Into your eyes

- Premier post Isis -

Onze heures. Une masse impressionnante d'élèves dévalait les escaliers, se croisaient dans les couloirs et envahissaient le Grand Hall, plus qu'une simple sonnerie, les moutons étaient le signal que les cours s'étaient terminés, pour en enchainer sur d'autres. Seules deux silhouettes semblaient immobiles dans ce monde en mouvement, l'une des deux accoudée nonchalament sur les rembardes des escaliers donnant sur le Hall d'entrée. Des yeux noirs scrutant cette masse aglutinée, analysant presque cette cohue comme s'il en cherchait une faille, ses mains froides jointes dans une posture contemplative, les coudes posés sur les rembardes. L'ont pouvait en déduire que Russel était soit pensif, soit étrangement attentif à ces élèves qui déambulaient ici et là dans un bruit étourdissant. Trop bavards. Ils le déconcentraient. Certes pour trouver la tranquillité, la bibliothèque était l'endroit idéal, hormis durant les heures de pointe, mais ce n'était pas de cette quiétude là dont il avait besoin, mais de concentration. Des paroles dans sa tête, un air de musique lent mais entrainant. L'avait-il oublié aujourd'hu, cette chanson ?

Trouve toi une chanson ou un air à garder en tête la journée. Compte le nombre de fois où tu oublieras de la chantonner dans ta tête... Reviens quand tu en seras à moins de 5 fois par jours...

Il était déterminé, mais sa concentration restait encore à travailler. Et toutes ces voix trop bruyantes, ces rires. Combien de fois l'avait-il oubliée ce jour-là ? Il ne s'en rappelait plus. Russel se redressa, et d'un geste brusque et violent, le Serpentard tapa avec force son poing contre la rembarde.

R.~ BORDEL !

Le jeune homme passa une main sur son visage blême, tentant de retrouver son calme. Pour rien au monde il laisserait ce jeu prendre le pas sur sa détermination. Il y arriverait. Son geste impulsif fit légèrement sursauter son camarade Serpentard qui visiblement ne devait rien y comprendre. Russel n'avait parlé de son entrevue avec la Directrice à personne depuis le mois de Décembre, et cet air de musique tournant encore et encore dans sa tête semblait le rendre fou... Ou du moins bien plus colérique qu'il ne l'était déjà. Il y avait une faille quelque part, celle pour laquelle il échouait. Le Serpentard se devait de chercher.

Duncan - Hé Russel, vise un peu, c'est Isis...

En temps normal, le jeune Mustang aurait sans doute sifflé un "Rien à foutre" avant de tourner les talons, tant ce désir d'y arriver était omniprésent. Mais il se rappela les paroles d'Iranoe, et ses yeux fixèrent alors avec interêt la nièce de cette dernière en contrebas. Russel la vit emprunter les escaliers qui menaient à eux, mais la masse d'élèves ne lui avait pas permis de s'apercevoir que le jeune Mustang l'observait, ne serait-ce que pour y déceler une attitude ou un trait typiquement Sayuri. La jeune fille disparut au détour d'un couloir, et enfin Russel se tourna vers Duncan dans un soupir las.

R.~ Laisse tomber. T'approche pas d'elle.

L'aîné Mustang donna une tape dans le dos de son camarade à l'air étonné. Russel ne développa pas sa réplique, il n'avait jamais été du genre bavard et il avait toujours été difficile de lui tirer les mots de la bouche lorsqu'il n'en avait pas envie. Seulement depuis qu'il savait que cette Serdaigle était en vérité la nièce d'Iranoe, il estimait que son camarade, malgré tout le sang pur qui coulait dans ses veines, n'était pas à la hauteur d'Isis. Russel avait toujours eut une conception de la hierarchie assez singulière : les élites avec les élites, point. Alvaro, à ses yeux, était loin d'en faire partie. Mais qu'importait, il n'allait certainement pas interférer dans la vie de cette Serdaigle qu'il ne connaissait pas, après tout. Le Serpentard s'engouffra alors dans les couloirs, afin de se rendre à la bibliothèque et au final tenter de nouveau son exercice. Les lieux étant déserts, le jeune garçon en profita pour rouler une cigarette entre ses doigts fins, le regard posé sur celle-ci, lorsqu'il heurta alors quelqu'un, chose qui n'arrivait jamais. Mustang poussa un bref soupir avant de lever ses yeux sur la personne en question.

R.~ Isis ...

Ca ne valait pas un "Excuse-moi", mais c'était toujours plus agréable qu'un "Dégage de là". De plus la surprise quant à cette rencontre furtive fut que ce fut la première chose qu'il sortit alors. Mais le Serpentard se rattrapa, fidèle à lui même il sourit à la Serdaigle avec qui il avait cours, parfois, et ne put s'empêcher de plonger son regard dans le sien.

R.~ C'est vrai que vous avez le même regard... Charmant.

Il reporta alors son attention avec une certaine nonchalance sur sa cigarette qu'il glissa alors dans sa poche. Le ton de sa voix était étrangement dégagé, avec ce petit quelque chose qui lui était toujours proprement agaçant, mais qu'il aimait tant.

Du monde... Du monde... Du monde. Elle avait toujours eut un mal fou à supporter cette masse de monde. Ca criait, ca se bousculait et parfois même ça... puait. En temps normal, elle faisait tout pour échapper à la cohue. Sortir la première de la salle... ou la dernière. Mille et un stratagèmes dédiés à l'esquive des autres. Etudier seule... Voilà quelque chose qui lui plairait. Mais... Il fallait se rendre à l'évidence, elle avait encore deux ans à tirer dans l'école avant d'aller à l'université. Enfin bref. Accompagnée de celle qui était devenue son amie, elle se dirigeait vers la bibilothèque. Enfin, elle "accompagnait" sa copine au dortoir avant d'y aller, elle.

Un garçon la bouscula. Elle se retourna, le fuisillant du regard. Les prunelles mauves étaient polaires. Le jeune homme s'excusa alors qu'elle se détournait de lui avant de s'engouffrer dans un couloir. Elle se plongea dans ses pensées, écoutant d'une oreille distraite, son amie en train de lui parler de ses malheurs avec son copain. C'était lassant et c'était bien l'une des choses qu'elle ne supportait que difficilement: qu'on se plaigne non stop. Avec satisfaction, elle regarda son amie disparaître dans la salle commune. Débarrassée. C'était assez dur envers la jeune fille mais... véridique. Nouveau couloir. Elle fouilla dans ses poches et récupéra un livre qu'elle agrandit avant de s'y plonger.

