Belle de nuit - Libre

« Et elle entra ; Belle du Seigneur. »

Calixta était venue se réfugier dans la Tour d’Astronomie car elle était sûre d’y être tranquille. D’où lui venait ce désir d’être seule ? Elle avait passé la journée à observer les couples qui riaient ensemble, et elle, toute seule, au milieu de ce débordement d’amours adolescentes. Ca le foutait vraiment en l’air, et en même temps, elle savait que c’était idiot, car ce genre de relations cessait assez vite. A la fin de la journée, elle avait délaissé ses amies au profit d’une soirée en solitaire. Armée d’un paquet de cookies et d’un roman, elle s’était installée confortablement sur une fenêtre de la tour. Mais plus Calixta lisait, plus elle se disait qu’elle n’avait pas fait le bon choix en prenant ce roman. Albert Cohen écrivait peut-être comme un Dieu, mais l’histoire était si tragique qu’elle donnait envie de ne plus croire au prince charmant. Belle du Seigneur n’était vraiment pas un livre à lire quand on avait le vague à l’âme.

Agacée, la jeune fille cessa de lire et ferma brutalement son livre. Une colère sourde montait en elle, en même temps qu’un spleen inexplicable. Elle aimait Poudlard, mais le mal du pays la prenait de plus en plus souvent. Ici, tout était gris, il pleuvait et le temps était triste comme la mort. Au Mexique, les maisons colorées chantaient, le soleil chauffait la peau comme une caresse et les villes toutes entières semblaient parler. Salem lui manquait aussi. Et Kilean … Elle en voulait toujours à ses frères d’avoir tabassé son petit ami. Sans doute qu’il ne voulait plus la revoir puisqu’il n’avait pas répondu aux nombreuses lettres d’excuses que Calixta lui avait adressées. En même temps, elle le comprenait … Le pauvre devait avoir peur que les frères De Rivera lui tombent une nouvelle fois dessus. D’ailleurs, en parlant d’eux … Calixta ne les avait pas vu de la journée. Malgré les conflits qui les opposaient, Calixta était très attachée à eux, et elle s’inquiétait souvent pour rien. La jeune fille poussa un soupir, collant sa tempe sur la pierre froide de l’encadrure de la fenêtre. Le soir tombait sur l’école de magie. La beauté de l’instant remonta un peu le moral de la Mexicaine, qui eut un sourire en voyant les étoiles briller peu à peu. Elle avait toujours aimé observer le ciel, de toutes façons.

Calixta songea alors qu’elle avait sans doute dépassé le couvre-feu. Zut … Oh, après tout, que risquait-elle, à part une heure de retenue ? Tout le monde le faisait, alors pourquoi pas elle ? Ses parents ne pourraient rien dire, ils l’avaient fait eux aussi et plus d’une fois. Elle aurait droit à l’interrogatoire de ses frères : avec qui étais-tu ? avec un garçon ? pourquoi tu es restée debout ? … Est-ce qu’un jour, ils lui demanderaient : Pourquoi tu es triste, Calixta ? Est-ce qu’un jour, penseraient-ils vraiment à elle ? La jeune fille ramena ses genoux contre son buste, se sentant soudainement très petite face au ciel étoilé de Poudlard. Elle avait envie de pleurer, mais se retenait. Ca ne servait à rien de pleurer toute seule dans son coin. Elle irait se confier à Zoé, et voilà, ça irait mieux.

