_Nathaniel T. A. Cullen : _Nasty Prince || UC ||

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[ CES PLAISIRS VIOLENTS ONT DES FINS VIOLENTES ;
DANS LEURS EXCES ILS MEURENT TELS LA POUDRE ET LE FEU,
QUE LEUR BAISER CONSUME.
LE PLUS DOUX MIEL DEVIENT FASTIDIEUX PAR SA SUAVITE MÊME,
ET DETRUIT L'APPETIT PAR LE GOÛT : AIME DONC MODEREMENT ;
MODERE ET L'AMOUR DURABLE : LA PRECIPITATION N'ATTEINT PAS LE BUT PLUS TÔT QUE LA LENTEUR. ]
WILLIAM SHAKESPEARE

« Je parle, je marche, je ressens, je réfléchis et je respire – bien que je n’en aie pas l’utilité. Pourtant, je ne suis pas vivant. Je ne dors pas, je ne mange pas et – le plus important – mon cœur ne bat pas. Plus précisément il ne bat plus. Lorsque la Grande Faucheuse a croisé mon chemin, d’un coup de faux, la vie m’a été ôtée. Dans un dernier hoquet désespéré, mon cœur s’est tut, pour ne plus jamais cogner contre ma poitrine. Je croyais être mort. Selon toute logique, c’était ce qui devait arriver. Pourtant, la Mort me laissa agoniser, dépérir, très longtemps, en proie à un mal insupportable. La douleur enflammait mes nerfs, tendait mes muscles et me brouillait l’esprit. Elle était si intense que je crus un instant qu’elle me rendrait fou. Une semaine durant, victime de la fièvre et du délire, je souffris comme je n’avais jamais souffert auparavant. Puis la douleur s’éteignit et me laissa seul en compagnie de moi-même et de mon démon intérieur, avec la terrible impression d’être bien vivant. Seulement, je n’entendais plus le sang battre à mes oreilles : ma cage thoracique restait désespérément silencieuse. Mes carotides ne palpitaient plus sous la pression de mes longs doigts devenus glacés. Le « bobom… bobom… » sécurisant et régulier ne retentissait plus au sein de mon corps gelé. J’étais techniquement mort et cela me rendait malade.
La nourriture dont je raffolais auparavant me dégoûtait. Dormir jusqu'à midi n’était plus qu’un lointain et regretté souvenir. Pourtant, j’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir me reposer dix heures d'affilé. C’est pour cette raison que lorsqu'Amethyste me téléphonait, la nuit, pour se plaindre d’insomnie, je la rembarrais sèchement : « Ecoute-moi bien Amethiste Mayfield, utilise le peu d’humanité que tu possèdes encore et dors ! Tape-toi la tête contre le mur s’il le faut, mais ne viens plus gémir dans mes oreilles ! Tu devrais avoir honte. Alors dors, c’est un ordre. » Et je raccrochais, amer. Comme la vie humaine me semblait si ennuyeuse et banale, avant que je ne la trouve aussi fortement désirable que maintenant, alors que j’en ai été dépouillé. A présent, je ne me nourris plus que de sang, de désespoir, de regrets et de rancœur.
Il y a aussi cette ordure de Narcisse Temptation. Lui est resté humain, auprès d'Amy, alors que moi suis descendu aux Enfers, aller simple. Je n’aurais jamais pensé le jalouser un jour, mais c’est arrivé… très vite, trop vite. Je maudis sa chère humanité qui m’a été odieusement volée. Je le hais car il jouit pleinement de ce qui m’a été sauvagement dérobé. Et à présent, il veut s’emparer d’une personne qui m’est très chère. Je le hais : il est vivant et moi trépassé. Mais je sais qu’il est impossible de ressusciter les morts, alors je me contente d’errer, jusqu’à ce qu’on m’achève correctement cette fois.
Il n’y aura pas de happy end à cette histoire, car si elle avait été heureuse, je serais profondément enfoui sous une pierre tombale recouverte de fleurs à l’heure qu’il est. »

. . .

