Brocante Daee, 1783 Old Bailey, Hull, Canada

Eh merde... Halewyn vient de lui glisser entre les pattes, c'est le cas de le dire. Brève hésitation, il pousse Samuelle dnas le grenier et ferme vivement la porte, puis s'élance à la suite d'Halewyn, prudemment pour ne rien renverser en chemin... il est pas chez lui... il dévale les escaliers le plus rapidement que son imposante stature le permet, puis arrive au moment ou Halewyn hésite.

La poigne de fer... ou béton armé... ou acier trampé, à votre guise, se referme sur l'épaule d'Halewyn et glisse rapidement sur son collet. Il le tire vers l'arrière pour le déstabiliser et le soulève un brin pour empêchjer toute manoeuvre malheureuse.

Des bruits de pas précipités, il voit Samuelle arriver en courant. Il pivote et attrappe Samuelle de l'autre main et les tient le plus loin l'un de l'autre.

- Eh merde...

Qui pouvait se vanter d’être de taille à se libérer de Dario quand ce géant vous retient par la taille? Les hanches dans un étau, elle ne peut que s’étirer à son maximum, effleurant à peine Halewyn alors qu’il en profite pour se sauver. Oui, c’est ça "filer entre les doigts". « ARGL!!! » Puis Dario la balance dans la pièce et referme la trappe.

Le temps de retrouver son équilibre, de soulever la trappe et de se ruer dans les escaliers, et elle apperçoit l’objet de toute sa colère pendu par la collet sous la poigne de Dario. Quelle aubaine! « AH-HARGL!! » Il la soulève comme un fétu de paille. Elle se débat, gigotte un max pour atteindre Halewyn, mais Dario a le bras long. « #@£¢¤/$%&*!!! »

Le vieux métisse sirotait son thé, assit dans son fauteuil, les pieds sur le tabouret. Son chat lui manquait. Il avait une pierre à la main dont il jouait habilement entre ses doigts. Un pierre de lac. Ses yeux étaient fixés sur le mur, il regardait les portraits, plongé dans ses souvenirs. Léandre lui manquait aussi.

« Samuelle! » aboya le vieil homme. En se levant de son fauteuil pour aller voir ce qui se passe. « SALAUD! T’avais pas le droit de toucher à mes livres! C’était personnel! C’était SACRÉ! » Elle se débat encore un peu, cherchant à atteindre Halewyn, elle tourne sous le poing du géant, son t-shirt s’entortillant. « TRAITRE! » lança-t-elle à la tête de Dario, ses yeux d’or brûlant de rage.

Paul Daee admira la scène, respirant de désapprobation.

« ARRÊTEZ I-MMÉ-DIA-TE-MENT! »

La poigne de Dario était prévisible. Qu'Mest ce qui lui a pris d'hésiter aussi? Hésiter c'est la mort. On fonce et on prie pour que notre décision soit la bonne.

Hésiter, c'est une poigne d'acier qui te tord le collet et te soulève de terre comme un vulgaire chaton. Ce qu'il est con Dario quand il s'y met!!!

Et l'autre là... Il sent les doigts de la métisse lui effleurer le chandail. Mais il lui prends quoi à l'hystérique? Si ca lui plait pas, qu'elle foute un coup de pied dans les piles et qu'elle ferme sa gueule!

La voix stridentes de Muelle lui vrille les tympans, lui rappelant une certaine fête voilà une vingtaine d'années.

Non mais tu la ferme ta gueule?

Dit il en faisant un quart de tour. Les mains de l'assassin trouvent le poignet de Dario.

ARRÊTEZ I-MMÉ-DIA-TE-MENT!

Un silence, une mouche vole. Halewyn est encore en train d'essayer de pas crever étouffé par une torsion de collet. Le colosse, hésitant.

Je peux pas vraiment arrêter...

La voix rauque claque, acerbe. A moitié étouffée

Gros tas sans cervelle. ca tarrive pas de penser? Ou tu veux que jaille sans bottes ni manteau?

Muelle dans ce coin, hale, l'autre.

Les pieds dans le vide, l'assassin se libère d'une pression sur le nerf. Avalant doucement l'air, il se redresse, droit comme un I majuscule, un sourire défiant et satisfait aux lèvres.

