Sous le miroir [PV]

La jeunesse londonienne s’était donné rendez vous au Veritaserum, une fois les douze coups de minuits passés. Une musique entraînante était diffusée dans le bar, que ce soit sur la piste de danse, près des tables ou du comptoir. Pas une âme à la ronde ne restait inactive. Les cocktails parsemaient la pièce de leurs coloris multicolores, et pénétraient en un rythme effréné dans les corps et les esprits.
A l’extérieur, les altercations ne manquaient pas, entre sorciers plus ou moins consentants. Parmi eux, un jeune auror. Vêtu d’une simple chemise noire et d’un jean délavé, il s’en donnait à cœur joie. Non pas qu’il soit adepte de la violence, jusqu’à la frénésie, mais il se trouvait dans le besoin d’expier une dure journée de travail, passée dans la traque perpétuelle des serviteurs des ténèbres. Positions bien délicate pour lui, qui portait sur son bras la fameuse marque. Il devait s’avouer que jusqu’à présent, il s’en était bien tiré. Il ne voyait pas pourquoi les choses devaient changer. Son existence n’était pas parfaite, mais lui fournissait un taux d’adrénaline supérieur à la norme, qu’il choyait plus que tout au monde.
Là, un mince filet de sang coulant de sa bouche, il riait aux éclats, fier d’avoir enfoncé sa meilleure droite au gringalet qui avait osé lui tenir tête. Ses membres tremblaient, sa tension était palpable.
Il s’accorda un temps de répit, et parvint à se frayer un chemin jusqu’au comptoir, dont il connaissait parfaitement la barmaid (un PNJ). Les ristournes ne manquaient jamais, de même que les discours interminables, sur les thèmes les plus divers. Savoir qu’il serait peut être un jour amené à devoir tuer cet individu ne le traumatisait pas, loin de là. Il vivait au jour le jour. Et en l’instant, il avait soif.

Gabriel – Eh l’amie, t’as un petit quelque chose, pour un auror fatigué ?

Barmaid – Tu n’es pas auror ce soir, Gab’. Tu es une gouttière qui a vu passer trop d’eau. Essuie toi, rentre dormir.

L’héritier Morohtar, habitué à plus de délicatesse envers lui, répondit à l’offense par une moue que nul autre que lui n’aurait pu pratiquer, à mi chemin entre le ridicule et l’effrayant.

Gabriel – File moi un sang-dragon, et en vitesse, Choup.

Barmaid – Tu n’as pas un sou sur toi. Je risque mon emploi. Et ne me fais pas tes yeux de vélane, ça sent l’hypocrisie à des kilomètres à la ronde.

Gabriel – Enfoirée !

Après quoi, tout gardien de la loi qu’il était, Gabriel sauta de l’autre côté du comptoir, et entreprit de se servir lui même son cocktail. La barmaid, étonnée d’un premier abord, abandonna sa perplexité pour une hilarité toute trouvée lorsqu’elle constata la témérité du mélange préparé. Prête à sortir les sacs à vomi au moindre instant, elle frappa amicalement sur l’épaule de Gabriel, qui, fier de lui, s’éloigna du comptoir, et alla échouer sur une table inoccupée, du moins de son œil désormais peu affûté au tangible. Bien sûr, il y cracha ses tripes et ses poumons, à force d’insulter la barmaid de tous les noms d’oiseaux qui soient, mais finit vite par se calmer, sans pour autant reprendre ses esprit. Ses yeux se posèrent sur la table, et y trouvèrent une proéminence tout à fait inattendue, s’apparentant de loin à une main. Après avoir sourit du peu de bêtise qu’il avait eu le courage de trouver chez lui, il consentit enfin à lever le regard vers le propriétaire de la main, et lui offrit son sourire le plus ignare qui soit.

Gabriel – Enchanté. Un enfoiré, pour vous servir.

Après quoi il pointa du doigt la barmaid, calomniatrice digne du fouet.

On ne peut pas vraiment dire que Anne avait choisit la bonne année pour rentré chez les Aurors. Depuis qu'elle exerçait là-bas, il ne cessait d'y avoir des missions périlleuses et des sujets délicats. Partout dans le monde de la magie l'on murmurait que le Lord était de retour et celà suffissait à leurs donner énormément de travail. Malheureusement pour Anne, elle était d'office éloignait des affaires les plus intéréssantes pour cause d'étroite parenté avec le chefs des Aurors. En effet, celui-ci n'était autre que Chad Parker, son époux et il prenait un malin plaisir à ne lui confiait que des taches secondaires, soit-disant pour la protéger.

