¤ La Tête de Sanglier ¤ [ à céder ]

[PNJ HIEP]

MINISTÈRE, NIVEAU 9, AVANT LA FIN DE LA JOURNÉE

L'oiseau coloré guette sa cible depuis un long moment. Ceux qui disent que c'est impossible d'entrer dans le ministère ne sont pas des perroquets. Vous ne connaissez pas le proverbe qui dit "Aucune porte n'est assez scellée pour faire barrière à un perroquet" ? Non ? Ah bon...

Mais il est temps, leur journée se termine bientôt.

Au moment que l'oiseau juge bon, il quitte son emplacemnt au plafond et fond sur sa cible. Enrique Almadovar. Ailes déployées, dans un froissement soyeux de plumes, il se pose sur le bureau de la langue-de-plomb.

- T'es libre après le boulot ? Elle t'attend à la Tête de Sanglier. On a vérifié ton emploi du temps pour après le boulot.

L'oeil d'argent dévisage l'hispanique, l'air de lui signifier qu'il n'a aucune raison de refuser.

[XORAMEN]

Comme prévu, Xoramen attend Enrique à la Tête de Sanglier. Devant une tasse de thé, elle l'agite doucement, semblant tout à fait étrangère aux bruits environnant. Son long manteau de laine noire est déposé sur le dossier de sa chaise. elle a troqué le noir qu'elle porte toujours depuis quelques années pour quelque chose de plus... elle. Une chemise de lin écru, largement ouverte sur les épaules, sur une camisole lime, d'innombrables colliers de bois traversent le tout. Sous la table, ses nombreux jupons multicolores, en partie cachée par l'épaisse jupe rouge brodé d'or. C'est une image de Xoramen qui remonte aux quelques années qui ont suivi la connaissance qu'ils sont cousins par alliance. Elle est presque pareil... avec une décénnie de plus.

Elle lève ses yeux graphites de sa tasse au moment ou Enrique, le perroquet juché sur l'épaule s'approche.

- C'est gentil d'avoir accepté, Enrique. On m'a fait savoir que tu avais peut-être besoin de me voir.

D'un geste ample de la main, elle lui désigne une chaise libre devant elle. elle lui sourit. Elle est contente de le voir, ça fait un moment déjà.

-

Enrique ?

-

Américo ! Qu'est ce que tu... Ohw...

Un sourire s'étale sur le visage du cadet de Miguel. Américo lui montrait cette fabuleuse plante qui venait tout droit du Mexique. Le mari de Talia déposa sa trouvaille sur le bureau de son beau frère.

-

Peyolt... T'as fait vite, dis moi ?

-

J'ai su me montrer convaincant, niño.

Enrique et Américo éclatèrent de rire. Le frère de Dakota sortit doucement de sa poche une légère bourse de cuire et il l'envoya à son beau frère, qu'il l'attrapa au vol. Son regard se durcit aussitôt. Il s'apprêta à poser la chose sur le bureau lorsqu'Enrique le fusilla littéraement du regard.

-

File. J'ai pas le temps de m'amuser, Américo...

-

Bon... Pas de soucis. File me voir à la maison, ce soir. Talia voudrait te voir un peu... Tu viens pas souvent la voir, et ça lui manque...

-

Ouep...

-

A ce soir...

Américo sortit de la pièce aussi rapidement qu'il était venu. Enrique referma la porte d'un mouvement de doigt puis, il tendit la main pour attraper doucement le Peyolt que venait de lui débusquer son beau frère... Observant cette dernière sur toutes les coutures tout en faisant attention à ne pas l'abimer, il ne put s'empêcher de sourire avant de la mettre délicatement dans une petite poche de soie qu'il glissa dans sa poche avant. A ce moment là, la porte s'ouvrit à nouveau, mais au lieu de laisser entrer un homme ou du moins quelque chose d'une apparence humaine, Enrique leva le regard pour voir un peroquet... Ce peroquet...

