Nov.1989 - Université Magique de Nouvelle Angleterre [PV]

Assis sur un banc de la Bibliothèque Universitaire, Eris feuilletait les journaux moldus avec avidité. A cette époque, il avait tout juste 20 ans. Déjà possédé par l'esprit ancien qui le tenait, il n'en avait pas moins conservé cette passion pour le journalisme. Partout en grosses lettres noires s'étalaient les mots suivants : "Le mur de Berlin est tombé". Comme un enfant découvre un jouet, le jeune Liimatainen dévorait des yeux les lignes noires et serrées, s'imbibait des mots comme une éponge absorbe l'eau. Cet événement lui laissait entrevoir de grands bouleversements dans le monde magique, la chute d'un régime, la renaissance d'une nouvelle ère. Deux ans avant qu'elle n'arrive, Eris avait déjà pressenti la chute de Heinrish Mustang.

Il se laissa basculer contre le dossier de bois en soupirant et repoussa du plat de la main les petites coupures devant lui. Son regard polaire parcourut l'immense salle, silencieuse, aseptisée, totalement impersonnalisée. Partout des étudiants s'affairaient pour les premiers examens de décembre, vaines petites fourmis planchant sur leurs livres épais et griffonnés de notes. Un hibou apportant un message à un élève s'attira les foudres de la vieille conservatrice, une sorcière décrépite qui avait presque la même couleur jaunâtre que les murs de son bureau. D'un jacassement inhumain, elle envoya aussitôt volatile et élève terminer leurs petites tribulations hors de sa bibliothèque. Oui, car comme elle aimait à le répéter à tout le monde, c'était SA bibliothèque, SON université. Peut-etre qu'à sa mort on lui ferait le plaisir de l'emmurer dans son bureau. A chaque fois qu'il entendait ce refrain, Eris priait pour qu'on l'emmurât, certes, mais vivante.

Elle repassa devant lui tandis qu'il tapotait nonchalamment du pied sur le parquet stratifié en machouillant distraitement un chewing-gum. Une bulle malheureuse lui explosa au visage avec un PLOP sonore, juste au moment où la vieille pie passait à ses côtés. De nouveau, elle se remit à jacasser comme une pipelette, s'attirant les regards noirs des étudiants qui essayait vainement de réviser en paix. Elle lui ordonna de remballer ses affaires et de sortir de SA bibliothèque avant de lui reprocher l'état dans lequel il avait mis SES journaux. Il s'éloigna avant qu'elle ne continue à lui briser les tympans. D'ailleurs, elle s'en était déjà prise à une autre élève, une brune sulfureuse aux yeux de pluie. Eris ralentit le pas. Avec un peu de chance, elle allait se faire virer aussi et ils pourraient faire un bout de chemin ensemble en critiquant cette pauvre conne.

Novembre 1989, la vie d'Aphrodite avait changé en ces quelques derniers mois. Elle était en effet passée du statut d'élève de Poudlard à celui de femme mariée et maman. Le plus beau jour de sa vie que celui de la naissance de sa fille Sterenn, sa petite étoile si belle, si brillante. Aphrodite avait été pas mal éprouvée par cette naissance et était partie se reposer sur les terres de sa famille, en Cornouailles, elle n'était revenue sur Londres que depuis peu. Ares, son mari, avait commencé son nouveau boulot d'auror, pendant ce temps Aphrodite s'occupait de sa petite princesse. Mais cet après-midi là, elle l'avait laissée chez la nurse, elle avait en effet besoin de faire un petit tour dans la civilisation et cherchait quelques informations sur l'actualité et l'histoire. Bah wé fallait bien qu'elle s'occupe, elle se faisait une sorte de petit journal regroupant l'actualité, l'histoire et plein d'autre sujets.

C'est ainsi qu'elle était venue en cet après-midi à la bibliothèque universitaire, fouinant dans les livres historiques ou les journaux d'actualité. Cette bibliothèque était bien, grande, calme, bien fournie ouvrages de toutes sortes, on y trouvait tout ce qu'on voulait, livres moldus, ouvrages magiques... Tout ce qu'il fallait pour avancer son projet, certes elle faisait surtout ça pour s'amuser et passer le temps, mais ça lui tenait à coeur. Elle était en train d'étudier un gros ouvrage portant sur les objets magiques de 1860 à 1980, retraçant l'évolution des différentes lignées d'objets. Elle en trouva certains très loufoques et bizarre tant par leur apparence que par leur utilisation. Certains la firent même rire, ce qui n'échappa pas à la tortionnaire qui s'occupait de cet endroit et qui lui fit quelques remarques.

Un petit cri se fit entendre d'une sorte de transmetteur magique, c'était Sterenn qui pleurait à l'autre bout et la nurse qui essayait de la calmer. Aphrodite parlait doucement dans le transmetteur pour que sa fille entende sa voix et se calme mais ça semblait ne pas marcher.