La Gryffondor déplia ses jambes et sauta du rebord de la fenêtre, attrapant son livre et son paquet de cookies qu’elle glissa dans son sac en bandoulière. Il valait mieux ne pas rester ici, finalement. La jeune fille poussa un autre soupir, jetant un dernier regard au morceau de ciel étoilé qu’elle pouvait voir dans la fenêtre et tendit la main pour ouvrir la porte. Mais elle n’en eut pas le temps : cette dernière s’ouvrit à la volée et Calixta se prit la porte de plein fouet. Surprise, elle tomba en arrière, s’étalant de tout son long sur le sol. Les larmes aux yeux, bouillant de rage et de honte, elle resta au sol, se redressant avec son coude. Elle avait mal à la jambe et sentait qu’une grosse bosse ne tarderait pas à faire son apparition sur son crâne. Malgré la douleur vive, Calixta refusa de pleurer et jeta un regard furieux à l’intrus, qu’elle ne pouvait pas voir à cause de l’obscurité.

« Ca t’arrive de toquer à la porte ?! »

Qu’importe que ce soit un Serpentard de septième année ou quelqu’un d’autre, Calixta était furieuse et elle ne manquerait pas de lui faire sentir !

« La plus haute tour? Pourquoi? On est en pleine nuit! Le couvre feu est commencé!! »

Léandre avait commencé par opposer un pragmatisme de bon aloi jusqu’à ce que son compagnon de dortoir lui sorte cet argument implacable : « Ce que tu risques de pire, c’est de te faire mettre à la porte… Ta mère serait alors forcée de te faire rentrer chez toi… Ma tante faisait toujours ça, c’est très efficace! »

Aussi avaient-il été chercher Edith, puis ils avaient grimpé quatre à quatre les innombrables marche de la tour d’astronomie. À bout de souffle, Léandre s’appuie lourdement sur la porte et tourne la poignée. BANG! « C’est étrange, quelque chose butte contre le panneau, il y a de la résistance... » La jeune métisse repoussa la porte avec plus de force.

« La plus haute tour? Pourquoi? On est en pleine nuit! Le couvre feu est commencé!! »

Léandre avait commencé par opposer un pragmatisme de bon aloi jusqu’à ce que son compagnon de dortoir lui sorte cet argument implacable : « Ce que tu risques de pire, c’est de te faire mettre à la porte… Ta mère serait alors forcée de te faire rentrer chez toi… Ma tante faisait toujours ça, c’est très efficace! »

Aussi avaient-il été chercher Edith, puis ils avaient grimpé quatre à quatre les innombrables marche de la tour d’astronomie. À bout de souffle, Léandre s’appuie lourdement sur la porte et tourne la poignée. BANG! « C’est étrange, quelque chose butte contre le panneau, il y a de la résistance? » Elle redoubla de force, ouvrant la porte à la volée. Une voix désagréable les interpella.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ?

C'est la première chose que je demande à Lios en voyant Léandre trottiner derrière lui.

- J'l'ai invité, on sera pas trop de trois. On pourra le faire plus grand.

J'hoche la tête. Oui, bon, c'est une bonne idée, c'est vrai.

- D'accord !

Et j'offre mon plus beau sourire à Léandre, pour qu'elle oublie rapidement la manière dont je viens de l'apostropher. Effectivement, à trois, ça ira mieux, beaucoup mieux.

Alors, à moitié habillé, à moitié en pyjama, on grimpe les étages, sans se faire remarquer, ou du moins personne nous a interpellé. On guide Léandre qui nous devance, elle est plus petite, elle est plus discrète. Moi avec mes cheveux blonds, j'me ferais voir tout de suite à cause des reflets des torches. Et Lios, il est pas discret pour une mornille, même en le voulant très fort. Alors Léandre est toute désignée.

- C’est étrange, quelque chose butte contre le panneau, il y a de la résistance?
- Ca t’arrive de toquer à la porte ?!

Merde, on se fait prendre comme des amateurs ? J'entre la première, baguette à la main, question de... en fait, y a pas de raisons du pourquoi... l'excitation, la légère panique de se faire surprendre par une autre voix. Bref, c'est finalement qu'une 5e année. Calixta, je crois... je lui répond aussi vertement qu'elle nous a appostrophé.