Parce qu'il reste en bas.

- Gros tas sans cervelle. ca tarrive pas de penser? Ou tu veux que jaille sans bottes ni manteau?
- Muelle dans ce coin, hale, l'autre.

Dario relâche Samuelle et secoue son autre main pour contrer la brève douleur de la pression. Il est calme Dario, toujours calme.

- Et toi, t'as pas pensé qu'en te faufilant et en te sauvant en courant, que ça pouvait pas impliquer une pensée du genre de ma part ? Sans bottes et sans manteau, c'est pas ça qui t'arrêterais en temps normal. J'allais te proposer un thé, au salon, si t'étais sage, annonce Dario, mi-moqueur. Surement pour détendre l'atmosphère. Mais t'as pas été sage. Remonte en haut tout de suite, sinon moi j'te monte.

Piteuse? Tsss Pas du tout. Avec le port d’une reine outragée Samuelle prend place dans son fauteuil, laissant le tabouret près de l’atelier à Halewyn. « NON! » interrompit le vieil homme au moment où Hale allait répondre à Dario. « Que je ne vous entende plus! Dario, il y a un plateau sur la table de la cuisine, pourquoi ne feriez-vous pas le service? »

Un silence boudeur versus un silence satisfait s’étend dans la pièce.

« Halewyn, cette baguette est pour vous… » « Mais... » Paul attendit de voir la réaction de l’assassin avant de présenter son œuvre. « C’est un os humain… J’ai pensé que ce serait approprié puisque vous m’avez avoué être un assassin. » énonça-t-il calmement tout en le regardant par dessus ses petites lunettes. « Le sang lui confère ce reflet… » Il ne dit pas celui de qui. « Pour le moment l’os est encore poreux, il prendra la teinte qu’il pourra selon l’usage que vous en faite. Évitez toutefois de la teinter en rouge dans le sang de Samuelle… » fit-il avec une touche de sarcasme dans la voix. Ça n'avait pas été énoncé, ce n'était pas nécessaire, mais c'était clair. Vous êtes maintenant mon débiteur. Pour le prix de cette baguette, évitez de tuer qqn qui m’est précieux. Quelqu'un dans la pièce eut un reniflement méprisant.

Halewyn ne répond pas verbalement, mais d'un simple regard. Ce qui fait rouler les yeux à Dario. Le salaud, il sait son état et en profite. Inspiration profonde...

NON!

l'assassin a L'impression qu'une oreille va lui arracher. Obligé de crier comme ca? Tsss....

Que je ne vous entende plus! Dario, il y a un plateau sur la table de la cuisine, pourquoi ne feriez-vous pas le service? »

Un silence boudeur versus un silence satisfait s’étend dans la pièce. Très satisfait, il va regarder dehors. Il fait sombre à en être noir... Et il pleut des cordes... C'est joli, ca lui plait.

« Halewyn, cette baguette est pour vous… » « Mais... »

Halewyn se tourne, l'attention captée par l'objet. Fin simple et élégant, avec une poignée incrustée de bois pétrifié. Mais c'est en quoi? L'artisan répon à sa question muette.

C’est un os humain… J’ai pensé que ce serait approprié puisque vous m’avez avoué être un assassin. Il sent le regard du vieux sur lui. Les longs doigts fins se posent, effleurent la baguette. Un os de cette teinte? Un sourcil se hausse. Un sourire mince effleure brièvement son visage pâle.

« Le sang lui confère ce reflet… »

Il ne dit pas celui de qui. Il n'a pas besoin de le dire. C'est comme s'il sentait son coeur battre dans l'os. Bref... Les longs doigts se fermemtn sur le manche froid qui se réchauffe anormalement sous son contact comme une chaleureuse reconnaissance.

Pour le moment l’os est encore poreux, il prendra la teinte qu’il pourra selon l’usage que vous en faite. Évitez toutefois de la teinter en rouge dans le sang de Samuelle…

C'est fair play, Samuelle est immangeable de toute facon.

L'oeil gris se pose dans celui du vieux qui ne semble pas goûter (ahaha, le jeu de mot) la plaisanterie de Phoenix Noir.

Ce qu'on je veux dire, ya pas de trouble.