-

Enrique apprécia le regard que lui lança le volatile. Puis, il baissa le regard, son visage éclatant d'un sourire resplendissant. Elle était revenue !! Xoramen était revenue ! Et elle voulait le voir ! Oh putain ! Elle allait le tué. Il n'avait pas eut trop de temps pour se préparer et... Elle allait pouvoir constaté l'étendu des dégats. Enrique usait trop de son énergie pour mettre en application son don.

Quelques minutes plus tard...

Enrique s'était mis à son aise. Un sous pull noir, un pantalon au teinte marine, il venait d'apparaître sur le Pré au Lard, avec Hiep sur l'épaule. Son visage ne trahissait qu'une légere émotion de part son large sourire, mais à l'intérieur de lui, ça bouillait. Putain, l'espace d'un instant, il eut le trac. Quel trac ? Non, il n'avait aucune raison de l'être.

Il entra dans la bar avant de dévisager tout les cliens du bar dans le but de trouver Xoramen au plus vite, impatient de revoir sa cousine. C'était son mentor, son maître dans l'art qu'était la voyance... Il avait plein de chose à lui dire, et plein de conseil à lui demander, mais d'abords, les retrouvailles ! Le regard graphite de Xo croise le regard romantique d'Enrique qui eut un sourire de ravissement. Elle n'avait presque pas changé...

-

C'est gentil d'avoir accepté, Enrique. On m'a fait savoir que tu avais peut-être besoin de me voir.

Enrique incline sa tête avec grâce, puis, il s'asseya sur la chaise qu'elle lui montrait. Hiep étant toujours sur son épaule.

-

C'est normal, ça fait longtemps... Comment tu vas ?

Seulement après, il lui parleraide ce qui le tracasser. Pour le moment, il prenait des nouvelles. Il tourna la tête vers le bar, puis, regardant la serveuse, il claqua des doigts pour lui montrer sa table. Qu'elle s'approche... Il avait soif.

[XORAMEN]

Ça faisait du bien de voir quelqu'un ayant l'air si content de la revoir. Vraiment du bien. Ça ne lui arrivait pas souvent ces derniers temps. En fait, elle avait l'impression qu'on voulait la refouler chaque fois qu'elle voyait quelqu'un qu'elle n'avait pas revu depuis longtemps. La refouler ou la tuer, c'est selon.

- C'est normal, ça fait longtemps... Comment tu vas ?
- Pas mal. Je suis désolée de ne pas m'être montrée à toi avant. J'aurais dû. Mais c'était le passé. Le présent seul compte. Je sais de source sûre... et un peu inquiète, que tout n'est pas aussi clair que tu ne le voudrais ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Droit au but.

-

Je sais de source sûre... et un peu inquiète, que tout n'est pas aussi clair que tu ne le voudrais ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Enrique eut un sourire. Dakota. Il lui avait dit qu'il l'avait vu récemment. Mais là dessus, il lui en avait dit peu. Très peu. Oui, Enrique avait besoin de Xoramen. C'était à propos de cette chose qui faisait qu'il pouvait voir passé, présent, futur, par son don de voyance. Son extra lucidité... Elle lui jouait des tours. Il mettait trop d'énergie vitale à chaque fois dans chacune de ses visions... Et il n'arrivait pas à les rendre sur commande, elle ne venait que sur émotion et sentiments... Et pour quelqu'un qui aimait le côté "scientfique" si l'on puit dire, que "social" et "émotionnel", ça le faisait un peu chié si vous voyez ce que je veux dire. Puis, il y avait Oksana... A cette pensée, une lueur de timidité romantique, celle qu'ont les gens lorsqu'ils pensent à la personne qu'ils aiment. Bah Puis, il y avait ce lien avec Anne Rosenberg... Commençons par le commencement, ça sera toujours ça de gagner.

-

Beaucoup trop de chose, pour tout te dire...