J’étais l’incarnation du gosse parfait et chanceux. Je suis né le 12 Janvier 1984, à Chicago, puis, à deux ans, j'ai déménagé à NY. J’habitais sur la 5ème avenue dans une belle et grande maison en briques, mon père était chirurgien et ma mère décoratrice d’intérieur, et leurs salaires étaient à peine croyables. J’étais inscrit dans une école privé réputé où l’on entrait sur dossier – c'est-à-dire sur l’état de vos notes et du portefeuille de vos parents. Tout ce que je voulais, je l’obtenais : l’argent n’était pas un problème, malgré le fait que nous soyons une famille nombreuse. En effet, en dépit du problème de fertilité qui frappe le monde des riches de nos jours, ma mère n’avait qu’à claquer des doigts pour tomber enceinte, joyeusement aidée par mon père. Ainsi, nous étions cinq enfants, dont un adopté – mon cousin qui a perdu ses parents dans un incendie meurtrier. Rosalie, d’un an plus âgée que moi ; Alice, ma sœur jumelle ; Jasper, mon cousin du même âge que Lilice et moi ; et enfin Emmett, de deux ans mon cadet. Histoire de planter le décor, je vais me lancer dans une petite présentation de mes parents, avant de parler de moi.
Carlisle Nathaniel Emmett Cullen était issu de la haute bourgeoisie anglaise, de l’ancienne et très respectée famille de Sang-Pur que nous étions. Il était l’aîné, âgé de deux ans de plus que son frère Allen, le père décédé de Jasper. Enfant précoce et doué, il devint vite le préféré, apprécié de tous. Carlisle brillait par sa vivacité, son intelligence, son bonté, son sens de la justice, son envie sincère d’aider les autres, sa politesse distinguée et sa beauté séraphine. Il entra à Poudlard, école anglaise de sorcellerie, est fut admit chez les Gryffondor. Il passa ses BUSEs avec grand succès et fut nommé Préfet et Capitaine de l’équipe de Quidditch de sa maison. Lors de sa septième année, on le nomma Préfet-en-Chef et termina ses brillantes études dans la gloire et l’honneur, ayant obtenu les meilleures notes aux ASPICs. Il suivit simultanément des études de médicomage et de chirurgien chez les moldus grâce à un retourneur de temps. Comme vous vous en doutez, il a réussit tous les concours auxquels on le soumettait. Après avoir exercé un an à Ste Mangouste, il émigra vers les Etats-Unis, à Chicago. C’est là-bas qu’il rencontra ma mère qu’il opéra et sauva d’une mort certaine, comme dans un film. Ce fut le coup de foudre, encore comme dans un film. Ils se marièrent, et la suite vous la devinez.
Esmée Rosalie Alice Hale naquit au sein d’une famille riche de Philadelphie, d’origine française. Elle était la plus jeune des trois enfants de cette famille de Sangs-Purs. Comme ses deux grands frères, elle suivit ses études à Beauxbâtons, école de magie française. Son affabilité, son altruisme, sa douceur, son intelligence, sa discrétion et sa beauté tendre en firent vite une élève appréciée de tous. Comme mon père, elle fut Préfète puis Préfète-en-Chef et réussit brillamment tous ses examens. Elle retourna à Philadelphie à la fin de sa scolarité pour devenir décoratrice d’intérieur, aussi bien magique que moldue. Mutée à Chicago, elle connue là-bas un véritable succès. Malheureusement, elle chuta de l’immeuble dont elle était en train de prendre les mesures du toit, et fut expédiée aux urgences, victimes de blessures graves. C’est alors que le destin lui fit rencontrer son équivalent masculin : Carlisle. Tous les deux étaient blonds aux yeux clairs – bleus pour mon père, verts pour ma mère – minces, riches, amis et défenseurs des Moldus et voués à faire de grandes choses. Et là débuta le conte de fée (qui cependant vira au cauchemar un peu plus d’une quinzaine d’années plus tard).

Vous avez donc comprit que je suis un fils de bonne famille. Sang-Pur, riche et de parents connus et reconnus. J’ai vite compris que, dans la vie, on n’est pas forcément amis avec des gens qu’on aime, mais avec des gens dont on a besoin. Mais comme je n’ai besoin de personne et que je n’aime personne : j’ai déduis que je n’avais pas besoin d’amis. Mon entourage se résumait à ma famille et à de très nombreuses connaissances. Connaissances avec qui je m’efforçais cependant d’être poli pour ne pas attirer des ennuis à Esmée et Carlisle, et pour ne pas me faire détester. Ces gens pouvaient devenir des pions intéressants à l’avenir. Je méprisais le monde et le monde me méprisait. Précoce et vif, je compris rapidement que le Père Noël n’avait jamais existé, que la petite souris c’était Maman, que les gens étaient tous des cons ou des pervers et que la vie n’était pas un conte de fées avec les Gentils et les Méchants. La vie c’était en vérité une course effrénée – qui passe plus vite qu’on ne le croit – vers la gloire, le pouvoir, l’argent, l’amour ou la survie. Si pour parvenir à son but on devait écraser le voisin, on le faisait. L’humain est si égoïste. C’était une raison de plus pour ne pas me mêler à ces moins que rien. Car j’étais convaincu que je valais mieux qu’eux ; que j’étais destiné à faire de grandes choses. Je fais cliché, n’est-ce pas ? Pourtant, je suis bien plus subtil que je n’en ai l’air.
Je rencontrai la première personne digne de moi à mon entrée à l’école primaire. Incarnation de la Perfection dans mon uniforme scolaire repassé et amidonné, j’envisageais cette nouvelle étape de ma vie avec flegme et indifférence. Nouvelle école, nouvel uniforme, nouvelles têtes, nouvelle méthode de travail… et alors ? Que croyez-vous que ça peut faire à un être exceptionnel comme moi ? Je suis un caméléon : je m’adapte très vite. Ainsi, le directeur de l’établissement réputé fit l’appel des élèves de 1st grade (équivalent américain du CP).

Directeur – « Cullen Alice… 1st – B ; Cullen Jasper… 1st – D ; Cullen Nathaniel… 1st – A ; … »

Alice fit la moue lorsqu’elle entendit que nous étions séparés, et Jasper avait l’air tout simplement anéanti.

Jasper – « C’est horrible… C’est horrible… »
Nasty Prince – « … Tant que ça ? »
Jasper – « Ouiiiii ! Je pourrais pas copier sur tooooiiii ! Adieu les bonnes notes ! Et dire que j’aurais pus monter un super commerce… »
Nasty Prince ‘excédé’ – « Ah oui ? Un commerce de quoi ? »
Jasper – « J’écrirais un recueil d’anecdotes super utiles ! Comment séduire Naty-chou ; Comment avoir de bonnes notes comme Naty-chou ; La vie privée de Naty-chou ; Les photos exclusives de Naty-chou ; … »
Nasty Prince – « Tais-toi, idiot. Tu ne sais même pas écrire. »
Jasper – « Hé ! Toi non plus j’te rappelle ! »
Nasty Prince – « Si, je sais. Allez, on se voit à la récréation. »

Je le laissai derrière moi, ignorant ses cris de protestation. En effet, je savais écrire. A un an, j’ai prononcé mon premier mot – « piano » – et à trois ans, j’ai lu ma première phrase. Impressionnant, non ? Une question se pose alors : pourquoi ne suis-je pas dans un établissement spécialisé ou pourquoi n’ai-je pas sauté une ou deux classes ? Pour la simple et bonne raison que mes parents pensaient que cette manœuvre aurait pour conséquence de me renfermer un peu plus. Avec le recul, je m’aperçois qu’ils ont raison. Mais sur le moment, j’étais furieux. Cependant, ce n’est pas à l’école que je l’ai vraiment rencontré. Elle.

