LA MORT N'EST QUE LE COMMENCEMENT (elthi)

Cyrus Habbot n'a jamais eu trop de mal à convaincre le client. En général deux ou trois phrases bien tournées on toujours raison des mages noirs les plus scélérats. Vendre des poisons ce n'est pas bien compliqué surtout quand on tient une maison de réputation comme Habbot.

Mais allez savoir pourquoi cette fois ci il était tombé sur un récalcitrant. Un grand type, où plutôt un jeune homme en pleine force de l'âge, brun, les yeux gris, froid. Pas très loquace, il faut bien le dire. Sibylle Habbot elle mêm s'y était cassé les dents.
Un peu dépité, l'empoisonneur regarde le jeune homme quitté la boutique. Encore un qui a une bonne gueule d'assassin mais que voulez, on peut pas s'implanter dans le chemin de traverse et espérer croiser que des gueules d'anges.

Il fait bien nuit déjà. Les sorciers de mauvais genre commence à pointer le bout de leur nez, pourtant les pavés refusent de raisonner sous les pas du client perdu de Habbot. La rue le regarde disparaître vers une ruelle étriquée, et embrumée. Les vieux bâtiments du quartier ne bronchent pas sur son passage comme témoin de sa faim dévorante. Ils en ont vu passer des assassins ce n'est pas le premier, mais celui - ci court les rues animé semble-t-il par quelque chose d'irrépressible.

La rue tremble déjà en pensant à la première personne qui croisera le chemin de cette ombre là....

La rue n'a pas à trembler mesdames et messieurs. L'assassin appelle l'assassin en cette nuit tragique. Mais L'assassin ne chasse pas ce soir. Elle est jeune, elle est belle... Morayeel est parti pour la nuit.

La rue est à elle, la nuit est à elle. Nul besoin de morts ce soir, elle s,en va célébrer les vivants... Avec les vivants pour être plus précis afin de choisir le futur cadavre en sursis qu'elle ramènera chez elle.

Une courte veste de cuir, des pantalond de cuir lacé tout ce qu'il y a de plus In. Une chevelure noire aux reflets sanglants sous la lune. Dans son manteau, bien cachées, sa dague et sa baguette.

Ne sortez jamais sans elle.

Pour l'oeil extérieur, une gamine qui sort s'éclater.

Non, la rue n'a pas à trembler.

Un reflet de sang sur une rivière de jais. C'en est assez, même plus qu'assez pour séduire un assassin. Toutes les ombres de la rue le savent. Une vie va etre cueillie dans l'instant à fleur des lèvres de Scar.
Pourtant l'habitude l'a déjà dit, il ne tue qu'à gages sauf si la faim du vampire le tient comme ce soir. L'obscurité l'épouse et le libère juste devant Elthiriel. Si vite que son mouvement ne se décompose pas à l'oeil profane.
Que peut-elle voir? Deux prunelles grises comme un ciel d'orage, captivantes et immédiatement ce sont les bras du vampire qui l'enserrent dans une étreinte naturellement sensuelle.

La morsure provoque l'extase. C'est ce que vous diront tous ceux qui y ont survécu. Difficile de l'oublier, difficile de s'en détacher...

Elthiriel est imbuvable, au sens propre comme au figuré. Too bad pour le vampire... Et comme si elle allait se laisser croquer comme une pomme. Non, c'est elle qui croque. Elle croque les corps, elle croque les coeurs. Elle a les dents aiguisés d'un carnivore de longue date.

Un moment de flottement devant les ténèbres devant elle. Une apparition. Elle a le temps de sortir Sanglante, sa fidèle dague à lame rouge. Elle n'a pas peur des ombres, elle vit dans et pour les ombres. Elle est ombre.

Scar l'enserre, mais se pique le torse à la pointe effilée de la lame. Les yeux de la donzelles sont rouges comme sa lame, rouge comme le sang, comme l'enfer. Avec l'auréole sauvage de ses cheveux et sa mince cicatrice, elle a tout d'une minuscule amazone.