Quelques mètres plus loin, elle heurta quelqu'un. D'un réflexe, elle rattrapa son livre qui menaçait d'entrer violemment en contact avec le sol dallé avant de lever les yeux vers... lui.

Russel -Isis...

Elle haussa un sourcil. Comment connaissait il son prénom? L'ombre d'un sourire finit néanmoins par passer sur ses lèvres.

Isis -Russel...

Elle ne le connaissait pas personellement... Mais... Il ne pouvait pas ne pas être inconnu. Posément, elle referma son livre et le réduit à nouveau pour le ranger dans sa poche. Elle lui rendit son sourire, en restant neutre, néanmoins.

Russel -C'est vrai que vous avez le même regard... Charmant.

Les prunelles mauves restèrent neutres... avec une pointe de fraîcheur. Elle dégagea une mèche de son visage puis répondit.

Isis -Je vois... Tu l'as croisé...

Et elle avait ce sourire aussi. Le jeune homme hocha la tête subtilement avant de poser ses yeux de nouveau sur Isis. A vrai dire, il y avait longtemps qu'il attendait de la croiser, tel un gardien de son propre monde, le Serpentard passait la plupart de son temps à attendre ceux qui étaient destinés à croiser son chemin. Cela pouvait s'avérer être une aide comme une malédiction pour ces personnes qu'il attendait. Mais la fatalité était ainsi faite, c'était là Isis qu'il attendait. Sans savoir pourquoi, un pressentiment peut-être. Quoique si la jeune fille était aussi neutre que sa tante pouvait l'être, il serait difficile de la faire pencher de son côté. Dans l'immédiat, ce n'était pas ce que Russel désirait, il souhaitait seulement en apprendre un peu plus sur cette Serdaigle, dans un interêt pour le moment dissimulé. L'on pouvait appeler ça une curiosité un peu trop poussée, mais le Serpentard aimait analyser ces personnes pour qui il portait de l'interêt... La liste étant restreinte, cela lui facilitait les choses. Elle se limitait à Autumn, sa soeur de coeur, Nyla, sa douce vipère qui à présent était devenue sa drogue, et depuis peu Iranoe, pour qui il éprouvait un profond respect. Fait rare puisque le jeune Mustang avait passé sa vie à idôlatrer son père et à ne se montrer docile qu'envers sa mère, malgré ses poussées de violence.

Isis -

La jeune fille dégagea une mèche de cheveux de son visage. Vraiment, pourquoi n'avait-il rien remarqué auparavant. Les yeux sombres de Russel se posèrent distraitement sur quelques élèves qui passèrent alors dans le couloir, et une fois qu'il s'était assuré qu'ils étaient à peu près seuls, il continua non sans parler à demi-mots.

R.~ La première fois j'ai du m'y sentir obligé...

Il esquissa un bref sourire sombre, ce jour là il avait surtout été trainé par Almadovar qui s'il n'avait écouté que ses envies, l'aurait achevé sur place. C'était sans compter le sang froid de Russel qui semblait avoir pris cette incartade comme un jeu, allant jusqu'à provoquer son professeur afin qu'il passe à l'action. Un point que beaucoup ignoraient de lui, le jeune homme semblait avoir quelques instincts suicidaires pour se jeter bien souvent dans l'antre des Enfers. Il ne savait plus si ce jour là, Isis avait été présente en cours, le Serpentard avait tendance à voir que ce qu'il ne voulait. En l'occurence ce jour-ci, c'était cette haine entre les deux familles qui l'aveuglait.

R.~ Puis je suis allé lui rendre visite une deuxième fois. J'aurai du deviner plus tôt que vous aviez un lien de parenté... C'est une femme impressionante. Tu ne peux n'être que de son gabarit...

Les chiens ne faisaient pas des chats... Quoique... Il était étrange de l'entendre déblatérer une tell réplique, à croire que Russel était toujours à la recherche des élites de cette école, sans savoir pourquoi. Isis semblait lui porter un interêt tout particulier.

Russel -La première fois j'ai du m'y sentir obligé...

Isis -Je sais. J'ai suivit le début de l'histoire.

Simple rappel de sa présence. Qu'il ait oublié qu'elle aavait été présente au cours ne l'étonnait pas. Elle n'était pas vraiment le genre de personne que l'on remarquait... sauf si on l'attendait vraiment. Elle avait contemplé la scène de son regard neutre sans broncher. A ses yeux, ça n'avait été qu'une dispute dont les raisons dépassaient les trois quart des élèves présents. Elle... Elle avait comprit. La haine... Il n'y avait pas d'autres raisons. Elle n'en savait pas plus... Ou du moins, n'avait pas prit la peine de fouiller. Ce n'était pas encore son rôle. Elle laissait ça à sa tante qui le faisait bien mieux.

Russel -Puis je suis allé lui rendre visite une deuxième fois. J'aurai du deviner plus tôt que vous aviez un lien de parenté... C'est une femme impressionante. Tu ne peux n'être que de son gabarit...

Isis -Ce n'est pas évident de savoir que nous sommes de la même famille. D'autant plus quand la nièce passe innaperçu les trois quart du temps, n'est ce pas? Tu me cherchais, Russel? Tu sais, tu peux me demander ce qu'il te faut sans avoir besoin de me... flatter.

Modestie. Elle eut un léger sourire amusé mais pas moqueur. Elle était franche. S'il avait besoin d'elle, il n'avait qu'à lui dire. Et elle était libre de refuser ce qu'il voulait. Les prunelles mauves l'observaient sans le juger. Qu'il lui ait fait mention de ses rencontres avec sa tante ne l'impressionnait pas. C'était une donnée qu'elle prenait en compte sans pour autant se prendre la tête à cette idée. Elle attendait de voir ce qu'il était capable de faire et de dire. Qu'il la flatte ne la touchait pas. Elle n'allait pas jusqu'à dire qu'il le faisait pour bien se faire voir par sa tante, non... Trop intelligent pour cela.