Je jouais du piano au conservatoire de New York. J’avais un niveau exceptionnellement élevé pour mon âge et j’en étais fier. Un mois après la rentrée, je fus confronté à elle, Amethyste Mayfield, une élève de ma classe, qui suivait également des cours de musique. Elle jouait du violon, mais se débrouillait bien en piano. Je m’apprêtais à répéter le morceau que je jouais, quand je fus brusquement interrompu :

Prof – « Mayfield ! Cullen ! Ensemble pour le « quatre mains » ! »
Wither – « Qui c'est, d'abord, Cullen ? ! »

Agacé par ce ton des plus disgracieux, je répliquai, la voix saturée d’une déplaisante indifférence glacée :

Nasty Prince – « C'est moi, Cullen. »

La fillette se retourna vers moi. Elle était vraiment magnifique. Ses cheveux tombaient en vagues souples et brunes sur ses frêles et fières épaules, sa peau était pâle, ses lèvres bien dessinées, ses yeux gris et brillants et elle avait un air acidulé qui me fascina. Elle m’adressa un sourire étincelant :

Wither – « Enchantée, Mister Ice ! »

Quel dommage qu’elle soit douée de parole… Elle était si parfaite lorsqu’elle ne parlait pas !

Nasty Prince – « On ne peut pas dire que ce soit réciproque, Miss Mayfield. D'autant plus que je suis dans ta classe et ton délégué de surcroît. Tu devrais te souvenir de moi, si tant est que tu possèdes un cerveau. »
Wither – « Désolée, je ne vote pas pour les délégués. D'autant que ton visage ne me plait pas. Je ne retiens que les choses qui plaisent. Tu es dénué de tout intérêt pour moi, délégué ou pas. Star du porno ou pas. »

Star du porno ? Quel rapport avec moi ? Cette remarque me vexa. Mes yeux émeraude cerclés d’or, ma plus belle arme, la foudroyèrent.

Nasty Prince – « Changez-moi tout de suite cet odieux partenaire. Elle ne vaut pas la peine que je joue avec elle. »
Prof – « Désolé, c'est la seule qui a ton niveau. Entendez-vous ! »

Amethyste m’adressa un nouveau sourire, tout aussi large que le précédant.

Wither – « Allons, souris un peu, Mister Ice ! »

Décidément, je haïssais ce puéril surnom. Je lui tournai le dos, énervé.

Nasty Prince – « Je ne veux pas le savoir. Hors de question que je joue avec cette... chose. »
Wither – « C'est réciproque. Je veux faire du violon ! »
Prof – « Arrêtez tous les deux où je vous colle ensemble ! Apprenez le morceau et jouez-le, je me moque de vos différents ! »
Nasty Prince – « Essayez un peu de me coller, mon père va vous expliquer en détail sa façon de penser... »

Le professeur s’adoucit comme par enchantement. Le Dr Carlisle Cullen était une personnalité de NY, hors de question de se le mettre à dos.

Prof – « Peut-être, Cullen, s'il te plait, il n'y a qu’elle qui peut suivre ton rythme ! »
Wither – « Sale fils de riche ! Et quand papa disparaîtra, tu feras comment ? ! »
Nasty Prince – ‘au prof’ « Vouvoyez-moi, je vous prie. » ‘à Amy’ « Quand papa disparaîtra, j'hériterais et je t'expulserais du territoire. »
Wither – « Essaie pour voir. Je reviendrai, Mister Ice. »

Elle poussa un long soupir alors que je continuais ma bouderie, ne préférant pas riposter, tellement cette dernière remarque était futile.

Wither – « Tu ne sais pas jouer du piano Cullen ? ! »
Nasty Prince – « Bien sûr que je sais jouer, imbécile. Sinon je ne serais pas là à poireauter devant un piano ! »
Wither – « Oh tant mieux si tu sais jouer, alors qu'attends-tu ? »
Nasty Prince – « Bon. » Je pris place que le tabouret, prêt à jouer. « J'espère que tu tiendras le coup, Mayfield. »
Wither – « Oh ? Parce que tu penses que tu es le virtuose ? Le maître ? Le Ludwig Von Beethoven nouvelle génération ? »
Nasty Prince – « Exactement, c'est ce que je pense. Si ça ne te convient pas, tu peux partir. »

Malgré l’air agacé et glacial que je me donnais, je commençais à bien aimer ce petit jeu. Cette fille était plus intéressante que toutes celles que j’avais croisé jusqu’à présent. Et contrairement aux autres, je n’arrivais pas bien à la cerner ; moi qui avais pourtant un don dans ce domaine.

Wither – « Oh non au contraire j'aimerais bien voir comme se ramasse l'arrogant de service. »

Autour de nous c’était formé un petit groupe d’élèves qui chuchotaient, majoritairement composé de mes groupies. « Kyaah ! Nat va jouer du piano ? » « Qui c'est cette pouf d'abord ? » « Comment ose t’elle parler avec mon Nat ? » Enfin, bref, que des remarques futiles et insignifiantes.