- wo, les nerfs, t'avais qu'à pas être derrière la porte. Et puis, non, à cette heure, personne est supposé être ici, alors non, on a pas frappé. Maintenant, la ferme, sinon tu vas alerter toute l'école.

Non, mais quand même. Y'en a qui n'ont aucun savoir vivre.

- Le champ est libre, venez.

C'est la nuit. Trois ninja dans les corridor. Un silence absolu, ils ne dérangent pas la moindre parcelle de poussière. Leur mission est d'une importance capitale, amener la lumière dans un monde si gris.

C'est du moins ce que le jeune homme se plait à penser. Ils arrivent bientôt donc, à pas de loup dans la tour d'astronomie.

C’est étrange, quelque chose butte contre le panneau, il y a de la résistance?
- Ca t’arrive de toquer à la porte ?!

Un peu plus loin, en train de couvrir leur arrières, ca lui prends un peu de temps arriver. Juste à temps pour voir une superbe brune au sol... Mais qui est ce?

- wo, les nerfs, t'avais qu'à pas être derrière la porte. Et puis, non, à cette heure, personne est supposé être ici, alors non, on a pas frappé. Maintenant, la ferme, sinon tu vas alerter toute l'école.

Avec un sourire ravageur, il tend la main à Calixte et l'aide à se relever.

- Le champ est libre, venez.

S'inclinant devant la dame.

Excusez nous, une mission de la plus grande importance nous attends. Mes hommages ma Dame...

Et il emboite le pas aux deux autres.

Oubliez pas, je me réserve le ''souriez la''

C'est nous, les tortues Ninja ! Oh Yeah !

Calixta ouvrit de grands yeux. Non mais … olé, c’était quoi ça ? Y avait une fête dans la tour d’astronomie, et elle n’était pas au courant ? La jeune fille resta sur le c*l, c’est le cas de le dire. Elle était tellement surprise qu’elle avait oublié la douleur à sa jambe et qu’elle en oubliait de se relever. Une fille lui répond vertement, Calixta l’impulsive en perdrait presque ses moyens si elle n’était pas aussi curieuse. Oh non, elle ne dira rien … Ca, c’est clair. A condition qu’elle sache ce qui se trame ici.Bon, en même tems, si elle ne se relève pas, elle ne risque pas de savoir ce qui se passe. Ca tombe bien, quelqu’un arrive et lui tend sa main pour qu’elle se relève. Calixta accepte sans broncher.

-Excusez nous, une mission de la plus grande importance nous attends. Mes hommages ma Dame...

Bah voyons, et pourquoi pas une mission commando, pendant qu’on y est. Calixta est naïve, mais c’est pas une cruche. Elle se relève prestement et aimerait bien foudroyer du regard les tortues ninja, sauf qu’ils sont rapides. Le sang de Calixta bout dans ses veines, ils ne vont pas s’en sortir comme ça ! La Mexicaine fronce les sourcils. Elle lance, avec une voix qu’elle aimerait assurée :

« Hey, qu’est-ce qui se passe ? Je dirais rien ! »

La jeune fille s’en fout désormais des heures de retenue et du couvre-feu. Sa curiosité est piquée, et elle n’abandonnera pas de sitôt. Elle tâte son genou ; c’est bon, rien de cassé. Elle est encore un peu sonnée, mais le malaise s’est vite dissipé. Remise, elle suit. Qu’importe qu’on la repousse, Calixta est du genre sangsue quand elle s’y met.

Ils ne vont pas la laisser là? Si? Léandre se laisse dépasser par ses complices. On ne laisse pas de témoin… À moins de le plonger jusqu’au cou dans la mélasse avec soi. C’était logique, pragmatique, raisonnable. La repousser? ben voyons! On se fait des amis facilement chez les Poufsouffles...