Bien sûr l'on aurait pu croire que de la bouche d'un serpent ne sortaient que flatteries pour endormir les sens de la proie, il était vrai que cela faisait en outre partie de ses techniques préférées. Aussi machiavélique que ses mots pouvaient être enjoleurs, disait-on, aussi malgré sa sombre réputation, l'on continuait à se laisser bercer par ses belles paroles. Il n'y avait rien de tout cela, avec Isis, persuadé que les grandes lignées ne laissaient que rarement des descendances indignes de leurs grands noms, la Serdaigle ne pouvait être qu'une véritable Sayuri. Espérons-le du moins. Russel posa un regard qui paraissait distrait sur le mur, les mains dans les poches le jeune garçon paraissait à l'aise, comme toujours, du moins c'était ce que pouvait dire ceux qui l'estimaient. Ses opposants voyaient bien plus souvent dans cet air détaché un sentiment de supériorité non négligeable. Bien sûr. Les uns commes les autres avaient raison. Mustang Junior se tenait toujours fier et droit, le regard noir mais hautain, avec une nette tendance à sous-estimer ses ennemis. Quoi de plus naturel, lui qui se pensait au-dessus de tous ces autres. Enfin ses prunelles sombres se posèrent de nouveau sur Isis. Il était difficile de voir dans son regard s'il l'on était apprécié du jeune homme ou non, comme dans ses mots également. Peu bavard sur ses sentiments, le geste impulsif et le sang chaud, ses proches comprenaient vite que ses violences pouvaient aussi bien s'avérer être une marque d'affection comme de dégoût, c'était simplement son moteur.

R.~ Si vraiment j'avais eu l'intention de te flatter, je ne me serais pas arrêté à trois mots. Mais parlons sérieusement. Bien sûr que je te cherchais.

Le ton de sa voix semblait soudain plus sec, en plus de son éternelle froideur. Son regard plus implacable soutenait celui d'Isis, visiblement sa dernière phrase était des plus sérieuses. Il ne développa pas néanmoins, elle avait compris. Russel avait ce don de voir ceux qui feraient partie de sa derstinée, ceux dont les Moires avaient décidé de joindre le fil de leur vie au sien. Il y avait Nyla, Autumn, Aaron, Dakota, Iranoe, et à présent sa nièce. Pour un peu il incluerait Alvaro mais cette pensée lui arracha un bref rire ironique. Russel soupira, et apposa son épaule contre le mur de pierre grisatre.

R.~ Tu as mis ton coeur dans un buisson épineux, Isis. Je n'aime guère les commérages mais Alvaro n'est pas franchement le genre de type qui peut prétendre à une fille comme toi. Il est plus du genre à... pendre joyeusement au bout d'une corde.

Le Serpentard haussa les épaules dans un air détaché, tout autant que le ton de sa voix. Sa dernière réplique relevait plus de l'humour noir, en outre personne n'ignorait les rivalités fortes entre les deux Serpentards. Russel resta impassible, aucun sourire ne vint teinter ses propos, ce qui en somme trahissait le fait qu'il n'était qu'à moitié ironique. Effectivement, il ne comprenait pas qu'avec son importance, Isis puisse s'acrocher au bras d'un Almadovar. Ce n'était certes pas ses affaires, en un sens il ne s'en préoccupait pas, ce n'était certainement pas ça qui irait le déboussoler, c'était simplement une histoire de point de vue.

Immobile. Ses prunelles mauves ne quittaient pas Russel. Elle faisait face à celui dont le nom en faisait trembler plus d'un dans l'Ecole... mais pas elle. Elle le voyait comme il était: un adolescent d'un an son aîné... Au charisme certain mais dont le nom l'indifférait au possible. Elle ne brisa pas son silence. Elle savait ce que beaucoup pensaient de son attitude. Hautain, oui. Mais elle s'en fichait. Manipulateur? Et alors? Chacun avait ses petits travers et elle n'avait pas à les juger. Pour l'instant, il n'était simplement que Russel, serpentard de 7ème année dont elle ne connaissait pas vraiment ses motivations vis à vis d'elle. Tout ce qui l'importait, c'était de ne pas faire l'objet de l'une de ses colères mémorables. Pas qu'elle en avait peur. Elle avait simplement pas suffisamment le moral pour supporter ce genre de chose de manière stoïque.

Russel -Si vraiment j'avais eu l'intention de te flatter, je ne me serais pas arrêté à trois mots. Mais parlons sérieusement. Bien sûr que je te cherchais.

Isis -Oh... Je suis curieuse de voir ce que cela peut donner quand tu flattes... alors...

Les prunelles mauves pétillaient légèrement. Qu'il lui ait parlé de manière plus sèche ne lui avait pas échappé mais elle venait de faire mine de ne pas l'avoir vu. Néanmoins, elle reprit son sérieux pour répondre à sa dernière phrase.

Isis -Tu me cherchais... Puis je savoir pourquoi?

Le ton était neutre quoique sérieux. Néanmoins, elle plissa les yeux quand il se mit à parler d'Alvaro mais laissa tout de même échapper un rire léger à son trait d'humour noir. Même s'il parlait de son petit ami, elle était suffisamment au fait des rumeurs pour savoir que Russel ne serait jamais le meilleur ami d'Alvaro. Un sourire indéchiffrable aux lèvres, elle s'approcha d'un pas de lui avant de murmurer.

Isis -Mon coeur est déjà en morceau, Russel... Mais chut... Ne va pas le répéter. Et qui selon toi m'irait comme un gant? Ton ami Duncan? Toi peut être...

Au ton employé, il était difficile à dire si elle était ironique ou non pour ses premiers mots. Pourtant, elle était on ne pouvait plus sérieuse. Son coeur était détruit depuis un moment. Elle avait des sentiments pour Alvaro mais de là à dire qu'il était son grand amour... il y avait encore un monde. Néanmoins, quand elle lui demanda qui devait lui allait comme un gant, il était visible qu'elle lui posait la question pour le principe.... et pour le titiller un peu.

