Maybe i'm too curious-PV

Des chuchotements dans les couloirs, ici et là quelques groupes d'élèves parlaient doucement entre eux, leurs yeux se posant sur le nouveau directeur de Gryffondor qui passait alors parmi eux. Fier et droit, le sourire aux lèvres néanmoins en guise de bonjour à ces élèves curieux, Tania ne put s'empêcher de le fixer avec intensité, bien que ce dernier ne l'avait pas remarquée. Qu'avait-elle lue déjà, sur John Mandrake ? Un grand Auror, ayant pris part à la bataille de Poudlard en 1991, mais plus encore c'était son père, petit fonctionnaire au sein du Ministère, qui lui avait vanté les mérites de ce sorcier. Et c'était complètement incensé, à ses yeux, qu'un homme tel que Mandrake ait été ne serait-ce que l'espace de dix minutes soupçonné pour le meurtre de l'ancien professeur de Défense contre les forces du mal. Il était vrai que l'on soupçonnait souvent le successeur d'un poste, d'autant plus que celui-ci était relativement côté. Elle ne suivait dès lors plus les conversations de ses amies, trop occupée à se repasser l'histoire de John dans sa tête. Dix ans qu'on le croyait mort, Tania avait eu les réactions de Rose à chaud, suite à ses retrouvailles avec son père. La petite blonde après s'être confiée, avait en fait passé la soirée à fixer le feu de cheminée de la salle commune des Gryffondor d'après les dires. Il était vrai que recevoir une vérité qu'on ne croyait plus, avait de quoi destabiliser. La silhouette du professeur disparut alors au détour d'un couloir.

Josie - T'en penses quoi Tania ?

Tania - Hein ?

La petite brune se retourna dans un regard surpris. Elle n'avait plus suivit la conversation, trop pensive. Ses trois amies se mirent à rire, Tania était connue pour ses légères absences, celles qui faisaient qu'elle ne parvenait pas à se concentrer en cours.

Lisa - Et bien à propos du meurtrier ?

Tania - Quoi, le professeur Mandrake ?

Josie - Mais non, Dasha Mustang !

Lisa - Un élève l'a entendue crier que c'était elle sur les toits.

Tania - C'est idiot de faire ça...

Josie - Personne n'a jamais dit qu'elle était saine d'esprit...

Ses amies se mirent à rire, mais les yeux pensifs de la jeune Poufsouffle se posèrent au sol, un livre entre ses bras qu'elle pressait contre sa poitrine. Dans un an elle passerait les ASPICs, et son but était encore de travailler au Ministère, tout comme son père. Après tout, ce nouveau professeur paraissait sympathique, malgré cette personnalité sombre qu'on lui avait attribué dans les journaux, elle ne pouvait que lui demander un ou deux conseils. De plus elle devait s'avouer que sa curiosité la poussait à avoir la véritable facette de son histoire. Quoique...ça ne se faisait vraiment pas. De plus elle était Poufsouffle, pas Gryffondor. A cette pensée les yeux bleus de la jeune fille se posèrent sur son blason jaune dans un soupir. Tant pis, Tania avait horreur des remords. Elle glissa une fausse excuse à ses camarades avant de tourner les talons et de descendre au premier étage en direction du bureau de leur nouveau professeur. La Poufsouffle se stoppa, et hésita longuement, son regard pensif posé sur la poignée dorée de la porte. Elle inspira alors, peut-être n'y était-il pas après tout... Oui, il n'y était pas. Tania toqua alors trois fois contre la porte de bois.

John - Entrez...

Ah. Alors oui il y était. De nouveau la jeune fille prit une grande inspiration et ouvrit la porte non sans dessiner un sourire quelque peu intimidé sur son visage. La porte se referma derrière elle, et l'espace d'un instant Tania resta figée sur le seuil, ne sachant que dire.

Tania - Bonjour Monsieur Mandrake. Excusez-moi. Je suis Tania McLean. Je suis venue vous...parler...

Et bien ce n'était pas si difficile après tout. Une fois quelques mots sortis, elle se détendit complètement et se dirigea vers l'un des fauteuils faisant face au directeur. Tania s'assit alors, posant son livre sur ses genoux, ses yeux curieux se posant sur chaque objet présent dans la pièce.

