Une croisière sous le signe de la mort - PV Judith

Judith se trouvait dans sa cabine privée du Calypso. La vielle femme, qui exerçait le métier d’Auror et de Présidente-Sorcière du Magenmagot, était aussi présente sur le Calypso. Elle avait accompagné Luceafar à sa demande même s’il ne lui avait donné aucune raison quant à leur présence ici. Ils se connaissaient bien, ils avaient été à Poudlard ensemble, puis avait fait leur formation d’Auror ensemble, puis avait travaillé ensemble au Ministère. Tout ça laissait supposer qu’ils avaient une confiance aveugle l’un en l’autre même s’ils gardaient une certaine distance amusante entre eux. Au Ministère tout le monde savait que la seule personne que Luceafar n’oserait pas offenser était Judith, et que a contrario, celle-ci ne se dérangeait pas pour le faire. Ils avaient une relation très complexe et étrange, basée sur le respect l’un de l’autre et la profonde estime.

La vieille femme était assise dans un fauteuil de sa cabine. Elle avait mis ses lunettes et lisait un livre paisiblement, tournant les pages d’un doigt svelte. Son chat, Cryptos, blottit sur ses genoux ronronnait paisiblement. Tout semblait si calme, si paisible. Il faisait chaud dans la cabine, on entendait légèrement le bruit de l’animation qui régnait au sein du bateau. Le tangage amené par la mer agitée était quelque peu reposant. Soudain Judith soutira son regard de son livre et regard le plafond, en réalité elle semblait regarder le vide et ses yeux semblèrent d’ailleurs se voiler. Elle sourit légèrement puis ferma son livre. Cryptos sauta de ses genoux et alla attendre près de la porte de la cabine.

La vieille femme rangea ses lunettes et enfila un manteau blanc, un très beau manteau blanc de fourrure dans lequel elle s’emmitoufla. Elle ne pris néanmoins pas le temps de prendre un chapeau ce qui fut particulièrement étonnant. Elle ne tarda donc pas à sortir de sa cabine avec Cryptos qui la suivait nonchalamment. Elle marcha pendant un long moment dans les couloirs des cabines du Calypso, rencontrant de temps à autre divers moldus. Elle finit par se trouver à l’extérieur et du insister Cryptos à sortir malgré le froid qui régnait. Elle monta divers escaliers, rencontra divers mécaniciens et machinistes qui lui déconseillèrent de monter plus haut où le thermomètre descendait largement en dessous de zéro. La veille femme continua sa monter jusqu’au ponton supérieur. C’est vrai qu’il y faisait très froid et Cryptos faisait grise mine. Il n’y avait personne sur ce ponton mis à part un homme au bout, droit comme un piquet et pensif.

La vielle femme, ses deux mains tenant le col de son manteau près de son coup se rapprocha lentement de l’homme en question puis s’arrêta derrière lui. Pendant un moment il en se passa rien.

« Pourquoi sommes-nous là Lucea ? »

Cryptos quant à lui restait autour de sa maîtresse, sans s’arrêter de bouger sans quoi ses pattes resteraient sans doute gelée au plancher du ponton.

Luceafar gardait les yeux rivées sur l’Océan à perte de vue qui s’offrait au Calypso en cette nuit. Les pas derrière lui se rapprochèrent et bientôt une voix s’éleva, la voix de Judith comme l’avait pressentit le vieil homme depuis un moment. Il savait également que la vielle femme avait elle-même pressentit son inquiétude et que c’était pour cela qu’elle était montée sur le ponton. Il est vrai qu’elle avait répondu présente à l’appel de Svantovit sans même poser de question, ils s’étaient embarqués sur ce bateau il y a plusieurs jours et ne s’étaient pas dit un mot depuis le départ. Il n’y avait pas de froid entre eux, c’est juste qu’ils savaient tout deux que le temps des explications allaient survenir en temps voulu. Et ce temps venait d’arriver, Judith posa la question qu’il fallait au bon moment.

Luceafar, le visage inexpressif, le regard dur et nébuleux à la fois, ne se retourna pas vers son interlocutrice. Cependant la voix grave du vieil homme se fit tout de même entendre par delà le bruit de l’Océan et du vent tout deux tumultueux.

« Elisabeth était enceinte quand elle a été enlevée, j’en suis persuadé. »

Le vieil homme finit par se retourner et faisait à présent face à Judith. Son regard était fuyant et évasif, c’était extrêmement rare et Judith devait sûrement être la seule à l’avoir croisé.