Cet air toujours si... indifférent. Il avait eu raison, elle était des élites. Beaucoup, pour moins d'une parole froide, se seraient braqués, ou auraient rétorqué quelque réplique inintéressante qui se voulaient bouclier. Isis semblait jouer sur le même terrain, mais pas sur la même ligne, la Serdaigle avait une toute autre technique ne différant pourtant pas vraiment de celles du Serpentard. Du moins c'était ainsi qu'il voyait la chose. L'espace d'un instant, le jeune Mustang se demanda s'il était habile de lui évoquer le sujet de la magie noire, mais au vu du haut rang de sa tante, mieux valait jouer la discrétion. En outre on ne pouvait nier que Russel était fort attentif à cette branche de magie, naïfs étaient ceux qui restaient persuadés qu'il n'y avait jamais touché, néanmoins c'était proprement des Anges du Chaos dont il voulait parler. Finalement, le Serpentard se rétracta, il lui fallait des personnes en qui il avait toute confiance, ou bien simplement malléables. Isis était pour le moment une connaissance, et ne remplissait visiblement pas les conditions nécessaires à la deuxième option. Fort dommage. Soit, il ferait avec. De plus les Anges n'étaient qu'un but secondaire à ses ambitions, bien que Loucas restait son cousin, Russel n'aimait guère être de ces moutons. Le statut de sous-chef ne semblait d'ailleurs pas lui convenir, rien que de se savoir en dessous du commandant "suprême" semblait lui taper sur les nerfs. Être second n'était en fait qu'une victoire pour les perdants, qu'il n'était pas. C'était être assez idiot pour accepter d'exécuter dans l'ombre du vainqueur. Si Loucas n'avait pas été son cousin, et si la cause avait été quelque peu plus importante à ses yeux, sans doute aurait-il tenté de l'éliminer. Les Anges du Chaos était à ses yeux une noble cause, mais Russel n'avait pas besoin de grandes réunions pour s'en prendre à des sangs de bourbe.

Isis ne bougeait pas, les yeux sombres du Serpentard ne la quittaient plus. Ils semblaient la jauger, ou du moins d'analyser la moindre de ses réactions. Léger sourire, il faisait face à Iranoe, ni plus ni moins, avec ses différences. Russel croisa les bras, l'épaule toujours apposée contre le mur froid, il semblait prendre à coeur cette conversation, malgré la fausse tension qui régnait. La masse d'élèves s'amenuisait enfin, le silence reprit ses marques, rompu par la conversation de ces deux camarades fort peu bavards. Cela risquerait de durer encore longtemps, tant ils semblaient avares en paroles. Russel avait toujours été ainsi, malgré son aisance parmi les autres, il n'était certainement pas de ceux que l'on qualifiait de timide. Seulement trop méfiant des autres, il parlait rarement en approfondi. Quant à ses proches, rares étaient les moments de confidence. Et Isis donc ? A trouver...

Isis -Tu me cherchais... Puis je savoir pourquoi?

R.~ Le Destin est toujours tracé. Je suis destiné à accueillir de grands pouvoirs, mourir avant mes vingt ant très certainement, et à croiser des personnes qui ne peuvent être étrangères à ma destinée. Tu en fais partie.

Il haussa les sourcils brièvement, dans un signe de tête. Russel avait parlé de sa mort prématurée d'un air détaché. Il n'avait jamais vu son avenir s'étendre très loin, étrangement, mais restait persuadé qu'il réussirait fortement à prendre ses marques dans la magie noire dont il en connaissait déjà fortement les bases et bien plus. Isis s'était alors avancée, afin de lui murmurer non sans un regard mutin quelques mots qui le fit sourire. Russel se redressa alors, décroisant les bras dont les mains regagnèrent ses poches.

Isis - Mon coeur est déjà en morceau, Russel... Mais chut... Ne va pas le répéter. Et qui selon toi m'irait comme un gant? Ton ami Duncan? Toi peut être...

R.~ Il est un sang-pur, mais même ceci ne parvient pas de faire d'une personne une élite. Nous sommes peu nombreux à en faire partie, Isis.... Et... Moi, dis-tu ?

Le Serpentard haussa les épaules, prenant une inspiration faussement pensive.

Mon âme n'est plus à vendre, j'ai du mordre beaucoup de gorges innocentes avant d'en trouver la bénéficiare. Ne vends pas ton âme à un Almadovar, c'est du bon-sens. Vends-la à un Mustang, si le coeur t'en dis...C'est de la folie.

En ce qui le concernait, sa Raison avait croulé depuis bien longtemps sous sa colère.

Russel -Le Destin est toujours tracé. Je suis destiné à accueillir de grands pouvoirs, mourir avant mes vingt ant très certainement, et à croiser des personnes qui ne peuvent être étrangères à ma destinée. Tu en fais partie.

Les prunelles mauves se rétractèrent légèrement. Ce n'était pas le fait qu'il parle de sa mort qui la dérangeait. Mais à cause de ses derniers mots. Personnes qui ne peut être étrangères à sa destinée? Elle en faisait partie? Où? Comment? Elle ne le connassait pas, ormis via les rumeurs qui circulaient dans le château. Et bavards comme ils étaient, faire connaissance allait probablement être long... très long. Alors, s'il comptait mourir avant ses 20 ans, il fallait qu'ils s'y attellent. Néanmoins, il restait bien trop nébuleux pour qu'elle le lâche aussi facilement

Isis -Soit. Sans vouloir te vexer, Russel... Mais en quoi je te suis utile? Je ne suis même pas dans ta maison, je n'ai pas ton âge, la seule chose qui t'es utile, c'est que je suis la nièce de la directrice. Enfin... Honorée, néanmoins, de savoir que mon destin est lié au tien...

Sourire éphémère, déjà, il s'effaçait alors qu'elle s'avançait vers lui pour lui murmurer sa question. Et sa réponse fut à la hauteur de ses attentes. Il était plus ou moins entré dans son jeu. Durant une courte seconde, elle se demanda si elle devait continuer sur la même veine. C'était imprudent. Ils étaient tous deux dans un couloir, Alvaro ou Nyla pouvaient très bien débarquer d'une seconde à l'autre... Et elle n'osait pas imaginer la galère. Elle laissa son regard errer sur Russel avant de lâcher d'une voix faussement pensive et qu'il était le seul à pouvoir entendre.

Isis -Si la folie a ton apparence, Russel... J'en connais beaucoup qui se laisseraient tenter avec joie. Mon âme n'est pas à vendre et elle ne le sera pas avant longtemps, probablement. Mais tu as mordu à beaucoup de gorges, dis tu? Comment se fait il que tu aies oublié la mienne?

Terrible mélange de sérieux et de plaisanterie. Difficile à dire si elle plaisantait ou si elle était réellement sérieuse dans ce qu'elle avançait. Les prunelles neutres, la voix aussi, elle planta son regard dans celui de Russel, laissant un sourire indéchiffrable flotter sur ses lèvres.

