Nuit, nuit et nuiiiiit ! - PV*

LILY- Je préférai la pelle...
ENRIQUE- Hehe... On peut toujours y remédier... Fit il en lui lançant un regard coquin, semblable au ton de voix qu'il venait de prendre.

Elle lui jeta un petit regard en coin faussement intéressé.

LILY- Je plaisantais. Ajouta t elle, en éclatant de rire.
ENRIQUE- Tu pouvais pas me laisser rêver ? Lui fit il sur un ton de reproche mais une lueur de malice dans son regard.

Il lui tendit la main. Elle s'approcha de lui toujours dans leur jeu, et, se metant légèrement sur la pointe des pieds lui posa un baiser sur la joue avant de prendre sa main avec un clin d'oeil. Il lui fit faire un pas de danse pour s'amuser et l'attira dos contre son torse. Asphodèle avait ce petit sourire en coin qui lui va si bien et un petit air effronté très flamenco en tournant légèrement le visage vers lui comme il lui chuchottait:

ENRIQUE- With the french attitude... Ir wiii go !

Et ils transplanèrent directement devant Eleusis. Asphodèle n'avait plus passé les portes de l'Université depuis l'époque où il sétaient étudiants.
Elle sentait l'herbe et la rosée de la nuit sous ses pieds nus. La lune jouait des reflets d'or sur les bracelets que la métisse portait aux chevilles et aux bras. Toujours sa main dans celle d'Enrique, elle tira sa cape sur elle de sorte que tout son corps disparut dessous.
Une petit pli amusé passa sur ses lèvres quand Enrique se "présenta". Elle suivit son meilleur ami dans un passage dont il avait le secret. Le temps n'était plus au jeu, quelque chose de grave chargeait l'atmosphère et tous deux observaient le silence.

ENRIQUE- Nous y sommes. Là, on se trouve dans la dernière partie d'Eleusis. Normalement, lorsque l'on entre dans cette organisation, il est interdit d'y poser un pied. Une histoire de grade, selon Iranoe qu'il faut respecter à la lettre. Seulement... Je ne suis pas comme les autres.

Le nom d'Iranoe lui fit tilt mais elle ne dit rien, notant pour elle même. Chaque détails elle le notait, chaque objet elle l'observait avec une curiosité presque vorace. La pièce dans laquelle il l'emmena était pleines de livres et autres curiosité qu'elle aurait brûlé d'étudier. Mais ce n'était pas le moment.

Un frisson la parcourut:

ENRIQUE- Tu veux boire quelques choses ?
LILY-Ce que tu voudras.,' répondit-elle assez distraitement, elle était trop absorbée par le flux magique qu'elle sentait et tout ce qui l'entourait.

Elle reporta son attention sur lui. Ses grands yeux fixement posés sur la marque à sa main qu'elle avait déjà remarquée tout à l'heure. Puis dans le gris de ses yeux à lui.

ENRIQUE-Je suppose que tu as des questions ?
LILY-Le contraire serait surprenant...,' elle laissa planer un petit silence, ses yeux voyageant de livre en livre, avant de reprendre, ' cette marque... Iranoe...'

ENRIQUE- Café ? Chocolat ? Thé ? Jus d'Orange ? Eau ? Bière ? Ah, non pas d'alcool. Le minot deviendrait fou. Rien que son côté Slayers lui assure déjà son séjour pour Ste Mangouste, on va pas en rajouter une couche.

Elle inclina légèrement la tête l'air de dire "t'as fini oui", un petit sourire planait sur ses lèvres. Décidément ce soir il était en forme.

LILY-Thé dans ce cas.

De toute façon entre Enrique et bébé Slayers elle n'avait plus le droit de faire comme elle voulait, ce qui la faisait doucement rigoler. En effet son gamin semblait déjà très doué pour faire céder les gens à ses caprices comme la fois où il n'arrêtait pas de lui faire changer son bluemandrake en lait. Et dire qu'elle avait traité Halewyn d'alcoolo ce jour là.

Elle trempa ses lèvres dans un verre de thé noir, celui qu'elle préférait, ses prunelles fixées sur Enrique qui se laissait observait avec ma foi, une certaine désinvolture qui lui ressemblait. Il était dans son élèment. Elle observait.

