Fin de journée [Libre]

19H00, Septembre 2000. Svantovit sort de la porte Sud de l’Argos. Il a les cheveux quelques peu ébouriffés mais un simple passage de main permet de les remettre en place. La porte Sud se referme dans un bruit de sas derrière lui. Le vieil homme à l’allure droite et inflexible s’avance vers son bureau. Il traverse le bureau ovale dans toute sa longueur en passant entre les canapés et fauteuils au centre. Il est quelque peu essoufflé mais ne tarde pas à reprendre sa respiration. Il marche d’un pas calme et sûr. L’heure est tardive et le Ministère devait sans aucun doute se vider progressivement. Le Ministre avait rendez-vous à 19H30 au Niveau 10. Avant de partir il se dirigea vers une petite table basse sous laquelle étaient entreposée quelques boissons. Il se servit un verre de ce qui semblait être un whisky pur feu. Il passa derrière le bureau et se laissa tomber dans son siège à haut dossier.

La porte Ouest de l’Argos s’ouvrit et une femme entra en trombe. C’était la secrétaire de Premier Ministre qui était caché derrière une pile de dossier tenant en équilibre dans ses bras. Généralement au Ministère quand une porte s’ouvrait, une dizaine de notes de services rentraient en virevoltant mais aucune n’avaient l’autorisation d‘arriver directement dans l’Argos, elles devaient s’arrêter directement dans le bureau de la Secrétaire, celle-ci faisant le trie puis passant l’information au Ministre.

- J’ai les dossiers d’expertise concernant Ben Nevis Mr Svantovit. Ils viennent d’arriver.
- Très bien, posez-les là.
- N’oubliez pas votre rendez-vous de 19H30 au Niveau 10.
- Ai-je déjà oublié ?
- Heu… Non Mr Svantovit je pensais utile de vous…
- Non.
- Très bien Mr Svantovit.

Svantovit était dur avec ses employés, en fait il exigeait d’eaux une intense rigueur dans leur travail. Les mots d’ordre étaient efficacité, rapidité et résultat. On pouvait lui en vouloir sur le coup, mais de part l’intense confiance qu’il dégageait, on se laissait convaincre sans effort qu’il avait raison. Une confiance, une sagesse et une sérénité mais surtout un charisme glacial, voilà ce qui caractérisait Svantovit. La secrétaire était repartit, la pile de dossier était posée face au Ministre, en équilibre sur son bureau. Il se redressa légèrement et regarda quelques dossiers, certains présentaient l’architecture de la nouvelle prison qu’il avait pour projet de créer, d’autres parlaient de l’administration de celle-ci… Cela fait quelques jours que ce projet a été publié publiquement. Pas de remous particulier, Svantovit savait pertinemment que cela n’enchantait pas le plupart des gens mais Azkaban ne suffisait plus. De plus depuis que celle-ci avait été prise par les Mangemorts il y a maintenant plusieurs années de cela, bien que des mesures de hautes sécurités ont été ajoutées et renouvelées, Svantovit ne faisait plus tellement confiance à cette prison. Il projetait donc d’envoyer les grands criminels à Ben Nevis.

19H15. Luceafar Svantovit rangea les dossiers carcéraux et se dirigea vers la porte Ouest de l’Argos. Il pris donc le chemin du Niveau 10 du Ministère. Sur son passage il rencontrait beaucoup d’employés qui rentraient chez eux, on le saluait, il répondait poliment d’un signe de tête stoïque et neutre. Il ne tarda pas à arriver dans l’ascenseur qui allait le conduire directement au Niveau 10. Il y pénétra et monta les étages un par un, des gens rentrant, des gens sortant généralement les conversations s’interrompaient lorsqu’ils montaient dans l’ascenseur et reprenaient lorsqu’ils en sortaient, la présence de Svantovit y était pour quelque chose.

19H25. Le Ministre de la Magie arrive au Niveau 10, il n’y a plus personne avec lui dans l’ascenseur. Ce niveau avait été refait par Svantovit en Janvier 1996. Avant il était légèrement abandonné et utilisé par le département de la Justice Magique de temps à autre. Maintenant il a été reconfiguré en Salles d’interrogatoire. Ce n’était pas un grand étage mais il se différenciait nettement des autres. Les murs étaient fait de vielles pierres, il n’y avait pas de fenêtre et des torches bleues amenaient le peu de lumière dans les couloirs. En réalité cet étage ne se résumait qu’à un long couloir assez glauque et de chaque côté des portes massives. Chaque porte était l’entrée d’une salle d’interrogatoire utilisée par les Aurors. On racontait que si on est appelé à ce niveau du Ministère, on a une chance sur deux de se retrouver à Azkaban. On dit aussi que les lois ne sont pas toujours appliquées à la lettre dans cet espace. Mais tout ça ce n’est que des ‘on-dit’…

19H29. Svantovit ouvre une des portes du couloir, rentre, puis la referme derrière lui. A l’intérieur se trouvent deux Aurors et un homme assit sur une chaise face à une table. Les deux Aurors se retournent brusquement vers le Ministre lorsqu’ils entendent la porte se refermée.