Il passait son temps à vouloir amener la peine, sans doute pour se venger d'un monde dans lequel il n'avait pas sa place. A présent aux côtés de ses vipères, il continuerait de marcher jusqu'à ce que sa volonté soit achevée, et il n'était pas à nier qu'il y avait de la marge. Aujourd'hui cependant Russel ne semblait pas de cette humeur noire, il se faisait élève bavardant avec une autre, aux propos néanmoins teintés de sous-entendus et de sarcasme. Voir Alvaro pendre au bout d'une corde, parler de destinée, et de son âme... Il n'avait jamais vraiment de conversations banales, chez le Serpentard tout tournait autour de ses interêts, et si ses interlocuteurs ne s'en préoccupaient pas, il tournait bien vite les talons non sans une pointe d'ironie. Sans doute était-ce pour cela que beaucoup l'évitaient, tandis que d'autres tentaient d'entrer dans ses bonnes grâces. Difficile... Parfois, pour certaines personnes, cela venait en un claquement de doigt, par un regard, un geste, une parole, un attitude. Pour d'autres cela pouvait prendre des mois comme des années. Russel avait tendance à trier soigneusement ceux qu'il estimait de ceux qui ne valaient rien à ses yeux. Mais depuis quelques jours, l'on pouvait discerner un changement de comportement étrange chez le jeune homme. Beaucoup plus de regards assassins, des colères plus nombreuses, et une nette tendance à toucher quelques mots en apparté à tous ceux qui s'approchaient un peu trop de Nyla. Ce jour-ci cependant, sa colère était quelque peu endormie, trop occupé à fixer son objectif sur le défi d'Iranoe. On le sentait étrangement plus apaisé.

Isis - Soit. Sans vouloir te vexer, Russel... Mais en quoi je te suis utile? Je ne suis même pas dans ta maison, je n'ai pas ton âge, la seule chose qui t'es utile, c'est que je suis la nièce de la directrice. Enfin... Honorée, néanmoins, de savoir que mon destin est lié au tien...

R.~ On ne choisit pas la fatalité, c'est elle qui vient nous chercher. Personne n'est utile dans l'immédiat, pas même moi... Jusqu'à ce que les engrenages ne se mettent en place...

Un sourire de nouveau, celui qui lui était si particulier. Il était parfois difficile de comprendre ce que Mustang junior cachait derrière ses mots brumeux. En l'occurence il évoquait là le fait que ses diverses machinations, bien qu'elles n'avaient pas un gros impact dans l'immédiat, finiraient tôt ou tard à mettre la machine en route, et ce moment là, personne ne pourra guère l'arrêter. De ce fait il était déjà ardu de faire changer d'avis le Serpentard, dont la détermination était sans faille. Une qualité qui s'avérait être un fléau en somme, pour les autres.

Isis - Si la folie a ton apparence, Russel... J'en connais beaucoup qui se laisseraient tenter avec joie. Mon âme n'est pas à vendre et elle ne le sera pas avant longtemps, probablement.

R.~ Le diable se doit bien d'avoir quelques charmes sans quoi il n'attirerait pas les âmes perdues.

Il avança alors sa main froide, qui dans un geste bref alla replacer une mèche de cheveux de la Serdaigle derrière son oreille.

Et il finirait par s'ennuyer. Un diable qui s'ennuit, ce n'est jamais bon signe.

Isis - Mais tu as mordu à beaucoup de gorges, dis tu? Comment se fait il que tu aies oublié la mienne?

R.~ Peut-être parce que tu n'es pas si innocente, Sayuri...

Une phrase nébuleuse de nouveau. Le Serpentard passait effectivement son temps à se jouer des petites créatures égarées, les plus coriaces, il les gardait près de lui.

Sans que cela ne se voit vraiment, elle profitait de cette entrevue avec Russel. En effet, il était bien trop célèbre pour ses colères et son mépris pour qu'elle ne goûte pas à "l'honneur" qu'il lui faisait en restant plus de deux minutes à ses côtés. Non sans amusement, elle avait noté quelques regards effarés en direction de Russel et avait même décelé une lueur de jalousie dans l'un d'eux. Bouarf... Elle y était pour rien si Russel avait l'air de s'intéresser à elle... simplement parce qu'il pensait qu'elle était liée à lui. Pourquoi? Aucune idée mais elle n'avait pas envie de tenter de le détourner de cette idée. Au contraire, elle trouvait ça même... intéressant. Et elle n'était pas du genre à se moquer de lui.

Russel -On ne choisit pas la fatalité, c'est elle qui vient nous chercher. Personne n'est utile dans l'immédiat, pas même moi... Jusqu'à ce que les engrenages ne se mettent en place...

Isis -Tout dépend ce que l'on entend par facilité. Tu crées tes propres évènements, tes propres engrenages. Le Destin est une simple donnée, la dose d'imprévus dont on a tous besoin... Pourtant, c'est de lui que viendra l'évènement que tu attends.

Elle lui rendit son sourire. Question "paroles nébuleuses", elle savait jouer elle aussi mais préférait avoir plus de chances d'être comprise... Pas qu'elle sous estimait Russel mais elle avait prit l'habitude de se rendre compréhensible pour les autres.

Russel -Le diable se doit bien d'avoir quelques charmes sans quoi il n'attirerait pas les âmes perdues. Et il finirait par s'ennuyer. Un diable qui s'ennuit, ce n'est jamais bon signe.

Isis -Tout comme un diable qui s'amuse... Généralement ses jeux ne conviennent pas au commun des mortels...

Elle n'avait pas bronché quand il avait replacé une mèche de cheveux derrière son oreille. Une lueur de surprise passa rapidement dans son regard à ce moment là avant qu'il ne redevienne neutre. Néanmoins quand il lui répondit qu'elle n'était peut être pas si innoncente, les prunelles mauves s'assombrirent sensiblement. Que savait il à son sujet? Elle pencha la tête sur le côté avant de murmurer.

Isis -Que peux tu en savoir, Mustang?