Tania - Vraiment j'ai hésité avant de venir. Mais je me suis dit que ça aurait été idiot de ne pas le faire, après tout ce que j'ai pu lire sur vous. Je suis certaine que les journeaux brodent autour pour amadouer le lecteur. Mais même sans ça vous savez, il fallait enfin que je rencontre le père de Rose...

Un débit de paroles plutôt impressionant pour une jeune fille pas franchement très grande. Ses mains vinrent caresser distraitement une plume posée dans un encrier.

Cela faisait à peine dix minutes que John était dans la bibliothèque et déjà il s'impatientait. Il ne trouvait pas ce qu'il cherchait. Pourtant, le sujet était bien précis, les horcruxes. Scrutant les titres de chaque livre, il continua ses recherches ne faisant pas attention aux élèves qui l'observaient du coin de l'oeil. Sa récente nomination au poste de directeur de Gryffondor en avait surpris plus d'un, surtout en sachant que tout le monde le croyait mort depuis dix ans. Non, il avait survécu, contrairement à toute attente, et à présent, beaucoup voulaient savoir ce qui s'était passé, sans que personne n'ose lui demander. Qu'ils continuent, John ne voulait pas en parler. C'était sa vie privée, elle ne regardait que lui et personne d'autre après tout. Il avait déjà eu à s'expliquer auprès du ministère, il n'allait pas devoir faire ses confessions à tout Poudlard, cela aurait été un comble.

D'un geste vif, il attrapa un livre qui l'intéressait. Le titre était plutôt explicite et en feuilletant les quelques pages, John se rendit compte qu'il pourrait en apprendre énormément sur les horcruxes, leur fonctionnement ainsi que peut-être la façon de les détruire. Le Swistika était toujours dans sa poche d'ailleurs. Il ne le quittait pas, hors de question de prendre le risque de se le faire voler ou de le perdre. Cet objet était capital dans sa quête, et même si Mandrake savait pertinemment qu'il lui pompait de l'énergie, il ne devait pas le quitter, c'était bien trop dangereux. John fit quelques pas pour sortir de la bibliothèque, puis fit signe à la bibliothécaire pour lui montrer le livre qu'il venait d'emprunter. Il l'avait prévenue à propos du fait qu'il avait besoin d'un ouvrage précis et elle lui avait répondu qu'il n'y avait pas le moindre problème. Heureusement pour lui, elle n'avait pas demandé de détails, c'était un avantage.

D'un pas rapide, Mandrake sortit de la bibliothèque. Sa prochaine direction était à présent le bureau qu'il avait aménagé quelques jours auparavant, l'ancien bureau de Malacci, le bureau du directeur de Gryffondor. John passa devant plusieurs groupes d'élèves qui l'observaient en chuchotant. Il devait s'y faire, s'habituer. Les gens se méfient toujours de ce qu'ils ne connaissent pas, le professeur était nouveau dans Poudlard, et avec son passé, il y avait des raisons aux doutes qui s'élevaient contre lui. N'y faisant pas attention, il se contenta d'adresser un sourire et de continuer son chemin. Au moins il était plus présentable qu'à son arrivée au château. Il était rasé, ses cheveux coupés, et son costume était impeccable. John mis peu de temps à descendre les escaliers et arriver à son bureau.

Le désordre s'était emparé de la pièce. Des feuilles en pagaille occupaient le bureau, des objets disséminés ça et là sur les étagère qui étaient déjà là au départ. Le seul bon point de cette pièce était la lumière qui l'éclairait et qui était l'une des seules choses qui parvenait à remonter son moral avec tout le boulot qui l'attendait. Ses recherches sur les horcruxes, la préparation des cours qu'il allait devoir donner aux élèves, puis s'occuper des Gryffondors, tout cela faisait que les nuits de l'ex-auror étaient trop courtes et son temps libre quasi-nul. John traversa la pièce, manquant de peu de se cogner contre l'une des étagères, puis il prit place sur son fauteuil avant d'ouvrir le livre qu'il venait d'emprunter et de se plonger dedans. Mais il n'eut pas le temps de commencer sa lecture que déjà quelqu'un frappait à sa porte. Peu de monde avait osé venir le voir depuis sa nomination. D'une voix assurée, Mandrake dit.