Il l'essaie, elle est parfaite pour sa main, bien équilibrée. Une nuée d'ombre s'échappe, prends diverses formes souhaitées. Il remarque alors.

De l'or sur une baguette? Chuis curieux des propriétés mélangées de l'or avec de l'os.

- L'or ne ternit pas, dit-il comme une évidence. Il revient avec le service à thé et le pose quelque part.

Dario semble hésiter. Maintenant, c'est chiant, il a une baguette... ça va devenir plus ardu... de le garder en haut... merde... il n'as plus vraiment le choix...

- Ok, j'vais contacter Xoramen...

L'or ne ternit pas

Halewyn lui foutrait une taloche derrière la tête. Il a une idée du pourquoi, mais bon, on ira pas le crier sur les toits hein? L'acier rencontre le noir de l'artisan. A défaut d'avoir un étui à sa cuisse gauche, il le garde en main.

- Ok, j'vais contacter Xoramen...

C'est ca, fait donc ca...

Paul semble remarquer un manque de quelque chose et s'éclipse dans la cuisine.

Je vais chercher les pâtisseries.

Un moment de silence. Juste sur les genoux de Samuelle, une pierre Daee apparait. La pierre qu'elle lui a donné quand il l'a avertie pour Jinx et lui a offert son aide.

Si elle lève les yeux,il lui tourne le dos et regarde par la fenêtre. Il fait un temps exécrable dehors. Et elle l'a payé d'avance pour ce contrat.

Une vie pour une vie. Il a un honneur tordu, mais c'est un homme d'honneur. Il n'y a rien à dire.

Paul lui a bricolé une baguette. Elle déteste cette perspective… C’est comme si son oncle admettait qu’il était pas si mauvais… Samuelle Daee n’admettrait jamais une chose pareille quant à elle. Elle prend la pierre. C’est encore très insuffisant. Sa couvrait peut-être les risques, le refuge, l’aide accordée par Paul… Certainement pas le bouche à bouche. Rien ne suffirait jamais à lui faire oublier ça! Samuelle n’était pas généreuse, et puis elle savait compter.

La pierre de faveur se réchauffa dans sa main. Les pierres Daee sont un secret de la magie sauvage, une très ancienne magie. « Je considère ça comme une trêve… » fit-elle dans son dos. Sous ses doigts caramels, des grains se détachèrent, retrouvant leur individualité cristalline. Elle broya entièrement son cœur alors que la conscience qu’elle en avait s’étiolait.

« Alors, qu’a dit la belle gitane? » questionna Paul une assiette de pâtisserie à la main.

- Alors, qu’a dit la belle gitane?
- Elle va venir plus tard, elle a des cours à donner. elle va prévenir avant de venir. Et Halewyn, elle te demande de rester tranquille en attendant.

Dario sourit.

Quelques heures plus tard, retour d'un perroquet qui traverse le mur. Il fait une petite tournée de la pièce et se pose sur l'épaule de Dario.

- La Dominante s'en vient. Question de savoir si la Grande Autruche peut sortir. Elle va me contacter quand elle sera prête. Elle avait des choses plus importantes à faire avant.

Pas faux, mais pas tout à fait vrai non plus. Oui, elle avait un cours à terminer, mais c'était pas plus important, c'était juste un contre-temps.

Halewyn, qui joue à un jeu de patience, lève la tête.

Hiep, tu vas tu apprendre un jour que tes interprétations on veut rien savoir? Ta donné les faits point. Le reste on s'en sacre.

Sombre, il se lève. Il aurait eu son manteau qu'il aurait mis les mains dans les poches. Depuis quand qu'il a besoin d'une quelconque autorisation pour sortir?

Il monte les marche et ferme la porte de la salle de bain. Et non il ne pleure pas... Il fait juste des trucs personnels.

« Elle vient? » répéta Paul, surprit, en déplaçant une pièce de l’échiquier. « Certainement pas… » fit agressivement sa nièce. « Si elle peut transplanner ici, d’autre le pourront… Je vais chercher Xoramen… »

Fais donc ca, au moins je saurai qu'elle s'intéresse encore un tant soi peu à ma tronche

Tiens, il est revenu? Et son humeur ne s'est pas arrangée semble t il. Le colosse semble soudainement mal à l'aise.