Il lui sourit alors, mais c'était là un de ses rictus les plus carnassiers qui lui étaient si particuliers. Difficile d'en décoder quelque chose, ce sourire sombre était en général propice à quelconque amusement, une idée qui lui trottait dans la tête, pire encore c'était parfois là l'appel de ses instincts les plus noirs qui dormaient en surface. Et ces moments-ci, il était bien plus ardu encore de cerner le Serpentard à l'attitude fort complexe à décrypter. En somme Russel n'avait pas une personnalité véritablement compliquée, chacun savait qu'il était impulsif et violent, peu bavard sur ses sentiments, et à la ruse aiguisée. Néanmoins prévoir à l'avance ses actes était impossible. C'était ce don qu'il avait de se rendre imprévisible et de ce fait inquiétant qui lui donnait sa force. Le jeune Mustang ne laissait jamais rien au hasard, il pesait sans cesse savamment ses mots, savait croiser les bonnes personnes et déceler les faiblesses de ses ennemis pour frapper plus fort, là où on l'attendait le moins. Russel dévia alors ses yeux sombres sur quelques élèves qui passaient là, posant leurs regards avec persistance sur les deux camarades, mais le jeune homme semblait à peine prendre compte de leur existence. Ici bas, il y avait trois catégories de personnes. Celles qui étaient dignes d'être prises en compte par le jeune Mustang, celles qui ne l'étaient pas, et éventuellement celles à qui il accordait une indifférence honorable. Ces élèves visiblement jaloux entraient malheureusement pour eux dans la deuxième option. Ses prunelles noires se posèrent dès lors sur Isis de nouveau.

Isis -Tout dépend ce que l'on entend par facilité. Tu crées tes propres évènements, tes propres engrenages. Le Destin est une simple donnée, la dose d'imprévus dont on a tous besoin... Pourtant, c'est de lui que viendra l'évènement que tu attends.

R.~ Bien sûr, je tiens à en rester maître malgré tout...

Bien évidemment. Personne n'ignorait cette attraction de Russel pour le pouvoir, quel qu'il soit. Son emprise sur son propre destin même semblait être important à ses yeux, il était visible que le jeune Mustang n'aimait guère perdre le contrôle de la situation. Quoique même en ce cas, sa détermination était si forte que tôt ou tard, il trouverait tout de même le moyen de gagner. Tous les coups étaient permis.

R.~ Le diable se doit bien d'avoir quelques charmes sans quoi il n'attirerait pas les âmes perdues. Et il finirait par s'ennuyer. Un diable qui s'ennuit, ce n'est jamais bon signe.

Isis - Tout comme un diable qui s'amuse... Généralement ses jeux ne conviennent pas au commun des mortels...

De nouveau un sourire, ses yeux sombres se posèrent brièvement sur les murs grisâtre, un air amusé sur son visage pâle. Elle avait tout compris, pour ensuite oser lui demandait quelles raisons le poussaient à affirmer qu'elle n'était pas si innocente. Le commun des mortels, c'était ces ignares, ceux qui n'y comprenaient rien, ceux qui ne comprenaient pas ses gestes ni ce qu'il croyait juste. C'était cette masse aglutinée autour d'une conviction floue et qui se laissait porter par le flux, des moutons. Les immortels, eux, se plaçaient au-dessus. Ils étaient ceux qui savaient en jouer, qui s'en délectaient et qui parvenaient même à faire de leurs faiblesses une forces qui agaçaient leurs ennemis. Il était évident, que ce commun des mortels n'aimait guère ces jeux morbides qui s'abattaient sur leurs têtes. Le diable qui s'ennuyait frappait au hasard, avec une violence inattendue, ne laissant pas aux âmes perdues la possibililté de se débattre. Elles étaient mortes dans ses mains avant même qu'il ne les jette à Cerbère. Le diable qui s'amusait, jouait avec ses victimes sans répit, jusqu'à ce qu'elles en meurt d'épuisement. Bien plus jouissif...

Isis -Que peux tu en savoir, Mustang?

Ah on en revenait à ce point important. Russel ne cessait d'afficher son sourire sombre, passant discrètement sa langue sur ses canines, il fit alors quelques pas vers Isis, la contournant alors, non sans la quitter des yeux. C'était le loup qui tournait autour de la brebis, s'assurant qu'elle n'était pas louve elle-même. Ses yeux sombres semblaient la jauger, cela semblait être néanmoins là plus qu'un jeu qu'autre chose, une sorte de taquinerie aisée. Enfin le Serpentard se stoppa, non sans la quitter des yeux, sa voix froide et soudain sérieuse résonna alors.

R.~ De la douceur amère. Tes ressentiments se devinent à des kilomètres ma belle. Pas besoin de jouer au psychiatre pour percevoir de l'animosité dans ton regard. Les innocents sont farouches et faiblards, je ne vois rien de tout ça.

La question à se poser avant tout était sans doute : comment pouvait-il déceler cela en un regard ? A vrai dire le Serpentard ne sondait pas l'esprit des gens par ses prunelles sombres, il analysait seulement les attitudes, la façon de parler ainsi que les yeux de son interlocuteurs. Il resta alors impassible, prêt à accueillir la réponse. Quitte ou double ?

Rictus carnassier... Que devait elle en déduire? Elle n'en avait aucune idée. Elle ne le connaissait pas assez pour avancer des hypothèses même si l'imprévisibilité du Serpentard était de notorieté publique. Elle savait qu'il était difficilement cernable pourtant... Il y avait quelques petites choses qui ne changeaient pas chez lui. Sa colère, sa violence... Sa détermination... Des petites choses qui pouvaient aiguiller sur ses agissements... Mais décrypter Russel n'était ce pas lui retirer une grande partie de son aura? Elle savait qu'il aimait la magie noire, rien d'exceptionnel, elle aussi s'y intéressait. Il était à Serpentard... Et alors? On avait hésité à l'envoyer là bas... Il avait ses deux... "vipères"... Tout le monde avait ses amis proches. Il était le fils d'Heinrish... Hm... Mieux... Mais à ses yeux, elle se foutait de cette donnée là. Ce qui l'intéressait en Russel c'était lui même pas les données annexes... Ses Vipères, son père, la magie noire... Tout rentrait en compte dans l'équation mais ce n'était pas essentiel. A nouveau silencieuse, elle suivit le regard sombre de Russel vers le groupe d'élève passant près d'eux. Un sourire difficile à interpréter dansa sur ses lèvres un court instant. Etrange mélange d'indifférence et d'ironie sanglante, il était l'apperçu de la zone d'ombre de son âme.

Russel -Bien sûr, je tiens à en rester maître malgré tout...

Isis -Alors veille à bien tenir en main tes atouts...