Wither – « Commençons ! »

Je ne relevai pas sa remarque sur le fait que j’allais me planter, et préférai me concentrer sur le « quatre mains ». Je pris une profonde inspiration et commençai à jouer. Mes doigts virevoltaient avec élégance ses les touches noires et blanches du piano, lui soutirant aisément des notes légères et pures. Transporté par ma mélodie, tout s’effaça autour de moi. La musique avait un réel effet soporifique sur ma personne. Lorsque le morceau s’acheva, Amethyste me lança :

Wither – « Mouaiiis. C'était bien, pour un prétentieux fils de riche. »
Girls – « KYAAAAAAH ! Il est trop beau, je veux une musique composée par lui ! »
Wither – « Wha, t'as même des groupies ! »

J’adressai un sourire à Mayfield. Un sourire façon sale gosse. Puis j’arborai un petit air méprisant devant mes admiratrices subjuguées par mon charme et ma classe. Je leur lançai d’une voix faussement affable, par pur intérêt :

Nasty Prince – « Merci mesdemoiselles. J'espère vous voir toutes à la réception de ce soir, qui est donnée chez moi. »
Girls – « On y sera, Nathaniel ! »

J’ajoutai à l’adresse d’Amethyste :

Nasty Prince – « En effet. Bien. » Je me levai. « On se voit à l'école. »
Wither – « Bye, Mister Ice avec ses groupies trop stupides pour voir que tu es minable et arrogant. »

Je l’ignorai et partis de mon côté, mes groupies sur mes talons. La jeune fille poussa un soupir, et partit de son côté. Quelle rencontre singulière… n’est-ce pas ?

Mais je devint ami avec elle au terme d’une journée plus étrange encore. Nous étions en Octobre, un peu avant les vacances d’Halloween. Ce jour là, mes admiratrices se mirent d’accord pour attaquer verbalement Amethyste, jalouses de l’attention que je lui portais. En effet, j’avais changé de place pour être à côté d’elle et je faisais un bout de chemin avec elle tous les jours après les cours. Mon affection pour elle avait donc déchaîné mon fan-club.

Girl – « Amethyste... T'es une pute pour sortir avec Nat, tu le sais ? ! »
Wither – « Au même titre que ta mère, qui a couché avec ton père pour te procréer, chose hybride. »
Girl – « Ah...Ha... Ouais mais toi t'es folle, c'est pas mieux. T'es une folle enragée, toujours agressive ! »

Soudain folle de rage, Amy brandit son compas, menaçant de l’abattre sur son interlocutrice. Celle-ci recula.

Girl – « HEY ! MA PAROLE T’ES FOLLE ! OUAIS COMME TA MERE EN FAIT ! HEY LES GARS ! Amy et sa mère sont des putes cinglées, faut qu'elle aille en asile... »

Ce fut à ce moment que je tournai la tête vers Amethyste et mon fan-club rassemblé. Je levai le nez du livre dans lequel j’étais plongé et fronçai les sourcils en entendant ces paroles. Comment est-ce que cette idiote osait insulter Amy et sa mère de la sorte ? Révulsé par un comportement aussi bas, je me levai pour arrêter le massacre, mais Amethyste fut plus rapide.

Wither – « Qu'est-ce t'en sais, salope ? »

Elle planta le compas dans la table et s’enfuit en courant, furieuse. J’abordai mon fan-club, arborant la mine la plus méprisante que j’ai en réserve. Une telle dose de mépris aurait suffit à tuer un ours sur le coup. D’ailleurs, mes admiratrices se recroquevillèrent.

Nasty Prince – « C'est vraiment bas de votre part d'utiliser de telles insultes ! Quand vous vous disputez avec quelqu’un, ayez l'obligeance d'insulter la personne concernée, pas ses parents ! Que c’est lâche ! Je suis très déçu ! »

Je sortis de la classe, excédé, sans attendre de réponse. Je courrai dans les rues de New York pour ne pas perdre Amethyste de vue. Aussi étrange que cela puisse vous paraître, moi, intellectuel de la classe, suis excellent en sport. Comme quoi, un gamin d’intérieur peut aussi être un prodige sportif. Mais je vous conterais mes exploits plus tard. Amy, à ma grande surprise, entra dans le cimetière. Elle fonça sans hésitation vers une tombe et se mit à crier :

Wither – « T'AVAIS PAS LE DROIT DE M'ABANDONNER ! Tu le sais ça ? ! Tu sais qu'à cause de toi je souffre ? Non tu ne sais pas, tu voulais juste crever en paix, en m'emportant avec toi ! »

Je m’approchai d’elle à pas de loup, ému par son discours. Je n’en montrai cependant rien et posa une main rassurante sur sa frêle épaule de fillette. Je murmurai, sûrement d’abord, puis maladroitement :

Nasty Prince – « Je vais t'épargner la question de savoir si ça va ou pas parce que je connais déjà la réponse mais... hum... ça va... à peu près ? »

Surprise, Amy se calma puis siffla :

Wither – « Quelle question stupide. Je te pensais intelligent... Non, ça ne va pas à peu près. Parce que cette chose avait raison. »

Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel. J’ouvris la bouche, prêt à lui balancer quelques insanités, mais me rappelai au dernier moment que j’étais sensé la consoler.

Nasty Prince – « Hmm... Je vois. » Je fis une grimace. Décidément, consoler, ce n’était pas mon truc. « Je doute que cette chose ait raison. Tu ne peux te permettre de passer pour une faiblarde devant ces idiotes. Où est passé la pimbêche grande gueule du cours de piano ? »

La jeune fille soupira et s’assit.