Une petite silhouette se dresse devant Calixta dans le noir. À peine une première année, vu la taille. On ne la voit presque pas dans l’ombre : la peau sombre, les cheveux noirs, les vêtements sombres. Presque pas parce que des yeux noirs, noir comme la peur dans le noir se fixe sur la jeune fille : « Bien sûr que tu diras rien… » C’était une affirmation toute simple, inquiétante, lourde de menace informulée. Son bon sourire fit briller ses dents blanches dans l’obscurité.

Léandre la regardait sous le nez à la lumière des étoiles. « C’est une griffondor… Hey! On a une griffondor! » fit la petite silhouette, sa voix prenant des accents joyeux… « Tu sais manier une baguette, fillette? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, d’un coup de pied, elle referma la porte et glissa son bras sous le sien pour l’entraîner. Sous la flanelle d’un pijama, elle peut définitivement sentir une bien petite silhouette, certainement une première année. « Alors nom de code pour l’opération tarte-aux-pommes, moi, c’est brindille… » se présenta la première ninja. « Là, t’as Lios, et … euh? Pardon, j’ai oublié… » s’excusa-t-elle très sérieusement à l’adresse d’Edith.

Et Solean à la rescousse des demoiselles en détresse... yeah... je contient à peine ma joie. Pas question qu'elle nous suive. Non mais ! On était déjà 3 à risquer de se faire prendre. À quatre, ça devenait d'autant plus précaire.

- Tu sais manier une baguette, fillette?
- Mais non ! Enfin si, mais c'est pas la question...

Merde, elles m'écoutent pas. J'adresse un regard qui se veut sévère à Solean. "Tu vois ce que ça fait de traîner n'importe qui ?"

- Alors nom de code pour l’opération tarte-aux-pommes, moi, c’est brindille… Là, t’as Lios, et … euh? Pardon, j’ai oublié…

Je fronce les sourcils et roule des yeux. Non, mais c'est quoi cette histoire ? Je croise les bras, pour manifester toute mauvaise humeur, mais je répond tout de même, avec la lpus mauvaise fois possible.

- Bah, EL, voyons.

Je soupire, agacée. J'ai pas assez de deux Poufsouffle à trimballer, j'ai maintenant droit à le Gryffondor. Eh merde... ce serait snas doute amusant si j'étais pas si nerveuse... si on se fait prendre... erf... vraiment pas envie d'aller en retenue, moi...

- Bon, on y va, on a encore des trucs à faire avant que ce soit prêt.

Il ne les écoute pas, ne les écoute plus. Un peu plus loin, sur le petit balcon surplombant le parc de Poudlard, il se tient, droit et fier. Fier comme un coq, fier comme un paon.

En bas, la sombre silhouette du garde chasse qui passe devant une de ses fenêtres. Un instant plus tard, les lumières de la cabane s'éteignent.

Les filles! Il vient de se coucher. C'est le moment ou jamais. J'espère que vous vous êtes bien pratiquées.

Nimbus Souriez Markus Fluoro

D'un geste élégant, il écrit Souriez dans el ciel, un souriez tout en longueur et en rondeur, un bonhomme sourire à la place du ''O'' Il répète l'opération pour le la.

Un souriez jaune lumineux comme le jour, comme le soleil. Un jaune qui donne des coups de soleil juste à le regarder. Fier, il laisse la place à sa complice.

Et boum ! La lumière fut.

Calixta, ahurie, se laissa faire par la petite forme, sans doute une première année, qui la prit par le bras. La petite pose une question qui ne demande pas de réponse, Calixta ne dit rien. Ca va un peu vite pour elle. La Gryffondor lance pourtant un regard courroucé à la Serpentarde qui semble s'énerver toute seule contre les deux autres. Pas très bien organisée, la mission ninja. Drôle d'association. Enfin. Ils font comme ils veulent. Après, ça dépend ce qu'ils veulent faire.

Les filles! Il vient de se coucher. C'est le moment ou jamais. J'espère que vous vous êtes bien pratiquées.