Sourire énigmatique. Mais elle n'en dit pas plus. A son tour d'être nébuleuse à souhait. Elle aurait pu ajouter qu'il était en train de perdre l'un de ses atouts mais préféra ne rien dire. Après tout, ce n'était pas à elle de s'en mêler... Dans son écheveau, elle n'était qu'un fil secondaire... Elle était au courant. L'instant d'après, elle répondait tranquillement au sujet du "diable". Elle savait qu'ils partageaient le même point de vue à ce sujet mais n'en dit pas plus. C'était bien plus important pour elle de savoir pourquoi il la jugeait pas si innocente que ça... Se pouvait il que sa tante lui ait tout raconté? Elle se retint de plisser le nez, geste d'agacement chez elle. Non... Iranoe ne pouvait pas avoir lâché inconsidérément un tel secret... Immobile, elle l'observa venir vers elle et la contourner. Vérifiait il qu'elle n'avait pas une queue de diable sous sa robe? Elle eut un léger sourire amusé avant de redevenir une statue de glace.

Russel -De la douceur amère. Tes ressentiments se devinent à des kilomètres ma belle. Pas besoin de jouer au psychiatre pour percevoir de l'animosité dans ton regard. Les innocents sont fraouches et faiblards, je ne vois rien de tout ça.

A son tour de bouger. Elle parcouru la distance qui la séparait de Russel et elle se pencha pour glisser à son oreille afin que lui seul entende.

Isis -Raté, mon ange. Le ressentiment n'est pas... la base. De l'indifférence, de la haine... Tout ce que peut ressentir une personne violée. Tout ce que tu as lu en moi, Russel Mustang, ce n'est que mon innocence brisée.

Silence. L'instant d'après, elle se reculait, toujours aussi... impénétrable. Pourquoi venait elle de lui faire une telle confession? Elle n'en savait strictement rien. Elan de confiance instinctif... De toute manière, qu'un seul mot lui échappe, et elle savait pertinemment que sa tante le remettrait à l'heure. Quand bien même, elle ne le faisait pas... Isis s'en moquait. Il était temps qu'elle assume ce qu'il s'était passé... Tant que son enfant restait dans l'anonymat et qu'il n'était pas touché... Pour cela... Il était sous la protection de sa tante... heureusement, d'ailleurs.

Oh raté vraiment... ? Le jeune homme pencha la tête légèrement sur le côté, estimant que de toutes façons il n'avait jamais tord, du moins quand il en avait décidé ainsi. Pas de la mauvaise foi, seulement une volonté de jouer selon ses propres règles, aussi il se contenta d'esquisser un sourire amusé et d'étouffer un rire léger avant que ses prunelles sombres ne se posent de nouveau sur le mur, revenant inlassablement sur la Serdaigle. Une parole pour un aveu difficile, pour autant l'avoir glissé ainsi dans un murmure à son oreille faisait de lui le gardien de son secret qu'il garderait pour lui. N'avait-elle pas peur de se pencher trop près de lui, et qu'il ne la morde finalement changeant alors d'avis ? Visblement non, mais à quoi bon finalement, Mustang junior ne semblait pas vouloir prendre la jeune Isis comme victime. Et malgré ses airs froids rien ne laissait paraître qu'il allait se prêter au jeu du chat et de la souris avec elle. De la haine en elle, il l'avait ressenti mais avait pesé ses mots, préférant parler d'animosité. C'était pour lui un bien grand terme qu'il ne fallait pas user à la légère, mais Isis elle-même affirmait que ce venin coulant dans ses veines était réel.

Violée donc... Il n'était pas de ceux qui aimaient jouer les mauvaises langues, lui demander ne serait-ce par qui ne sembla pas lui traverser l'esprit. Pour autant, si le petit Prince noir n'était jamais des plus tendres, et cela même avec la gente féminine, il était loin d'approuver ce fait qu'il estimait véritablement lâche. Chose qu'il se refusait d'être. Il n'y aurait donc pas de mot de réconfort envers cet aveu qui pourtant lui fit froncer les sourcils, ni même encore de fausses excuses polies. Il n'était pas à l'origine de ce crime, avancer ainsi des excuses n'aurait avancer à rien. Russel se contenta de hocher la tête, passant sa langue sur ses canines.

R.~ Je vois... Oserai-je dire, bienvenue en Enfer bien qu'il me semblait déjà que tu n'y aies mis les pieds depuis bien trop longtemps ?

Une innocence brisée donc, comme quoi il n'en était pas toujours la cause. Un sourire sarcastique de nouveau, car si cette vérité en aurait probablement dérangé plus d'un, Russel semblait impassible. Et bien quoi, on n'allait tout de même pas s'attendre de sa part à un : "Tu veux en parler?" Ses moments rares de compassion et de tendresse s'adressait à très peu de personne, en outre le Serpentard restait persuadé qu'elle n'avait nullement d'apitoiement sur son sort. Venant de Russel Mustang de surcroit, cela s'avérerait plus de la pitié qu'autre chose. Elle avait eu son passé, la vie n'avait visiblement pas été tendre avec elle, ce qui conforta le Serpentard dans l'idée qu'elle était une personne forte. Etait-il le premier à qui elle faisait l'aveu ? Isis aurait très bien pu se renfermer et avoir peur des hommes, au lieu de cela elle se tenait face à lui, le regard toujours aussi neutre. Vraiment, c'était donc un Almadovar qui allait la protéger du monde extérieur ? Quelle ironie. En somme il l'avait deviné bien plus qu'il n'avait pu le croire, elle n'avait pas l'âme d'une innocente, puisque celle-ci avait été souillée.

R.~ Mais tu en doutes, je ne serai pas celui qui te prêteras une oreille attentive. Si tant est que c'est là ce que tu cherches.

Russel -Je vois... Oserai-je dire, bienvenue en Enfer bien qu'il me semblait déjà que tu n'y aies mis les pieds depuis bien trop longtemps ?

Isis -La question est plutôt: l'ai je déjà quitté?