ENRIQUE- Dit à ton gamin d'arrêter de venir visiter ma tête, où je lui fais payer l'entrée. Je ne t'ai jamais dis que c'était Iranoe, la chef de l'organisation...
LILY-Moi non plus. Je n'ai jamais insinué que c'était la chef de l'organisation...

Un petit sourire et un éclat de malice dans l'oeil et repris une gorgée de thé, histoire de faire profil bas (ce qui en soit était plutôt rare de la part de la métisse). Disons que c'était Enrique et qu'elle n'aimait pas le vexer quoique le taquiner était toujours un plaisir.
Elle non plus n'aimait pas ces petites visites dans les pensées des autres que son gamin lui imposait à l'improviste. Pour le moment elle n'avait que peu de contrôle là dessus mais elle entendait bien y travailler dès qu'elle serait e congès marternité et qu'elle aurait plus de temps libre qu'elle l'aurait souhaité. Pas question que cet enfant prenne de mauvaise habitude. Elle allait le recardrer vite fait bien fait, avant qu'il ne soit trop tard et qu'il ne devienne un de ces insuportables babims pourris gâtés qui font un caprice chaque fois qu'ils n'ont pas ce qu'ils veulent. Ca ne marchait pas comme ça avec Asphodèle. Elle avait déjà eu le coup du bébé qui disparaît alors ce n'est pas un petit télépathe qui allait faire la loi!

ENRIQUE- Cette marque, c'est celle de l'organisation. Elle est portée par tous les membres de l'île de la nuit et elle est aposée à l'endroit où on le souhaite. Moi, j'ai choisi la main... C'est plus amusant que de frotter sa fesse gauche sur le mur pour l'ouvrir par exemple. Plus classe quoi... Puis à part nous, personne ne sait ce que cela représente.

Elle sourit. Il avait toujours le chic pour sortir des conneries dans les moments les moins appropriés, le pire c'était que ça passait toujours et même plus que bien. Il frappa dans ses mains et retira une petite boîte richement scultée qui sommeillait là, dans le contrefort du mur.

ENRIQUE- Lumière, s'il vous plaît ? Regarde.

Elle approcha. Il y avait un magnifique sceau portant la même marque qu'Enrique avait sur la main. C'était le moment venu de se poser les bonnes questions pour elle même. Son regard accrocha celui d'Enrique, cherchant la sécurité de son assurance. Elle avait toujours l'air déterminé tandis qu'à l'intérieur elle finissait de peser le pour et le contre.
Si on lui avait dit un jour quelqu'un aposera une marque sur ton corps en signe d'appartenance à un groupe, elle aurait se serait moqué, assurant que jamais elle ne le permettrait. Une marque sur son corps, si jolie soit-elle, c'était un petit sacrifice de sa liberté, comme une petite chaînette à sa cheville pour l'empêcher de partir.

Mais elle avait toute confiance en lui, jamais il ne lui imposerait les barreaux d'une cage. Et quand bien même il oserait, elle savait qu'elle serait toujours assez forte, qu'elle aurait toujours assez de volonté pour s'en libérer...

Elle ferma les yeux un instant et la marque d'Enrique apparut sur sa nuque glissant lentement sur sa peau. Elle disparut dans le dos de la métisse pour réapparaître un instant plus tard sur son bras droit, descendre et se retrouver à l'endroit où Enrique avait la sienne pour finalement aller se fixer dans l'intérieur du poignet. Oui le poignet c'était un bon endroit. Elle observa la marque et la fit disparaître comme elle l'avait fait apparaître.

LILY-Qu'est ce qu'on attendra de moi? Qu'est ce que toi, tu attends de moi?

Elle lui tendrait son poignet quand elle n'aurait plus de questions...ses doigts jouaient avec la chainette de son médaillon de Saint-Ange comme chaque fois qu'elle réfléchissait à quelque chose de vraiment sérieux.

ENRIQUE- Mi ? Nada.

Elle le regarda, une pointe d’incrédulité dans le regard. Il recommençait à faire le con. Elle sourit : un vrai gamin quand il s’y mettait. Pourtant…

ENRIQUE-Tu fais ce que tu veux. Mwooaa, je ne suis dans l'organisation que pour ma soif de connaissance et puis pour quelque chose d'autre...