Il se passa doucement sa main sur sa courte barbe, avant de reprendre :

C'est surtout beaucoup lié avec...

Il lui montra sa tempe avec sa main tout en faisant des moulinets légers, comme pour donner une signification gestuel ses visions.

Avec la vision... Ca me fatigue beaucoup trop... Je sais pas les contrôler, je sais toujours pas le faire... Et ça me prend la tête... Puis, la dernière fois, je veillais tardivement, et d'un coup, j'ai eu une... Une chose et j'ai eu la même qu'une autre personne... Enfin, c'est très bizarre... Tu vois ce que je veux dire ?

Comme ça l'énervait ça de ne pas réussir à s'exprimer convenablement. Il buttait à tous les mots, c'était assez douloureux pour quelqu'un de réfléchit et qui détestait la peu près, l'hésitation. La serveuse arriva, et Enrique lui commanda un mocca. Il regarda Xoramen, et il lui demanda :

-

Et toi, tu veux boire quelque chose ?

- Beaucoup trop de chose, pour tout te dire... C'est surtout beaucoup lié avec...Avec la vision... Ca me fatigue beaucoup trop... Je sais pas les contrôler, je sais toujours pas le faire... Et ça me prend la tête... Puis, la dernière fois, je veillais tardivement, et d'un coup, j'ai eu une... Une chose et j'ai eu la même qu'une autre personne... Enfin, c'est très bizarre... Tu vois ce que je veux dire ?
- Plus la vision est précise et claire, plus c'est épuisant.

Elle hoche la tête. En fait, elle avait besoin de plus de précisions. La serveuse approche et Enrique commande un mocca.

- Et toi, tu veux boire quelque chose ?
- Thé, plus tard, peut-être. Non merci.

La serveuse repart, Xoramen fronce les sourcils.

- Tu dis que t'as eu la même vision qu'une autre personne ? Qui est-ce ? En même temps ? Vous étiez ensemble ? Qu'est-ce que vous faisiez ?

Des questions importantes, car elles mettaient la vision en contexte. Deux personne en même temps, au même endroit avec la même vision, c'était peut-être pas une vision dite "naturelle"

-

Plus la vision est précise et claire, plus c'est épuisant.

-

Au point de s'en écrouler au sol ?

Précisa Enrique, en ouvrant les yeux. Ca le rendait faible, et cette sensation de faiblesse, c'était quelque chose qu'il haïssait plus que tout. Rien que le fait de savoir qu'il y avait des sorciers plus puissant que lui, lui suffisait pour avoir la nausée. C'était une sorte de complexe qu'il avait développé, et qu'il développait dès que l'une des personnes de son entourage n'allait pas bien. Sous ses airs sombres et fermés sur les autres, Enrique était quelqu'un, en réalité, de très ouvert et qui analysait beaucoup pour mieux répondre aux aides demandés. Mais peu de gens le connaissait comme cela... Il préférait agir dans l'ombre pour qu'on le laisse tranquille. Le rôle de second de la famille lui allait à merveille. Surtout quand on a un frère comme Dakota qui faisait un bruit monstre dans toutes les générations possibles des Almadovar. Il y avait des moments où Enrique se demandait réellement si il était réellement "complet" et pas fait à moitié.

Lorsque la serveuse commanda, Enrique lui fit comprendre de prendre en compte tout de même la commande de Xoramen. Si il y avait bien quelque chose qui n'aimait pas non plus, c'était de boire sans être accompagné. Oui, vous aurez remarqué, Enrique était quelqu'un qui possédait d'énormes principes et ceux dans tous les domaines possibles. Ca lui donnait un petit côté casse bonbon, pour ne pas dire autre chose, mais la plupart du temps, c'était plus pour entretenir son image auprès des autres pour lui permettre de rester tranquille. Enrique n'était pas du genre à croûler sous le nombre d'amis, non. Il n'y en avait peu, car il avait une idée de l'amitié assez bizarre. Bref, n'en parlons plus.

