MOON POWER - PV*

MOON POWER -

27 SEPTEMBRE 2000 - DANVERS.

VITALY - ANNA

La jeune femme était assise à une table fine. Dessus, deux vodka trônaient en maître, mouillant les dessous de verre. Il faisait un petit vent sur Danvers, non désagréable, mais glaciale. Pour la jeune fille, ça n'était pas le plus grand dérangement, c'est ce qui l'attendait qui la dérangeait le plus. Elle regarda la vodka devant elle, sentant soudain un vide incomparable. Elle ne remplaçait pas son père, elle ne faisait que le soutenir. Elle n'était qu'un vulgaire pion, remplaçable comme tout. Pourquoi ? Tout simplement car elle était une femme dans une meute de mâle dominant et puissant. Elle, elle n'était rien que la seule et unique héritière de sang pure. Voilà la réalité. Un grand homme poussa la porte, portant sur ses épaules un manteau noir et long, battant ces mollets comme une robe, montrant une silhouette fine et rectiligne. Il balaya d'un regard bref la salle, ayant repérée la jeune femme. Celle-ci se leva nonchalement, tendant sa main en un signe bref et discret. Il la saisit, puis rompit le contact, prenant lui même place à la table. Il regarda cette dernière, remarquant les verres. Il releva les yeux, croisant les prunelles bleux de la louve tendue. Il eut un sourire, se sentant de nouveau revivre après ces longues années entre quatre murs.

« Anna Orlov. Kak Dela ? »

« Moë Vitaly. Horosho... Horosho. De retour à la famille. Que me vaux ta présence ? »

« Les affaires, les affaires. Je veux fêté mon retour. »

« Tu sais qu'on fait pas dans les Putains, pourquoi es tu ici exactement ? »

Il eut un rire indésirable. Elle ne rigolait pas. Sa marchandise, c'était sa marchandise. Tout un Bussness à régler de A à Z sous peine du Fer Blanc, on ne rigole pas avec. Pourtant, malgré le sérieux de la conversation elle eut un fin sourire. Les Putains, elle qui savait que Vitaly était au dessus des chiennes.

« J'ai un malentendu à régler. Il me la faut, tu comprends ? »

« C'était il y a dix ans, Vitaly. Abandonne. Elle a grandit. »

« Anna, je ne suis pas un de tes chiens. Je veux juste son adresse. »

« Tu vas encore finir à Azkaban, ou pire encore, au Fer Blanc. »

« On enferme par un Orlov aussi facilement. »

« On amadou pas Anna Orlov comme ça. Tu devrais le savoir. »

« Son adresse. Moë Anna ! Son adresse, rien de plus ! Bon sang ! »

Elle le regarda droit dans les yeux, leurs quatre saphirs se ressemblant, malgré l'extrême pureté de ceux de la louve. Elle plissa le nez, retirant ces mains de la table alors qu'il en attrapait une, brutalement, murmurant des mots Russes. Elle le regarde, plissa les yeux, et secoua sa patte. Saloperie. Elle fourra sa main dans sa poche, sortant une sorte de calpin. Elle tendit vers lui un petit papier, et écrivit dessus un numéro. C'était stupide, mais c'était la famille. Elle le poussa le long de la table jusqu'à ces doigts. Il attrapa le bout de papier, excité à l'idée d'appeler pour avoir cette foutue adresse. Elle marmonna, finissant sa vodka cul-sec.

« ... Bogemoy. Qui m'a foutu un oncle pareil... Ca sera ton cadeau de Noël... »

« Bolshoe spasibo, Moë Anna ! Bolshoe spasibo ! »

« Moë Vitaly... Au faite... »

« Da Anna ? »

Même s'il était loin d'elle, même s'il se levait sans un regard pour sa famille, Vitaly Orlov en faisait partit, et était un membre à part entière. Comment un membre de la seconde branche pouvait il avoir la carrure de la première ? Anna n'en savait rien, ce qu'elle savait par contre, c'est que la famille comptait plus que tout en Russie, en Ukraine aussi. La famille, c'est tout ce qui compte.

