A deux pas... (pv)

- Mark mon vieux, faut que tu m’sauves la vie ! J’suis en galère, j’te raconte pas, un truc de dingue….
- Ça va, ça va épargne-moi les excuses vaseuses ; c’est quoi le problème mon vieux ?
- Je dois rendre le devoir de sortilèges dans une heure, et j’ai rien fait !
- C’est bien digne d’un Gryffondor ça : y’a que vous pour avoir le courage de vouloir affronter le professeur Almodovar
- Ouais, bon…. tu peux m’aider ?
- Meuh oui, pas d’problème : Almodovar est un faignéant de première, il refile toujours les mêmes sujets pour ses devoirs ; tiens j’ai là une copie parfaite qui vaudra un E sans aucun effort
- Génial !
- C’est 10 gallions mon vieux
- QUOI ? mais c’est malhonnête ! On est amis
- T’as raison j’avais oublié, on va dire 8 gallions alors
- C’est un scandale !
- M’attends, j’ai des frais moi ; et en plus je dois sortir Aphrodite à Pré-Au-Lard le week-end prochain, faut que j’ai un peu de répondant tu vois



10 minutes plus tard, après force de récriminations et de soupirs, ce brave Julius Annhebot finit par acheter le devoir tant nécessaire ; Mark était connu dans tout Poudlard pour être un faiseur de miracle : un devoir à rendre ? besoin d’une excuse pour éviter une punition ? Recherche d’un coin tranquille pour bécoter une fille sans être dérangé ? Pas de problème, Mark De Hurlevent vous trouvait toujours une solution. Du coup, nonobstant ses petits tarifs, il était un élève trèèèèèèèèès apprécié ; évidemment ça impliquait qu’il devait lui-même mouiller le maillot et transgresser très allégrement le règlement, mais bon ça allait rarement au-delà des punitions d’usage. Ca avait du bon d’avoir des parents qui tutoyait pas mal du corps enseignant à Poudlard ; il n’y avait guère qu’un petit problème pour Mark : la ravissante et non moins redoutable directrice de Poudlard le connaissait beaucoup trop bien pour se laisser prendre à ses sourires d’ange. Il fallait de tout dans un monde.


Pour l’heure Mark s’en était allé à la lisière de la forêt Interdite, non pas qu’il eut voulu y entrer (il n’était pas fou à ce point), mais il avait besoin de « quelque chose » de l’un des animaux présents à l’intérieur des bois ; il était en effet très intéressé par une ravissante jeune fille chez les Poufsouffle et pour la séduire il avait résolu de l’impressionner en organisant un petit pique-nique où il montrerait une surprise. Le pique-nique était prévu pour dans 3 jours et il était temps qu’il s’occupe de ladite surprise.
Mais avant de se retrouver là il était également passé voir le concierge de l’école, dont il s’était fait l’ami à force de petits cadeaux et autres présents ; on avait toujours besoin d’amis.

- Ah Mark, tu m’as trouvé d’autres de ces excellents cigares de France ? J’ai hélas bientôt fini les miens
- Non désolé, mon fournisseur est un peu short en ce moment ; par contre je t’ai amené du cubain, je suis sur que tu vas adorer ça !
- Formidable, merci mon petit ; comme d’habitude ton courrier « spécial » est ici : je te laisse passer les derniers modèles de pétard et les nouvelles gommes-à-flemme, en revanche je dois te garder le belvedoar ; trop dangereux en ce moment, tu en as un besoin urgent ?
- Ah zut je voulais l’utiliser pour mon projet en potion….. tu peux le garder une semaine ? Ca devrait permettre au professeur Slayers de me signer une autorisation
- Aucun problème mon prince ; autre chose pour ton service ?
- Et bien ma foi…… Je cherche un moyen d’attirer une licorne à la lisière de la forêt interdite ; j’ai bien trouver un sortilège mais je suis sceptique
- Je crois que j’ai confisqué un appeau qui pourrait faire ton affaire, tiens le voilà ; j’espère que ça ira



Et oui, Mark De Hurlevent avait en effet l’intention de faire découvrir à sa charmante les magnifiques licornes ; si avec ça elle ne tombait pas dans ses bras c’est que décidément il ne comprenait plus rien aux femmes. Pour l’heure il utilisait conjointement l’appeau et le sortilège, mais le résultat était assez « mitigé ». Totalement absorbé il n’entendit pas la personne s’approchait, en revanche il reconnut immédiatement la voix

Iranoe – « Bonsoir, Mark… Je te dérange ? »

La directrice de Poudlard, le surprenant à faire quelque chose de pas tout à fait interdit mais pas franchement réglementaire non plus ; bon, surtout pas de panique.