-

Tu dis que t'as eu la même vision qu'une autre personne ? Qui est-ce ? En même temps ? Vous étiez ensemble ? Qu'est-ce que vous faisiez ?

-

Avec Anne Rosen... Merde, c'est vrai, qu'elle s'est mariée... Anne Parker. Elle était professeur à Poudlard. C'était très bizarre. J'étais entrain de tuer mon insomnie à cause de...

Sur le visage d'Enrique, une ombre traversa son visage pour y rester quelques secondes.

Depuis la mort de mon fils, j'arrive plus trop à dormir... Alors je tuais le temps dans des recherches sur certains écritures mortes. D'un coup, je me suis senti partir pour vivre la vision... Et elle était là... Elle avait ce même regard de stupéfaction que moi... Il devait être dans les 4h du matin, peut être... Vers les alentours des 10h, j'ai reçu un hibou d'elle. Il me disait la même phrase que j'ai entendu : Il est temps d'ouvrir les yeux. On s'est donné rendez vous, et... Oui, on l'a eu en même temps. Ça, nous est arrivé deux fois en l'espace de 1 mois à peu près...

L'air sombre, il trempa ses lèvres dans son mocca après que la serveuse soit repartie avec l'addition qu'il avait payé en même temps. Cecilio lui manquait énormément.

[XORAMEN]

Elle écoute attentivement Enrique, un peu comme une pharmacienne à qui on décrit nos symptômes et qui veut nous offrir le meilleur produit. Elle hoche la tête de temps en temps, l'air grave, attentif.

- Elle ne se porte pas mieux que toi, hein ? Quand le destin choisit de révéler d'avance ses projets, il choisit un moment précis et lance son message. Les chances pour qu'un voyant en parfait état le capte est bien mince. Comme un virus, c'est plus facile de s'attaquer à ceux qui sont plus faible, plus fragile.

Y'avait rien de plaisant dans les propos de Xoramen. Comparer les visions à des virus, y'avait rien pour rassurer. En plus, elle insinuait ouvertement qu'un Almadovar pouvait être fragile. Sarcrilège.

Elle observe Enrique un moment. Deux frères, mais si différent. Dakota qui se plaignait à tout vent, tandis qu'on devait arracher des informations à Enrique.

- Faudrait que tu dormes, Enrique. Si tu t'écroule après une vision, c'est parce que ça te prend trop d'énergie. On chancelle toujours après une vision, on est toujours un peu étourdi, mais tu ne dois pas les laisser te prendre toute ton énergie.

Il fallait reprendre Enrique en main, parce que oui, y'avait quelque chose qui se préparait, elle le sentait, des visions fugaces, des impressions. Si Enrique ne prenait des forces, il n'allait pas y survivre, ou du moins, il allait être de pire en pire. Oui, elle s'inquiétait pour lui. À ce rythme, deux vision qui l'ont mit à terre en un mois, c'était beaucoup pour un seul corps.

- Tu devrais lâcher les écritures mortes et dormir. Tu dois dormir. Je peux te donner quelque chose, si tu veux. Mais tu dois absolument te reposer, Enrique.

-

Elle ne se porte pas mieux que toi, hein ? Quand le destin choisit de révéler d'avance ses projets, il choisit un moment précis et lance son message. Les chances pour qu'un voyant en parfait état le capte est bien mince. Comme un virus, c'est plus facile de s'attaquer à ceux qui sont plus faible, plus fragile.

-

Pas de ma faute, si mon gamin est décédé.

Dit il comme pour lui faire comprendre qu'il n'était pas faible. Enrique n'avait pas tord. Psychologiquement, il ne s'était toujours pas stabilisé. Cecilio lui manquait sans cesse, et le deuil n'était pas des plus simples à réaliser. Cependant, il parvenait tout de même à supporter les évènements de la vie sans trop se la faire caliméro. De toute façon, ce n'était pas le genre d'Enrique de se plaindre, même des choses les plus graves. Puis, ce n'était pas un faible. Un Almadovar n'est pas faible. Ils se relèveront toujours face à l'adversité.