Nurse - Je ne sais pas ce qu'elle a, elle n'arrête pas de pleurer.
Dite - Appelez le pédiatre si elle ne se calme pas, je reviens pas trop tard.
Nurse - D'accord.

Vielle Chouette - Hum hum... Mademoiselle ceci est une bibliothèque, un lieu de calme et de silence, pas un lieu pour papoter librement... Vous dérangez ceux qui veulent étudier...

Pfffff voilà cette vieille harpie... Aphrodite lui lança un regard noir, comme si elle papotait librement, sa fille était peut-être malade et elle, elle venait lui prendre la tête. Nan mais vraiment. La belle ferma d'un geste vif le bouquin qu'elle étudiait et fixa la vieille chnoque.

Dite - Je ne papotais pas, je m'inquiétais de l'état de santé de ma fille... Et d'ailleur votre voix de chouette nasillarde avec laquelle vous engueulez les étudiants est pire que le reste pour ceux qui veulent étudier.

Vieille Chouette - Oh... Comment osez vous?? Veuillez sortir d'ici tout de suite !!

Et oui comment osait-elle la douce et gentille Aphrodite ? S'en prendre de la sorte à la gentille vieille chouette de la bibliothèque ? Bah normal sa fille était devenu ce qu'il y a de plus important pour elle, et que cette vielle chouette vienne l'enquiquiner à ce moment là était une mauvaise idée. De mauvaise humeur, elle prit ses affaires et sortit de la bibliothèque, elle n'avait même pas pu voir tout ce qu'elle voulait, tssss. En sortant elle se cogna malencontreusement contre un beau brun ténébreux aux yeux azur et son sac tomba, répandant ses affaires sur le sol...

Aphrodite - Oh excusez moi je ne vous avais pas vu.

Elle se baissa pour rammasser parchemins, livres, plumes, et le reste des affaires qui trainaient par terre, ainsi que le transmetteur qui semblait ne plus vouloir marcher...

Aphrodite - Oh shit...

Visiblement perturbée par son altercation avec la vieille pie, altercation dont il n'avait pas saisi le moindre mot, la jeune fille avait foncé droit sur lui. Il fallait avouer qu'il n'avait pas fait grand chose pour l'éviter. Le sac de la jeune fille tomba sur le sol et ses affaires se répandirent sur le parquet grinçant de la bibliothèque, ce qui eut le don d'énerver encore plus la bibliothécaire maussade. En la voyant s'époumoner contre un autre étudiant pour évacuer son stress, Eris eut un sourire désolé vers la jeune fille.

Eris - Ce n'est pas grave, laisse, je vais t'aider.

Il ramassa les affaires de la jeune fille, ainsi qu'une sorte d'émetteur dont il n'aurait pas su vraiment dire à quoi il pouvait bien lui servir. Il lui tendit le tout en un tas bien ordonné et le déposa dans les bras frêles de la jeune demoiselle. Il remonta le col de sa chemise blanche en un geste charmeur, passa une main rapide dans ses cheveux et se présenta de sa voix chaude :

Eris - Je m'appelle Eris, au fait. Ravi de m'être fait rentré dedans par une aussi jolie demoiselle.

Sourire Colgate. Le côté Casanova d'Eris reprenait le dessus. Casanova ai-je dit, et non pas Don Juan, cet espèce de guignol espagnol sans la moindre classe. Coureur de femmes, adepte des yeux de biche, fervent admirateur des formes féminines, Eris ne pouvait s'empêcher de bouillir lorsqu'il croisait les pas d'une jolie fille. Et celle-ci était vraiment appétissante... Un coup d'oeil rapide à la bibliothécaire qui fondait sur eux comme un fauve sur sa proie lui fit comprendre qu'il valait mieux ne pas s'éterniser.

Eris - Oublie les présentations, on f'ra ça plus tard ! Vaut mieux s'barrer si on veut pas se r'taper ses jacassements !

Il attrappa la jeune fille par le poignet et l'entraîna en courant vers la sortie, en prenant bien soin de faire résonner les talons de ses chaussures sur le parquet, histoire de faire enrager un peu plus la vieille qui, de toutes façons ne risquait pas de les rattrapper. La situation avait quelque chose de burlesque et Eris fut pris d'un fou rire irrépressible qui ne s'arrêta que lorsqu'ils atteignirent l'angle du coin de la rue, le souffle court et les côtes en feu. Il se laissa tomber sur les marches d'une maison voisine et s'exclama entre deux reprises de souffle :

Eris - La vache ! Si jamais on sait que j'ai détalé comme un lapin devant cette vieille peau, c'en est fini de ma réputation !

Il éclata d'un rire bon enfant. A cette époque le mal n'était pas encore si présent en Eris, l'esprit ne l'avait pas encore totalement infecté, et il possédait encore cette candeur innocente, cette douce insouciance.