Wither – « Elle n’a jamais existé cette pimbêche grande gueule. Je sais bien qu'on ne peut pas se permettre cela. Mais cette phrase m'a rappelé ma condition, ce que si c'était passé. Elle n'avait pas le droit de me faire remémorer ce jour ! »
Nasty Prince – « Et toi tu n'as pas le droit de montrer que tu es affectée ! Moi, je dois supporter Jasper et son humour débile tous les jours. Pourquoi est-ce que tu ne réussirais pas à supporter trois imbécile sous douées ? »
Wither – « Jasper est ton cousin et ce n'est pas pareil. J'y arrivais très bien avant. Mais ces filles. Elles sont crétines, à croire que tu es une propriété privée. Y'a pas écris "Appartient a la Pouf B" sur ton front que je sache. Il n'empêche qu'elle n'avait pas le droit de balancer la vérité d'une telle manière. Si ma mère était folle, il n'y a pas de raison pour que je ne le sois pas. C'est crétin comme raisonnement. »
Nasty Prince – « Je n'appartiens à personne, en effet, et si elles font ça, c'est par dépit, car elles savent qu'aucune n'est assez bien pour moi. Donc elles se rabattent sur toi, pauvre fille qui m'a intéressé. En fait, je suis à l'origine d'une partie de tes problèmes. Pour le reste, ce raisonnement et stupide et j'irais leur parler en temps que délégué. »

Amy m’adressa un de ses grands sourires lumineux qui faisaient sursauter mon cœur et poursuivit :

Wither – « Peut-être bien, mais au moins, ça prouve que j'ai un quelconque intérêt. En tant que délégué et tu leur diras quoi, ô messie de ces dames ? ! »
Nasty Prince – « Je leur dirais que... » Un sourire de sale gosse s’étala sur mon visage pâle. « Elles ne seront plus invitées aux réceptions données chez moi et que je les ignorerais. Mais la raison officielle c'est que je me plaindrais au directeur pour cause de comportement scandaleux. »

A ma grande surprise, Amethyste se releva et me serra dans ses bras. Un geste que je ne lui aurait jamais attribué tant elle était peu démonstrative. Tout comme moi.

Wither – « Merci… »

Je l’étreignis également. Maladroit et raide au début, je finis toutefois par me détendre. Je murmurai :

Nasty Prince – « De rien, c'est naturel... Après tout, rien n'est impossible pour Mister Ice. »
Wither – « Tu n'es pas si froid, avec moi, finalement... »
Nasty Prince – « Ô grand Dieu ! Il faut que je me ressaisisse sinon je ne serais plus Mister Ice ! »

J’éclatai d’un rire franc qui tinta dans l’air comme le cristal le plus pur.

Wither – « Si bien sur que si, tu garderas ton surnom. Maintenant, il faut que je trouve une excuse, pour avoir menacer cette garce, et être partie du cours... »

Je la lâchai et lançai :

Nasty Prince – « Ce n'est pas bien compliqué... » Sur mon visage s’étala l’Innocence Incarnée. « Madame... Amethyste est... Humm... C'est dur à dire. Enfin, ayez pitié, je vous en prie ! »

Mon regard était si suppliant que j’aurais pu faire pleurer un troll. Sur le chemin de l’école, Amy reprit :

Wither – « Amethyste est... ? A quoi pensais-tu, fourbe ? »
Nasty Prince ‘sourire’ – « Est... tellement jolie qu'elle m'a hypnotisé. »
Wither ‘soupir’ – « C'est super comme pensée. Si tu pouvais les penser réellement ça m’irais. »
Nasty Prince – « Haha ! Ce que je pense... Un vrai mystère. Mais qu'est-ce que je pense vraiment ? Quelle excellente question ! »
Wither – « De toute manière, ton semi mystère ne m'intéresse pas. Tes pensées sont intimes et ne concernent que toi ! »
Nasty Prince – « C'est vrai. Enfin quelqu'un qui comprend ça ! Bon... Il faut vite qu'on rentre à l'école parce que si ma mère, qui traîne souvent en ville, voit que je ne suis pas en cours, elle va me fâcher. »

Ce que je pense ? Je pense que, jolie sorcière sans pitié, tu es en train de me dérober mon cœur d’enfant. Je t’adore et je te hais pour ça… belle Amethyste.

[ JE TE HAIS, PRINCE CHARMANT ]

Quelques mois plus tard. Au petit déjeuner, Alice nous raconta son dernier rêve prémonitoire. Elle faisait en effet, aléatoirement, des rêves un peu spéciaux qui se réalisaient tout le temps. Son dernier songe portait sur ma rencontre avec un prince charmant qui me ferait de l’ombre. Vraiment ? Qui pourrait me faire de l’ombre, à moi, idole de la classe ?