« L’enfant aurait 30 ans aujourd’hui, je sais qu’il est en vie, j’en ai la conviction profonde. Il est quelque part sur cette terre et bien que j’en aie fouillé les moindres recoins pendant trente années, je ne l’ai pas trouvé. Ceux qui ont tué mes parents et enlevé ma femme détiennent mon enfant. S’il m’arrive la moindre chose Judith, trouvez-le, traquez ses ravisseurs et dîtes lui qui était son père. »

Il fit une pause et sentit que Judith voulait prendre la parole. Il leva la main pour lui dire de ne prononcer mot puis repris.

« Ceux qui ont fait ça travaillent en groupuscule, il forme un clan et une famille. Je n’ai pas d’informations à leur sujet, et trente ans ne m’ont pas permis de trouver les réponses à mes questions. Cryptos les avait. Je sais pertinemment qu’il avait déjà traité avec eux. Ce vieux fou aurait su lui… »

Soudain Luceafar stoppa net son discours. Son regard se ferma et retrouva son inexpressivité habituelle. Il baissa légèrement la tête puis la releva brusquement vers Judith.

« Ils arrivent… »

Le vieil homme sortit sa baguette.

Judith écoutait attentivement le discours de Luceafar. Elle savait pour sa femme, Elisabeth, qu’elle avait déjà rencontrée et dont elle était très proche, en revanche elle ne savait rien au sujet de l’enfant. Luceafar a donc un enfant en ce bas monde, cela explique toutes les tentatives dans le monde entier afin de le retrouver, cela explique toutes ses absences répétées. Oui, cela expliquait énormément de chose. Judith voulu prendre la parole au moment où le vieil homme lui fit promettre de retrouver son enfant. Celui-ci ne la laissa pas faire, il repris immédiatement la parole et lorsqu’il parla de Cryptos, Judith frissonna. Mais soudain il stoppa net son discours, la vieille femme le regarda attentivement.

« Ils arrivent… » dit le vieil homme dans un murmure tout en sortant sa baguette magique.

Judith ne tarda pas à réagir de la même façon, toujours enveloppée dans on magnifique manteau de fourrure blanche, elle sortit également sa baguette et regarda autour d’elle. Les deux sorciers étaient sur le ponton supérieur du bateau de croisière, il faisait un froid glacial, la nuit était noire et la mer de plus en plus agitée. Cryptos, le chat, restait à proximité de sa maîtresse. Ses poiles étaient hérissées depuis un moment, peut être même avant que Luceafar et Judith ne perçoivent le danger imminent. Ces derniers avancèrent au centre du ponton, restant côte à côte.

« Promettez-le moi Judith, maintenant. » dit Luceafar sur un ton qui laissait une infime place à ce qui pourrait s’apparenter à de la peur.

« Je vous le promet Lucea, je trouverai votre enfant, lui apprendrai la vérité et traquerai ses ravisseurs jusqu’au dernier. » répondit Judith d’un ton ferme et à la fois emplit de chaleur.

Judith connaissait parfaitement bien Luceafar et elle avait très bien compris que ce qui arrivait n’allait pas être de bon augure.

« Vous les sentez ? »
« Oui, ils arrivent. »
« Ils sont dix Lucea. »
« Cinq hommes et cinq femmes exactement. »

Les deux sorciers étaient dos à dos et tournaient sur place pour couvrir le plus de périmètre avec leur champ de vision.

« Comme au bon vieux temps Lucea. »
« Oui, une dernière fois. »

La mer commençait à se déchaîner tout autant que le vent. Le ponton n’était éclairé que par les lumières bleutées des astres de la nuit qui n’étaient pas recouverts par les nuages. Le temps semblait être ralentit, en suspend. Le ponton supérieur était toujours vide, à un bout il y avait toute une collection de vieux tableaux entreposés à l’air libre dans un état délabré. A l’autre de grandes colonnes métalliques d’où s’échappaient de la fumée. Et au centre les sorciers sur leur garde. Puis soudain, des éclairs commencèrent à éclater dans le ciel, la mer s’agita également plus. Plusieurs craquements sonores résonnèrent et dans des volutes de fumées noires descendant du ciel, dix individus cagoulés et vêtus de noir apparurent en cercle autour de Judith et Luceafar, sur le ponton.

« Prêts à goûter à la mort ? »

Luceafar et Judith était dos à dos lorsque les dix individus cagoulés et vêtus de noir de la tête au pied apparurent en cercle autour d’eux. La tempête se déchaîna comme si elle était annonciatrice des évènements à venir. Le Calypso tanguait de gauche à droite et certaines vagues s’élevaient haut autour de lui.