La jeune femme avait donc bien de souffler un peu àprés une semaine épuissante, voilà pourquoi elle se trouvait au véritaserum. S'était Enrique Almadovar qui lui avait fait découvert cet endroit et il fallait bien reconnaitre que ce bar avait un certain charme. Puis le nom était assez attrayant et le gérant faisait toujours en sorte que sa cliente ne soit pas trop dépraver. Anne se trouvait tranquillement à une table en train de siroter sa Bièrraubeurre quand un homme fit irruption prés d'elle. Il n'avait vraiment pas l'air. De toute évidence il était saoul et il s'était battus. Il toussait et la jeune Parker se demandait s'il n'allait pas finir par s'éttouffer. Elle le regarda légèrement inquiète. Etant une ancienne médicomage s'était dans sa nature de veiller à la santé des autres.

Anne ~ Est-ce que ça va ?

Parler à un mur aurait sûrement donner le même résultats. L'homme était beaucoup trop saoul pour entendre ses paroles, ou alors il n'avait tout simplement pas écouter, trop occuper à cracher ses poumons. Quoi qu'il en soit Anne pensa qu'il était préférable pour elle quel lui laisse décuver sa boisson tranquillement. Elle s'apprêta donc à se lever mais il posa sa main sur la sienne et la regarda avec un sourire niais. Elle n'aimait pas du tout cette attitude. Elle retira rapidement sa main.

Gabriel – Enchanté. Un enfoiré, pour vous servir.
Anne ~ Anne Parker.

Elle avait répondu plus par politesse et réflexe qu'autre chose car elle n'avait aucunement l'intention de se lier d'amitié avec cet individu. Mais il avait l'air en mauvaise états et quelque part elle avait envie de l'aider, bien qu'elle ne puisse pas faire grand chose pour lui. Elle était curieuse de savoir pourquoi il avait un aussi basse estime de lui. De plus, plus elle l'observait plus elle avait une impression de déja vue. Peut-être l'avait-elle déja croiser quelque part....

Déconnecté des préoccupations bassement concrètes, Gabriel louchait avidement sur les chopes qui le croisaient, incarnations parfaites de la perversité féminine. Pleines, colorées, et désirables à souhait, elles lui auraient fait perdre son sang froid… si seulement il lui en était resté une once. Assis, sur cette chaise branlante qu’il avait bon grès mal grès préféré aux fastes du bar, il serrait de la manière la plus possessive qui soit son fond de verre, détonnant, annihilant, mais gouffre de toutes les illusions agréables.
La main sur laquelle il s’était aplatit s’était évanouie dans le néant de ses pensées, il planait, au sens le plus pur. Une myriade de sons pouvaient lui atteindre les tympans, il n’aurait pas différencié le cri du gobelin escroqué de celui du fuyard apeuré.

Il fut pourtant brutalement ramené à la réalité, lorsque le nom de Parker fut évoqué près de lui. Telle un sort lancé dans l’ombre, l’évocation de l’homme qu’il craignait le plus au sein du ministère crispa tous ses muscles. Son verre éclata, répandant sur la table un alcool capable de la décaper en profondeur. Tout maître de ses actes qu’il était, en situation normale, il ne parvint néanmoins pas à dissimuler sa gêne.
Ses yeux se levèrent sur l’étoffe rouge, puis sur les yeux couleur des cieux qui le scrutaient avec attention. Un flot d’hypothèses fleurirent dans son esprit troublé. Il garda le silence, l’espace de quelques secondes.

Gabriel – Parker ? De la famille de Chad Parker ?

Si aucune goutte de sueur ne perla du front de l’auror dépravé, l’appréhension des conséquences d’une telle rencontre souleva son cœur. Sans même avoir le temps d’écouter une quelconque réponse, il recula sa chaise, et vomit par la fenêtre ouverte. Tout confiant qu’il était, il s’était fait prendre à son propre piège.
L’air de l’extérieur l’apaisa rapidement, et il se réinstalla face à la créature de ses peurs. L’espace d’un instant, sa vue se brouilla, et il crut reconnaître l’une de ses anciennes conquêtes, du temps d’Eleusis.

Gabriel – Myriam ?

Ses yeux se révulsèrent presque. A l’évidence, il ne gardait pas un souvenir inaltérable de ladite Myriam. Il fit la moue, et posa ses coudes sur la table, avant de fixer son interlocutrice avec intensité.