Jamais je n’aurais imaginé que mon rival pouvait être un individu aussi insignifiant que cette petite chose malformée et timide. Pourtant, j’appris à me méfier de lui par la suite.
Le jour de son arrivée était une journée comme les autres. Je m’étais assis à côté d’Amethyste, ma meilleure amie, impeccable et stoïque dans mon uniforme d’école de riche, repassé et amidonné la veille. Je sortis silencieusement mes affaires et, droit comme un piquet, l’air las, j’attendis que le cours commence. Nonobstant, la maîtresse annonça, avec ce ton exaspérant saturé de douceur et de niaiserie que l’on réservait aux malades, la venue d’un nouvel élève parmi nous. Je lui jetai un bref regard désintéressé : c’était un jeune garçon, chétif, gêné et handicapé des jambes. D’une hanche, la droite, précisément. Après ce froid et rapide examen, je me replongeai dans la contemplation abstraite de la carte du monde, à ma droite, l’air tout aussi ennuyé que s’il ne s’était rien passé. Je me fichais impérialement de ce nouvel élève, si handicapé soit-il, et le considérais comme un mouton de plus à mon troupeau, en temps que leader naturel de la classe et délégué incontesté.
Cependant, il s’installa à la gauche d’Amethyste, ce qui m’arracha un petit soupir agacé. Cette place vide était très bien comme elle était, pourquoi y mettre une petite créature rougissante à la place ? Ridicule. Jusqu’à la récréation, je gardai l’air hiératique qui me caractérisait. Pourtant, intérieurement, j’étais furieux. Les regards émerveillés, niais, admiratifs, pleins d’espoir et d’une reconnaissance absurde qu’il jetait à Amy m’exaspéraient. C’était quoi son problème à lui ? Il voulait un rendez-vous peut-être ? Pour qui la prenait-elle ? Un ange ? Une fée ? Amethyste était la seule fille de cette école, exceptée Rosalie, avec qui je pouvais avoir un discussion spirituellement médisante : je ne pourrais souffrir qu’un crétin la monopolise avec ses soupirs dégoulinants d’amour.
A la récréation, je rejoignis Amethyste dans la cour après m’être brièvement entretenu avec Alice au sujet de son rêve prémonitoire : une fois de plus elle avait raison. Alors que je marchais vers l’endroit où Amy et moi discutions d’habitude, je constatai avec colère que le Roméo en herbe était là aussi, discutant avec elle. Quel toupet ! Parvenant à conserver mon masque froid, désintéressé et artificiel, je me joignis à eux, restant cependant avare dans mes paroles. Je préférais l’observer. Le pauvre petit perdait tous ses moyens lorsqu’il avait le malheur de croiser mon regard aussi froid et dur que l’émeraude dont il avait la couleur et l’éclat. De ce fait, il préférait se concentrer sur les magnifiques traits de la seule personne à qui je portais intérêt et affection, en dehors de ma famille. Il m’énervait avec son petit air pur, modeste, doux et timide. Se prendrait-il pour un Prince Charmant ? Dans ce cas, Amethyste était sa dulcinée et moi le méchant dragon qui la retenait prisonnière. Evidemment. Avec mon aura glacée, calculatrice, séduisante et majestueuse, j’héritais toujours du rôle du méchant, du Prince des Ténèbres et de la Désolation dans toute sa splendeur. Et bien qu’il en soit ainsi. Préparez-vous à un combat romantique de haut vol, Votre Charmante et Très Pure Majesté ; le Prince Noir se fera un plaisir de vous réduire en miettes pour récupérer son bien le plus précieux : sa princesse.

[ TOUS S’ACCORDAIENT A DIRE QUE NATHANIEL ETAIT BEAU COMME UN PRINCE DE LEGENDE. ET AUSSI QU’IL ETAIT D’UNE INTELLIGENCE RARE… MALHEUREUSEMENT, A CAUSE DES QUALITES ENONCEES PLUS HAUT, LES PERSONNES COMME LUI ETAIENT AUSSI TRES PARESSEUSES. NATHANIEL ETAIT BEAU COMME UN ANGE, MAIS IL ETAIT SI MALADROIT QU’IL SE MONTRAIT INCAPABLE DE REALISER DE SES MAINS MÊME LE PLIAGE DE PAPIER LE PLUS SIMPLE ]

Les années suivantes, jusqu’au 5th grade (CM2), je les consacrai à ignorer, mépriser et à persifler mon rival en amour. Un jour où nous invitions les Temptation à partager un repas japonais, j’exécutai un geste en apparence bénin qui altéra à jamais nos relations déjà hasardeuses. Alors que nous avancions tous deux – Narcisse et moi – nos baguettes pour saisir un maki, celles-ci se heurtèrent. Je restai figé un instant, l’air inexpressif, puis me levai et allai jeter mes baguettes à la poubelle afin d’en prendre des nouvelles, non souillées par sa salive. Ce jour là, il comprit que je ne le portais absolument pas dans mon cœur. Sans même s’en rendre compte, il me pourrissait la vie. Heureusement, mes week-ends avec Amethyste me remontaient le moral. Le sport me faisait du bien aussi. Tiens, à propos, il fallait que je vous parle de ceux que je pratique. J’adore le base-ball, c’est le loisir que je préfère pratiquer avec ma famille. Esmée arbitre et mon père, mes frères, mes sœurs et moi jouons. Parfois, ma mère joue aussi mais vu que nous trichons, elle préfère arbitrer. Sinon, j’excelle en escrime. J’aime beaucoup ce sport qui allie force, élégance, rapidité et stratégie. J’ai remporté de nombreuses médailles à ce sport et fait partie des meilleurs escrimeurs de l’état de New York. J’étais également un excellent joueur de tennis, un merveilleux cavalier, un sublime karatéka et un fantastique nageur. Autres de mes loisirs : la mécanique et le jardinage ; bien qu’il soit difficile de jardiner à NY. En revanche, j’étais excessivement nul en cuisine – seul Jasper aimait mes plats. Mais il est vrai que lorsqu’on aime le Coca Cola à la chantilly, on peut apprécier mes prouesses culinaires – j’étais incapable de faire un nœud de cravate ou un bandage, et les subtilités du nettoyage m’étaient inconnues. Malgré tous les efforts que faisait Esmée pour me faire progresser en cuisine, je restais nul. Emmett m’avait même accusé de vouloir l’empoisonner un jour. D’ailleurs, je ne vous ai pas présenter mes frères et sœurs.
Rosalie, d’un an mon aînée, est celle qui me ressemble le plus psychologiquement, même si nous sommes très différents. Disons que, comme moi, elle a un sens aigu de la répartie qui fait mal par où elle passe. Par contre, Rose est superficielle, assez puérile, égoïste, nombriliste, acide et méprisante. Bon d’accord, elle me ressemble peut-être plus que je ne le dis. Mais moi, je ne suis pas superficielle comme elle ! Rosalie joue sans arrêt à « m’as-tu-vu ? ». Pour elle, si un garçon ne pose pas son regard sur elle, alors c’est qu’il est gay. C’est vrai qu’elle est sublime avec ses longs cheveux blonds flamboyants, ses yeux gris perle, ses traits fins et sa bouche délicate. Dans l’ensemble, je m’entends bien avec elle, malgré le fait qu’elle soit hostile vis à vis d’Amethyste.
Alice est ma sœur jumelle que j’adore. Elle est toute petite et toute mince ! Elle me fait penser à une petite souris. Amusante, délicate, attentive, vive, enthousiaste et adorable, elle me remonte le moral. Elle ressemble beaucoup à maman caractériellement, en plus… excessive. En fait, Lilice est gentille avec tout le monde, sauf aux suicidaires qui osent s’en prendre au clan Cullen.
Jasper, du même âge que moi, né un 19 Mai à Londres, est en réalité mon cousin. Ses parents décédés dans un incendie, c’est mon père qui en a obtenu la garde. Malgré ce traumatisme, Jaspy a gardé sa joie de vivre… un peu trop même. Son humour est si lourd, que s’il plongeait dans l’océan, il resterait cloué au fond de l’eau. Il prend un malin plaisir à traquer mes faiblesses et à me trouver des surnoms ridicules. Malgré cela, je l’aime bien. Même s’il est complètement dingue. Et puis après tout, il est le seul qui ait le courage de goûter et d’apprécier mes plats, vu que les siens sont tout aussi – si ce n’est plus – écoeurants !
Quant à Emmett, mon frère cadet de deux ans, que dire de lui ? Il ne parle quasiment jamais. Son air de petit garçon pur et mignon est bien trompeur ! En vérité, il est super glauque, c’est un sale gosse saturé d’insolence et il voue un culte aux poupées vaudous ! Ça fait peur, n’est-ce pas ?