*TU NE SAURAS PAS ! TU NE SAURAS PAS ! DEGAGE DE LA LE MORVEUX !*

Tssss, c'est pas juste on peut jamais s'amuser et moi je m'emmerde là dedans je te signale! en plus y a même pas de place, bon ok c'est confortable et il fait chaud mais quand même... voilà si on peut même plus s'occuper, je boude :boude:

Asphodèle passa machinalement la main sur son ventre et l'instant d'après elle avait une espèce de petite grimace surprise.

LILY-Je crois qu'il commence à bouger. Si il manifeste son enthousiasme comme son père ça promet...

Elle avait cette drôle de petite expression amusée.
Alors voilà, c'était tout. Elle faisait partie de l'île de la nuit... dans son fort intérieur elle attendait de voir comment cela fonctionnait mais elle savait qu'une chose ne changerait jamais. Elle était un cavalier seul, même maintenant, si l'île pouvait servir ses intérêts et vice-versa tant mieux mais quoiqu'il en soit elle ne dévierait pas de son objectif...

ENRIQUE- Ouep... A coups sûr, ils tenteront de prendre le monde de la magie avant de se rendre compte qu'ils ont juste gravit une colline... Slayers powa quand tu nous tiens !
LILY-Dis donc toi je te signale au passage que j'en suis une moi de Slayers,'

elle avait son petit air faussement reproche mais au fond ça l'avait toujours fait rire la façon dont Will était version tout public. Et dire qu'il était surdoué en fait cet imbécile. Ben oui vous croyez que c'est avec quoi qu'il l'a séduite Asphodèle? Pas avec ses blagues vaseuses et sa technique de drague "irrisistible" en tout cas.

Elle éclata de rire à son tour.

Enrique lui présenta un tube à essai. On en revenait aux choses sérieuses.

ENRIQUE- Je voulais te montrer un truc, au faites... La dernière fois, je suis tombé sur un passage de ce bouquin de biologie... Ils disent qu'avec des rayons X, ils peuvent détruire tous les cellules de l'intérieur, du moins, du compartiment sanguins pour ensuite injecter un peu de moëlle épinière d'un être chimiquement identique à celui d'un individu, celui qui se prend les rayons, pour qu'il se recrée de nouvelles cellules du sang. Bien entendu, si cela n'est pas fait rapidement, c'est la mort au bout du chemin, mais tu penses pas que cela pourrait fonctionner pour ton problème ?
LILY-Je peux?

Elle attendit qu'il lui donne son aval et tirant de l'intérieur de sa cape une petite boîté apparemment sans fond, elle sortit, une drôle de paire de lunettes, avec des rouages sur le côté. Un genre de microscope version sorcier.
Elle voulait observer le résultat de façon scientifique, de fait, elle ne vit pas Enrique blêmir en relisant le passage du livre.
Après un petit instant.

ENRIQUE- Alors ? Tu en penses quoi ?

Le ton de la voix de l'hispanique tira Asphodèle de son étude. Elle sentit que quelque chose n'allait pas mais elle le connaissait. Il n'avait pas envie d'en parler. Il ne dirait rien à moins que cela vienne de lui et elle respecterait cela, quoiqu'une petit lumière dans son esprit s'éclaira en y repensant.
Elle eut une hésitation...

LILY-C'est un procédé plus qu'intéressant. Reste à savoir si le degré de contamination n'est pas déjà trop important. Je fais un test par jour, le taux de cellules malignes semble s'être stabilisé autour de 50% cette semaine. Je pense que c'est du au changements immunitaires causés par la grossesse...
Dans un second temps je dirais qu'il y a le problème du donneur compatible. Ca ne cours pas les rues tu le sais aussi bien que moi. Ca peut marcher, mais c'est risqué et je sais que je ne prendrais pas ce risque...dans mon état. Les hormones ont l'air de ralentir la contamination, si c'est réellement le cas, et si ma théorie se confirme , à savoir que le phénomène pourrait s'accentuer jusqu'à bloquer le processus, on pourra faire un essai dans moins de 6 mois si tout va bien.