« Prêts à goûter à la mort ? » dit une voix aigue de femme avec un soupçon d’ironie.

Pendant un long moment le silence régna en maître. Les dix individus restèrent immobiles et le duo fit de même.

« Alors Mr Svantovit, on est venu avec sa garde rapprochée ? » dit une voix rauque d’homme, rompant ainsi le silence.
« Elle est en effet minime comparée à la votre, image de votre lâcheté. » rétorqua Judith sur un ton sec et tranchant.
« Ca suffit ! Je… » entreprit une autre voix d’homme qui fut rapidement coupé par la voix de Luceafar.
« Où est mon enfant ? Qu’avez-vous fait de ma femme ? » dit le Ministre de la Magie sur un ton emplit d’hargne.

Le fait qu’il pose ces deux dernières questions dans cet ordre montrait bien qu’il n’avait pas trop d’espoir quant à Elisabeth. La pluie se mit à tomber et fouettait les visages du fait du vent violent.

« Hahahaha ! Luceafar… Il y a maintes années que l’on nous a mis en garde contre toi. On avait prédit que tu pourrais faire pencher la balance. Mais tu comprends bien qu’on ne pouvait pas te tuer, sinon la balance pencherait de l’autre côté… »

Il y eut un silence, puis une voix de femme repris la suite du discours sur un ton sadique.

« … Alors nous avons décidé de te détruire d’une autre façon. En détruisant ce qui t’est cher. Tes parents tout d’abord alors que tu n’avais que 21 ans, en enlevant ta femme et l’enfant qu’elle portait. Humm… j’entends encore ses hurlements quand on lui a ouvert le ventre et arraché son bébé. Hoo elle ne se plaignait pas de douleur non, elle hurlait pour qu’on lui rende son enfant… Humm j’en frétille encore.. »

Luceafar tremblait. Judith lui agrippa la main rapidement.

« OU EST MON ENFANT ?! » hurla Luceafar.

Tous les individus éclatèrent de rire.

« Tu ne crois tout de même pas que l’on va te le dire papi ? » lança une voix d’homme qui n’avait pas encore parlé.

Il y eut un silence. La main de Luceafar se crispa dans celle de Judith. Ils comprirent tout les deux.

« LEGILIMENS ! » cria Judith en pointant sa baguette sur la femme qui avait parlé sadiquement. Celle-ci se mit à hurler et tomba au sol en se tordant de douleur tellement que la vieille femme était entrée brutalement dans son esprit et le fouillait sauvagement à présent.

Les autres individus ripostèrent donc immédiatement. Enfin, la bataille commença. Luceafar s’attelait à défendre Judith qui était occupée à trouver les informations nécessaires. Les éclaires fondirent sur Luceafar qui s’était placé en bouclier devant Judith. Le vieil homme renvoyait les sortilèges d’un coup de baguette.

« J’y suis presque Lucea. » dit Judith visiblement très concentré.

« ONDA MAXIMA ! » s’époumona Luceafar en pointant sa baguette sur cinq individus qui furent projetés à l’autre bout du ponton dans les tableaux entreposés.

Le vieil homme continuait de repousser les attaques des quatre autres individus. La baguette du vieil homme semblait être le prolongement de son bras et chaque mouvement donnait lieu à une action bien précise.

« C’est bon Lucea, j’ai ce qu’il me faut. FINITE ! » lança Judith sur la femme dont elle avait trafiqué l’esprit et qui gisait maintenant sur le sol presque inerte et parcourue de spasmes.

Judith accouru se placer aux côtés de Luceafar une fois qu’elle eut terminé de soutirer des infos à la femme qui était dans le coaltar maintenant. Luceafar était en train de se battre contre quatre individus, un d’eux remarqua que Judith chargeait la baguette en avant. La vieille femme était toujours vêtue de son long manteau de fourrure blanche qui virevoltait dans tous les sens. L’individu qui l’avait repéré s’écarta du groupe et alla à la rencontre de la vieille femme. Il pointa sa baguette et une ombre grandit devant lui, un ombre qui ne tarda pas à prendre forme, un ours de plus de trois mètres de haut levé sur ses pattes arrières.

Judith stoppa net sa course et se trouva à quelques mètres seulement de l’ours. L’animal leva une de ses pattes en grognant férocement en position d’attaque. Judith vit Cryptos, son chat accourir vers elle et compris immédiatement.