Eris - Ca te dit d'aller boire un verre pour oublier tout ça ?

Rhaaa satané vieille chouette, elle avait le don d'énerver la belle Aphrodite, et sa voix nasillarde était des plus déplaisantes... Dire que cette bibliothèque était des plus intéressantes et des plus fournies, ce serait un véritable plaisir d'y venir si cette chouette n'y évoluait pas. Le jeune homme dans lequel avait malencontreusement foncé Aphrodite ne semblait pas s'en formaliser, tant mieux finalement, il aida même la jeune femme à ramasser ses affaires.

Eris - Ce n'est pas grave, laisse, je vais t'aider

Aphrodite – Merci

Réponse dans un sourire timide. Le parquet grinça de plus belle lorsque les deux jeunes gens se baissèrent pour ramasser les affaires, Aphrodite vit alors du coin de l'oeil la vieille chouette leur lancer un regard carnassier, prête à fondre sur eux. Elle poussa un soupir puis se reprit rapidement quand le jeune homme lui mit ses affaire dans les bras en un tas bien ordonné. Aphrodite les fourra rapidement dans son sac, heureusement il n'était pas déchiré. Relevant les yeux vers son compagnon d'infortune, elle le vit changer, comme si sa vrai personnalité venait de retrouver sa place, sourire charmeur, gestes langoureux, voix suave et chaude... Tout pour plaire... il y avait aussi ce petit quelque chose qui lui semblait familier, mais quoi ?

Eris - Je m'appelle Eris, au fait. Ravi de m'être fait rentré dedans par une aussi jolie demoiselle.

Aphrodite, dans un sourire – Eris... Ravie d'être rentrée dans un si charmant jeune homme...

Eris - Oublie les présentations, on f'ra ça plus tard ! Vaut mieux s'barrer si on veut pas se r'taper ses jacassements !

Un coup d'oeil en arrière et elle vit la vieille chouette leur foncer dessus, espérant se faire les griffe sur ces proies désignées. Trop tard pour la vieille chouette, Eris avait attrapé Aphrodite par le poignet et ils courraient à présent vers la sortie de la bibliothèque, faisant le plus de bruit possible. La jeune femme d'abord surprise, fut alors prise d'un fou rire en voyant la vieille leur courir après en vociférant. La distance les séparant de la bibliothèque était à présent convenable mais ils courraient toujours, ils ne s'arrêtèrent qu'une fois atteint le coin de la rue. Essoufflée et hilare, Aphrodite se laissa tomber à genoux tandis qu'Eris s'asseyait sur les marches d'une maison. Dur dur de reprendre son souffle, d'autant que depuis son accouchement elle n'avait pas fait beaucoup de sport la jeune femme.

Eris - La vache ! Si jamais on sait que j'ai détalé comme un lapin devant cette vieille peau, c'en est fini de ma réputation !

Aphrodite – T'inquiète pas, je ne le raconterais qu'à ceux qui sauront se montrer convainquant.

Elle éclata de rire elle aussi, Bien que sa vie avait beaucoup changé ces derniers mois, elle semblait pour le moment retombée dans cette insouciance de l'enfance et la légèreté de l'adolescence. Toujours hilare, elle se releva et vint s'asseoir aux côtés du jeune homme.

Eris - Ca te dit d'aller boire un verre pour oublier tout ça ?

Aphrodite – Ce n'est pas de refus, ça donne soif de courir ainsi. Mais dis moi... J'ai l'impression de te connaître.. Ne se serait-on pas déjà rencontrés ? Ton nom, ta façon d'être... Ca me rappelle des souvenirs...

Aphrodite l'observa un moment, elle était certaine de le connaître, pourquoi ne s'en rappelait-elle pas mieux que ça ? Seulement des bribes de souvenirs qu'elle n'arrivait pas à remettre dans l'ordre. Sourire, finalement pas grave ça lui reviendrait bien plus tard. Elle reprit alors sa phrase toujours avec le sourire et une voix enjouée.

Aphrodite - Ce n'est pas grave finalement... Il y a un bar sympa dans la rue plus loin là-bas, on y va ?

La jeune femme se leva alors et tendit la main à Eris pour l'aider à se relever, le même sourire charmeur aux lèvres.

Aphrodite – Ah, au fait... Je m'appelle Aphrodite.

Pauvres enfants perdus dans le métier des armes,
Dans la poussière, trouvés au bord des larmes.
Courage, chevaliers d'un monde qui proclame
Qu'il faut courber l'échine et même l'âme.

Eris - La vache ! Si jamais on sait que j'ai détalé comme un lapin devant cette vieille peau, c'en est fini de ma réputation !

Aphrodite – T'inquiète pas, je ne le raconterais qu'à ceux qui sauront se montrer convaincants.