John ¤ Entrez.

La porte s'ouvrit, laissant passer une fine silhouette, celle d'une Poufsouffle vu l'uniforme qu'elle portait. Son sourire était timide, et elle semblait légèrement gênée. Tandis qu'elle entrait dans le bureau en prenant soin de claquer doucement la porte derrière elle, John referma le livre qui était resté devant lui et le rangea dans le tiroir ouvert à sa droite, qu'il fit coulisser comme si de rien n'était. Inutile qu'une élève le voit avec un livre sur les horcruxes. Il ne voulait pas que l'on se pose de questions à son sujet, assez de gens le faisaient déjà sans qu'en plus on ne rajoute les horcruxes sur son compte. La jeune fille brune resta sur place quelques secondes sans rien dire, mais quelques mots finirent par sortir de sa bouche.

Tania ¤ Bonjour Monsieur Mandrake. Excusez-moi. Je suis Tania McLean. Je suis venue vous...parler...

John ¤ Je vous en prie, installez-vous.

John lui adressa un sourire chaleureux. Elle était la première élève mis à part ses enfants à venir dans son bureau pour lui parler. Mandrake savait qu'il deviendrai un professeur qui porte de l'attention à ses élèves et avoir l'occasion de rencontrer l'une d'entre elle ne pouvait qu'être une bonne chose. Il aurait préféré qu'un élève de Gryffondor vienne le voir, pour savoir un peu comment se portaient ceux de la maison qu'il dirigeait, mais qu'importe, si une jeune Poufsouffle souhaitait lui parler, il était présent pour elle. Tania sembla beaucoup moins timide une fois que le directeur de Gryffondor lui ait proposé de s'installer. Elle vint s'asseoir en face de John qui s'adossa à son fauteuil, attendant de savoir ce que lui voulait cette jeune fille. Elle observait les objets qui se trouvaient dans la pièce, un regard empli de curiosité qui faisait sourire Mandrake. Puis la jeune élève reprit.

Tania ¤ Vraiment j'ai hésité avant de venir. Mais je me suis dit que ça aurait été idiot de ne pas le faire, après tout ce que j'ai pu lire sur vous. Je suis certaine que les journaux brodent autour pour amadouer le lecteur. Mais même sans ça vous savez, il fallait enfin que je rencontre le père de Rose...

Elle était bavarde, et c'était le moins que l'on puisse dire. Tout ce flot de paroles, simplement pour dire qu'elle avait hésité avant de venir le voir, John eut un léger sourire. Et en plus elle connaissait Rose, il ne pouvait qu'apprécier cette Poufsouffle. Puis Mandrake n'avait jamais eu de préjugés sur les maisons. Quand il était lui-même élève, il s'entendait aussi bien avec un Gryffondor qu'avec un Serpentard, et il avait même eu des ennemis à Serdaigle. Il avait toujours refusé de se fier au blason d'un élève pour le juger. Il observa la jeune fille qui avait commencé à jouer avec la plume déposée sur son bureau. Ainsi elle le connaissait de réputation. John ne pensait pas que son nom soit encore connu chez les élèves, il pensait qu'après dix ans, il serait tombé dans l'oubli, mais certains étaient là pour se remémorer les récits de ses combats, et cela amenait un peu de chaleur dans le coeur du directeur de Gryffondor. John répondit en souriant.

John ¤ Les journaux brodent toujours miss Mc Lean, comment pourraient-ils se vendre sans cela?

Mandrake se souvenait encore des titres qui lui avaient été consacrés. On disait qu'il était un héros, l'un des meilleurs aurors, une légende même. Mais tout cela n'était que mensonge. John n'avait été qu'un simple auror, qui avait fait son boulot, comme n'importe quel autre, qui avait travaillé dur pour arriver là où il en était et qui avait tout fait pour réussir. Mais les journaux avaient fait de lui une légende, étoffant tout les faits le concernant, racontant que l'on avait jamais vu pareil auror en Grande-Bretagne. Forcément, après cela, on ne pouvait que se poser des questions à son sujet mais Mandrake savait bien qui il était, il détenait la vérité sur lui-même, et les écrits à son sujet ne racontaient pas toujours les faits réels. Mais Mc Lean n'était sans doute pas là pour lui parler des journaux, il lui demanda en la fixant dans les yeux.