Ben là, elle est bien occupé Hale...

L'oeil gris le fusille.

Ha-le-wyn pour toi. J't'appelle tu Rio moi?

Soupir de Darios

Elle a plein d'affaires à régler depuis trois semaines, faut la comprendre.

Expiration exaspérée d'un homme jaloux.

C'est pas une raison. Comme c'est pas une raison pour m'avoir collé ta gueule non stop pendant trois semaines. Tes sympa Dario, mais la j'fais une overdose de ta gueule de gorille.

Hale...Wyn puisque tu y tiens.

Muelle le coupe.

Ce que tu sais pas, c'est que Xo EST la dominante... Zo est morte. C'est pour ca.

Un moment de flottement coupé par le CLAC! u transplanage de Muelle. La lumière semble soudainement baisser dans la pièce. La voix d'Halewyn est étrangement calme. Trop calme.

Je présume que c'était trop me le dire... Pour ca qu'on me garde en cage? Je suis quoi? Son canari? Là pour faire joli?...

- Je présume que c'était trop me le dire... Pour ca qu'on me garde en cage? Je suis quoi? Son canari? Là pour faire joli?...
- Ça aurait changé quoi ? Tu lui aurais envoyé une lettre de félicitation à Xoramen ou un mot de condoléance ?

Sarcasme gros comme le bras... de Dario, mais bon, Dario commençait à en avoir marre des gérémiades du convalescent.

- Et arrête de te plaindre. T'as pu récupérer en sureté, t'as pas eu à te claquer la suite. T'étais tranquille ici. Moi aussi d'ailleurs, parce que j'étais coincé ici, avec toi. Alors ta gueule, veux-tu ?

Ouais, faut le comprendre Dario, il a dû encaisser sans broncher le caractère de plus en plus difficile d'Halewyn, il n'a pas non plus vu sa fille et Belen depuis tout ce temps et il n'est pas sorti non plus. Qu'il le lâche un peu. Vivement que Xo revienne, mais avant...

- Et puis, t'es pas ici parce que Zo est morte, t'es ici parce que Mustang est dehors et que tu lui as fait raté son coup.

CLAC

- Il se plaint encore, rapporte Hiep d'une voix grinçante.
- Ça va, on a rien brisé, on a tué personne. Il en a marre, il veut sortir, c'est tout.

Elle balaie l'air de sa main, Hiep et Dario se taisent. Elle examine Halewyn des pieds à la tête, graphite inquisiteur. Aucune émotion apparente... apparemment.

- Comment tu te sens ?

A la froideur de la gitane, il oppose son regard le plus incisif. Le plus méprisant.

- Comment tu te sens ?

Tanné, écoeuré, tenu à l'écart, trahis et en colère ca te va ca? Depuis quand tu décide de mes allées et venue gitane?

Xoramen sait qu'il n'est pas fait pour être enfermé. Encore plus quand elle se trimballe cette cochonnerie. La frustration suinte de tout les pores de l'assassin.

On me cache même les décès et les phénomènes météos du style lune rouge. Tu veux qu'on en discute ici absolument ma jolie? C'est du domaine public ou privé?

Sourire mauvais.

- Tanné, écoeuré, tenu à l'écart, trahis et en colère ca te va ca? Depuis quand tu décide de mes allées et venue gitane?

Ouais, ça, elle s'en doutait. Gitane ? Tssss, elle plisse les yeux et pince les lèvres, vexée. Gitane ? Depuis quand il l'appelait gitane ?

On me cache même les décès et les phénomènes météos du style lune rouge. Tu veux qu'on en discute ici absolument ma jolie? C'est du domaine public ou privé?
- Halewyn, ça s'est passé exactement le même soir. Ici, y a que Hiep qui n'y était pas, parce qu'il était ici à veiller sur toi. Alors, c'est privé entre nous. T'aurais fait quoi de plus ? M'envoyer un mot de condoléance ? Je suis navré pour ta mère ? Elle fait quelques pas en avant et lui plante un index contrarié dans le plexus. Tu m'avais bien caché que t'avais maudit ma mère, toi. Vous aviez d'autres petits secrets comme ça, Cora et toi ?

Il a un froncement de sourcil, semble chercher. La voix qu'il a est aussi glaciale que la sienne.