Seulement, c’est en 5th grade que le pire est arrivé. En premier lieu, Narcisse a retrouvé l’usage de ses jambes. Bon, d’accord, ça a des avantages puisque mon père ne m’oblige plus à veiller sur lui. Mais désormais, je n’ai plus cette supériorité malsaine sur lui. Oui, je sais, je suis méchant, et alors ? C’est lui qui a fait germer la haine et la jalousie dans mon cœur. Il récolte ce qu’il a semé. Bon, j’avoue que c’est un peu de ma faute aussi, et que je suis naturellement habité et attiré par le Mal. Sinon, en deuxième lieu, mes parents m’apprirent qu’il était temps de déménager. Mon père avait été muté en Alaska, à Unalakeet, dans le détroit de Béring. Cette dernière nouvelle m’anéantit. Quitter Amethyste ? La laisser aux mains de ce vicieux de Narcisse ? Impossible ! Mais, du haut de mes onze ans, je ne pouvais rien faire à part faire la tête. Quelle injustice ! J’imagine que le pire serait de l’annoncer à Amy…

[ WHAT IF I'M NOT THE SUPERHERO ? WHAT IF I'M THE BAD GUY ? ]

Après les cours, le 22 Juin précisément, j’entraînai Amethyste à Central Park. Nous nous assîmes sur un banc, en face d’un des étangs artificiels que comptait ce grand et célèbre parc. Tendu, gêné et plein d’appréhension, je tordais nerveusement mes longs doigts blafards. Comme allait-elle réagir ? Mal, sans doute… Mon cœur se serra lorsque j’ouvris la bouche pour prononcer ces mots qui tintèrent comme un funeste prélude :

Nasty Prince – « Amy... Il faut que je t'annonce quelque chose d'important... C'est assez difficile à annoncer alors ne m'interrompt pas, s'il te plaît. »
Wither ‘surprise’ – « Euh... Ok... »

Je pris une profonde inspiration et, hésitant, lui annonça la triste nouvelle :

Nasty Prince – « Voilà... Mon père a été muté en Alaska alors... je vais déménager, pour habiter là-bas. »

Amy resta silencieuse, apparemment incapable de prononcer un mot. Je la vit se raidir avant de baisser la tête, ses belles boucles brunes cachant son visage féérique.

Wither – « Tu... peux répéter ? »

Inquiet de la voir dans cet état, je répétai, tendu :

Nasty Prince – « Je... Je vais déménager en Alaska. »
Wither – « Ah... et... quand ? »
Nasty Prince – « Je finis mon année scolaire. On part en Juillet... C'est à dire dans une semaine environ. »

Ma princesse commença à rire nerveusement. Un rire qui me donna des frissons.

Wither – « Déjà ? Tu pars déjà ? J'ai l'impression que... » Elle se tut puis murmura. « Je te l'interdis... »

Je déglutis, craignant une quelconque crise de sa part.

Nasty Prince – « Euh... Comprends bien que je n'ai pas la moindre envie de partir... Mais je ne peux pas rester tout seul ici, sans personne pour m'aider. Enfin... Tu comprends ? »

Soudain, Amy se leva et me fit face, toujours assit sur le banc.