Mark – « Salut tantine, ça fait plaisir de te voir autre part que dans ton bureau » il allait joyeusement vers elle pour l’embrasser ; Iranoe n’était pas à proprement parler sa tante mais c’était tout comme. Même si elle allait sûrement lui filer une retenue il était content de la voir.

Mark – « Tu me déranges jamais voyons, toi aussi tu viens prendre l’air le soir ? Oh tiens, c’est déjà la nuit ? C’est fou comme ça passe vite, j’avais pas du tout fait attention ; et heu….. je peux rester un peu ? Tu comprends je suis sur que je vais y arriver là »

Iranoe -Oui, je venais prendre l'air mais je t'ai vu en train de te débattre avec je ne sais quoi... Quant à rester un peu... tout dépend. Tu es prêt à me rendre la copie intégrale de ma bibliothèque de manuels de potion pour la semaine prochaine? Tu sais très bien de ce que dira ton père et surtout ta mère s'ils apprennent que je t'ai laissé ici... Ou pire, s'il t'arrive quelque chose?


Tout au long du petit échange Mark s’acharnait à utiliser conjointement l’appeau et le sortilège en direction de la forêt interdite ; las!, pas l’ombre d’un poil de licorne ne daignait se présenter, mais ce n’était pas le genre du Serdaigle d’abandonner : quand il s’y mettait il était aussi têtu qu’un Gryffondor le petit Mark. Par contre aux mots « tu sais très bien ce que diront ton père et surtout ta mère si ils apprennent que je t’ai laissé ici » il bondit presque et se mit à envisager « Tantine » d’un air chagrin et inquiet ; c’est qu’il était très mignon quand il prenait cet air-là, et il n’y avait guère qu’Iranoe Sayuri pour réussir à le provoquer chez un De Hurlevent.

Mark – « On peut s’arranger hein ? Non, si ? La bibliothèque je dis pas mais heu….. Tiens par exemple j’ai des nouveaux potins si tu veux, dans le genre : ton dernier surnom, la dernière position des professeurs Rocstone dans le placard, les petites choses que Slayers a oublié de te dire….. Allez Ira, s’il-te-plaaaaaaaaait, je te promets que c’est la dernière fois que tu me surprends à faire ce genre de truc ! »

Sous-entendu parfaitement compréhensible pour l’un et l’autre : non pas que Mark allait arrêter ses petites affaires, simplement il veillerait à ne pas se prendre.

Mark – « tu vas pas m’enlever des points quand même, le couvre-feu n’a même pas sonné... et surtout je fais rien de mal pour le moment ! »

Honnêteté suprême que d’avouer à moitié qu’il n’était peut-être pas seulement venu pour profiter du bon air, mais bon.

Ira l’observa un moment, puis haussa un sourcil l’air presque indifférente ; cela aurait pu être interpréter comme une bonne nouvelle par n’importe qui mais Mark connaissait assez bien sa marraine pour reconnaître les ennuis se pointer à la vitesse d’un éclair de feu

Iranoe –Mark, Mark... qui t'a apprit à soudoyer les autres? Non content de vendre tes devoirs à une bonne partie de tes collègues, tu soudoies en plus le garde chasse pour qu'il te donne ce qu'il a confisqué et tout le reste... Tu crois pas que tu y vas un peu fort, là ?

C’est vrai que présenté comme ça…… mais était-ce sa faute si il avait des prédispositions pour aimer suivre ses instincts et ses envies ? A part ses petites activités c’était un élève irréprochable, le meilleur de tous les Serdaigles, quoique de mauvaises langues osaient le comparer à Isis ; peuh, fi, allons donc ! Enfin fallait avouer que des fois….. mais seulement des fois !

Mark – « ben tu sais c’est pas moi qui aies crée la demande, bon je l’entretiens peut-être un peu mais….. et puis ils sont bons mes devoirs pas vrais ? Tous les élèves ont un sacré niveau maintenant, tu peux être fier Tantine heu pardon Ira »

A l’éclair qui apparut dans les yeux gris de la directrice Mark comprit instinctivement qu’il fallait mieux changer de sujet ; vite, vite, trouver un bouc-émissaire….. Idée.

Mark – « entre nous, soudoyer ça m’est pas venu tout seul ; que veux-tu à force de voir les méthodes de certains professeurs aussi….. non non non, je donnerai pas de noms, je suis fidèle. Mais bon, juste entre nous alors, quand on sait qu’un certain prof fait exprès de donner les mêmes devoirs pour que je refile les mêmes solutions, enfin honnêtement on peut se demander qui est le plus coupable…… »

Et en plus il lui prenait 30% des bénéfices le salaud ! Ah décidément y’avait des gens bien malhonnêtes dans ce bas monde, tsss tsss quelle honte.