Il arqua un sourcil amusé à cette remarque mais ne se départit pas de son sourire. Leur course folle l'avait épuisé et laissé haletant. Elle lui avait aussi laissé le gosier asséché. C'est pour ça qu'il décida de proposer, non pas en toute innocence (innocence étant devenu un concept inconnu à Eris), à la jeune femme de l'accompagner boire un verre. A l'époque, il n'avait pas tous ses tatouages qui faisaient refuser les femmes de l'an 2000 quand ils les invitaient à boire un verre.

Aphrodite – Ce n'est pas de refus, ça donne soif de courir ainsi. Mais dis moi... J'ai l'impression de te connaître.. Ne se serait-on pas déjà rencontrés ? Ton nom, ta façon d'être... Ca me rappelle des souvenirs...

Eris esquissa une moue inquiète, à peine perceptible, et plongea dans les souvenirs d'Alekseï, ouvrant à la volée les portes de son esprit, saccageant les visions jugées inintéressantes pour finalement tomber sur deux jumelles adolescentes aux yeux de pluie. Aphrodite et Astrea. Sans la moindre gêne, Eris s'empara de ces souvenirs et les fit siens, comme s'il les avait vécu lui-même. Ainsi, Alekseï avait eu une histoire avec la soeur jumelle de la jeune fille qui se trouvait en face de lui ? Mignonne anecdocte. Mais il valait mieux que ces souvenirs restent enfouis et qu'ils ne remontent jamais. Si Eris avait fait tout son possible pour effacer les moindres traces de la présence d'Alekseï dans ce monde, ce n'était pas pour que ses connaissances de jeunesse ressurgissent à chaque coin de rue.

Eris - A vrai dire, je ne pense pas. Je m'en souviendrai.

Aphrodite - Ce n'est pas grave finalement... Il y a un bar sympa dans la rue plus loin là-bas, on y va ?

Eris acquiesça d'un signe de tête et saisit avec douceur la mai qu'elle lui tendait pour l'aider à se relever. Il est bien sûr évident qu'il ne s'en servit pas pour s'aider à se relever.

Aphrodite – Ah, au fait... Je m'appelle Aphrodite.

Eris, dans un sourire enjôleur - Enchantée. Un nom de déesse, il te va à merveille.

Ils parcourent ensemble les quelques centaines de mètres qui les séparaient du bar indiqué par Aphrodite. Ils parvinrent devant la devanture, y pénétrèrent et prirent connaissances de la carte des consommations. Discrètement, Eris dévorait du regard la jeune demoiselle, avec l'avidité d'un félin guettant sa proie. Le serveur vint pour prendre leurs commandes.

Eris - Ce sera un Nikka pour moi et pour la jeune fille...

Il laissa la jeune demoiselle passer sa commande et le serveur s'éloigner. Puis il engagea la conversation avec la jolie jeune fille qui partageait sa table.

Eris - Qu'est-ce que tu faisais à la Bibliothèque Universitaire ? Tu étudiais ?

Un sujet anodin, certes, mais il faut bien commencer par quelque part...

La question d’Aphrodite sembla laisser dubitatif un moment le jeune homme, sans doute réfléchissait-il sur cette éventuelle rencontre. Il répondit pourtant par la négative, c’était sans doute vrai, s’il ne se rappelait pas, c devait être quelqu’un d’autre. Pourtant… Pourtant… son visage, son regard, lui rappelaient des souvenirs de ses années de Poudlard. Pourquoi donc ? La question serait à élucider par la suite. Pour ‘heure il était temps de se désaltérer. Eris saisit la main tendue que lui tendait Aphrodite dans le but de l’aider à se relever. Vu la façon dont il s’en saisit, il semblait bien qu’il n’avait pas l’intention de s’en servir pour s’aider à se lever. Sa main était douce, cette peau, cette chaleur, elle les connaissait, c’était presque une certitude. Qui était-il ?

Aphrodite – Ah, au fait... Je m'appelle Aphrodite.
Eris, dans un sourire enjôleur - Enchantée. Un nom de déesse, il te va à merveille.
Aphrodite – Oh merci bien jeune homme, et toi provoques-tu la discorde là où tu passes ?

La jeune femme se mit à rire alors qu’ils faisaient route vers le petit café qu’elle avait désigné peu avant. En chemin, elle l’observa en tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées. Une image était en train de lui revenir, mais elle était encore floue. Ils pénétrèrent alors dans une salle agréable, presque intimiste. Les tables étaient bien espacées et dans des box entourés de panneaux de bois et de plantes. Une ois assis les clients étaient tranquilles, comme s’ils étaient seuls au monde. Aphrodite sentait le regard d’Eris sur elle, elle y répondit par un joli sourire sans même le regarder. Elle pensait à son mari et sa fille, mais quelque chose en lui l’attirait, cette chose qui faisait qu’elle pensait l’avoir toujours connu. Elle leva alors les yeux qui allèrent se plonger dans ceux d’Eris. Ces yeux… elle les connaissait, c’était indéniable. Eris… Nan ce n’était pas possible, ça ne pouvait être lui… Hélas elle ne pousser plus loin sa réflexion car le serveur était près d’eux attendant leurs commandes.