Nimbus Souriez Markus Fluoro

Quoi ? Calixta tourne son regard vers Solean, et se désintéresse des deux autres, malgré le fait qu'il soit difficile d'ignorer la petite cramponnée fermement à son bras. La lumière est forte, on se croirait dans une avenue bordée de réverbères. Calixta cligne des yeux. C'est donc ça, l'opération tarte-aux-pommes ? Elémentaire, voyons. On aurait tout de suite deviné. La Gryffondor murmure :

« Et ça va servir à quoi ? »

« D’un point de vu absolument pragmatique, absolument rien… Comme la musique qu’on fredonne tout bas par un jour de pluie. » expliqua la jeune Poufsouffle pendant qu’Edith se lançait dans un magnifique LA VIE. « La vie dans ce château lugubre est terne, autant y mettre une touche de couleur et d’animation… C’est la vaine attitude. C’est excitant, n’est-ce pas? » poursuivit-elle d'un ton pompeu le plus sérieusement du monde.

Léandre rompit la conversation et se tourna vers le chef d’œuvre. Elle plaça sa baguette entre ses dents, se servant de ses deux petites mains caramel pour mieux cadrer la disposition de son sortilège. Ses distances soigneusement prises, elle agita sa baguette : « Nimbus EST Markus Fluoro ». D’un pas en arrière, elle eut un hochement de tête satisfait. « À toi le BELLE! Et n’oublis pas le point d’exclamation…. Viiiiiiite! »

Il faisait son travail quoi...C'était bien plus que normal pour le concierge de se promener lugubrement dans les couloirs en pleine nuit avec sa lanterne...Bon César n'était pas du genre traditionnel. Après tout, ça restait César malgré son conciergisme...Lampe de poche électrique à la main, il trottine dans les tours, venant tout juste de terminer l'inspection de la tour des Gryffondor...L'ascension avait été pénible...Les escaliers étaient affreusement hauts dans cette tour et même si il avait gardé son poids plume, il n'avait pas fait beaucoup d'exercice dans le Nord... Passant une main dans ses cheveux, il soupire longuement alors que finalement, la porte de la salle d'astronomie se dresse devant lui...Enfin! Qui avait eu l'idée saugrenue de construire d'aussi longs escaliers? Les moldus avaient un système génial qu'ils appelaient ascenseurs...

Enfin peu importait...Passant la lampe de poche dans les recoins de la tour, il fait les coins ronds comme on dit...C'était la seconde fois cette nuit déjà qu'il faisait une ronde de surveillance dans l'école, c'était à croire qu'il ne dormait pas. Poussant un bâillement sonore, il tourne paresseusement la tête alors qu'il entends derrière la porte de la salle...Des vois étouffées...

« À toi le BELLE! Et n’oublis pas le point d’exclamation…. Viiiiiiite! »

...Ah ben tiens...Un signe de vie. Sourire en coin, il espérait presque que ça arrive. Baguette à la main, c'était seulement par principe parce qu'il sait bien au fond qu'il ne jettera pas un sort à un élève...Il tends l'oreille mais n'entends pas grand chose d'autre que des couinements satisfaits et des ricanements...Ça lui rappelle tellement de souvenirs...Il n'a presque pas envie d'intervenir...Tiraillé entre les pensées de ses belles années et l'appel du travail, il ne se rends pas vraiment compte qu'il est trop tard pour reculer, la porte est déjà ouverte...