John ¤ Vous souhaitiez me parler à propos de...? J'espère que Rose va bien.

Il avait ajouté cela d'une voix inquiète. Bien entendu qu'elle n'allait pas bien. Le retour de John l'avait bouleversée, et il n'avait rien pu faire pour y remédier. Elle avait besoin de temps, de temps pour accepter le retour de son père, le fait qu'il était vivant et surtout pour le pardonner de cette longue absence. L'autre pourri d'Angus n'avait pas donné la lettre à ses enfants, et il paierait pour ça, John se l'était juré. Cet homme méritait la mort depuis tellement longtemps, Mandrake savait qu'il le tuerait, mais il n'avait pas le temps de s'en occuper pour l'instant, il était avec la jeune Mc Lean qu'il observait en souriant.

Finalement rassurée et mise bien vite à son aise, les paroles de la jeune fille allaient et venaient peut-être un peu trop vite. Trop de choses à lui demander, des questions à lui poser, l'envie de savoir si tout ce qu'elle avait bien pu lire sur lui était véridique, et surtout, peut-être, qu'il ne lui parle de son histoire. Une curiosité poussée, qui parfois agaçait ses camarades mais qui au final en souriaient. Les questions de Tania n'était jamais vraiment de l'ordre privé, c'était avant tout la volonté d'éponger sa soif de savoir. L'Histoire tout autant que les Hommes qui la faisaient, qu'ils soient reconnus ou de simples sorciers, semblait important à ses yeux. La Poufsouffle avait cette faculté tout retenir avec une aisance déconcertante, du moins lorsqu'elle n'avait pas l'esprit ailleurs. Une personnalité un peu plus complexe que ce qu'elle pouvait laisser paraître, Tania semblait Serdaigle pour son goût pour les livres, Gryffondor pour cette manie de braver les interdits, Serpentard pour sa volonté certaine d'aller au devant des choses, et enfin Poufsouffle pour la loyauté dont elle pouvait faire preuve. Et s'il y avait eu une Maison pour les bavards invétérés, alors sans doute aurait-elle été dans celle-ci sans hésitation. Proche de Rose, il fallait avouer que cette dernière ne lui avait que très peu parlé de son père, et que Tania par respect et par gêne, ne lui avait pas demandé de lui en parler, simplement pour satisfaire sa curiosité maladive.

Aussi se trouver devant une personne qui avait été Auror, et qui avait combattu Heinrish Mustang de surcroit, s'avérait être impressionant. Certes il y avait encore Dakota Almadovar dont la renomée n'était plus à refaire, mais le mystère tout entier de John Mandrake résumait dans le fait qu'on l'avait cru mort pendant dix ans, et qu'il revenait tout d'un coup pour prendre la direction de Gryffondor. Il était vrai que la jeune Tania brûlait d'envie de lui demander le pourquoi de cette longue absence, ne serait-ce que pour trouver les bons mots à Rose, mais après tout, la jeune blonde avait déjà eu cette conversation avec son père. Il lui fallait juste un peu plus de temps que son jumeau. Les yeux baladeurs de la Poufsouffle se posèrent ici et là sur la multitude d'objets. Elle n'avait guère l'habitude d'en voir autant dans une seule pièce. Certes son père travaillant au Ministère, cela aurait très bien pu être un fait, mais avec son frère cracmol la famille McLean s'abstenait de trop lui rappeler le monde de la magie lorsqu'elle le pouvait.

John ¤ Les journaux brodent toujours miss Mc Lean, comment pourraient-ils se vendre sans cela?

Tania - J'ai toujours souhaité avoir un miroir à ennemi,

dit-elle dans un bref murmure. La jeune fille sortit de ses pensées et rougit légèrement lorsqu'elle remarqua son impolitesse, reportant son regard bleu sur son professeur.

Oh je pense malheureusement que de toutes manières, avec ou sans broderie les médias peuvent nous faire avaler n'importe quoi.