J'ai pas maudit ta mère. Et je t'ai pas maudit toi... Techniquement c'est vrai, il a dit qu'il y aurait un choix à faire. J'ai dit que le sang coulerait et qu'elle en aurait le choix. Cora voulait absoluement une foutue malédiction et elle en a eu pour son fric. Et détourne pas le sujet toi. T'a pas tenu ta promesse.

Il attrappe le doigt d'un geste vif, rapide... Presque trop rapide? La scarification d'ambre semble luire doucement. La promesse de rien cacher. Il est plus que décu Halewyn. La fureur ajoute sa touche de rouge.

Ecoute moi bien. Avec ou sans ta bénédiction, je m'en vais. Samuelle va se faire un plaisir de me taxier n'est ce pas? Je ne suis que trop resté ici...

- J'ai pas maudit ta mère. Et je t'ai pas maudit toi... J'ai dit que le sang coulerait et qu'elle en aurait le choix. Cora voulait absoluement une foutue malédiction et elle en a eu pour son fric.
- C'est ça, tourne ça à ton avantage.
- Et détourne pas le sujet toi. T'a pas tenu ta promesse.

Elle n'a rien caché, elle n'était même pas là. Dario ne devait pas en parler, à moins qu'il pose la question. Il ne l'a pas posé. Et puis, il ne lui avait pas dit que Cora l'avait maudit en retour... fait chier Cora... mais bon, essayer de débattre à ce sujet est inutile. Question de perception. Elle avait ses raisons, lui. Elle ferme les yeux et hoche la tête, avant de les ouvrir.

- Ecoute moi bien. Avec ou sans ta bénédiction, je m'en vais. Samuelle va se faire un plaisir de me taxier n'est ce pas? Je ne suis que trop resté ici...

Elle balaie l'air de sa main, l'air las. Elle soupire et secoue la tête.

- J'vais pas te retenir, Halewyn. T'as l'air en forme. Mais joue pas au téméraire.

C'est la Dominante qui parle, beaucoup plus que Xoramen elle-même.

Samuelle se trouve un pas en retrait… Pas dans son dos, non, elle n’oserait pas, mais quand même derrière lui. Ainsi il ne vit jamais l’expression de la métisse changer. À la perspective de lui servir de chauffeur, ses paupières, pleine de ruse, de mensonge et de fourberie se relevèrent, dévoilant ses yeux d’or. Des yeux d’or comme il n’en existait pas. Elle était en colère. Paul vit tout de suite que ça se terminerait mal, il leva la main, requérant leur attention, mais son geste ne servit qu’à détourner leur attention.

D’une bonne poussée dans le dos, les deux mains bien à plat, elle l’envoya valser dans les bras de la gitane. « Oh oui, mon grand, mais vous vous en allez tous les deux! »

Elle est contrariée, elle s'attendait à un truc du genre, mais elle aurait préféré se tromper... bon, faut dire qu'elle n'y avait pas mis beaucoup du sien... elle était contrariée... elle l'était depuis que les deux salauds de mangemorts l'avaient coincé dans sa chambre. Elle regarde Halewyn d'un oeil noir. Puis l'Oncle Paul lève les mains. Han ? Il veut quoi ?

Froissement de tissus, devant elle, elle a le réflèxe de tendre les bras en avant.

- Oh oui, mon grand, mais vous vous en allez tous les deux!
- Oh !

Elle réceptionne Halewyn, surprise... qui aurait pu s'attendre à réceptionner Halewyn... pas Xoramen, c'était plutôt l'inverse en temps normal. Évidemment, Xo est toute petite et toute menue... Halewyn, même si ça ne se compare pas à Dario, n'est pas des plus frêle. Un peu plus et elle se serait affalé avec lui, mais elle résiste vaillamment !

Figée, elle regarde Halewyn, le graphite très grand ouvert, puis un fin sourire se dessine.

- T'es certain que t'es en état de partir tout seul ?

Sur l'épaule de Dario, Hiep est hilare. Dario hausse un sourcil à l'adresse de Samuelle.

T'es certain que t'es en état de partir tout seul ?