Il est dans la salle, quatre silhouettes devant la lumière de la lune, sur le balcon, ricanant, sautillants...Il s'approche sans un son, silencieux comme un serpent, il se glisse sur l'épaule de la plus petite d'entre eux...De quoi leur faire une bonne frousse...Il regarde vers le ciel, penché près d'elle, il est peut-être un peu trop près d'ailleurs, il lance sur un ton claironnant;

« C'est du beau travail, vous avez tous une calligraphie d'enfer ! »

Léandre sursauta violemment. Un commentaire s’imposait : « ARGL!!!! »

La suite des événements fut un peu confuse… Une lampe de poche roula sur le sol… Il y eut quelques grognements éloquents, une brève bousculade et finalement un cri dans la nuit. Détresse. Pure détresse. « OH NON!!! J’AI TUÉ LE CONCIERGE!!! »

César était proche… Trop proche. Beaucoup trop proche. Avec la vivacité de ses 12 ans et le bon prodigieux que fit le cœur de l’enfant, allié à un vivant sentiment de culpabilité, Léandre s’était retournée : Sa tête avait heurté le long nez de l’importun, le percutant avec une force prodigieuse. K-O.

Quoi faire dans ce cas là? Prendre le méfait sur ses épaules et laissez les dames s'en sortir. Chevalier servant Rocstone pour ses princesses.

Il s'avance, se penche sur le concierge. Moment de silence attentif... fiou!!! Il n'y a pas de sang. Ca l'aurait gêné de tourner de l'oeil devant trois charmantes demoiselles. Il pose la main sur César.

Non, il est vivant... Allez rejoindre vos dortoir. Je m'occupe du concierge.

Mais avant, d'un geste fluide, il termine le message.

BELLE!!!! flotte maintenant dans les airs.

Satisfait, il se repenche sur César. C'est son oncle et il a déjà fait pire dans Poudlard de son jeune temps.

Ca va.. ne l'appelle pas tonton zar ici... heu... Monsieur?

Maman disait souvent que la noblesse est une illusion romantique. Léandre fit volte-face sur le seuil de la porte et revint vers Solean. C’était son ami… Elle n’avait jamais vraiment eut d’amis. Elle avait une bande, là d’où elle venait, elle en était le chef, mais ce n’était pas des amis. Maman disait que ce qui était important, lorsqu’on pose un geste, est d’être prêt à en assumer les conséquences.

L’homme reprenait conscience… « Ok-ok-ok » fit-elle nerveusement. « Je vous ferai de la retenue… Tous les soirs! Autant qu’il faut! » proposa-t-elle. Elle avait l’air de s’y connaître en sanction. « Écoutez, c’était accidentel, ça n'arrivera plus, je ferai ce que vous voulez, mais ne le dites pas à la directrice!! » supplia-t-elle.

Lumière blanche...

Quelques étoiles...

Quand il ouvre les yeux, il est étendu sur le plancher de pierre, le nez affreusement endolori, il voit double...Ça l'a carrément sonné, tellement qu'il n'a rien vu venir, rien vu, il ne sait même pas ce qui l'a frappé...Puis ça lui reviens...Il était bien trop près de la petite...C'était pas sa faute, il le savait, mais ça faisait mal au point de lui faire monter les larmes aux yeux. S'assoyant, il voit une ombre près de lui, il voit encore flou alors il ne sait pas trop de qui il s'agit...

« Ça va...Heu...Monsieur? »

Il sait encore moins qui c'est...Puis une autre voix...Féminine et toute jeune s'en mêle...

« Ok-ok-ok, Je vous ferai de la retenue… Tous les soirs! Autant qu’il faut! Écoutez, c’était accidentel, ça n'arrivera plus, je ferai ce que vous voulez, mais ne le dites pas à la directrice!! »

« ...Quoi...? »

Marmonne t-il alors qu'il reprends très lentement ses esprits. De quoi elle parle...? Oh oui, il venait de les prendre en train de faire un...Il lève les yeux au ciel, l'air toujours aussi lointain...Il à l'air encore sonné, étourdi...

« Souriez la vie est belle... »

Lit-il...C'est un mauvais coup ça?...Enfin en tant que tel oui, c'est comme un graffiti...Mais c'est rien de bien méchant, ni vulgaire...C'est amusant même...Il n'allait pas les punir...Si?...C'était son travail au fond...Mais il n'en avait pas vraiment envie...Puis il se tourne vers le jeune homme à sa droite...Tiens, Solean. Il sourit un peu bêtement...