Elle savait que c'était prendre un risque énorme pour elle même, au cas où elle se tromperait mais jamais elle ne mettrait la vie de son enfant en danger. C'était un risque qu'elle refusait de prendre et les rayons X causeraient inévitablement des dégâts irréversibles pour rester dans l'euphémisme.

Elle savait qu'il serait sûrement furieux contre elle.

LILY-Je suis désolée...

Son visage n'était que douceur, et maintenant qu'il existait ce lien si étrange entre eux, Enrique pouvait sentir cette chaleur et cette douceur maternelle si rassurante, si protectrice. Jamais personne avant, ormi les propres enfants de la métisse, n'avait pu sentir à quel point elle pouvait être aimante et sécurisante. Il y avait quelque chose de magique et d'apaisant là dedans... une douceur contre laquelle personne ne pouvait lutter. Mais Enrique et Mustang étaient les seuls à le ressentir à ce moment précis...

Involontairement, elle donnait à Enrique ce qu'il aurait sûrement rejetté sous le coup de la colère si elle le lui avait donné en le prenant dans ses bras comme elle l'avait souvent fait. Elle le prendrait dans ses bras quand il se montrerait disposé et non pas fermé. Il avait besoin de cette distance respectueuse, un petit moment...

ENRIQUE- Sûrement...

Elle plongea son regard dans le sien. Il ne disait rien de plus. Il était trop mal à cet instant et ça se sentait, même si elle l'avait rencontré pour la première fois aujourd'hui elle aurait pu le dire. Il allait mal et il ne voulait pas de sa douceur, il avait besoin d'être seul, ou du moins de sortir d'ici, de prendre l'air...

ENRIQUE- J'ai besoin de faire un tour, Lily. Je reviens dans quelques minutes. Tu as à disposition tout ce qui se trouve dans mon bureau. Y compris mes notes... Sur mon bureau. Je reviens.
LILY-En...

Il avait transplané. Trop tard. Elle le savait plus responsable que Dakota, elle savait qu'il ne ferait pas de connerie mais elle se sentait si inutile et impuissante. Ce qui était assez rare. Autant de pouvoir et tout ça pour rien. Ce n'était pas une leçon qu'elle avait apprise au contact de Nospheratov. L'humain. C'était sans doute qu'il y avait de plus compliqué. Elle pensa à Cecilio elle aussi. Elle l'avait peu connu, juste assez pour apprécier le petit garçon plein de vie qu'il avait été...

Elle soupira. Elle jeta un coup d'oeil à toutes ss choses merveilleuses qui l'entouraient mais elle n'avait plus envie.
Il fallait bien que cela serve à quelque chose tout de même. Elle alla au bureau d'Enrique, parcourut longuement ses notes avant de faire une nouvelle prise de sang. Ell n'avait qu'à dire accio pour être servie. Il y avait tout ce dont elle avait besoin ici. Elle fit deux où trois tests qui ne menaient à rien. Les cellules seines étaient soit trop endommagées par le traitement, soit les cellules infectieuses se mettaient à croître de façon exponantielle sans qu'elle se l'explique, ou alors des mutations de toutes sortes se produisait. C'était un vrai casse tête. Irritée et fatiguée elle rangea tout ce qu'elle avait utilisé et de colère jeta un lumus solem sur son prélévement de sang.
Un résidu poussiéreux se forma à la surface et le reste du sang s'y mêla par capillarité formant une espèce de pâte rouge sombre.

Elle soupira. Combien de temps, elle y avait passé? et pour rien en plus...

Elle avait parcouru les notes d'Enrique, fait quelques veines expériences c'est ainsi qu'enfin elle retourna à ce qu'avait écrit l'hispanique, parcourant de ses doigts chaque ligne comme une aveugle jsute pour sentir les lignes et les lettres courrir sous ses doigts. Et ces quelques lignes à Cécilio... elle se laissa un instant entraîner par toutes ces digressions, jusqu'à l'ange et il arriva à cet instant. Transplanant dans un crac sonore, il la fit sursauter.

Elle leva les yeux sur lui, sentit sur lui cette odeur un peu âpre de la mescaline qu'elle reconnut parfaitement bien même sans savoir d'où il avait pu s'en procurer. Elle referma le carnet de note, furieuse. Tandis qu'il se prenait un shoot devant elle, complétement déchiré. Comme si c'était une solution. Il s'affaissa au sol. Qu'était-il en train de faire de son Enrique, si fort et si beau, celui qu'elle aimait. Il était tout simplement en train de le détruire. Il ne pouvait pas ramener Cécilio mais si il continuait comme cela il finirait par le rejoindre.

