peu de temps avant. Elle aurait tendu la main sur des kilomètres, jusqu'à ce qu'elle lui touche, si elle n'avait pas eu sa peau et ses os pour la restreindre à un périmètre de quelques centimètres.

Elle entend un tintement caractéristique d'un couvert. Il sait qu'elle ne mange pas, ou presque pas. Ce doit être le thé.

Elle se vautre dans les fourrures, puis s'étire paresseusement, avant d'ouvrir les yeux. Les fourrures sont douces et tièdes. Ça ne donne pas envie de les quitter.

Elle s'assoit, s'étire une autre fois, comme si elle offrait son corps au soleil, mais sans soleil. Puis elle remonte une fourrure sur elle.

- Tu trouves pas que la fourrure me sied à merveille ? interroge-t-elle en prenant une pose digne d'une grande dame, bien que la vue soit beaucoup moins décente que devrait l'être une grande dame.

Le graphite luisant de provocation n'a rien pour atténuer l'indécence de sa question.

Tu trouves pas que la fourrure me sied à merveille ?

Il tourne la tête,la regardant du coin de l'oeil. Sans rien dire, il s'approche d'elle, arrache le bout de peau... poil.. fourrure... en tout cas... Provocateur avant de l'embrasser effrontément à pleine bouche.

Bref mais intense. Avec son sourire de matou, il lui lance la fourrure sur la tête. Le temps qu'elle se déprenne, il est revenu, une grosse tasse de thé et une boite de biscuit à la main. Il ne dit rien, masi tout son être exhude la satisfaction.

Le bonheur lui est un concept inconnu, parce que sinon nous aurions pu en parler.

[XORAMEN]

Elle ne saura sans doute jamais s'il est d'accord ou non avec le fait que les fourrures lui aillent bien ou non. Elle s'en fout des fourrures.

Il vient l'embrasser, bruquement, vif, pas assez longtemps. Elle aurait étiré le contact si elle ne s'était pas fait surprendre par les une déferlante de fourrures. Un éclat de rire étouffé par les dites fourrures, elle patauge un moment pour s'en sortir, puis émerge, échevelés, une auréole de fils de jais. Une ou deux secondes de plus à se battre avec la statique et elle constate la tasse qu'il lui tend.

Elle lève les yeux et le regarde. Il a un quelque chose de... différent, mais en même temps, c'est Halewyn. Elle plisse les yeux, le détaille attentivement. Un éclair de satisfaction, victorieux perce le graphite en même temps qu'un sourire rayonnant vient éclairer la caverne. Un sourire qu'elle n'avait pas eu depuis... trop longtemps. Un sourire dont il n'avait même pas vu l'ombre d'une esquisse depuis la mort de Matthew.

- Merci, dit-elle en prenant la tasse. Tu as bien dormi, affirme-t-elle, sans le moindre doute, sans en dire davantage sur ce qu'il dégage à part avoir bien dormi. Je t'ai vu.

Elle prend une gorgée de thé. Parfait. Pas le thé. Enfin, si, aussi, mais pas juste le thé. Tout. Halewyn.

Un sourire dont il n'avait pas vu l'ombre d,une esquisse tout cours dirions nous.

Merci,Tu as bien dormi. Je t'ai vu.

Un sourcil blanc se hausse, il ouvre la boite et la met à porté avant de se servir une tasse lui même. Et de s'asseoir directement par terre, devant elle, dos au feu magique.

Non.

Non? Mais explique toi mon vieux.

Non on n'a pas bien dormi... Tu ronfle comme un tracteur.

Le phoenix éclate de rire en son esprit. Et toujours le sourire de matou.