« Tiens j'aurais du m'y attendre. »

Puis il regarde la jeune fille qui se perdait en explications et en supplications...

« Du calme, du calme. »

Comme il croise son regard...Dans un flash, il revoit...Il la revoit...Elle...La belle métisse, SA belle amérindienne...Mais sa vue reprends soudain toute sa clarté...C'est une métisse en effet, mais ce n'est pas Muelle...Bien qu'elle lui ressemble beaucoup, ce n'est pas elle. Léandre peux voir qu'il à l'air un peu troublé pendant un moment...Puis il la laisse des yeux pour passer une main sur son visage...

« C'est bon, je vais bien, j'ai rien de cassé sinon mon orgueil. »

Il sourit tout en se relevant lentement...Tiens, ils sont deux maintenant?...il aurait juré qu'ils étaient quatre...

« ...Vous n'étiez que deux...? »

Demande t-il en cherchant du regard autour de lui...Il était toujours un peu sonné et troublé...Ça se voyait dans la façon dont il clignait des yeux...Souvent tout en levant les sourcils pour s'éclaircir encore la vue.

Léandre avait bien remarqué que Solean était parfois un peu… comment dire… Disons que la qualité de son discernement était parfois contestable. Elle lui coupa la parole…

« On était que 2… » fit-elle rapidement. «C’est amplement suffisant… J’ai tiré Solean du dortoir en pleine nuit et je l’ai attiré ici… » Elle mentait? Était-elle en train de mentir? Mais d’où ça lui venait, ça? Elle n’avait jamais mentit de sa vie!! « Je ne voulais pas vous faire de mal! » spécifia-t-elle.

« On était que 2… »

Un peu trop rapide...Mais il ne la contredirait pas, il n'était pas dans un état de réfléchir trop intensément de toute façon.

«C’est amplement suffisant… J’ai tiré Solean du dortoir en pleine nuit et je l’ai attiré ici… »

« Pour écrire à tout le monde de sourire, que la vie est belle... »

Amusé, il sourit. Ils sont adorables...Y'avait rien de mal à faire ça...Si ce n'était que tout le monde le verrait et que c'était son travail à lui de le faire disparaître...

« Je ne voulais pas vous faire de mal! »

« Me faire du mal? »

Il la regarde...Ce qu'elle lui rappelait Muelle...C'en était troublant à ses yeux.

« Ce n'est pas grave. J'aurai un bon bleu mais je suis assez certain qu'on ne le verra même pas. C'est un accident et c'est ma faute en plus alors y'a pas de mal. »

Répondit le concierge avec le sourire malgré la douleur lancinante de sa lèvre supérieure et de son nez. Puis il tourne la tête vers Solean...

« Malheureusement, vous vous êtes levés en pleine nuit...Et c'est contre le règlement de l'école. Il est tard, le couvre-feu est passé...C'est ennuyeux mais je n'aurai pas le choix que de vous coller une retenue. »

Il hausse les épaules avec un sourire. Il ne pouvait pas faire grand chose à cette heure...Et ce n'était pas son genre que de les dénoncer à la Directrice de Poufsouffle...

« C'est moi qui vous ai coincé, c'est moi qui déciderai de l'issue de la retenue...Miss Slayers n'a pas à en savoir quoi que ce soit. Après tout...C'est moi qui devrai faire disparaitre tout ça... »

Un clin d'œil puis il se tourne vers la porte de sortie...

« Je vous raccompagne à votre salle commune...Dans mon bureau, demain à 17h15. »

Il s'éloigne vers la porte d'un pas léger........Légèrement titubant.

» Par une belle nuit d'Hiver, une belle histoire commence...
» PERDUS CETTE NUIT *
» Nuit, nuit et nuiiiiit ! - PV*
» > Et la nuit s'assombrit <