Eris - Ce sera un Nikka pour moi et pour la jeune fille...
Aphrodite – Un Daikiri s’il vous plais.

Regardant le serveur s’éloigner, Aphrodite prit quelques instants pour remettre ses idées en place avant de reporter son regard sur le jeune homme qui l’accompagnait. De quoi allaient-ils pouvoir parler ? Elle redoutait ce moment où il faudrait commencer à parler, et surtout de devoir trouver un sujet… Heureusement elle n’eut pas à trop y réfléchir car Eris avait déjà commencé la conversation.

Eris - Qu'est-ce que tu faisais à la Bibliothèque Universitaire ? Tu étudiais ?
Aphrodite – Hum… Nan je ne suis pas étudiante… Disons que j’ai été un peu hors de l’actualité et de tout ce qu’il s’était passé pendant ces derniers mois, alors j’essayais de rattraper mon retard. Et puis, j’espère devenir journaliste, alors faut bien qu je m’instruise.

Aphrodite émit un rire frais et innocent alors qu’elle finissait de parler. Tant de choses s’étaient passées depuis ces quelques mois qu’elle avait du mal à tout assimiler encore parfaitement. La vie de femme, de mère, d’adulte, lui était encore presque étrangère, elle avait pourtant dû s’y mettre brusquement. Se retrouver ainsi dans un bar rempli d’étudiants, avec un jeune homme ravissant et intéressant, lui faisait pour un temps oublier cette nouvelle vie. Elle ressemblait pour une fois à toutes les jeunes femmes de son âge, à l’université avec des potes. Sourire.

S'il est trop tard pour notre histoire,
Pour certains mots il est trop tôt.
Je te les dirai là-haut...
Brûle-moi si tu veux, tu trembles de froid.
J'ai peur, je m'en veux de n'être que moi
Mais j'ai fait de mon mieux.

Eris, dans un sourire enjôleur - Enchantée. Un nom de déesse, il te va à merveille.

Aphrodite – Oh merci bien jeune homme, et toi provoques-tu la discorde là où tu passes ?

Eris esquissa un sourire amusé. Cette fille lui plaisait bien alors il n'osait même pas imaginer à quel point elle pourrait plaire à Alekseï. Peut-être qu'à un moment donné il laisserait Alekseï intervenir dans leur dialogue, juste pour lui montrer ce qu'il perdait. Pauvre Alekseï. Je t'ai volé les plus belles années de ta vie. Et ce n'est pas fini. Avec un air mystérieux qui faisait qu'elle ne le prendrait surement pas au sérieux, il répondit :

Eris - Mais je suis la Discorde...

Elle rit. Il sourit. Ils arrivèrent dans le café conseillé par Aphrodite, un lieu très sympathique et très cosy. On s'y sentait un peu comme chez soi, un endroit très douillet. Il commanda son habituel Nikka From The Barrel's, sa boisson préférée, une sorte de dépendance à cet alcool fort japonais. Le serveur s'éloigna en direction du comptoir du bar et entreprit de préparer leurs boissons. Pendant ce temps, Eris en profita pour engager la conversation :

Eris - Qu'est-ce que tu faisais à la Bibliothèque Universitaire ? Tu étudiais ?

Aphrodite – Hum… Nan je ne suis pas étudiante… Disons que j’ai été un peu hors de l’actualité et de tout ce qu’il s’était passé pendant ces derniers mois, alors j’essayais de rattraper mon retard. Et puis, j’espère devenir journaliste, alors faut bien que je m’instruise.

Les yeux du jeune homme s'allumèrent d'une lueur d'intérêt toute nouvelle. Elle voulait être journaliste ? Quelle étrange coïncidence, c'était également un de ses projets actuels. Le serveur, rapide, revint et déposa devant eux les boissons qu'ils avaient commandé. Sans attendre, Eris sortit un Gallion de sa poche et le lança au serveur en lui disant de garder la monnaie. Le serveur ouvrit de grands yeux ronds, ébahi par tant de générosité, il bafouilla un merci et s'éloigna, les laissant seuls. Eris et Aphrodite trinquèrent et le jeune homme trempa ses lèvres dans le délicieux breuvage, un sourire naissant sur son joli visage.

Eris - Journaliste ? Ca alors, quel hasard ! C'est aussi ce que j'aimerais faire !

Il sourit, amusé par ce hasard fortuit et but a nouveau une gorgée de son blend's. Du coin de l'oeil, il observait Aphrodite : une jolie fille y'a pas à dire, très semblable à l'Astrea qu'avait fréquenté Alekseï. Normal, elles étaient jumelles. Il remarqua qu'Aphrodite le regardait d'une étrange façon et il s'interrogea sur la raison. L'aurait-elle reconnu ? Intrigué, il questionna :

Eris - Tu ne te sens pas bien, Aphrodite ? Tu me regardes d'une façon bizarre...