Mark – « tu, tu veux pas qu’on parle d’autre chose ? Comme d’Isis par exemple ; tu sais qu’elle a eu le front de prétendre m’avoir battu au dernier cours de DCFM ? C’est un scandale, une honte, un complot ! Et d’ailleurs c’est quoi ce E en Sortilèges ? Pourquoi un E ? Je n’ai jamais de E moi ! 3 ans que je n’ai que des O en sortilèges ! C’est inadmissible, j’exige de revoir ma copie ! Tu te rends compte, j’en étais à un examen pour battre ton record…. »

Iranoe -[...] seule personne qui s'offre à leur vendre ses devoirs. Tes devoirs sont bons mais les résultats des autres ne sont que factices. Le jour où je m'occupe moi même des devoirs, tu sais très bien ce qu'il va arriver. Je veux que ça cesse.


Comme il était dit Mark était un garçon intelligent, suffisamment pour sentir quand il mieux valait ne pas trop insister ; depuis quelques temps "Tantine Ira" était d'une humeur proprement massacrante, et ça se ressentait méchamment.

Iranoe -Tu as soudoyé le garde chasse pour qu'il te laisse faire ce qu'il veut. Ca serait déjà assez pour te coller jusqu'à la fin de ta scolarité ici en plus du retrait de points...

Gloups gloups, en plus elle avait méchamment l'air sérieuse quand elle disait ça.... Mieux valait peut-être faire profil bas pendant quelques temps, de toute manière le "traffic" de devoirs n'était pas si important que ça à ses yeux ; bon évidemment il y aurait des vagues de déprime chez la plupart des élèves mais ça leur passerait. Et puis à l'approche des examens il pourrait toujours ressortir ses "annales pour les BUSEs et ASPICs". En attendant Mark avait bien d'autres choses à faire pour rester longuement occupé...... il faudrait peut-être qu'il prenne un assistant d'ailleurs ; mouais, rien ne pressait.

D'autant que dernièrement un grand sujet de contrariété était réapparu dans la vie du plus brillant des Serdaigles.

Iranoe -C'est parce qu'Isis t'a battu, Mark. Elle est aussi douée que toi mais tu ne veux pas l'admettre, c'est tout.


Isis, Isis...... parfois Mark admettait que sans cette insupportable concurrente la vie lui semblerait bien fade ; et en plus elle était très jolie. Brillante et ravissante, c'était un comble, normalement c'était son credo à lui ça. Et voilà qu'une pimbêche se piquait de lui disputer la première place. Peuh, Peuh, il aurait été plus facile d'ordonner à la Terre de cesser de tourner plutôt que de faire renoncer à Mark de rester le numéro 1.

Mark - mouais, Isis est pas mauvaise dans son genre mais c'est tout ; la seule, l'unique évidence c'est que le meilleur c'est moi ! Je vais la massacrer si elle ose remettre ça en question, elle n'a pas une chance contre moi. Oh oui elle a peut-être marqué un point en DCFM mais elle a été pitoyable en Potions et en SACM. Il y a plusieurs siècles les sorciers étaient persuadés que la Terre était plate, et pourtant elle est bien ronde. Et bien moi je suis meilleur qu'Isis, et à la fin tu seras toi aussi obligé de l'admettre



Silence, puis Ira repris sur un autre ton.

Iranoe - "Tu parlais de mon record.... Lequel ? Le vrai, celui de Salem ou celui qu'on s'amuse à me donner parce qu'on ne trouve aucune information vérifiable et digne de ce nom à mon sujet ?"

Houlà, attention attention Mark : sujet sensible en vu

Mark - "tu m'as toujours dit de ne jamais parler de Salem...... Moi j'en connais des vrais informations, parce que tu me les as dit, et tu sais très bien que j'ai le respect des secrets. Tu es blessante Ira, je n'ai jamais profité de nos liens familiaux, je n'aurais pas cru que tu m'aurais jeté ça à la figure....."

Et le pire c'est qu'en disant ça il avait vraiment l'air peiné ; mais au fond, eut-il vraiment cru que "Tantine" lui en faisait le reproche, il en aurait été réellement triste.