- Mr le Ministre.

Ils le saluent tout les deux, Svantovit répond d’un expéditive signe de tête. Il reste près de la porte, droit comme un piquet, son regard gris et perçant tiraille l’homme assit.

- Toujours rien ?
- Non Mr le Ministre, et ça fait cinq heures. Dans une heure on…
- Doit le relâcher, je sais Mac-Callister.

Svantovit fait quelques pas vers la table de bois, toujours en fixant l’homme. Celui-ci n’a rien dit depuis l’arrivée du Ministre. Il est sans doute plus pâle que tout à l’heure mais essaye de ne pas trahir ses émotions. Par ailleurs il évite soigneusement le regard du vieil homme.

- Laissez-nous.

Les deux Aurors ne perdent pas de temps et se dirigent vers la sortie et referment la porte derrière eux. Le vieil homme de 70 ans se retrouve seul avec l’interrogé. Un homme d’une trentaine d’année, des cicatrices sur le visage, barbu et à la chevelure hirsute. Le silence est pesant dans cette petite pièce entièrement faite de vielles pierres apparentes et éclairées de la même manière que le couloir. Svantovit est inflexible, il mitraille perpétuellement du regard l’homme assit qui semble très fatigué.

- Vous ne voulez pas parler alors.
- Je devrais ?
- Et bien… Non à vrai dire… Maintenant ce n’est plus nécessaire.

L’homme assit relève la tête et regarde le Ministre et arque un sourcil d’incompréhension. Les regards s’entrechoquent, voilà c’est fait. Svantovit sourit très légèrement, les yeux de l’homme assit s’écarquillent, il vient de comprendre. Le vieil homme lui accorde un signe de tête.

- Merci.

Sans attendre Svantovit ressort et referme la porte derrière lui. Les deux Aurors attendent dans le couloir.

- Il a tué sa belle-mère avec un cran d’arrêt moldu caché dans le pot de fleur à côté de la cheminée. Gardez-le au frais, allez chez lui, retrouvez l’arme du crime, présentez le tout au Magenmagot et envoyez le à Azkaban.

Pas de question de la part des Aurors, juste un signe de tête affirmatif. Svantovit quant à lui reprend la direction de l’ascenseur. Il en avait finit avec cette affaire. Bien sûr il n’utilisait pas tout le temps ses facultés de Légilimens pour résoudre les affaires juridiques. En effet ce que l’on trouve dans un esprit n’est pas considéré comme une preuve tangible, non Svantovit ne faisait que donner un petit coup de pouce pour que l’on trouve la pièce manquante au puzzle. Quant à la légalité de la chose… Les textes ne le mentionnaient pas.

Svantovit redescendit les étages à l’aide de l’ascenseur mais s’arrêta deux niveaux plus bas à l’Atrium. Il était 20H00 et l’endroit était vide. Le vieil homme passa un moment devant la Fontaine de la Fraternité et s’y arrêta. Les bras croisés, toujours droit comme un piquet, le regard fermé et insondable, il regardait cette fontaine. Ca lui arrivait souvent d’ailleurs.

Bianca Mercado était l'une des femmes de ce monde des plus connus qu'il soit. Elle avait assisté, malgré elle, à de nombreux évènements au cours de sa tendre jeunesse qui avait fait d'elle, cette femme au grand coeur et qui avait un amour inconsidéré pour la justice bien faite. Néanmoins, ce n'était plus la jeune femme que tout le monde avait connu à Poudlard, et qui avait peur de son ombre. La demoiselle s'était beaucoup arrangée avec le temps, même si les évènements ont fait qu'elle y avait été contraint. Elle referma un dossier particulièrement difficile. Ce coup qu'avait réalisé ce misérable dont elle avait le dossier pour tenter de le défendre devant la cours entière du Magenmagot. L'homme avait tué sa belle mère avec un cran d'arrêt moldu. Allez y comprendre quelque chose vous... Le fait est qu'elle le savait coupable, cela en crevait les yeux, bien que les preuves avaient été jugé faible, mais l'homme qui avait orchestré ce crime avait fait jugé bon de demander une défense. Au cas où, hein ? C'était toujours bon de prévoir ses coups.