Ses bras se raidirent sur le livre posé sur ses genoux, un peu plus tendue soudain à cause de sa brève rêverie qui lui avait valu une réplique n'ayant aucun rapport avec la conversation. C'était un de ses plus gros défauts, en l'occurence elle aurait aimé en faire part au professeur. Il était vrai que Tania aurait pu très bien se confier à sa propre directrice, mais la phobie de l'affronter simplement parce que son niveau en potions était catastrophique était présente. Très douée en théorie, de part toutes les informations qu'elle avalait, la pratique se révélait être nettement plus ardue, tant sa concentration laissait à désirer. Cet homme lui inspirait confiance, peut-être parce qu'il était le père de Rose. Néanmoins elle se voyait mal, pour les premiers jours du Directeur, venir le troubler dans son travail pour une affaire d'élève trop distrait pour s'avérer pleinement efficace dans la pratique. Pourtant la jeune fille avait un potentiel certain. Tania se rétracta donc, et décida pour le moment de ne pas en faire part, il était évident que le professeur finirait tôt ou tard de se rendre compte du problème de la Poufsouffle.

John ¤ Vous souhaitiez me parler à propos de...? J'espère que Rose va bien.

La jeune fille haussa légèrement les épaules, un très léger sourire aux lèvres qui semblait vouloir dire " Ca pourrait aller mieux ", néanmoins elle ne souhaitait pas être celle qui lui mettrait la pression pour une affaire de famille dont elle ne devait pas se mêler. A moins peut-être, de désamorcer la situation en lui faisant clairement part des pensées de Rose, qui en somme n'était vraiment pas une jeune fille bavarde contrairement à Tania. La Poufsouffle cessa de balader son regard bleu dans le bureau, et le posa sur son Professeur, se calant contre le dossier de son fauteuil. Il était presque déconcertant de voir se poser ce regard malicieux avec cette aisance involontaire sur ses interlocuteurs.

Tania - Elle va... bien,

dit-elle avec hésitation.

Elle a juste besoin d'un peu plus de temps. De vous à moi vous savez, je pense que puisque vous êtes revenu, Rose s'attend à revoir sa mère aussi.

Tania se stoppa, se sentant légèrement mal à l'aise. La Poufsouffle hésitait à continuer mais elle se devait de le faire pour son amie trop renfermée à son goût.

Il me semble que ces temps-ci, elle essaie de lui ressembler. Rose est une fille un peu effacée, elle essaie juste de s'affirmer. Il lui faudra un peu de temps, mais je vous assure qu'elle vous aime énormément, et qu'elle reviendra.

Tania hocha la tête, sa voix se faisait plus intimidée, après tout elle parlait là d'une histoire de famille qui n'était pas la sienne. Elle laissa le silence s'installer, afin que son Professeur assimile un peu plus les informations. Ses yeux bleus se posèrent sur son livre, jouant nerveusement avec ses doigts. Enfin elle se racla la gorge avant de continuer.

Tania - Et si je suis là, c'était pour... en fait j'en sais rien,

dit-elle avec un sourire gêné.

Simplement je trouve ça tellement impressionant de voir en vrai un sorcier qui a combattu Heinrish Mustang.

Son ton un peu trop enjoué la fit rougir de nouveau, elle sentait ses mots un peu trop déplacé.

Je suis...désolée pour votre femme. Heu... autre chose,

dit-elle pour changer de sujet.

J'aurai aimé travailler au Ministère plus tard, mon père y travaille d'ailleurs, il m'a dit beaucoup de bien de vous d'ailleurs. Je ne pense pas que vous le connaissez... Enfin je ne sais plus où je voulais en venir... Ah oui j'aurai aimé quelques conseils...

Il était vrai que Tania en avait déjà demandé à son père, mais la renommée de John Mandrake était bien plus étendue, et c'était un euphémisme. Les conseils d'un auror variaient sans doute de ceux d'un petit fonctionnaire.

Tania ¤ J'ai toujours souhaité avoir un miroir à ennemi... Oh je pense malheureusement que de toutes manières, avec ou sans broderie les médias peuvent nous faire avaler n'importe quoi.