Mark – « ma propre vie me suffit très largement Tatie, et aux dernières nouvelles je n’imagine pas la lier à Isis…… même si c’est sûrement l’une des plus jolies élèves de l’école. »


Et bonne chance à qui s’occupera d’elle ! ne put s’empêcher de penser Mark ; il ne doutait pas que la Serdaigle fut remplie de tas de bonnes qualités et de tout d’autres choses qui l’eut rendu particulièrement désirable mais en ce qui le concernait la Serdaigle était l’incarnation de la froideur et du caractère de cochon en sus. Bah, on ne pouvait pas non plus s’entendre avec le monde entier ; fin de l’histoire, rideau, merci et au revoir. Le chapitre Isis attendrait la fin de chapitre « Tantine-Iranoe-qui-surprend-filliot-Mark-à-des-choses-pas-anglicanes ».

Et sur ce sujet là ça ne présentait pas terrible terrible ; la dernière remarque d’Iranoe avait blessé Mark, ça n’était pas un exploit car le jeune homme avait avoué depuis longtemps être sensible à bien des égards, mais tout de même ça n’était pas une sensation agréable. Mark n’aimait pas qu’on remette en question son honnêteté (et oui, c’était un comble !) ou si il était digne de confiance ; plus que toutes les vachetés et les punitions qu’elle aurait pu lui faire sa marraine venait d’appuyer exactement là où ça faisait mal. Résurgence d’un temps où on traînait le nom et les actes de ses parents dans la boue, le Serdaigle en avait gardé un orgueil et une fierté inébranlable à être celui dont on reconnaissait qu’il était fiable ; de lui, il ne voulait entendre qu’une seule chose : « Mark ? c’est un garçon sur lequel on peut compter ».

Mark – « […]je n'aurais pas cru que tu m'aurais jeté ça à la figure.... »

Dans ces moments-là le jeune garçon reprenait un visage enfantin, sur lequel les émotions, joie ou peine, se lisaient comme sur un livre ouvert ; Mark ne dissimulait ni ce qu’il le rendait heureux ni ce qui l’affectait. Etrange au vu des antécédents parentaux, étrange en vu de ses propres activités, étrange avec Iranoe pour modèle (bien qu’il aurait avalé sa baguette plutôt que d’avouer sa véritable admiration pour l’extraordinaire directrice de Poudlard)…. c’en était pourtant ainsi, et on avait fini par s’y habituer.

Iranoe resta un instant immobile, comme si elle réfléchissait. Elle finit par laisser échapper un soupir puis posa une main fraîche sur la joue de Mark, un sourire aux lèvres.

Iranoe -Excuse moi, Mark. Ce n'était pas pour dire que tu profitais de tes liens avec moi, c'est simplement pour savoir duquel tu parles... Le vrai... Le faux... Si c'est celui de Poudlard, tu sais pertinemment que je n'ai passé que 6 ans ici...

C’était vrai qu’il le savait mais…. 6 années sur 7, c’était pas mal quand même ? Il n’avait encore jamais su quelle avait été la fameuse année manquée, ni pourquoi ni ce qu’elle avait impliquée ; pour certaines choses Mark avait un raisonnement simple et n’en venait pas à chercher secrets et mystères chez tout ceux qui l’entouraient. Lui-même n’était pas mystérieux, plutôt presque aussi transparent que le cristal pour certaines choses ; ça faisait un peu parti de son charme, cette franchise presque candide qu’il avait de dire et de montrer certaines choses.

Mark – « oui tata, je sais….. n’empêche, j’aurais bien voulu le battre ce record ; tu pourrais vraiment pas y faire un petit quelque chose ? C’est pas comme si c’était immérité en y pensant…. »

Tantine ne répondit rien, en revanche elle eut un sourire avant de se pencher pour déposer ses lèvres sur son front. Mhhhhh, ça c’était gentil, et agréable aussi ; il faudrait qu’il lui apporte un joli cadeau pour la remercier lors de leur prochain petit thé.

Iranoe -Aller, dis moi ce que tu cherches à faire.

Diverses possibilités : soit le gros mensonge auquel ni l’un ni l’autre ne croirait mais qui aurait l’avantage de les divertir, soit le pipotage subtil qui ne tenait pas 5 secondes face à la sagacité de Tata, soit……. ben, la vérité.

Oh-oh.

Mark – « heu, ne t’énerve pas hein ? C’est pas grand-chose en fait tu sais….. j’ai bien relu le règlement et très très honnêtement je n’ai pas vu qu’il était explicitement interdit de….. et tu noteras que je suis pas dans la forêt interdite….. ce matériel ? non, non tout est autorisé, le professeur Slayers m’a fait un mot ou alors il est en train de le faire et….. ahem »


Bon, quand faut y aller, faut y aller !