-

Faudrait que tu dormes, Enrique. Si tu t'écroule après une vision, c'est parce que ça te prend trop d'énergie. On chancelle toujours après une vision, on est toujours un peu étourdi, mais tu ne dois pas les laisser te prendre toute ton énergie.

-

J'ai jamais été un grand dormeur contrairement à Dakota...

-

Tu devrais lâcher les écritures mortes et dormir. Tu dois dormir. Je peux te donner quelque chose, si tu veux. Mais tu dois absolument te reposer, Enrique.

Enrique ne put s'empêcher de lui lancer un regard perçant. Les écritures mortes... C'était une passion pour le cadet des Almadovar. Cependant, Xoramen semblait lui cacher quelques choses. Enrique n'était pas dupe. Il percevait certaines choses que d'autres ne percevaient pas... Peut être est ce du à son extra lucidité ? On en sait rien.

-

Que me caches tu, Xoramen ? J'ai l'impression que tu détiens des secrets...

[XORAMEN]

Putain qu'ils étaient têtu ces Almadovar. Tous autant qu'ils sont. En particulier les deux p'tits cons qui devaient l'aider à protéger le savoir de Lucrezia.

- Que me caches tu, Xoramen ? J'ai l'impression que tu détiens des secrets...

Elle plisse les yeux, le graphite se fait éclatant. elle n'est visiblement plus aussi candide qu'elle l'était quand il est arrivé.

- Bien sûr que je détiens des secrets. Sinon, quel intérêt aurais-tu à avoir un mentor sans secrets ?Réponse impitoyable, elle ne lui donne aucune chance de répliquer. Les visions sur un corps trop faible, un esprit fragile peuvent tuer ou plonger dans un état catatonique, Enrique. Davantage si c'est le corps qui ne suit plus. Deux visions qui t'ont ébranlé en moins d'un mois, c'est beaucoup trop. Autant parce qu'elle t'ont affaibli encore plus, mais parce que c'est rare d'avoir deux vision spontanée dans le même mois. C'est presque exceptionnel, à moins que le Destin veuille nous prévenir de quelque chose. Et par Destin, je ne parle pas des hasard de la vie, mais des Forces qui tiennent le monde en place. Le Destin semble passer par toi, Enrique, pour nous prévenir de quelque chose. Et si t'es trop faible pour supporter les visions, tu n'es d'aucune utilité. Le graphite s'adoucit, elle fronce les sourcil. Égoïstement, je supporterais très mal que ça finisse par te tuer, ou te faire perdre l'esprit. Alvaro a besoin de toi. Lucrezia et Dakota aussi. J'ai besoin de toi, pour Lucrezia. Elle secoue la tête et conclue. J'te jure, Enrique, si tu ne fais pas attention, si tu ne te forces pas pour dormir et te reposer, j'vais t'endormir de force. C'est une promesse.

-

Bien sûr que je détiens des secrets. Sinon, quel intérêt aurais-tu à avoir un mentor sans secrets ?

A ces mots, il leva son regard vers Xoramen, et il sut directement qu'il allait en prendre plein la gueule. Il n'avait pas eut besoin de vision à proprement parlé. Juste de voir le Graphite de Xoramen lui balayait son regard interrogateur. Il ne baissa pas le regard, contrairement à ce que Dakota aurait pu faire. Non, lui, il allait affronté chacun de ses mots. Enrique n'était pas faible quoiqu'en disait Xoramen, il le restait persuadé. Non, un Almadovar, dans sa définition même, n'est pas faible. C'est juste... Un homme, un vrai. Enrique n'aimait pas du tout affiché ses émotions. Et Xoramen avait le chic pour lui foutre les nerfs. Aller savoir pourquoi...