Asphodèle s'agenouilla devant lui, elle releva le visage d'Enrique vers elle, plongea ses yeux dans le regard brillant de l'hispanique et lui colla un de ces revers qu'il n'était pas prêt d'oublier:

LILY-Qu'est ce que tu es en train d'essayer de faire! Tu veux que ton fils se retrouve seul! C'est ça que tu veux?! Qu'Alvaro se retrouve avec une épave en guise de paternel si c'est pas pire! Si c'est ça tu as raison c'est ça continue!!

Il n'y avait pas la moindre nuance de douceur dans sa voix! Elle devait être dure, il n'y avait plus que ça pour le tirer de cette pente savoneuse où il s'était foutu. Elle avait déjà essayé la douceur, la discussion, tout... maintenant elle allait la jouer hard puisque c'était ce qu'il voulait. Il voulait se prendre un shoot au peyotl, fuir sans plus se soucier de rien. Pas question, c'était bien trop facile, et à leur âge, la facilité n'était plus une solution.
Il ne voulait plus voir, soit, elle allait l'obliger à regarder.

Elle le serra contre elle, pleinement consciente du lien qu'il y avait entre eux. A la seconde où leur peau entrèrent en contact, les yeux d'Asphodèle virèrent au noir sous la concentration. Elle allait le purger quitte à s'empoisonner, elle voulait qu'il voit! Il fallait qu'il voit.

Il lui fallut moins de cinq minutes pour lui voler son extase, et elle se sentit vraiment mal tout d'un coup mais elle, elle était déjà assise par terre. Elle s'allongea en attendant que ça lui passe.

LILY-On peut pas dire que tu y sois allé de main morte. Si je gerbe je te préviens...

Mais elle n'était même plus capable de finir sa phrase tellement elle était mal. Sa peau perlée de sueur était glacée et elle avait la nausée. Elle ne pouvait même pas profité de la phase d'euphorie parce que c'était Enrique qui l'avait eu, elle devait se payer la descente difficile (surtout pour quelqu'un qui n'en a jamais pris, et surtout vu la dose), elle bradycardisait déjà, et son souffle se faisait très très lent. Et elle planait malgré tout.

LILY-C'est quoi cette merde que tu prends?...

Elle n'aurait même pas su dire si elle l'avait dit où si elle l'avait pensé. Impossible de faire la différence. Elle sentait un goût amer sur sa langue. Un goût qui accentuait encore un peu plus son envie de gerber. Le pire c'est qu'elle aurait vraiment bien aimé gerber mais qu'elle savait que ça n'arriverait pas et qu'elle allait rester là à regarder les murs danser, étendue à demi-nue sur le carrelage. En un mot: pathétique. Si ça n'avait pas était pour lui...

LILY-Enrique...

Et elle se mit à rire tout doucement.

ENRIQUE- Une épave... Une ééééé paf ! Chuiii un bâteau... Marrre de me battre contre le courant.... Maaaarr... La mer... Ahahaha.... Mar en espagnol c'est la mer... Bâteau, mer, mar... Aahaha...

Elle observait cet homme qui souffrait tant. D'une main douce elle essuya ses larmes mais elles coulaient en abondance, comme si elles échappaient à tout contrôle. Asphodèle prit le visage d'Enrique entre ses mains et baisa ses joues et ses larmes avec plus d'amour qu'elle en aurait montré habituellement. Et elle le serra contre elle.

LILY-Si tu es un bateau laisse moi être le vent et la mer. Laisse moi te ramener à bon port Enrique. Je ne vais pas te laisser dériver comme ça.
.....

LILY- On peut pas dire que tu y sois allé de main morte. Si je gerbe je te préviens...
ENRIQUE- T'avais qu'à me laisser tranquille...

Elle caressa les cheveux noirs de l'Almadovar, contre son ventre.

LILY-Tu n'étais pas tranquille.