Mark – « en fait j’essaye de…… d’attirer une licorne à la sortie des bois. J’aimerai tellement en voir une vraie en liberté mais je ne peux pas entrer alors voilà ; et puis, si ensuite j’arrive à me lier un peu avec elle je pourrais continuer à la faire venir…… J’ai des appeaux spéciaux, un sortilège et des plantes odorantes. Tu veux bien m’aider Tatie ? »

Iranoe -Tu ne me dis pas tout, Mark... Mais tu as raison, tu n'enffreins pas le règlement... Je doute que tu parviennes à faire venir une licorne aussi près du parc de l'école... Mais je peux t'emmener en voir une...


Depuis quelques minutes Mark s’affairait avec un certain entrain à faire étalage de tous les petits accessoires dont il s’était judicieusement muni, mais les mots d’Iranoe eurent un effet très net sur le Serdaigle : il laissa soudain tout tomber à plat. Assez lentement il se retourna vers sa marraine et réalisa sans trop de difficulté qu’elle était tout à fait sérieuse.

Mark – « tu peux m’emmener…… »

Sans s’emballer Mark se força à intégrer très froidement ce qu’il venait d’entendre et à ne pas en sortir des conclusions hâtives ; si il avait véritablement bien compris alors l’extraordinaire de la situation était un cadeau immense. Quand Ira lui tendit la main en l’enjoignant à le rejoindre il se laissa finalement à sa joie.

Iranoe -Tu viens?

Mark – « toi et moi, dans la forêt interdite, sans aucune punition et sans entorse au règlement, c’est…… c’est une occasion inespérée, un vrai cadeau ! Tatie, je t’adore !! Oui, oui je viens tout de suite, une petite seconde…. »

Le Serdaigle s’empressa de vider tout le contenu de son sac et l’enfourna, désormais vide dans sa poche : il fallait tirer le maximum de cette occasion géniale.

Iranoe -Quoiqu'il arrive, tu ne me quittes pas. Je suis sérieuse, Mark.

Mark – « je suis un Serdaigle Tatie, je sais utiliser ma cervelle fais-moi confiance ; oh dis donc, mais ce sont des Caliacées Idefré ? C’est une plante très rare, attends il m’en faut absolument un échantillon ! Et là, c’est de l’écorce de Igni Creolia, un arbre de feu ! donne-moi 5 minutes…. »

Toute à sa joie le Serdaigle récoltait morceau et plantes, pratiquement tout ce qui lui tombait sous ses pieds : toutes ses merveilles à porté de main, maintenant qu’il était dans la forêt interdite ! Grâce à tout ça il pourrait dynamiser ses offres d’au moins 200% ! Une nouvelle ère s’ouvrait pour Mark….. précédée par un très inquiétant grognement.

Mark – « Heu, Tatie ? tu es là ? j’ai entendu un bruit et…… Ira, c’est pas drôle, où tu es ? »

Ouff, la voilà qui réapparut : c’était amusant de constater à quel point, dans certains moments, Mark pouvait être vachement content de revoir sa tatie ; non mais dites donc, elle souriait en plus ? aaah d’accord, Tata avait décidément de se foutre de sa gueule…. Très drole, très fin, très spirituel, gnagnagangna

Iranoe -Ne t'ai je pas dit de ne pas me quitter?

Mark – « t’as un humour déplorable Tatie, c’était pas drôle du tout…. »

Iranoe – « Je sais que tu es curieux de toutes ces plantes et autres.... mais si je veux que tu reviennes pour le dîner, il faut que l'on se dépêche un peu. Je te ramènerais pour une ballade pour ramassage de plantes... »

Mark – « ça c’est une bonne idée, j’aime, j’aime beaucoup !! D’accord j’arrête de traîner »

Enfin ils arrivent dans une toute petite clairière où trône au centre un drôle de rocher ; il n’y a à priori rien de spécial sauf que….

Iranoe -Soit silencieux, s'il te plaît. Elle ne devrait pas tarder...

Mark – « dis donc je suis pas une brute non plus et je te ferais remarquer que…. oh par Merlin ! »

ELLE est finalement apparue, une splendide, une extraordinaire licorne est entré dans la clairière ; elle les a vus, elle les a tout de suite vu, et s’est avancé vers eux deux jusqu’à s’arrêter au rocher. L’animal les regarde, d’un regard doré et pénétrant comme si elle pouvait lire dans leur âme. Sa corne est magnifique, d’une dureté incomparable et scintillent d’une lumière qu’on ne s’explique pas.