Bianca referma le dossier en soupirant bruyament. Qu'est ce qu'elle n'aimait pas ce pan de son métier... Devoir protégé les faibles, les victimes... Oui ! Mais les malfrats et les criminels... Ca lui avait toujours arraché une légère grimace, et un leger rictus particulièrement froid. M'enfin bon, elle n'était pas payée pour ne protégé qu'une partie de la population. Elle devait tout prendre, bien qu'elle n'en était pas particulièrement ravie. Elle se leva de son bureau en repoussant doucement sa chaise. Elle croisa le regard de Gena, et elle eut un sourire. Sa partenaire de bureau. C'était une petite afro qui mangeait bien de par le témoignage de sa carrure, mais qui était géniale. Adorable comme un coeur. Bianca l'aimait beaucoup et c'était partagé.

- Bon, je vais devoir te laisser, Gena. J'vais tenté d'attraper le ministre pour...
- Je sais, Bianca. Tu m'en parles depuis quelques longues journées.

Bianca eut un petit sourire.

- Enfin, la france n'est pas un état sûr pour y envoyer des élèves d'Angleterre là bas, non ? Tu les verrais à Beauxbâton, toi ? Imagine toi que les mangemorts prennent le château d'attaque !
- Tu penses réellement que ce que tu as vécut, ce que nous avons revécut va se réitéré ?
- A t on déjà vu des mangemorts intelligents ?
- Oui... Tu sais très bien de qui je parle.
- Heinrish Mustang ?
- N'en parle pas.
- C'est un homme cruel et froid. Il n'a eut que ce qu'il méritait.
- Vraiment, Mlle Mercado ?

Gena et Bianca tournèrent le regard vers la porte ouverte. Le chef de la police magique, Nicholas Alvarez (soit à ce moment là, déjà sous le contrôle d'Heinrish) était appuyé sur l'encadrement de porte, un leger sourire sur ses lèvres. Bianca eut un leger sourire. Bon dieu qu'il était beau...

- Nicholas, qu'est ce que tu veux ?
- J'viens réitéré ma demande.
- C'est non. Le statut d'ami ne te suffit pas ?
- Allons bon...
- Bon, je te laisse, Gena ! A demain ! Et rentre chez toi ! Demain, il fera jour.
- Parle pour toi ! Moi, j'ai pris du retard. Enfin, c'est le dernier dossier à consulter.
- Ok. A demain.
- A demain.

Bianca passa par la porte, et Nicholas la laissa passer. Heinrish avait un sourire sur ses lèvres qui se retranscrivait obligatoirement sur les lèvres de Nicholas. Qu'est ce que c'était jouissif... Faire comme si de rien n'était avec la personne qui avait été la cause de sa mort... Le meilleur moyen pour tenter de la connaître et l'abattre à la première occasion. N'était ce pas machiavélique ? Heinrish en bandait. Désolé d'être grossier, mais bon, c'est la meilleure métaphore qui pouvait caractérisé l'état du Mage noir. Ce dernier suivit Bianca dans les escaliers, puis, ils entrèrent dans l'ascenseur. Bianca appuya sur le 8.

- C'est sur ?
- Je ne reviendrais pas sur ma decision, Nicholas.
- Pourtant...
- Pourtant quoi ?
- Tu n'es pas seule ?
- Et bien, non, figure toi !
- Oh, je vois. C'est mort donc ?
- Je te croyais plus subtil et meilleur drageur, Mr Alvarez.
- He... Avec le temps...

Les portes s'ouvrirent à nouveau. Laissant place à l'atrium, Bianca s'élança en courant à moitié, un dossier sous le bras.

- Mr le Ministre !!

Nicholas la regarda avec de grands yeux, et il s'approcha doucement de Bianca, inclinant sa tête vers le Ministre. Aussitôt, les barrages magiques spirituels d'Heinrish se mirent en place rendant son esprit aussi protégé que pouvait l'être n'importe quel coffre à ouverture sanguine. Enfin, bon, tout ça pour dire qu'il était impénétrable quoi.

- Je voulais vous parler quelques minutes, si vous avez le temps...