La lame pénètre la chair. Coulante comme une anguille, la gitane se coule hors de la portée du vampire, recule un peu et renifle avant de goûter le sang sur sa lame. Elle crache au sol. Un vampire... Il y a comme trop de monde dans cette lampée.

Viens danser vampire...

Disent ces yeux sauvages, un rictus mauvais aux lèvres. Elle l'attend.

La lame rencontre la chair refroidie du vampire. Les muscles de sa cage thoracique se contractent tandis qu'une douleur aiguë est réprimée sur les lèvres de Scar.
D'un geste Elthiriel est repoussée. Comme d'un commun accord juste au moment où elle s'esquivait. La jeune femme et le vampire unis dans une danse macabre.

Les prunelles sang d'ELthiriel rencontre le gris tendre et trompeur de Scar. Cette douceur apparente en a surpris plus d'un à sa propre mort. Elle léche le sang sur la lame et recrache. Un plis mauvais sur les lèvres de la belle tueuse trouve sa réplique sur celles du damné.

Scar a un sourire arrogant. Chaque fibre de son corps le torture jusqu'à l'âme. La faim du vampire est un enfer que je ne souhaite à personne mais Scar ne tue pas pour sa propre survie. Elthiriel l'a surpris, réveillant un peu de curiosité profondément humaine. Peut-être une porte de sortie pour la tueuse.

Le mur accueille le corps souple et travaillé de Scar. La gravité avait l'habitude de ce genre jeu que Scar pratiquait. Marchant au mur comme un chat, deux prunelles surnaturelles dévorant la tueuse.
La danse commençait...

Prunelles grises, prunelles trompeuses... Compte il seulement la leurrer? Elle est danseuse, elle est ombre, elle est illusion. Elle existe quand on la regarde pour disparaitre au premier battements de paupières.

Il compte m'impressionner ? Tout ce qu'il réussit à faire c'est lui donner des informations cruciales. Sa manière de bouger, de la regarder.

Le menton levé, elle ne bouge pas. Expérience ou inconscience? Comment une si jeune fille pourrait être expérimentée. Qui serait assez cinglé pour former une enfant?

On connait la réponse, mais Scar non. Elle ne danse pas, pas encore. Est il digne de voir ce qu'elle sait faire? Les prunelles rouges luisent de défi, de menace...

Approche tes crocs connard que je te les démolisse. Allez, saute de ton mur.

Les paupières se plissent, deviennent deux minces fentes incandescentes. Une odeur de brûlé parvient au vampire.

L'expérience le sait d'avance si il l'avait vraiment voulu, il l'aurait brisée, prise et laissée froide sur le pavé. Peu lui importe qu'elle l'observe au contraire. C'est un jeu, une danse étrange que d'observer une proie qu'on ne prendra pas.

Une ordeur de brûlé vient chatouiller la curiosité de Scar. Ce n'est pas seulement son ascendance que le vampire saisi. Sans rien en montrer ses sens la goûtent dans tous les sens du terme, l'ouïe cerne l'assurance, l'odorat l'habitude, la vue la beauté, le toucher capture les vibrations du moindre mouvement...le goût patiente sagement. Et cela insoupçonnable sous la surface d'un visage qui trahit l'envie de jouer, un visage qui ment si ouvertement...

Une langue sensuelle passe sur les canines d'ivoires. Toujours le jeu et la danse. L'ombre qu'il a en lui lui murmure déjà qu'il devra interrompre mais pour le moment il profite de l'instant...

D'un mur à l'autre, il joue le jeu des cercles. Grâcieux et souple, ses yeux ne la quitte jamais mais ce n'est que le rôle du prédateur.

Le prédateur. Elthiriel lui rirait en pleine gueule. Tu connais le jeu du chasseur chassé? Qui chasse qui?