« Joyeux Noël. »

« Spasibo, Anna. Poka... »

3 OCTOBRE 2000 - LONDRES.

VITALY -

Huit ans passées en prison qui découle de la simple envie de mordre. Ils condamnent ce qu'ils sont : ils condamnent sa race. Il est là, homme parmis les hommes, et tellement différent d'eux. Haut en taille, imposant en posture, il regarde d'un oeil torve les quelques petites cuisses qui passe. L'impatiente est dévorante. Il rajuste son chapeau de feutre sur son crâne, cachant son regard brillant et luisant. Il sourit mauvaisement, il sait que dans quelques heures un autre bruit résonnera dans sa tête. Il s'imagine déjà, comme un animal se jettait sur ces chiennes de Londonienne, leur arrachait poitrine et bouffer leurs poumons, leurs coeurs et leurs reins, toutes ces choses qu'elles essayent d'entretenir dans de foutus régimes qui demandent alors une double chasse aux loups. Ce soir, c'est leur nuit, à eux, et Vitaly en profite. C'est son grand retour, son retour à lui. Il est lycanthrope depuis qu'il est né, une nuit de plus ne change rien, mais il sait que celle là est spéciale.

Tout d'abord car la lune même pleine sera cachait par les nuages. On ne verra pas la lune, alors on ne verra pas ses enfants. Et comme une malédiction qui s'abat, aucun mordu ne survivra. Personne ne mérite le sort des Lycanthropes, personne ne mérite leur force et leur sang. La lignée doit rester intact, déjà malheureusement entâcher. Vitaly penche la tête vers la droite, ces yeux bleux luisants comme une lune dans l'obscurité de la ruelle. Londres et ses quartiers mal famées, ces pucelles qui ne demandent que quelques Livres. Il rit à pleine dent soudain, et se remémore ces premières victimes. Une des comme ça, au sang crade et sans sucre, mais au corps si mince et à la peau si jeune qu'elle en devenait un jouet élastique. Il secoue la tête, toujours le sourire aux lèvres, dévoilant une rangée de dent impresionnement longues.

Ce soir, Vitaly Orlov fête son retour parmis les libres. Parmis les siens.

VITALY - LENA - JAKE

De l'autre côté de la ruelle, un visage se dessine. Fin, frais. Puis un deuxième, plus fin, plus doux. Féminin surtout. Le premier ressemble énormément à Vitaly lui même, quant à la deuxième, seules les yeux pures et incrustées tels des saphirs semblent avoir une ressemblence quelconque avec les deux autres individus. Ils marchent lentement, la tête baissée. La deuxième lève parfois les yeux, curieuse de tout et de rien, mais surtout de tout. Le premier ne le fait pas, il hume l'air et s'en imprègne. Ce soir est soir de chasse, et on ne rate jamais une occasion de répérer une proie facile avant la lancée des chiens. La deuxième silhouette attrape alors le bras du premier et l'arrête. Il se retourne, étonné, et elle, dans un murmure glacial, lui demande :

« Jake... L'homme là bas... Ca ne serait pas.. ? »

« Ca sent le loup à plein nez, ma soeur. »

« Oui, mais si c'était, enfin... Tu vois... »

« Ne t'inquiètes pas Lena, c'est bien Moë Otets. »

Elle sourit alors, il la prend par la manche et l'entraîne vers l'homme au chapeau de feutre. Jake, les cheveux en bataille et les yeux luisants de mille feu se plante alors devant l'homme au chapeau, et d'un geste d'affection ce jette sur celui-ci, l'enlaçant dans ces bras. Il feule un peu, glapit aussi, mais faiblement. Il cache ces émotions, mais son coeur s'emballe, et Vitaly le sait. Aussitôt le cortège de sentiment est rejoint par Lena. Elle entoure les deux hommes de ses bras, enfouissant son visage entre les leurs et feule à son tour, un peu plus fort que Jake, les yeux mouillées.

« Moë Syn... Moë Dotch... »

« Moë Otets ! »

« Vitaly... ! Vosem ! Vosem ! »

Lena commence alors à répété huit, huit sans cesse, les larmes de joie roulant sur ces joues. Huit ans qu'ils le savaient là bas, dans ces prisons de pierre et de froid. Lui, Vitaly Orlov, les regarde tous deux. La fierté se lit dans son regard. Jamais il n'aurait pensé un jour se retrouver ici. Un long sourire se forme sur son visage, dévoilant sa rangée supérieure de dent, dents longues et larges, aiguisées. Jake le regarde et sourit à son tour. Lena arrête aussitôt de pleurer et entend l'appel de la Lune. Ils le savent.

La Lune les appelle.

Invité

-
-

JAVIS - LUZ - CELIO

On My Own -

-

Putain, j'ai mal...

-

Calme toi, Luz... Je sais que c'est dur...

-

Mais toi, tu peux l'extérioriser... Moi, non !

-

Je sais tout ça...