-

Les visions sur un corps trop faible, un esprit fragile peuvent tuer ou plonger dans un état catatonique, Enrique. Davantage si c'est le corps qui ne suit plus. Deux visions qui t'ont ébranlé en moins d'un mois, c'est beaucoup trop. Autant parce qu'elle t'ont affaibli encore plus, mais parce que c'est rare d'avoir deux vision spontanée dans le même mois. C'est presque exceptionnel, à moins que le Destin veuille nous prévenir de quelque chose. Et par Destin, je ne parle pas des hasard de la vie, mais des Forces qui tiennent le monde en place. Le Destin semble passer par toi, Enrique, pour nous prévenir de quelque chose. Et si t'es trop faible pour supporter les visions, tu n'es d'aucune utilité.

Le Graphite s'adoucit, mais Enrique avait mal. Son coeur le faisait souffrir. Ce sentiment de faiblesse, il détestait ça. Xoramen le savait. Et pourtant, elle venait de le descendre plus bas que terre. Il posa sa tasse sur la table avec un dureté. Sa mâchoire était crispée et si elle avait été une autre personne, il l'aurait giflé. Il se tut, ne dis rien. Enrique inspira profondément avant de souffler doucement son air, alors qu'elle reprenait :

-

Égoïstement, je supporterais très mal que ça finisse par te tuer, ou te faire perdre l'esprit. Alvaro a besoin de toi. Lucrezia et Dakota aussi. J'ai besoin de toi, pour Lucrezia.

Enrique parvint à se calmer. Cependant son regard était toujours aussi dur, presque sans expression, du moins, pour une personne qui ne connaissait pas du tout le cadet des Almadovar.

-

J'te jure, Enrique, si tu ne fais pas attention, si tu ne te forces pas pour dormir et te reposer, j'vais t'endormir de force. C'est une promesse.

Le regard d'Enrique céda. Il se brisa. Son regard cilla, il ferma doucement ses yeux, avant de les replonger dans ceux de Xoramen. On pouvait désormais y lire de la douleur. Il se passa une main dans ses cheveux courts, avant de reprendre d'une voix cassée :

-

Je sais bien, mais... Putain, dès que je ferme les yeux, il est là... J'arrive pas à m'en défaire... Il m'appel, il a besoin de moi... Je le sens, je ne suis plus là pour veiller sur lui, et... Ca me bouffe le sommeil... J'arrive à dormir quand je suis crevé, mais pas avant... J'ai essayé beaucoup de choses... Mais j'ai évité les drogues.. J'veux pas suivre le chemin qu'à pris Dakota avant que la Mama l'attrape pour lui faire prendre de l'Ayawaska... Ca me fait peur... Et puis, j'ai rien demandé ! J'en voulais pas de cette malédiction, merde, maintenant !

Ses yeux tombèrent dans son café. D'un coup, son coeur semblait s'être allégé.

[XORAMEN]

Enrique se décompose. Elle lui prend la main. Il veut être fort, mais pas de la bonne manière. À sa place, elle aurait tout démoli. Elle se veut rassurante. Présente surtout. Il n'est pas seul, elle est là.

- Je sais bien, mais... Putain, dès que je ferme les yeux, il est là... J'arrive pas à m'en défaire... Il m'appel, il a besoin de moi... Je le sens, je ne suis plus là pour veiller sur lui, et... Ca me bouffe le sommeil... J'arrive à dormir quand je suis crevé, mais pas avant... J'ai essayé beaucoup de choses... Mais j'ai évité les drogues.. J'veux pas suivre le chemin qu'à pris Dakota avant que la Mama l'attrape pour lui faire prendre de l'Ayawaska... Ca me fait peur... Et puis, j'ai rien demandé ! J'en voulais pas de cette malédiction, merde, maintenant !