Il se recula, s'adossant au dossier de sa chaise et esquissa une moue amusante.

Eris, dans un sourire enjôleur - Enchantée. Un nom de déesse, il te va à merveille.
Aphrodite – Oh merci bien jeune homme, et toi provoques-tu la discorde là où tu passes ?
Eris - Mais je suis la Discorde...
Aphrodite – Alors peut-être ne vaut-il mieux pas te connaître en famille, si on ne veut pas qu'elle se désagrège.

Aphrodite riait, en plus d'être mignon ce jeune homme était un rigolo, intéressant. C'était agréable de se retrouver avec une telle personne, ça lui donnait l'impression d'être revenue à cette vie qu'elle connaissait tant, avant que sa soeur ne disparaisse, avant que tout ne s'accélère dans sa vie... Cette vie qu'elle ne connaîtrait plus à présent. Autant en profiter.

Une fois installés dans le café et les boissons commandées, la conversation s'engagea par un sujet anodin, la raison de la présence de la belle dans la bibliothèque. Lorsqu'elle lui parla de son intention de devenir journaliste, elle vit dans ses yeux briller une nouvelle lueur, une lueur d'intérêt à première vue. Elle n'eut pourtant pas le loisir de l'observer plus longtemps car le serveur revint avec les boissons. Le gallion laissé par Eris surprit le serveur, il ne devait pas avoir souvent tant de pourboire. Les deux jeunes gens trinquèrent puis goûtèrent à leur cocktail. Pas mauvais ce Daikiri, ils l'avaient fait dans les bonnes proportions, mais ils avaient aussi rajouté un ingrédient secret apparemment... Elle n'arriva pas à trouver ce que c'était, boarf peu importait, c'était bon.

Eris - Journaliste ? Ca alors, quel hasard ! C'est aussi ce que j'aimerais faire !
Aphrodite – Nan c'est vrai ? Wa qu'elle coïncidence. Tu voudrais intégrer quel journal ? Hey si ça se trouve nous serons collègue bientôt.

La jeune femme émit un nouveau rire frais, presque enfantin, amusée par ce hasard. Elle se sentait bien avec lui, comme si ils s'étaient toujours connus, le courant passait bien. C'était agréable et à la fois étrange, comment pouvait-elle se sentir aussi bien avec un homme qu'elle venait à peine de rencontrer ? Son regard se noya un moment dans celui bleu azur d'Eris, ce regard elle le connaissait, elle l'avait aimé même, elle en était presque certaine. Et ce prénom... Eris... C'était celui qu'avait prit Alekseï pendant ses dernières années à Poudlard. Ce pourrait-il que ce soit lui ? Il était tellement différent dans sa façon d'être, dans son attitude... il ne s'était pourtant passé que deux ans. Comment pouvait-il avoir tant changé ? Alekseï... Serait-ce vraiment lui ? Aphrodite devait l'observer bizarrement car il lui en fit la remarque.

Eris - Tu ne te sens pas bien, Aphrodite ? Tu me regardes d'une façon bizarre...
Aphrodite – Hum...? Si si ça va. Je réfléchissais juste. C'est bizarre...

Elle hésita à lui parler de ses réflexions, lui demander si il était Alekseï pourrait l'offusquer, si ce n'était pas lui. Peut-être aussi ne voulait-il pas qu'on le reconnaisse, et si c'était lui, il l'aurait vraisemblablement reconnue elle aussi nan ? Cette question la travaillait, elle voulait savoir si c'était lui. La moue amusante qu'il fit la fit rire. Elle hésita encore un peu, avant de continuer sa phrase...

Aphrodite – J'ai vraiment l'impression de te connaître... tu ressemble trop à quelqu'un qui comptait beaucoup pour moi... Eris... Nouvelle hésitation, puis dans un souffle murmuré... Alekseï ?

Voilà c'était dit... Alekseï... Etait-ce lui ? Réellement lui ? Elle détourna les yeux dans un petit rire étouffé. Ca devait être absurde, si c'était lui il l'aurait reconnu, mais il lui ressemblait tellement, enfin avec un caractère différent.

Eris - Journaliste ? Ca alors, quel hasard ! C'est aussi ce que j'aimerais faire !

Aphrodite – Nan c'est vrai ? Wa qu'elle coïncidence. Tu voudrais intégrer quel journal ? Hey si ça se trouve nous serons collègues bientôt.

Eris - Peut-être. Je me fous du journal, tant qu'on me laisse écrire...