Wither – « Non, justement je ne comprends pas ! Tu étais le seul qui... »

Elle me gifla violemment. Je crois que jamais je ne m’étais pris une gifle aussi forte et passionnée que celle-ci. Sous le choc, je détournai la tête et gardai celle-ci baissée. Au bord des larmes, elle souffla :

Wither – « Tu n'avais juste pas le droit. »
Nasty Prince ‘murmure’ – « Je reviendrais pour la plupart des vacances scolaires. Si tu veux me voir, je t'inviterais. Et même en Alaska si tu veux. »
Wither – « Ça change rien ! Tu seras plus là. Ce ne sera que partiel, deux mois dans l'année, c'est pas suffisant ! Mais je comprends, que tu n'es pas le choix et tout le tralala... J'en ai juste... marre. »

Elle rebaissa la tête. Quant à moi, j’avais honte de l’avoir fait pleuré. J’avais envie de me jeter dans l’étang et de m’y noyer, même si me tuer n’arrangerait rien.

Wither – « Alors au revoir ? C'est ce qu'il faut se dire non ? Et désolée pour la gifle. »
Nasty Prince – « J'imagine que la coutume l'impose en effet. »

Je me levai, pris le menton d’Amethyste entre mon pouce et mon index afin qu’elle redresse la tête, puis déposai un doux baiser sur sa joue humide et salée. Je la lâchai aussitôt et lui adressai un petit sourire gêné.

Nasty Prince – « Ce n'est pas grave pour la gifle. J'aurais du être plus délicat. Tu n'as fait que répondre à mon manque de tact. »
Wither ‘embarrassée’ – « Non, tu n'as pas manqué de tact. C'est juste moi qui ne supporte la possibilité d'être abandonnée une nouvelle fois. »

Je la pris tendrement dans mes bras et jouai avec une mèche de ses cheveux.

Nasty Prince – « Je reviendrais le plus souvent possible, même si je dois provoquer un drame diplomatique pour cela. Tu me fais confiance ? »
Wither – « Bien sûr. Tu dois être de loin le seul être digne de confiance, de ma confiance, sur terre. »
Nasty Prince ‘sourire’ – « Ça me fait plaisir... Sache que c'est réciproque. Alors je te donne ma parole : je reviendrais de voir le plus possible, d'accord ? »
Wither – « Tu as intérêt à revenir. »
Nasty Prince – « Oui, je reviendrais ! Tu viens manger chez moi ce soir ? Esmée a fait un gâteau au yaourt. »
Wither – « Je viens. Mais uniquement pour le gâteau d'Esmée. »

J’éclatai rire et l’entraînai avec moi. Cependant, mon hilarité n’était que superficielle. En vérité, j’étais malade de tristesse de devoir la quitter. Mon premier Amour.

Les deux ans que je passai en Alaska furent les plus longs et les plus ennuyeux de ma vie. Le froid ne m’incommodait pas, au contraire, mais je ne m’adaptai pas à ma nouvelle maison, mon nouvel état. Bien que je sache facilement me couler dans un nouveau moule, cette fois, je n’y parvenais pas. Les buildings narguant les nuages, les lumières de Broadway, le fourmillement de Wall Street, les après-midi ensoleillés à Central Park, les escapades à Chinatown, les centaines de taxis jaunes, les mannequins et leurs fringues griffées qui défilaient dans les rues, les Starbucks Coffee à chaque croisement ou presque, les pluies torrentielles et les neiges tourbillonnantes qui donnaient lieu à des batailles pour se faire une place sous le parapluie, la jet-set qui se livrait à un combat acharné pour savoir qui était le plus fashion, les filles de qui hurlaient par le toit ouvrant de leur limousine : « Quoi de neuf, New York ?! »… Tout cela me manquait. Je sentais qu’Alice, Jasper, Rosalie et Esmée étaient tout aussi déprimés que moi. Carlisle, lui, s’en accommodait : tant qu’il y avait un hôpital, il était content. Quant à Emmett, il était ravi. Toute cette neige, cette solitude et ce calme le réjouissaient fortement.
Voyant notre désespoir à tous – excepté Em’ – l’auteur de mes jours demanda à se faire muter une nouvelle fois. Nous attendîmes tous le résultat, impatients. Enfin, la sentence tomba : Forks, état de Washington. Nous nous jetâmes sur l’atlas : Forks était une petite bourgade insignifiante située en bordure de l’océan pacifique nord, à l’ouest de Seattle. Un long silence accueillit cette nouvelle. Cette petite ville où la forêt régnait en maîtresse incontestée n’était guère attractive. Il y pleuvait plus que partout au Etats-Unis et il ne s’y passait jamais rien. Emmett fut le seul – un fois encore – qui sauta de joie. Aimait-il les endroits glauques à ce point ?! Rosalie, Jasper, Alice et moi nous regardâmes dans les blancs des yeux avant de pousser un grand soupir à l’unisson. Pour nous consoler, Esmée nous acheta à chacun un appareil photo magique. Ainsi, nous passâmes le déménagement à nous mitrailler. Grimaces, postures bizarres, sourires éclatants, moues renfrognées, frime, poses super fashion… Bref, l’éclate totale. Merci Esmée ! Décidément, ma mère était une déesse pour nous avoir fait oublier notre tristesse. Attention Forks, le clan Cullen débarque !

[ Under Construction ]

Bonjour,
Où en est votre fiche ?

Bonsoir,
Où en est la fiche?

Bientôt finie parce que je l'ai continué (la suite est sur mon PC) mais étant assez débordée, je n'ai pas eu le temps de la finir et de poster ce que j'avais déjà écrit. Désolée. T-T
Mais ne supprimez-pas mon compte ! Je suis toujours là.

Pas de soucis, Camille ! _Nathaniel T. A. Cullen : _Nasty Prince || UC || 322925

Bonjour,

Où en est la fiche ? A l'abandon ?

Si pas de réponse je déplace...