A la vitesse de l'éclair, elle lance un stylet. Sorti d'on ne sait trop ou. La lame vibrante, parfaitement effilée se fiche à même pas un centimètre du nez du vampire. Ca pourrait avoir l'air de quelqu'un qui manque son coup, mais la trajectoire est trop nette.

Elle a voulu manquer son coup.

L'oeil rouge affronte de nouveau le gris, un sale sourire moqueur sur sa figure. Immobile, elle l'invite à la danse. Allez... viens...

La lame file droit vers lui, pourtant c'est dans le mur qu'elle va se ficher. Il ne bronche pas. Il n'a rien à craindre il le sait.

Un flottement de cape le dissimule un instant avant de dévoiler un mur complétement vide. C'est contre la jolie partenaire de danse que Scar réapparaît. Dans son dos. Le temps pour la rivière de jais de sentir qu'on s'informe d'un parfum et voilà qu'il c'est à nouveau éclipsé...

Quel genre de jeu veux tu jouer Elthiriel...

Il s'encquiert de son parfum? Elle sent les flammes, le sang... L'expression à feu et à sang prends toute son sens avec elle.

Il veut jouer à ca? Parfait. Elle est chimérienne, elle est illusion. Coucou, elle est ici et là. Viens danser.

Elle se remet en mouvement. Gracieuse, féline. L'oeil rouge examinant chaque recoin, elle avance avec grâce, célérité et aisance. Une démarche de prédateur. Du prédateur qui se sait sur son territoire.

S'arrêtant, elle hume délicatement l'air... Immobile elle écoute. Lorsqu'il s'approche, une lame rouge passe à un cheveu de le taillader de nouveau.

Danse étrange, comme si les deux voulaient attaquer mais que quelque chose les en empêchaient.

En fait, Elthiriel fait durer le plaisir. Danser avec un mort n'est pas chose banale... Elle veut être prête pour son attaque ou pour la prochaine fois.

Danse avec elle vampire, parce que ca ne se reproduira pas de sitôt. Elle t'aura la prochaine fois.

Danseuse. Voilà qui réveille un certain nombre de souvenirs dans l'esprit de Scar. Ses prunelles dansent sous le feu de la mémoire et aussi sous la curiosité mais déjà un autre incendie le rapelle. La faim. Il va être temps. Avant que ses instincts les plus bas ne s'emparent de lui et ne prennent les commandes. La faim va le pousser dans une autre danse et laisser des corps froids et rebutants derrière lui. Ce n'est pas ce qu'il a choisi pour la danseuse...

Adieu belle curiosité. Une lame vient baiser le marbre de sa joue et laisser une entaille fine qui ne se referme pas. Un ultime pas de danse. Scar n'a encore rien montrer ou presque de lui même. Elle danse, elle se joue des ombres mais pas un instant il ne la perd. Trop d'expérience pour que les sens puissent encore tromper.

Le regard de la danseuse trahi la confiance et l'arrogance peut-être excessive de son jeune âge mais il lui accorde ces derniers pas de danse alors que déjà au loin c'est une femme plus mûre qui l'appelle.
Ils dansent encore et encore mais au loin les talons sur le pavé que seul la faim du vampire peut entendre, la caresse du vent dans un flot de cheveux blond cendré, et les battements imperceptibles frappent le glas de leur propre mort.

Il n'est plus là. Les ombres l'ont ravi à la belle tueuse...

Le salaud, le pur connard.

Le pleutre, le vaurien.

Danser avec la mort ne lui fait pas peur. Mais que la Mort se dérobe ca elle ne le tolère pas. Elle est frustrée, vexée, décue et furieuse. Un geste de la baguette et son stylet revient à elle.

Pauvre con!

N'étant plus d'humeur, elle fait volte face. Va aller prendre un pot au Shadow Breeze avant d'aller se coucher.

» THE GAME (elthi)
» Moi, Jack 40 ans Mort.
» Une mort sans suite [Pv Vanna]