« AMPLIFICATUM ! » cria-t-elle sur son chat en pleine course.

Le chat grossit et grandit au fur et à mesure qu’il se rapprochait pour atteindre pas loin de quatre mètres de haut une fois arrivé près de sa maîtresse. Il s’interposa entre elle et l’ours et sauta à la gorge de ce dernier. Un violent combat se déclencha entre les deux bêtes qui se résolu par la tête de l’ours roulant sur le sol et ne tardant pas à redevenir ombre puis à disparaître. Cryptos quant à lui recouvra sa taille normale et alla se mettre à l’abri.

Luceafar créa une sphère autour de lui alors que trois éclaires venus du ciel et commandés par ses ennemis fondirent sur lui. Judith se rapprocha de Luceafar et vit les cinq individus, qui avaient finis dans les tableaux peu de temps avant, revenir à la charge. Elle pointa sa baguette sur le sol et celui-ci se givra instantanément, faisant chuter les individus dans leur course. Luceafar et Judith continuèrent de combattre en ne tardant pas à se rendre compte qu’ils étaient contre la rambarde du ponton, coincés. Ils ne pouvaient plus reculer, plus se déplacer.

Bientôt les deux sorciers étaient face à face avec les neuf autres individus. Face à face, tous en garde. La femme dont Judith avait maltraité l’esprit se releva doucement, chancelant légèrement. Elle s’empressa de remettre son visage sous la cagoule qui avait légèrement glissé.

« Je vais te faire la peau vielle sorcière… AVADA KEDAVRA ! » grogna-t-elle.

Luceafar, dans une rapidité extraordinaire, scinda en deux un des hauts tuyaux d’évacuation de gaz et le fit s’interposer devant le sort de la mort qui s’évanouit sur le coup, ne trouvant aucune vie à soutirer dans la pièce de métal. Les neuf autres individus profitèrent de cette occasion pour désarmer Judith et Luceafar. Leur baguette roula au sol.

« Voilà, maintenant que papi et mamie se sont bien battus, on va passer aux choses sérieuses. » dit un des hommes en essayant maladroitement de cacher son essoufflement face à ‘mamie et papi’ qui semblaient eux, en parfaite forme. L’homme se rapprocha du duo mais on pouvait sentir que son pas n’était pas sûr.

« A genoux ! » tenta-t-il toujours sans grande conviction dans la voix et avec une certaine crainte de l’effet que ses paroles pourraient avoir.

Judith adressa un regard à Luceafar qui eut un mouvement de tête affirmatif envers elle, puis un petit clin d’œil furtif. Le duo se mit à genoux, à quelques mètres derrière eux se tenait la rambarde et à quelques mètres devant eux les dix individus. Cryptos vint se frotter contre sa maîtresse en ronronnant.

« Peu importe ce que tu as vu vieille femme, vous allez mourir maintenant. » dit la femme au ton sadique.

Luceafar et Judith restèrent immobiles, à genoux, les mains croisées dans le dos. Le silence se faisait. Bizarrement les individus masqués attendaient que le duo dise ou fasse quelque chose, mais rien, il ne tentait rien, c’était peut être encore plus inquiétant.

Le silence perdurait et Luceafar sentit Judith sourire à côté de lui. La vieille femme souriait en fixant chacun des individus cagoulés. Luceafar ne compris pas tout de suite mais Judith ne tarda pas à éclaircir tout ça.

« Vous ne l’avez pas. L’enfant, vous ne l’avez pas. Ils vous a échappé juste après sa naissance. Un vieux sorcier à croisé votre chemin et vous l’a arraché comme vous l’avez arrachez à sa mère. »

Judith tourna sa tête à droite et fixa Luceafar. Un sourire se dessina sur son visage et un seul mot s’échappa de ses lèvres.

« Cryptos. »

Luceafar frissonna. Il venait de comprendre, mais on ne lui laissa pas le temps des réjouissances.

« Assez ! Ca suffit ! Qu’on en finisse ! »

Aussitôt dix éclaires rouges vinrent frapper Luceafar. Il fut projeté par-dessus la rambarde et son corps sombra dans les flots glacials.

« NANNNNNNN ! » hurla Judith. Les larmes coulèrent sur son visage, ses yeux étaient emplis de tristesse et de haine. Déjà à genoux, sans défense et venant de perdre son compagnon, elle pleurait.