Dans l’immensité vide de l’Atrium du Ministère, un homme. Luceafar Svantovit, Ministre de la Magie. Il regardait la statue de la fraternité et cela le faisait réfléchir. Il réfléchissait sur ses actes, ses choix, ses convictions. Est-ce que tout cela avait un sens ? Au fond c’était la quête ultime de tout être humain sur terre, qu’il soit sorcier ou non, donner un sens à sa vie. Svantovit n’était certainement pas un grand politicien, c’était un ancien Auror et pour lui rien ne valait la sécurité de la population. Il avait pour adage par exemple que la mort d’un individu valait bien la survie de deux autres. C’était un homme dur et reconnu pour sa dureté. Mais son statut d’Auror sans scrupule lui avait permit d’acquérir une certaine légitimité, on lui faisait entièrement confiance en somme. Il suffisait de voir toutes les mesures qu’il avait prises depuis qu’il était à la tête du Ministère, elles ne seraient sans doute pas passées avec un autre Ministre. Pour la plupart elles étaient répressives ou souvent minimisaient les libertés mais après les évènements noirs des années 80, la population avait plus que besoin d’un homme tenant les rênes du pouvoir fermement et sûrement.

On savait peu de chose de la vie privée de Luceafar. Celle-ci était plutôt sombre en fait, sombre et mystérieuse. On connaît bien sa femme, enfin on la connaissait puisqu’elle a disparu mystérieusement. Tout le monde sait qu’avant cette disparition, Svantovit était un homme beaucoup plus lumineux. Certes, il était toujours droit et inflexible mais semblait être affublé d’une certaine justesse, d’un certain équilibre. Depuis qu’on lui a ôté sa femme, qui parait-il était enceinte, il est beaucoup plus sombre, beaucoup plus renfermé, beaucoup plus… dangereux. Les journaux n’hésitaient pas à le qualifier de tyran au service de la patrie. Une appellation paradoxale certes, mais c’est de cette façon que l’on peut comprendre les rouages de la politique de Svantovit depuis ces cinq dernières années. Les mesures qu’il a prises s’inscrivent parfaitement dans sa volonté de renouveau. Elles s’illustrent parfaitement avec les nouvelles mesures de sécurité du Ministère, on raconte même que le Ministère de la Magie britannique est devenu l’endroit le plus sûr du monde magique. Les mesures et procédés de sécurité du Gringotts ou même de Poudlard font profile bas devant celle de l’institution politique du Royaume-uni. Un autre exemple de ce renouveau au profit de la sécurité pourrait être le projet en élaboration de Ben Nevis. La nouvelle prison magique au sommet du sommet le plus haut de Grande Bretagne. Un projet qui fait couler beaucoup d’encre et qui permettrait de palier les problèmes de place à Azkaban.

C’est devant cette fontaine de la fraternité que Svantovit se posait toutes ces questions. Etait-il sur le droit chemin ? Il n’avait pas de réponse, comment l’avoir après tout ? Mais il était certain d’une chose il suivait le chemin qu’il devait suivre, il l’avait trouvé. Il savait qu’un vieil ami serait fier de lui là où il est, celui-ci lui rappelait toujours que peu importe de quel cas on était, l’important c’était de vivre le temps qui nous était impartit en accord avec nous-même. Svantovit regardait chacun des éléments de la fontaine, il apposa son regard sur celui représentant les sorciers. Ces sorciers qui pour leur grande partie travaillaient au Ministère. Svantovit les surveillaient, l’histoire n’avait que trop enseigné la méfiance qu’il faillait avoir à l’égard de ses subordonnés. Il y a peu, il a instauré un décret obligeant les Directeurs de département à rendre mensuellement un compte rendu de toutes leurs activités dans le cadre de leur travail. Les journaux avaient déclaré que Svantovit cherchait quelque chose, des propos stupides, Svantovit cherchait toujours quelque chose de toute façon. On sait aussi que le Ministre connaît le prénom de tous les membres du Ministère sans exception, même s’il ne leur a jamais parlé pour la plupart. Certains s’accordent même à dire qu’il en connaît bien plus sur eux que leur simple prénom. Ce qui est sûr, c’est que cela lui apporte une certaine légitimité, il ne s’inscrit pas dans ces ministres bureaucrates cloîtrés dans leur bureau luxueux à ordonner sans cesse. Svantovit était un ex-auror, un homme de terrain.