Ses doigts allaient avec douceur et cela la tranquilisait. Le fait qu'il soit contre elle aussi. Il se redressa, assis près d'elle et lui caressa la joue comme souvent. Elle sourit, ferma les yeux et alla chercher cette caresse d'un mouvement doux de son visage. Elle lui prit la main pour la garder contre elle. C'était qui avait besoin de son contact à présent.

ENRIQUE- Cesse de rire. Il ne faut pas.
LILY-Je ne peux pas m'en empêcher. Reste près de moi ça résonne quand tu parles quand je parle.', elle rit encore, 'comme les vagues del mar...'

Sa langue n'arrêtait pas de lui jouer des tours dont elle avait à peine conscience. Elle avait tant de trucs à lui dire mais pas de quoi tenir une conversation normale. Elle vint poser sa tête sur les genoux d'Enrique, se serrant doucement contre lui, puis finalement d'une main posé sur le coeur d'Enrique, elle le poussa légèrement parce qu'elle voulait qu'il reste allongé près d'elle.

LILY-El mar... el mar... Eldamar comme dans un livre que j'ai lu. Il y a longtemps. Tu cherches quoi? Tu veux quoi Enrique? Je sais que tu détestes ce prénom. Moi je l'aime. Enrique. Enrique...c'est écrit ici...mais peut-être que ça n'y est pas vraiment.

Elle regardait sa peau, et elle voyait les lettres du nom d'Enrique dessus. Lumineuses comme l'ambre noble. Mais peut-être que ça n'y était pas vraiment. Peut-être que c'était seulement le peyotl qui lui faisait croire ça ou alors elle pouvait lire les écritures Azteques dissimulées en elle. A cause du Peyolt.

LILY-Ca n'a pas d'importance. Pourquoi il ne faut pas rire? J'aime quand tu ris vraiment ja ljublju vas
vaš smex ja ljublju vaš smex mexico...', et elle rit encore, ' tu m'emmèneras un jour...un jour...'

A la seconde où il la toucha, elle arrêta de divaguer. Comme si les effets du peyotl c'était envolés. Une sensation étrange la traversa et elle ferma les yeux tandis que les doigts d'Enrique caressaient ses cheveux. Elle sentit ses lèvres contre les siennes mais ne s'en défendit pas. Elle était surtout surprise mais il était si doux. Elle chassa cette pensée de son esprit. Peu importait qui soit doux et qu'elle y ai prit du plaisir, elle était mariée et elle aimait son époux. Mais pour une raison qu'elle n'expliquait pas elle ne repoussait pas Enrique. Il la serra contre lui, elle se mordit doucement la lèvre comme pour profiter encore un peu du baiser qu'il venait de lui donner.

ENRIQUE- Je... Non... Je ne suis pas désolé.

Et elle ne l'était pas non plus. Elle ne dit rien. Il y avait trop de choses qui se bousculaient dans sa tête, incapable d'en faire la part, elle se posait trop de question. Ce n'était que de l'amitié pourtant...jusque là. Est-ce que quelque chose avait changé ou était-ce simplement ce besoin de fusion qu'il y avait toujours eu entre eux? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Et soudain plus rien. Le calme absolu et la lucidité.

ENRIQUE- Gifle moi pour ce que j'ai fais, Lily...

Et il souriait ce petit con. Asphodèle le regarda un instant droit dans les yeux, elle avait l'air de chercher quelque chose. Et soudain son expression changea. Comme si quelque chose à l'intérieur l'avait perturbée. Elle ferma les yeux pour se contenir, parce qu'elle ne voulait pas céder à une pulsion ridicule. Il fallait qu'elle se tempére mais ça ne passait pas. Elle n'allait pas se chercher des excuses mais c'était comme ça.

Elle le regarda longuement toujours sans rien dire avant de poser son index sur les lèvres d'Enrique, pour le faire taire ou pour ne pas être tentée. Mais elle l'était. Elle posa ses lèvres sur son doigt dans un baiser innocent et chaste.

LILY-C'est toi qui ferais bien de me giffler maintenant', murmura-t-elle sur ses lèvres.

Les yeux fermés, (pourquoi n'y arrivait-elle pas?), sa main glissa sur les lèvres d'Enrique pour aller se poser sur sa joue. Il n'y avait plus d'obstacle.