D'un ton des plus sucrés, doucereux et venimeux. Halewyn n'a qu'une phrase à dire en se relevant. Une phrase digne de my own private Idaho. Le gris flamboyant posé dans le graphite.

Fuck You!

Il aurait eu son manteau il aurait claqué. Il aurait eu ses bottes qu'elles auraient fait trempler le plancher. D'un pas décidé, il se dirige vers la porte qui mène à la rue. Une fois sorti de cet endroit de merde il va pouvoir transplaner tranquille.

Baguette à la main et l'air féroce.

L’expression d’oncle Paul voulait tout dire… Les yeux jaunes de Samuelle roulèrent dans leur orbite… Oui oui, elle savait. Les deux doigts dans la bouche, un sifflement strident raisonna dans la brocante, digne des meilleurs coatch américain. « Xo. » Elle lui pointa la porte de l’atelier par où l’assassin venait de sortir. Le bras caramel tendu, autoritaire, ça se passait de commentaire…

Il est vexé. Très vexé. Froissé, même.

- Fuck You!
- Des promesses !

Ouais, mais voir Halewyn se diriger vers la porte, y a effectivement une promesse, ou plutôt une évidence promise avec... ok, un accord tacite informulé. Sans parler du sifflement strident qui lui vrille les oreilles et la fait bondir en avant. Elle l'avait déjà dans l'idée, mais l'impérieux Xo qui suit fait son effet. Elle se dépêche et passe devant Halewyn, pour s'imposer... oui, oui, s'imposer devant lui, de toute sa... euh... hauteur.

- Stop ! On ne passe pas par la porte. C'est pas dans l'entente de passer par la porte. Samuelle, à Londres, dans mon appartement.

À contrecœur, Samuelle attrape Xoramen par la taille et se glisse sous le bras d’Halewyn. Elle les tient fermement pour le transplannage. Elle déteste ça. Elle déteste le toucher. Elle déteste qu’il la touche. Elle déteste sentir son corps contre le sien. « Arrête de me souffler dans le cou! » fit-elle agressivement. « Dario? J’reviens pour toi et l’emplumé! Allez vous deux, par la droite! » CLAC!

--> par là!

Plus tard ce soir là… Samuelle met de l’ordre dans ses livres et ses notes. Tâche de titan. Elle lui en veut, elle en a les larmes aux yeux. Tout son travail pèle mêle, rangé en ordre de couleur et de taille. En plus, si ça se trouve, il l’a lu…

Samuelle savait compter… Compter les pierres innombrables d’un jardin de pierre. Compter pour se retrouver. Compter en volume, compter en direction, vectorielle, translation, rotation, calcul linéaire et nombres complexes. On s’y perdait facilement, pas elle.

Hemmingway vint miauler près d’elle. « C’est tranquille maintenant… » « Il est pas trop tôt! » « Oh, ne soit pas si dure… Il n’a pas comprit ce que c’était… S’il avait réalisé ce que c’était, il n’aurait pas détruit la carte. » Oncle Paul prit un livre. « Je suis perdu dans cet incompréhensible labyrinthe… C’est courageux ce que tu as fait pour eux… C’étaient des Chimériens, n’est-ce pas? » Elle hocha de la tête, une fois. « Tu es trop proche d’eux, Sam. Je n’aimerais pas que Léandre découvre si jeune quel genre d’héritage tu lui laisses. » Samuelle fixa ses yeux d’or sur son oncle. Ils échangèrent un long regard. « Si je reste assez près, je fais écran à tout ce qui m’entoure et ils ne voient rien d’autre que moi. On ne cherche pas ce qu’on a sous les yeux. De la même façon qu’Halewyn a eut tout ça sous les yeux sans le voir. » « Je suis inquiet… » fit le vieil homme en retournant vers la trappe, le chat sur ses pas.

- Paul? La baguette?
- Elle te tracasse?
- C’était le sang de qui?
- Oh, c’était le sien…
- C’était le sien sur la baguette…
- Oui?!?
- On n’utilise pas de l’or alchimique à la légère… C’était le sang de qui?

Le vieil homme ne répondit pas, se contentant de se retourner un bref instant avant de disparaître par la trappe. Il la salua, un large sourire s’épanouissant sur ses traits, hommage à sa nièce favorite. « @#$%&*£¢!!! »