Hypnotisé Mark se lève et sort du petit bosquet, il avance vers elle, sans geste brusque mais sans y aller lentement : son pas est naturel et il ne la quitte pas des yeux. Il est impressionné, car l’animal est grand, très vif : ses muscles sont dessinés à la perfection et il remarque que c’est un mâle. Il est maintenant face à lui, il peut sentir le souffle de la licorne sur lui. Elle baisse lentement la tête, pour amener son regard en face des yeux du Serdaigle. Il lui semble que le temps s’est arrêté, mais dans la lueur du regard de l’animal il a l’impression de voir l’univers en son entier….. d’une main tremblante il approche du pelage de la licorne ; quelques millimètres les séparent au toucher…..

Durant cet instant où la main de Mark n’était qu’à un souffle de la peau de l’animal il sembla au Serdaigle que le temps s’était arrêté : l’appréhension et l’hésitation, mû par un respect quasi-religieux pour cette licorne, paralysaient le jeune garçon ; mais les yeux incroyablement doux et limpides qui l’envisageaient sans crainte aucune lui firent passer quelque chose. Cessant de respirer Mark apposa enfin sa main sur la robe blanche et scintillante d’une pureté incomparable : l’effet qu’il ressentit alors lui fut extraordinaire. Ce n’était plus seulement le temps qui s’était maintenant arrêté mais véritablement tout l’univers dans son ensemble, basculant et évoluant autour de ce point de pivot qu’était la licorne. Une sorte de décharge électrisante, mais douce et pure, se répandit dans tout le corps du Serdaigle, le coupant de ses sens habituels pour appréhender le monde et la réalité : il se sentait comme transporter hors de son corps, fusionnant avec l’âme même de l’animal dont les pensées et les sentiments se mêlaient aux siens en une symbiose parfaite ; durant cet instant, qui semblait être aussi court qu’infinie Mark se sentit réellement ne faire plus qu’un avec le mâle licorne. Son esprit s’était éclairci, débarrassé des considérations terre-à-terre qui l’habitaient et une paix profonde et lumineuse l’habitait.

Puis ils se séparèrent, presque naturellement comme si c’était là une chose convenu et naturelle depuis l’avènement des tous premiers jours. Le retour à la « réalité » ne fut pas brutal, et Mark se sentait……. « changé ».


Iranoe -Il ne pouvait pas rester... Mark...


Son filleul posa un regard dénué de tout autre sentiment qu’une douceur et tendre luminosité, son sourire semblait vouloir embrasser l’univers dans la quiétude et la paix.

Mark – « ce n’est rien….. Il n’avait pas besoin de rester plus longtemps »

Le Serdaigle ne réalisait pas encore toute l’étendue du choc qui le transformait pendant ces longues minutes et sans qu’il ne puisse ou ne trouva nécessaire de l’expliquer il avait ce sentiment puissant qu’entre lui et l’animal c’était plus qu’un lien qui venait de se créer, mais presque une symbiose…..

Iranoe -Même pour impressionner quelqu'un, promet moi de ne pas revenir ici sans moi. Parce que non seulement tu risquerais ta vie mais en plus, à la place de la licorne, tu verras débarquer un troupeau de centaures... Pour ce qui est de "l'apprivoiser", il te faudra beaucoup de temps et de patience. J'ai mit pas mal de temps en ce qui me concerne...

Il sourit à nouveau, mais ce n’était pas le sourire taquin et à demi-manipulateur qu’il affectionnait : celui-là était pur et dénué de toute pensées piégeuse

Mark – « n’aie crainte Tatie adorée, je n’irais jamais plus loin que la lisière et je ne pense pas que cela me manquera » un silence très léger « je….. j’ai ce sentiment que si lui et moi devons nous revoir alors nous n’aurons qu’à…. qu’à le vouloir ; je ne veux pas l’apprivoiser, ce n’est pas qu’un simple animal c’est…… c’est un esprit à part entière »

Mais il n’aurait pu développer plus sa pensée, et déjà Iranoe le ramenait vers Poudlard sans cependant se presser. Lui effleurant la joue en un petit geste gentil elle lui annonça tranquillement

Iranoe -Au fait... Demain, tu vas recevoir tes insignes de prefet... Tu sais ce que cela sous entend?

Cette nouvelle fit un effet au Serdaigle qui sembla perdre un temps de son illumination temporaire pour revenir plus rapidement aux réalités du monde.