-

Tu sais, mais tu ne souffres pas... Saleté !

-

Je sais, je sais... Oncle Javis va bientôt venir nous prendre... C'est LE soir...

-

Je sais... ARGH ! La putain...

Luz se tenait la tête entre ses mains. Il n'avait pas compris qu'il fallait qu'il se laisse aller. Pourtant, ce n'était pas faute de lui avoir dit. Celio le vit tomber à genoux. Son cousin était rouge de douleur et des larmes coulaient le long de ses joues. Il ne savait quoi faire. Il s'accroupit à son tour, près de lui, lui passant une main sur les épaules, et il lui dit :

-

Fais comme Oncle Javis t'as dit... Laisse toi aller...

-

Il me casse les couilles, le Daron...

-

Euh... Luz... Il vient d'arriver.

-

Et alors ? J'm'en branle !

-

Euh... Luz... ? Il est juste là !

-

Hein ?

Luz leva la tête vers sa gauche, et il vit les jambes de son père. Il soupira. Le fils de Javis se releva doucement, avec l'appui de Celio, et ils se regardèrent quelques secondes droits dans les yeux. Luz savait, Celio le ressentait également. La métamorphose de Javis n'était pas loin. Contrairement à Celio qui était encore un peu réticent, Javis lui, se laissait tout bonnement gagner par la malédiction pour éviter à souffrir. Les yeux de l'Italien faisaient pas beau à voir. Luz baissa la tête. Javis tendit la sienne, et il lui souleva le menton pour que leur regard se croise.

-

Désolé. Mais il faut que vous veniez maintenant... La lune commence son ascension.

-

Oui, Oncle Javis.

-

Papa, laisse moi là...

-

J'voudrais... Mais tu sais aussi bien que moi, que c'est impossible... Tu ne l'es qu'à moitié et...

Brusquement, il se tut. Il leva le regard vers les cieux, les oreilles tendus. Les vrais loup garou, les tribus du moins, de la forêt interdite, commençaient leur rituel bien à eux, que les loups garous sorciers n'avaient pas. Javis saisit les mains de Celio et Luz et il ferma brusquement les yeux. La lune sortait d'un nuage pile au moment où on entendit un CRACK retentissant devant le portail de Poudlard.

CRACK !! Londres, Angleterre. Javis lâcha les mains de Luz et Celio. Luz commençait à aller mieux. Il mettait les conseils de son cousin en pratique bien que le coeur n'y était pas. Il avait peur des loups, vous comprenez... Il avait tellement peur de faire du mal... Javis comprenait le ressentiment de son fils, mais il fallait qu'il accepte. Qu'il accepte sa demi métamorphose... Javis se retourna, et pour un peu, on l'aurait revu comme il était, il y a plus de 20 ans, avec les mangemorts, Vitaly à ses côtés ou Javis au côté de Vitaly, peu iimporte. Sa façon de marché démoniaque... Luz ne les avait jamais suivi lors d'une transformation... Mais Javis avait insisté. Il devait venir. Il avait dit que c'était un soir important.

-

Où..

-

Silence.

Il avança de quelques mètres, puis, il se plaça sous l'empire state bulding, sa cape flottant dans le vent. Luz regardait son père étrangement. Celio lui fit mine d'avancer. Les deux gamin s'approchèrent de Javis qui leur fit signe de se taire, et d'attendre.

Vitaly... Where are you ?

VITALY - LENA - JAKE

« Où sont Javis, Celio et Luz ? »

« Voyons Lena, aurais-tu le flair affaibli ? »

Le sourire était délicat. Lena glapit de joie. Vitaly se retourna et huma l'air à plein nez. Toute cette pollution rendait les recherches presque impossibles, mais Vitaly savait qu'il pouvait. Oui, il le pourrait. Lenaïelle avança juste derrière son oncle, le suivant de près. Jake traînait quelque peu la patte. Il savait qu'une fois arriver là bas, il verrait Celio. Ca ne le rebutait pas, mais... Enfin. Si. Ca le rebuter. Il revoyait sa vie quelques années au paravant, huit ans avant. Son père était venu, il l'avait regardé... Oui. Juste regardé. « On va chez Tata Misha. » Tout ce dont il avait été capable de dire. Avec les années, Jake s'était fait une raison : il ne voulait pas blesser son petit garçon. Oui, bien sûr que Vitaly aimait son fils, il n'en doutait pas. Mais le fait d'avoir un frère. Non. C'était tout comme. Vitaly l'aimait. Il se mit à courrir après son père.