Il replongea son nez dans son whisky. Alekseï avait repris le dessus l'espace de quelques instants, ce qui eut le don d'énerver prodigieusement Eris. Avec violence, il repoussa brusquement Alekseï dans les tréfonds de son esprit et s'imposa à nouveau à sa place. Le changement était imperceptible mais visible pour un oeil avisé. La couleur de ses yeux se fonça un peu et l'expression de son visage se fit plus carnassière. De proie, il passait à prédateur... Il sentit le regard d'Aphrodite peser sur lui avec une insistance qui ne pouvait être fortuite. Levant la tête, il interrogea.

Eris - Tu ne te sens pas bien, Aphrodite ? Tu me regardes d'une façon bizarre...

Aphrodite – Hum...? Si si ça va. Je réfléchissais juste. C'est bizarre...

Elle réfléchissait à quoi ? Il haussa un sourcil interrogateur et son regard se durcit un peu. Il n'aimait pas qu'on se pose des questions à son sujet, ça le mettait dans une colère noire. Ca l'obligeait à penser à Alekseï et, pensant à lui, il lui procurait une existence alors qu'il s'évertuait à l'annihiler. Il ne répondit pas car il ne voulait pas lui donner une occasion de tenter de confirmer ses soupçons. Mais il n'eut pas vraiment le choix. Comme il aurait du s'y attendre, elle questionna.

Aphrodite – J'ai vraiment l'impression de te connaître... tu ressemble trop à quelqu'un qui comptait beaucoup pour moi... Eris... ... Alekseï ?

Il laissa échapper un grognement en l'entendant rire. Elle l'avait mis en colère en reparlant de Alekseï et en rigolant par la suite. Alekseï était mort, du moins c'est ce que voulait Eris, sa mort, et chaque pensée de lui lui redonnait la vie. Il posa ses mains sur son verre pour contenir le tremblement de rage qui les parcouraient. D'une lampée, il termina son verre cul-sec et le reposa avec un claquement sur la table de bois. Les yeux plissés comme ceux d'un félin, il murmura d'une voix voilée qui n'augurait rien de bon :

Eris - Si je comptais beaucoup pour toi, tu aurais du te souvenir que je voulais qu'on m'appelle Eris...

Une colère sourde qu'il essayait vainement de contenir transparaissait dans sa voix. Dans un coin de son esprit, Alekseï se terrait comme un lapin apeuré. Car la colère de Eris avait pris toute la place. Quand il leva les yeux sur la jeune femme, ce n'était plus des iris bleus mais gris anthracite qui la transpercèrent.

Eris - Combien de milliers de fois devrais-je répéter que Alekseï est mort ?

Alekseï... Aphrodite avait dit ce nom dans un souffle, sans vraiment vouloir le dire, elle avait plutôt pensé à voix haute, pensée qui lui avait échappé. Son rire étouffé représentait le fait qu'elle pensait avoir tout faux, comment celui qu'elle espérait avoir devant elle pouvait être Alekseï ? Elle prenait sans doute ses rêves pour la réalité. Car Aphrodite n'avait jamais réellement cessé d'aimer Alekseï, elle s'était effacée devant sa soeur, elle avait trouvé l'amour dans les bras d'autres garçons, mais jamais elle ne l'avait jamais vraiment oublié, même maintenant qu'elle était mariée et maman, avoir son sosie devant les yeux lui rappelait tant de souvenirs et son amour jamais oublié. Elle se rappelait également que Alekseï avait déjà commencé à changer avant la fin de sa scolarité et qu'il ne voulait plus qu'on l'appelle Alekseï mais Eris... Serait-ce vraiment lui alors ?

Le grognement d'Eris fit peser sur l'ambiance un silence de mort. Aphrodite posa son regard sur lui, observant ses gestes, son attitude avait changé, son sourire enjôleur avait disparu et une colère sourde semblait bouillir en lui. Le claquement du verre sur la table fit sursauter la jeune femme. Pourquoi avait-il changé d'un coup ? Le murmure voilé teinté de colère avec lequel répondit le jeune homme fit presque froid dans le dos à la jeune femme.

Eris - Si je comptais beaucoup pour toi, tu aurais du te souvenir que je voulais qu'on m'appelle Eris...

Alors c'était vraiment lui, elle ne s'était pas trompée. Elle se souvenait en effet qu'il voulait qu'on l'appelle Eris, mais elle ne l'avait jamais vu se mettre dans une telle colère. Que lui était-il arrivé pendant son voyage quand il était encore à Poudlard ? Que lui était-il arrivé pendant cette année où elle ne l'avait pas vu ? Il avait tellement changé...

Aphrodite – Pa...

Eris - Combien de milliers de fois devrais-je répéter que Alekseï est mort ?

Le regard anthracite d'Eris la transperça et la figea sur place. Sa colère et son regard tueur l'effrayèrent, le temps semblait s'être arrêté face à cette réaction, l'orage planait autour d'eux.

Aphrodite – Pardonne moi Eris... Je... Je ne voulais pas t'offenser... Mes pensées ont dépassées mes paroles...