Mark – « Préfet….. ça veut dire que j’aurais accès à la salle de bains pas vrai ? » Regard acérée de sa marraine « mhhhh, il va peut-être aussi être temps que je calme certaines activités j’imagine…… tu sais que ça ne va pas être simple, et surtout si je disparais du jour au lendemain du marché d’autres moins honnêtes risquent d’apparaître. » re-silence, plus réfléchi cette fois « bon d’accord : j’arrête le trafic des examens, des excuses pour les cours et les hiboux conciliants ; quand au reste….. je réduis au minimum avec la promesse de te faire part du moindre dérapage. Deal ? »

Mark De Hurlevent, préfet des Serdaigles…….. d’accord, pas de panique, on respire calmement, on se fait doucement à la nouvelle et on réfléchit ; voilà, caaaaaaaaaaaalme, cool, zen.
Bon, ça devait être une blague : comment imaginer qu’Iranoe eut accepté un seul instant que son « épouvantable » et trafiquant de filleul se voit désigner pour veiller sur ses camarades plus jeunes et en quelque sorte devant montrer désormais montrer l’exemple. Non, non soyons sérieux quelques instants : si le Serdaigle s’attachait à être un modèle d’excellence académique il avait ses idées bien à lui en ce qui concernait l’interprétation du règlement, chacun le savait et si il était un peu toléré en ce sens c’était uniquement parce qu’il ne dépassait jamais les bornes et restait discret autant que faire se peut.
On ne proposerait jamais à Mark d’être un préfet : il n’avait pas le profil, n’était pas assez « comme il le fallait en quelque sorte ».

Il y avait tout de même une certaine bizarrerie : pourquoi Ira lui parlait-elle de cela simplement pour en faire une sorte de « blague » somme toute un peu cruelle ? Ce n’était pas son genre, et si parfois elle était dure avec son filleul ce n’était jamais gratuit. Peut-être voulait-elle le responsabiliser un peu, le ramenait devant certaines réalités après leur rencontre avec la licorne……
Un peu blessé le Serdaigle décida de répondre par une boutade sur le ton de la plaisanterie.

Mark – « Préfet….. ça veut dire que j’aurais accès à la salle de bains pas vrai ? mhhhh, il va peut-être aussi être temps que je calme certaines activités j’imagine…… tu sais que ça ne va pas être simple, et surtout si je disparais du jour au lendemain du marché d’autres moins honnêtes risquent d’apparaître... Bon d’accord : j’arrête le trafic des examens, des excuses pour les cours et les hiboux conciliants ; quand au reste….. je réduis au minimum avec la promesse de te faire part du moindre dérapage. Deal ? »

A son grand étonnement elle eut une ébauche de sourire et acquiesça en hochant légèrement la tête ; il n’y avait aucune trace de moquerie ou d’ironie dans son regard limpide.

Iranoe – « Tu sais ce que je veux que tu arrêtes: examens, devoirs... Tiens, et aussi les excuses et Hiboux... En bref, tout ce qui a à voir avec la scolarité. Pour le reste... Tant que tu ne te fais pas avoir par les autres professeurs et que tu ne vires pas dans le dangereux, je fermerais les yeux. Je préfère savoir que c'est toi qui t'occupes de ça plutôt qu'un abruti sans cervelle... »

Mark s’arrêta net, stupéfait. Les paroles de sa marraine ne signifiaient qu’une seule chose et là pour le coup il en était étonnement surpris.

Mark – « alors tu veux dire que….. c’est vrai ? Vous….. vous m’avez vraiment nommé préfet….. »

Une foule de sentiments contradictoires se mêla chez le bleu-argent, tandis que les conséquences et les implications de cette nouvelle fusait dans son esprit il se rendit également compte qu’il était heureux : finalement, malgré tout, on l’estimait assez digne de confiance pour lui confier une telle tâche. C’était…. ce fut pour lui une fierté plus grande que tous ses actes d’auparavant : il venait d’atteindre la reconnaissance.

L’euphorie le gagna et c’est un immense sourire qui s’étala sur son visage ; malgré tout il ne voulait pas se montrer ingrat et égoïste.

Mark – « C’est génial…. C’est vraiment génial ! Je te promets que tu ne regretteras pas ta décision Tatie, je vais être un préfet exemplaire !! Ouaip, on va s’en souvenir du préfet De Hurlevent, garanti sur facture !! »

Il remarqua également que la directrice ne le quittait pas du regard et semblait attendre autre chose de sa part dans cette déclaration de foi. Ah oui, bien sur, restait la question de ses occupations annexes…..