Gabriel – Non, tu n’es pas Myriam. Un cataclysme à la fois, par pitié.

Pas une seule seconde il ne la quitta des yeux. La rencontre allait vite tourner à l’interrogatoire rangé, s’il n’obtenait pas la confirmation de ses soupçons. Le témoignage d’une proche du chef des aurors pourrait sans nul doute compromettre la réputation de Gabriel, réputation qui comptait pour lui comme les doigts de sa main. Sans elle, il était nu, sa marque des ténèbres exposée aux spectateurs avides de condamnation.
Son état d’ébriété lui faisait imaginer le pire. Son regard se fit soucieux, attentif, mais plus une seule once d’agressivité mal contrôlée n’émana de lui. L’œil du miroir guettait.

Le réaction ne se fit guère attendre, lorsque la jeune femme dit son nom à l'inconnu. Elle sursotta de surprise, tandis que le verre qu'il tenait dans sa main éclater en morceau. Par réflexe elle vérifia qu'il ne s'était pas coupé, mais elle ne vit aucune écorchure. La jeune Aurors était perplexe et curieuse, elle se demandait bien pourquoi il réagissait ainsi . Sa nature curieuse et sociable la poussait à vouloir en savoir d'avantage. Mais l'ivrogne ne semblait pas être en états d'avoir une conversation équilibré. La brunette n'avait pas l'habitude de fréquenter ce genre d'énergumènes. Et elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait quelqu'un aussi saoul. Quand à elle, les affres de l'alcool ne faisait pas partit de son quotidien et elle n'était même pas certaine d'avoir était ivre un jour.

Gabriel – Parker ? De la famille de Chad Parker ?

Cette question contentait celle que Anne se posait. Alors c'était pour cela que l'inconnu avait réagis ainsi. Elle aurait dût s'en douter. Le nom de Chad ne passait jamais inaperçu en général. De toute évidence l'ivrogne ne portait pas son époux dans son cœur. Peu importe, Chad savait se faire respectait et être le chefs des Aurors devait forcément activer des convoitises.

Anne ~ C'est exact. Le chefs de Aurors. C'est mon époux.

Avant qu'elle ne revoie Chad et qu'ils se réconcilient, le jeune femme avait toujours une pointe au cœur en disant cela. Mais plus maintenant. A présent, elle ressentait de la fierté d'être l'épouse d'un homme aussi merveilleux que lui. L'inconnu avait son regard braquer sur elle, et ça la mettait des plus mal à l'aise. Elle n'avait qu'une envie, c'était de le laisser cuvé son vin tranquillement. Mais sa nature douce et gentille la retenait malgré elle. Puis elle avait toujours cette impression de déjà vue , et tant qu'elle n'arriverai pas à se rappeler où elle avait croiser ce visage, il était hors de question qu'elle s'en aille. Le dépravé avait vraiment mauvaise mine et il tarda pas à se rendre à la fenêtre pour évacuer l'alcool encore beaucoup présent dans son corps. Elle esquiva une petite moue de dégouts, voir quelque vomir n'avait rien d'attrayant.

Gabriel – Myriam ?
Anne ~ Vous devez faire faire erreur, moi c'est Anne. Ça va aller ?

Elle avait répondu instinctivement, mais elle n'était pas certaine qu'il comprenne ce qu'elle disait. L'air de dehors devait lui faire du bien, mais il devrait sûrement attendre encore quelque heure avant de se sentir réellement mieux. Anne continuait de l'observer, toujours à la recherche de son noms et elle commençait à se dire qu'elle ne trouverai pas ou que si elle le connaissait réellement il avait bien changer. Il se rassit et la fixa de nouveau. Ses yeux la mettait trés mal à l'aise, car on pouvait clairement voir qu'il n'était pas dans son états normal. La brunette ignorait qui était Myriam mais de toutes évidence ce n'était pas quelqu'un que l'homme appréciait.

Gabriel – Non, tu n’es pas Myriam. Un cataclysme à la fois, par pitié.

Elle eut un petit sourire. La Myriam en question devait sûrement être une ex. Il l'observa droit dans les yeux et Anne laissa légèrement la tête elle ne pouvait pour soutenir son regard plus lontemps. Ce n'était pas dans ses habitudes de fixer les gens. Puis soudain, s'ayez enfin elle se souvenu de l'endroit où elle l'avait croiser. C'était au ministère.

Anne ~ Vous êtes Auror ?

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