Vitaly n'avait pas changé, ou du moins pas énormément. Sa peau n'était pas marquée par les années, et ces yeux étaient toujours aussi vif et étincellants. Jamais l'on aurait cru que cet homme était un tueur, et qu'il avait passé ces huit dernières années à faire le tour des grandes prisons d'Amérique et des pays de l'Est. A cette pensée, Jake fut fier de lui. Bien sûr, son père était un battant. Ils s'arrêtèrent à un coin d'un bâtiment. Vitaly regarda dans le vague quelques minutes puis tourna finalement à droite. Au loin, grâce à une vision plus développée, ils remarquèrent les trois silhouettes. Leurs odeurs étaient amenés par le vent jusqu'aux trois lycans. Ca sentait fort. Lenaïelle se sentit soudain tellement petite. Trop petite ? Elle n'avait certes pas une grande taille, elle n'en restait pas moins un bon élément lycan. Ca, elle le savait, et c'était bien sa fierté. L'ancienne gryffondor marchait aux côtés de Jake, lui qui traînait sa vieille carcasse derrière son père, comme une ombre fidèle à chaque trait. Il remarqua soudain que son père avait maigri. Son séjour l'avait sans doute affamé. Il comprenait, dans le fond. Il n'était plus très loin, à une dizaine de mètre de Javis, Celio et Luz. Lenaïelle eut un grand sourire en secouant vivement sa main.

Elle n'était pas bien méchante, c'était son côté obscure que dévoilait la Pleine Lune. Jake s'avança sans un mot, droit et poli, son visage toujours marquait par ce sourire désinvolte, typiquement Vitaly, marquant une arrogance d'Orlov. Celio l'avait aussi, parfois. Vitaly posa sur Javis un regard rempli de tendresse, d'affection. C'était son frère qu'il retrouvait après tant de temps, son frère de coeur, à lui, à défaut d'être de sang. Il ouvrit les bras, le sourire fendant son visage et l'aggripa finalement. Chez les Russes, on embrassait sur la bouche ces frères d'arme, à ce moment là, Vitaly se retenu. C'était... Son frère de tous les jours, son pote, son... Son ami. Celui a qui il avait fait la plus fidèle des promesses, même s'il n'avait, de près, pas pus s'en occuper lui même. Jake avait toujours garder Ava, et Luz lors des années à Poudlard. C'était un peu sa façon d'être présent, même en étant loin.

« Après tant de temps, t'as pas changé mon vieu ! Des rides ! AH ! Mon frère a des rides ! ... Tu m'as manqué mon vieu... »

Il s'écarta finalement de Javis posant un regard sur les deux qui l'accompagnaient. C'était donc ça la nouvelle génération ? Il eut un sourire fier. Il reconnaissait bien évidemment le fils de Javis. Son nom ? Luz. Il ne pouvait que le savoir. Après toutes ces années à se ronger dans les prisons froides, il ne pouvait que ressasser les pensées heureuses. Il tendit sa main vers lui, celle-ci était recouverte de cicatrice mais elle avait garder sa douceur d'antant. Il se tourna finalement sur sa propre progéniture. Cet enfant. Celio. Son regard changea. Il n'était pas comme Jake, non. Il était différent car il avait prit de sa mère. Comment réagir après tant de temps ? Le prendre dans ces bras, le saluer poliement ? Il n'était pas question de l'ignorer, non. Il était son fils, de son sang. Il écarta les bras, le prenant dans les siens. Son fils. Sa chair. Son sang. Sa malédiction. Quelques minutes passèrent, émouvantes, lourdes de signification. Il lâcha finalement Celio, reprenant cette posture droite et hautaine. Même avec les années passaient en prison, Vitaly n'avait pas changé. Il restait fidel à lui même.

« Dire que j'ai passé huit ans là bas... J'arrive et vous avez tellement poussé. Mon dernier souvenir, c'était comme si c'était hier. Tsss... Ca pousse trop vite ces gamins. »

Lenaïelle lâcha un petit glapissement. Elle était contente, peut être plus que tout le monde, ou du moins le montrer plus. Retrouver Vitaly, c'était un peu comme retrouver son père. Elle l'avait su mort à la prise du Ministère, et qu'importe. Le père de Vitaly avait été chef de meute, Vitaly, même s'il ne l'était pas, était considéré par la rouquine comme telle. Qu'importe les on-dit.

« Ce soir est une belle nuit, vous ne trouvez pas ? »

Sourire dément. Bel et bien Vitaly qui est retour.

je déplace?

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