Sa réflexion fut bientôt interrompue par un des ascenseurs qui descendait. Svantovit continuait de fixer la fontaine, droit et stoïque, les bras derrières le dos. Il portait une robe de sorcier grise et sobre. Ses cheveux court et argentés, son visage neutre, son regard nébuleux et impénétrable, sa grande taille, tout cela agrémentait grandement son charisme devenu presque légendaire.

-Mr le Ministre !!

C’était Bianca Mercado. Le son de sa voix suffisait au Ministre à lui attribuer un visage, une identité et en l’occurrence bien plus. Une jeune femme qui travaillait au Magenmagot, encore trop jeune au goût de Svantovit mais les circonstances de son passé faisait que ne pas lui autoriser à contribuer aux intérêts de la société serait presque indigne. Elle travaillait bien et apportait du résultat, c’était l’essentiel pour Svantovit, le résultat rien d’autre. D’ailleurs rien d’autre ne l’intéressait, certes il connaissait le passé de cette jeune femme mais Svantovit n’était pas un homme qui s’intéressait au passé. Peu importe qu’elle ait été serveuse dans un bar miteux de la campagne profonde ou qu’elle ait sauvé le monde, Svantovit s’intéressait à ce que sont les gens aujourd’hui, à ce qu’ils peuvent apporter, et Mercado pouvait apporter des choses alors dans une logique sans grande complexité, elle travaillait au Ministère. Elle était suivit par Nicholas Alvarez. Chef de la Brigade d’Intervention Magique.

Svantovit tourna légèrement la tête vers les individus, els fixant de son regard perçant tour à tour. Pas de sourire, pas de bonjour, juste un signe de tête à peine perceptible de la part du Ministre.

-Je voulais vous parler quelques minutes, si vous avez le temps...

Svantovit faisait à présent face aux deux individus et croisa une nouvelle fois ses bras devant lui. De toute sa grande taille il posa son regard sur la jeune femme, pendant un moment un silence pesa. Un silence presque insoutenable dans un si grand hall, seul le bruit de l’eau de la fontaine résonnait. Puis le silence se brisa tel une vase de cristal se fracassant sur le sol.

-Je vous écoute.

Rien de plus, rien de moins, juste ça.

Lorsqu'elle appela le Ministre, elle ne s'attendait pas à un accueil aussi peu chaleureux. Certes, elle ne s'attendait pas vraiment à des miracles, mais bon... Même si Bianca n'était pas le genre de femme à user de sa réputation, il s'était avéré de par le passé que cela pouvait se révéler particulièrement utile. Mais non, pas avec Svantovit. Bianca le regarda longuement avec des yeux grands, comme stupéfaite par cet accueil si silencieux et si... Oppressant. Bianca se tourna légèrement vers Nicholas comme pour y chercher un peu d'aide. Ce dernier avait un leger sourire qui signifiait qu'une chose : Tu as voulu, tu assumes. Non, pas que Nicholas avait peur, mais c'était surtout Heinrish qui était un tantinet méfiant. Il préférait faire attention à ne pas trop se dévoiler dans sa façon de faire, car Nicholas ne pouvait qu'avoir changé, du moins légèrement, et ce, en y mettant toute la puissance dont il était capable. Bianca reposa son regard vers le Ministre lorsque ce dernier ouvrit enfin la bouche.

- Je vous écoute.
- Euh... Et bien...
- Cela concerne le projet qu'il y a entre Poudlard et Beauxbâton, Mr le Ministre.

Bianca eut un sourire à l'attention de Nicholas, ce dernier le lui rendit. Bianca se sentait beaucoup mieux, maintenant que Nicholas avait lancé le sujet. Il n'y avait plus grand chose à dire, non ? Si. Au contraire. Et d'énorme chose. Oui, oui. Si l'on y regarde de près comme de loin, le pays Français est loin d'être stable pour accueillir des ressortissants anglais. Surtout des élèves quoi ! Bianca s'était souvent faite traité de parano à cause de ses idées dont la façon des choses devraient être tournée. Néanmoins, on l'écoutait toujours avec sagesse. Etant une rescapée et une victorieuse de la prophétie d'Azur, la belle Mercado semblait être puissante pour son jeune âge. La force réside dans la jeunesse avait dit un vieux mage, une fois. Il n'avait peut être pas tord.

- Etant donné les circonstances actuelles, du moins, la situation de l'état Français, je ne peux que soulever le problème de l'insécurité... Pour moi, il est claire qu'il est impensable que Poudlard échange des élèves avec ce de Beauxbâton.
- Et quels seront les mesures de sécurité si elles sont prises ?