Le ton employé avait été un peu plus léger, comme si la réalité de son existance la faisait rire. C'était le cas. Elle avait apprit à ne pas s'appitoyer sur son sort. Elle n'avait pas eut le choix. Russel avait eut raison. Elle n'était pas innoncente, elle ne l'avait jamais été. C'était un état de fait ironique tout comme le sourire de Russel. Elle ne s'en formalisa pas. Elle ne voulait pas de sa pitié. Elle ne voulait pas non plus de ses excuses pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Ce n'était pas à lui de s'excuser mais à sa mère et son amant. Et encore... Elle n'était pas certaine de vouloir les entendre s'excuser. C'était inutile. Le mal avait été fait. Son fils était né, lui donnant une partie de ce qui manquait à sa vie. Le reste... Elle le cherchait auprès d'Alvaro. Il le lui donnait... mais pas totalement malgré la sincérité de leur relation. Néamoins, cela la contentait. Elle revivait lentement sous l'attention de l'Almadovar et qu'il lui convienne ou non, pour le moment, il lui donnait ce qu'elle cherchait et elle le lui rendait autant qu'elle le pouvait.

Russel -Mais tu en doutes, je ne serai pas celui qui te prêteras une oreille attentive. Si tant est que c'est là ce que tu cherches.

Elle eut un sourire presque amusé avant de franchir la distance qui la séparait de lui. Au dernier moment, elle passa sur le côté, l'effleurant d'un air tranquille. Elle s'immobilisa derrière lui afin de dissimuler sa main qui glissa le long de sa mâchoire, le temps pour elle de murmurer.

Isis -Non, ce n'est pas ce que je cherche. Mais avoue que cela te conforte dans ta position de "maître" du jeu...

L'instant d'après, elle était revenue devant lui, un sourire indéchiffrable aux lèvres.

hj: j'ai honte, j'fais trop court par rapport à toi

Isis -La question est plutôt: l'ai je déjà quitté?

R.~ Mais peu importe puisque bientôt tout le monde pourra nous rejoindre.

Le ton de sa voix devint soudain bien plus sérieux, ses prunelles noires allumées d'un certain amusement se muèrent alors en un froid implacable. Non à l'encontre de la Serdaigle, seulement le Serpentard semblait soudain porté par ses convictions à travers ces paroles semi-explicites. Persuadé que tôt ou tard, la guerre sera à nouveau déclarée, Russel ne pouvait qu'affirmer que les impurs brûleraient dans les flammes de leur Enfer, et non sans les avoir vus agoniser. Une utopie sans doute, il n'était pas à nier que sa détermination était sans faille, car s'il avait attendu dix ans, il pourrait attendre une décennie nouvelle, mais jamais il ne quitterait ce monde sans être certains que les choses qu'il pensait justes. Après tout, que pouvait-il savoir des souffrances des autres, cela ne le touchait guère tant qu'il ne s'y sentait pas impliqué. Cette non-réaction qu'il avait eu face à Isis en était la preuve. Dans une heure, il aurait oublié sans doute, ne se préoccupant pas plus que cela des mésaventures de sa camarade... Il était vrai qu'on le voyait souvent comme inhumain, tant ses sentiments étaient éteints, mais ces derniers ignoraient néanmoins que le Serpentard était différent lorsqu'il s'agissait de ses proches. La colère remplaçait l'inquiétude, et les paroles froides n'étaient plus que le témoin de son affection.

Etait-ce possible au final qu'Isis soit sensiblement la même ? Il ne la connaissait pas au final, magré tout Russel restait persuadé qu'il n'y avait là qu'un commencement. Le petit Prince noir ne bougea pas lorsqu'à son tour la Serdaigle semblait le jauger, non sans un sourire aux lèvres il observait la scène de son air un peu trop hautain. Si elle voulait jouer, alors il en irait de ses propres règles. Les frôlements volontaires n'effacèrent pas néanmoins son regard glacial, tandis que la jeune fille se replaça devant lui avec insouciance.

Isis -

R.~ Peut-être... En parlant d'amusement...

Il avait suffit d'un seul pas pour se rapprocher d'Isis. Le Serpentard se pencha doucement et lui vola un baiser froid, avant de se redresser de telle sorte qu'il pouvait éviter une quelconque réaction brusque. Un sourire aux lèvres, visiblement amusé, Russel contourna la Serdaigle, s'avançant de quelques pas dans le couloir désert.

R.~ Fais passer à Alvaro. Dis-lui qu'il a le bonjour de Mustang.

De nouveau un sourire un peu trop hautain, Russel tourna les talons non sans avoir salué sa camarade d'un signe de tête. Direction la bibliothèque.

Russel -Mais peu importe puisque bientôt tout le monde pourra nous rejoindre.

Son regard étincella quelques secondes. Elle imaginait le monde plongé dans son enfer, leur enfer... Un véritable carnage qui amusait ses instincts les plus sanglants. Trop de haine refoulée et retenue par le sort qui l'avait empêché de sombrer dans la folie. Son visage perdit un peu de sa neutralité pour devenir aussi implacable que celui de Russel. En première loge, elle souhaitait plus que tout assister à l'agonie de sa mère et de son amant. Princesse de ses Enfers, exilée dans une enveloppe maîtrisée fermement par une volonté exceptionnelle. Rien ne transparessait de sa haine, de sa soif de sang. Seule la douleur et une bonne dose de tristesse était perceptible dans son comportement. Exactement ce qu'il avait perçu en elle. Des émotions plus saines qu'une envie de massacre. Elle ne comprennait pas encore les paroles de sa tante en lui disant que c'était de famille... Quel était le rapport entre elle et sa tante à part leur lien? Elle n'en avait aucune idée. Et elle n'avait pas envie de le lui demander.

L'instant d'après, elle passait ses doigts sur la peau de Russel. Un geste imprudent pour pas mal de monde mais il semblait le tolérer. C'était déjà pas mal. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il apprécie.

Russel -Peut être... En parlant d'amusement...

Surprise... ou presque. Il posa ses lèvres sur les siennes. Instinctivement, elle regarda les alentours. Le couloir était vide. Elle se laissa aller à ce qu'il faisait, lui rendant par là même son baiser. Elle était loin d'avoir une réaction violente. Après tout, ce n'était qu'un jeu. Pour lui, comme pour elle. Lui trouvait ça drôle de faire ça à Alvaro... Elle... Elle prouvait simplement que Russel n'était pas mortel... Enfin quand on savait comment l'attraper. Le baiser qui ne voulait rien dire par excellence. Elle lui rendit son sourire amusé.

Russel -Fais passer à Alvaro. Dis lui qu'il a le bonjour de Mustang.

Isis -Tu veux que je l'embrasse de ta part? Noté...

Elle laissa échapper un rire amusé avant de reprendre sa route d'un pas gracieux.

ce rp est-il tj d'actu?

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