Que faire à présent ? De simple excuses n'allaient probablement pas suffire à le calmer... Alekseï... Eris... Pourquoi es-tu devenu ainsi ?

Aphrodite – Pa...

Eris - Combien de milliers de fois devrais-je répéter que Alekseï est mort ?

Aphrodite – Pardonne moi Eris... Je... Je ne voulais pas t'offenser... Mes pensées ont dépassé mes paroles...

Les muscles crispés de Eris se détendent sur son verre, avec lenteur. Il inspire profondément et se calme comme il le peut pour ne pas avoir à faire d'esclandre au beau milieu du café. La mâchoire se desserre et la colère s'en va tout doucement, comme elle est venue, laissant le côté pacifique et doux d'Alekseï reprendre le dessus. Eris semble comme apaisé et, volontairement, il relâche sa vigilance, fermant les yeux quelques secondes pour se laisser aller à ce flot enchanteur de bonnes intentions. Une dernière inspiration et Eris rouvre les yeux. Dans ses iris, ce n'est plus tout à fait la même couleur, mais un bleu plus clair, comme le ciel d'été. Et lorsqu'il ouvre la bouche, ce n'est plus la même voix qui s'exprime, mais une voix plus douce, plus jeune.

Alekseï - Aphrodite ?

Dans un élan de générosité, Eris a laissé la place à Alekseï, le pauvre Alekseï, prisonnier de son propre corps depuis déjà quatre longues années. Il regarde autour de lui, surpris, comme s'il voyait le monde pour la première fois depuis bien longtemps. Et, en quelques sortes, c'est bel et bien le cas. Ses prunelles bleues se posent sur la jeune femme en face de lui. Que fait-elle là ? Il ne se souvient pas. Ses actions et celles d'Eris sont dissociées à tel point que l'un ignore ce que fait l'autre. Mais Alekseï comprend vite que cette occasion sera peut-etre sa seule opportunité de retrouver sa vie d'antan. Il saisit la main d'Aphrodite et la serra dans les siennes, une lueur implorante dans le regard.

Alekseï - Aphrodite, il faut que tu m'aides... Ma vie... Ma vie ne m'appartient plus. Oh Aphrodite, je vis l'Enfer des Damnés.

L'orage imminent semblait commencer à se calmer au rythme de la colère qui quittait le corps d'Eris. Des signes d'apaisements à peine perceptibles n'échappèrent pourtant pas à Aphrodite, la respiration plus profonde, les muscles moins crispés... Mais pour le moment la jeune femme évitait de le regarder trop fixement, ne voulant pas laisser la colère l'envahir à nouveau ainsi. Elle était peinée de le voir ainsi, ce jeune homme si doux, si aimant avait été transformé en don juan colérique. Pourquoi avait-il tant changé ? Que s'était-il passé lors de ce fameux voyage quand il était encore à Poudlard ? Ce fut à partir de ce moment là qu'il avait commencé à changer. Essayant de réfléchir, Aphrodite le regardait mais d'une manière douce, non insistante. Elle remarqua tout de même quelques changements, la couleur des yeux plus claire, un apaisement soudain, presque de la douceur qui planait autour de lui.

Alekseï - Aphrodite ?

La voix qu'elle entendit alors la fit presque sursauter, elle ne s'attendait pas à l'entendre parler si brusquement, d'autant plus que la voix avait changé, plus douce, plus jeune, et très surprise. Un regard étonné, Aphrodite l'observa, à quoi jouait-il ? Jouait-il seulement ? Il semblait réellement perdu, regardant autour de lui comme un enfant perdu, les yeux écarquillés. Comment était-ce possible ??

Aphrodite – Eris ...?

Non ce n'était pas Eris... Ce n'était plus Eris... Elle le sentait, cette douceur, cette voix, c'était Alekseï qui était revenu. C'est alors qu'il lui saisit la main, la fixant d'un regard implorant. Ses mains était douces, chaudes et tremblantes. Surprise, Aphrodite fut quelques instants tétanisée.

Alekseï - Aphrodite, il faut que tu m'aides... Ma vie... Ma vie ne m'appartient plus. Oh Aphrodite, je vis l'Enfer des Damnés.

Aphrodite – Alekseï...? C'est bien toi...? Que t'est-il arrivé ? Comment ça ta vie ne t'appartient plus ? Explique moi je t''en prie... Comment je peux t'aider ??

Tant de question, si peu de réponses. Retrouver Alekseï ainsi, celui qu'elle avait tant aimé, si perdu, comme terrorisé, lui torturait le coeur. Elle se sentait impuissante face à sa détresse. La seule chose qu'elle pouvait faire était lui montrer qu'elle était là et qu'elle ferait tout pour l'aider. Ainsi elle lui serra elle aussi la main, sa deuxième main se joignit à ce mouvement, comme pour dire « Tiens bon, je suis là, je ne te laisserais pas tomber ». Alekseï...

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