Mark – « bon, bon d’accord : ne me regarde pas comme ça. Tu as gagné : plus aucune entrave à ce qui touche à la scolarité, promis promis promis ! Et pour les petits objets illicites rien qui ne dépassent le cadre du ludique ou des blagues ; et pour le reste….. surveillance en exergue. »


Iranoe – « Je veux aussi que tu me préviennes si ça dérape, et n'attends surtout pas... Ca te va? »

Mark – « j’aurais beau jeu de me plaindre. Je ne vois pas pourquoi ça déraperait : je gère, je contrôle la situation »

Mark – « évidemment il y a bien le cas Russel….. il a toujours des commandes exceptionnelles qui me poussent à me dépasser : c’est mon client préféré ! Oui je sais Ira, enfin je me doute de ce qu’il fabrique avec mes produits, mais que veux-tu faire ? Il est capable de se trouver un autre fournisseur, alors qu’avec moi on sait à peu près ce qu’il fabrique…… On ne peut le contrôler, tu le sais très bien : pour ça il est comme moi. »

Iranoe -Je me doutais que Russel venait te voir. Il lui faut le meilleur non? Et puis... tu le connais de longue date... Je ne cherche pas à contrôler Russel Mustang. En revanche, éviter qu'il ne tue un élève serait pas mal, en effet... Je lui en parlerais...


Longtemps après cette soirée Mark se rappellerait les paroles exactes d’Iranoe au propos de Russel ; le Serdaigle avait la capacité, ou la malédiction, de mémoriser plus que les simples mots qu’on lui disait : intonation, regard, mobilité du visage, attitude, langage corporel….. tout cela venait se graver dans son esprit et formait une image qu’il s’empressait de ranger et de classer jusqu’à ce que la situation fasse qu’il ait besoin d’en faire une analyse poussée. En règle générale il effectuait immédiatement ladite analyse : ça lui faisait gagner du temps et lui éviter d’être surpris.

Ce soir-là Mark ne comprendrait pas tout de suite le véritable et profond sens des paroles de sa marraine ; il lui faudrait attendre les événements tragiques sur sa personne, revoir Russel, découvrir quelques non-dits, tout assembler et enfin la vérité se ferait à ses yeux. Il en était pour l’instant encore un peu loin, et à vrai dire il n’y pensait pas ; Mark n’avait jamais vu en Russel autre chose que le petit garçon avec qui il avait partagé des moments de gosses quand il était dans la petite enfance ; même si son très ancien et anecdotique camarade de jeu avait changé et était devenu un jeune homme à l’ombre puissante et malfaisante lui, le Serdaigle doté du meilleur caractère de l’école, lui dont il se flattait d’être plus perspicace que l’image même d’une pensine, oui lui quand il s’agissait de Russel il s’aveuglait à propos et étouffait volontairement son sens du discernement. Les écailles finiraient par tomber, mais le temps avait son allure propre……

Mark – « Bah, Russel est un bon gars ; évidemment il a ses petites manies, mais après tout il a perdu son papa tantine….. c’est pas simple tous les jours pour lui. J’aime bien Russel, c’était un chouette camarade quand on était tout petit. Il ne tuera personne va, non non moi j’y crois pas…. »

Chacun avait ses faiblesses….. il n’y croyait tout simplement pas, c’était finalement ainsi.

Iranoe -Et ne crains rien... Je ferais comme si quelqu'un d'autre l'a vendu...

Cette simple phrase en revanche fut enregistré, compilée, décortiquée, analysée, et le tout en une fraction de seconde ; un mot apparut immédiatement à Mark, un mot qu’il honnissait de tout son être : « trahison ».
Non, non jamais il ne s’abaisserait à ça ; il avait la réputation d’un roublard et d’un malin, mais tous dans Poudlard savait que quand on faisait affaire avec Mark De Hurlevent alors Mark De Hurlevent n’irait jamais donner un mot à quiconque. C’était son âme même qu’il opposait là.

Mark – « Tu n’as pas le droit….. Iranoe, je te défends de faire ça ! Mark De Hurlevent ne vend et ne vendra jamais personne ! Je quitterai l’école dans la seconde plutôt que d’entendre parler d’une telle chose ; je ne trahis pas, et Russel n’a rien fait qui ne soit pire que moi. Il ne mérite pas qu’on l’accable de tous les maux simplement parce que son paternel était une saloperie notoire ; Papa aussi a eu droit à son lot d’injure avant qu’on l’absolve. Je ne ferai pas ça à Russel, pas quand il n’a rien fait……. »

Il se tait, la regarde fixement, sans la défier mais en sachant très bien qu’elle sait qu’il est sérieux comme jamais ; Mark n’était pas un vantard ni un adepte des bluffs.

Mark – « désolé pour le dîner ; je dois aller annoncer à des clients que mes activités sont suspendus et éviter une révolution..... on se verra dimanche pour le thé d'accord ? »