Elle aurait due être piquée au vif, mais non. Enfin, oui, mais elle ne le démontre pas. C'est pas de ça dont il a besoin. elle reste calme attentive, mais réplique tout de même.

- C'est loin d'être une malédiction, Enrique. C'est un don. Tu es épuisé et ça t'affaiblis d'avantages. Tu dois te reposer, Enrique, sinon tu risques le burn-out. Et crois-moi, un voyant en burn-out, c'est terrifiant. Pour le voyant et pour ses proches, pour la famille.

Parler de la famille à un Almadovar, ça faisait toujours réagir.

[HJ : pas le temps d'en faire plus c'matin. mrgreen

]

-

C'est loin d'être une malédiction, Enrique. C'est un don. Tu es épuisé et ça t'affaiblis d'avantages. Tu dois te reposer, Enrique, sinon tu risques le burn-out. Et crois-moi, un voyant en burn-out, c'est terrifiant. Pour le voyant et pour ses proches, pour la famille.

Comme une grosse claque dans la figure, Enrique cilla de nouveau. La famille... Il avait déjà perdu Cecilio. Et il était persuadé que c'était à cause de ses visions quoiqu'en disait Xoramen. Il allait donc, tenter de faire un effort. La douleur de perdre un proche, c'était beaucoup trop difficile pour être connu de nouveau. En effet, il ne voulait plus recommencer. Il ne voulait plus en perdre. Le fait que son fils soit partit, le fait même qu'il est dut enterrer son propre enfant, celui qu'il avait engendré... Enrique se mordilla la langue. Comment trouver le sommeil ? Hein ? Il fallait qu'il le trouve alors... Mais comment ? C'était un mystère pour le cadet Almadovar.

-

Tu pourrais pas me donner un truc pour le sommeil, Xo ?

Il regrettait déjà de lui demander de l'aide. Non, pas parce que c'était Xo, mais parce qu'il s'annonçait faible, comme si il acceptait enfin. Enrique porta son café au niveau de ses lèvres avant de reposer sa tasse pour regarder le graphite de Xoramen. S'il te plaît, me juge pas.

[XORAMEN]

- Tu pourrais pas me donner un truc pour le sommeil, Xo ?

Oui, elle pourrait lui donner des tas de trucs. Les chimériens usaient beaucoup de psychotrope et autres mixtures, certaines soporifiques. elle en avait trois ou quatre en tête qui ne créaient que très peu de dépendance à proposer à Enrique, mais un sommeil naturel était toujours préférable...

- Oui, je pourrais te donner un truc ou deux, mais... t'es un voyant... faudrait sans doute te faire dormir des heures, ou te donner des somnifères toutes les nuit durant un bout de temps...

Elle semble réfléchir un moment, l'air pensif, dévisage Enrique le regard septique.

- Si tu me fais confiance, Enrique, accorde-moi une heure de ton temps. Une heure ou nous ne serons pas dérangé par rien. Une heure de totale disponibilité. J'ai beaucoup plus puissant qu'une quelconque drogue.

-

Oui, je pourrais te donner un truc ou deux, mais... t'es un voyant... faudrait sans doute te faire dormir des heures, ou te donner des somnifères toutes les nuit durant un bout de temps...

Visiblement, il y avait des trucs que l'on apprenait autres que dans les bouquins. Certes, il s'en était toujours douté, mais là, c'était totalement différent. En effet, malgré les recherches qu'il avait fait sur son don, quoique... Remarque, il ne s'était mis à faire des recherches là dessus, qu'il y a très peu de temps. En effet, cette magie l'avait toujours effrayé. Se prendre pour dieu, changer les évènements du futur comme cela... C'était asez frustrant pour un croyant comme Enrique. A nouveau, il se sent faible... Ouais... Il lui faut un traitement de faveur... Ca, il pourrait le prendre, au contraire, bien, mais non. C'était tout le contraire... On fait ça quand on a pitié... Enrique ne pouvait rien dire. Elle n'avait pas tord... Enrique était trop compliqué pour pouvoir prendre de simples somnifères. Il la laisse continuer, les oreilles grandes ouvertes.