« Ton tour est arrivé mamie… »

A ce moment là la vieil femme, enveloppée dans son manteau blanc, releva la tête. Son visage était parsemé d’une haine qui n’avait pas sa place d’habitude. Sa respiration était courte, elle haletait de manière saccadée. Des paroles lui revinrent à l’esprit, des paroles qui l’appelaient à la vengeance. Le temps sembla être en suspend, dix baguette se levèrent devant le vieille femme aux portes de la mort. Elle fixait chacun de ses meurtriers avec une haine si gigantesque qu’elle en faisait trembler plus d’un. Elle voyait les baguettes crépiter devant elle. Le temps toujours en suspend sembla reprendre de la vigueur lorsque dix autres éclaires fondirent sur la vieille femme.

Aussitôt la vieille femme leva ses mains et hurla, les éclaires rebondirent contre la barrière magique que venait de créer la vieille femme sans baguette. Le choc de puissance magique fut tel que les sortilèges rebondirent et allèrent s’écraser aux pieds de leur lanceur dans une lumière aveuglante.

Judith s’était relevée et avait maintenant une baguette dans chaque main, la sienne et celle de Luceafar. Elle se débarrassa de son manteau de fourrure qui tomba au sol, elle ne portait qu’une robe blanche en dessous, on aurait dit une princesse des glace, d’autant plus qu’il faisait près de -15°C. La vieille femme s’avança vers ses ennemis d’un pas lent, ceux-ci se relevèrent petit à petit et formèrent un cercle autour d’elle. Ils tournaient autour de la vielle femme comme une meute tourne autour de sa proie. Le regard de la vieille femme, d’habitude emplit de compassion et de tendresse, était resplendissant de fureur.

« Voyons mamie, vous êtes insensées… Nous sommes dix et… »
« Tais-toi morveux ! Allons… qui désire dessouder la vieille en premier ? »
« Ho moi et avec plaisir. »
« NON ! »

La femme qui avait fait preuve de sadisme depuis le début se lança sur Judith, sa baguette crachant du feu. D’un revers de main, la vieille femme contrecarra le sortilège et de l’autre en lança un qui scinda en deux le corps de son ennemi. A la vue de la mort de la femme, une silhouette baraqué se lança sur Judith par derrière. La vieille femme ne se retourna même pas et d’une baguette marqua une croix sur le cœur de l’homme qui n’eut même pas le temps de la toucher qu’il fût emporté dans les dédales de la mort.

« Ca suffit ! Restez groupé ! Elle n’a aucune chance si on reste tous ensemble ! »

Les sorciers et sorcières semblaient être hésitant devant la mort de leurs camarades en moins de deux minutes. Mais l’homme qui venait de leur parler sembla les rassembler et ils lancèrent tous en même temps un sortilège de la mort au centre du cercle, sur Judith. Les sortilèges se heurtèrent dans un éclat de lumière et Judith n’était plus là. Les huit individus la cherchèrent du regard et une voix s’éleva à l’autre bout du bateau, là où il y avait les vieux tableaux entreposés.

« Ici, mes enfants. »

Les sorciers et sorcières accoururent vers elle la baguette en avant. Aussitôt la vieille femme écarta les bras, et les tableaux, pour la plupart représentant des scènes maritimes, déferlèrent des litres d’eau d’une puissance extraordinaire. C’est comme ci la mer qui y était peinte s’échappait du cadre. Les vagues déferlantes vinrent heurter les individus cagoulés et les emportèrent avec une force inouïe soit à l’autre bout du ponton, soit par-dessus la rambarde et donc dans l’océan glacial.

Les quelques rescapées ne tardèrent pas à prendre la fuit en transplanant. Un seul se releva et fit face à Judith, lui d’un bord du ponton, elle de l’autre, une centaine de mètre les séparait.

« Ta vie va être un calvaire vieille femme. »
« J’ai promis. Tôt ou tard, vous connaîtrez la vraie signification du mot vengeance. »

L’homme transplana et laissa Judith seul sur le ponton. Elle alla récupérer son manteau de fourrure blanche, faisant attention au sol détrempé qui allait geler rapidement. Elle chercha du regard son chat, Cryptos. Il ne vint pas, elle avait beau l’appeler, il n’accourait pas vers elle, étrange. Elle alla près de la rambarde où avait basculé Luceafar, l’océan avait retrouvé son calme limpide. Tout allait être beaucoup plus compliqué maintenant. Elle allait retrouver l’enfant de Luceafar, elle le devait pour lui. Elle allait aussi traquer ses ravisseurs, elle le devait pour lui et pour elle. Elle allait devoir mentir au Ministère, elle le devait pour l’Angleterre.

rp terminé