-

Si tu me fais confiance, Enrique, accorde-moi une heure de ton temps. Une heure ou nous ne serons pas dérangé par rien. Une heure de totale disponibilité. J'ai beaucoup plus puissant qu'une quelconque drogue.

Enrique ne put s'empêcher de lui faire un sourire. Un sourire qui s'élargissait au fur et à mesure que les paroles semblaient se trouvaient dans l'esprit du cadet des Almadovar. Un léger regard vers la serveuse, avant de reporter son attention vers Xoramen, il lui tend sa main, et il lui dit :

-

Montre moi, s'il te plaît ?

Mystère... Un Almadovar qui dit s'il te plaît...

[XORAMEN]

Elle croit un moment qu'il va refuser. Il semble intéressaé, mais Enrique était parfois difficile à cerner, difficile et imprévisible. Mais à mesure qu'elle parle, il semble plus enclin.

- Montre moi, s'il te plaît ?

Il lui tend la main, main qu'elle prend sans hésitation, confiante, dégageant une assurance bienfaitrice.

- Bien sûr qu'il me plaît, sinon, je ne te l'aurais pas proposé. Allez, viens. Sortons d'ici. Mieux vaut ne pas partir d'ici.

Elle lui relâche la main et remet son manteau, écharpe et abandonne sa seconde tasse de thé. Elle e lève et l'incite à la suivre.

Ils quittent la Tête de Sanglier et font quelques pas dans la rue. Un peu plus loin, elle se retourne et fait face à Enrique.

- Ne bouges pas. Laisses-moi faire. Ne t'en fais pas, je te tiens.

- Elle pose sa main sur les yeux d'Enrique, pour qu'il ne voit que le noir. Quelques secondes à peine, il se sent légèrement étourdi.

-

Bien sûr qu'il me plaît, sinon, je ne te l'aurais pas proposé. Allez, viens. Sortons d'ici. Mieux vaut ne pas partir d'ici.

Enrique eut un léger sourire, et lorsqu'il saisit la main de Xoramen, il ne put s'empêcher de ressentir une douce chaleur lui enlacer doucement la main. Il sembla se calmer, s'apaiser. Oui, c'était cela. Il avait confiance, voyez vous. Elle la lui lâche, Enrique la laisse retomber avec douceur sur la table. Il la suit du regard, comme si elle s'apprêtait à lui en jeter plein la vue. Elle se rhabilla, Enrique se leva en même temps qu'elle.

Un bref regard vers le comptoir, Enrique sort sa bourse de cuir d'où on entendait vaguement des bruits de pièces, et il en déposa quelques unes sur la table, avant de suivre Xoramen qui lui demandait de lui suivre d'un mouvement de tête. Avec un léger sourire, il rangea sa bourse de cuir dans sa poche, puis, se frottant doucement son avant bras gauche, comme si il eut froid, il suivit la belle gitane dans la ruelle, jusqu'à ce qu'elle s'arrête et qu'elle lui dise :

-

Ne bouges pas. Laisses-moi faire. Ne t'en fais pas, je te tiens.

-

Oui, Xoramen.

Répondit il, comme un enfant qui le faisait à sa mère après que cette dernière lui ait fait une recommandation. Doucement, elle amène sa main au niveau des yeux de l'hispanique qui se laissa tout bonnement faire. Sa vision voilée, il ne voyait plus rien, sinon, du noir. Un noir particulièrement dense, mais qu'Enrique sentait comme une présence réconfortante. D'un coup, sa tête lui joua des tours. Il fut pris d'étourdissement, levant sa main pour la poser délicatement sur le bras de Xoramen. Comme si il avait peur de tomber tout en gardant la main de cette dernière contre ses paupières.