John sourit une nouvelle fois. Il trouvait cette jeune fille tellement attachante. Elle était rêveuse, semblait être ailleurs à la moindre occasion, et Mandrake était amusé par cela. Lui-même regrettait de ne jamais avoir eu cette capacité à s'évader dès que le besoin s'en fait ressentir, s'envoler vers des lieux inconnus où personne ne peut déranger, où tous les problèmes s'évanouissent. Tania semblait vivre la moitié de son temps dans un rêve, et John l'enviait quelque peu de ne pas pouvoir faire de même. Un rien semblait la distraire et la passionner. Mais quand le directeur de Gryffondor lui demanda si sa fille allait bien, la Poufsouffle se contenta de hausser les épaules avec un léger sourire. La réponse était évidente mais de savoir que Rose était mal à l'aise faisait du mal à Mandrake. Il avait blessé ses enfants en les quittant, et son retour n'arrangeait pas les choses, au contraire même. Tania reprit d'une voix hésitante.

Tania ¤ Elle va... bien. Elle a juste besoin d'un peu plus de temps. De vous à moi vous savez, je pense que puisque vous êtes revenu, Rose s'attend à revoir sa mère aussi. Il me semble que ces temps-ci, elle essaie de lui ressembler. Rose est une fille un peu effacée, elle essaie juste de s'affirmer. Il lui faudra un peu de temps, mais je vous assure qu'elle vous aime énormément, et qu'elle reviendra.

Jamais il n'aurait pensé une seule seconde à cela. Pas un seul instant il n'aurait imaginé que le fait de revenir inciterait sa fille à penser que Satine était encore en vie. John baissa les yeux et fixa son bureau quelques secondes. Quel abruti il avait été, un homme amoureux tout simplement. Les regrets envahirent l'esprit de Mandrake. Sa douleur l'avait aveuglé, mais jamais il n'aurait imaginé qu'il causerait tant de dégâts dans tant de vies, il n'avait pas pensé qu'il blesserait ses propres enfants, les fruits de l'amour entre Satine et lui. Mais si Rose avait besoin de s'affirmer, John lui donnerait l'occasion de le faire. Il fallait nommer une préfète pour la maison Gryffondor et le directeur de cette maison comptait bien toucher deux mots à la directrice pour que sa fille soit nommée à ce poste. Cela l'aiderait sans aucun doute à s'imposer un peu plus devant les autres et à affirmer son caractère. John releva les yeux et observa Tania. D'une voix douce, il lui dit.

John ¤ La franchise est une grande qualité miss McLean, surtout quand elle est utilisée à bon escient comme vous le faites. Vous êtes quelqu'un de bien, je suis content de vous savoir aux côtés de Rose.

Combien d'élèves sachant ce que pensait Rose auraient osé révélé ce que venait de dire Tania? Ils se seraient comptés sur les doigts de la main, et encore. La jeune Poufsouffle était réellement quelqu'un de bien, comme John n'en avait pas vu depuis bien longtemps. Dommage qu'elle ait été si jeune, car elle plaisait au directeur de Gryffondor. Franche, une certaine maladresse, qui était souvent absente, touchante, mais elle était jeune, et c'était un problème majeur. Puis de toute façon, lui était un sorcier raté, même si beaucoup semblaient penser le contraire, qui aurait bien pu être attiré par lui? Il reporta à nouveau son regard sur Tania qui fixait son livre. Elle se racla la gorge avant de dire.

Tania ¤ Et si je suis là, c'était pour... en fait j'en sais rien. Simplement je trouve ça tellement impressionnant de voir en vrai un sorcier qui a combattu Heinrish Mustang. Je suis...désolée pour votre femme. Heu... autre chose, j'aurais aimé travailler au Ministère plus tard, mon père y travaille d'ailleurs, il m'a dit beaucoup de bien de vous d'ailleurs. Je ne pense pas que vous le connaissez... Enfin je ne sais plus où je voulais en venir... Ah oui j'aurais aimé quelques conseils...

Elle s'emmêlait les pinceaux. Apparemment, elle avait beaucoup de choses à dire au directeur de Gryffondor mais ce dernier prendrait le temps de l'écouter et de lui répondre, même si elle ne s'y prenait pas de la meilleure des façons. Elle avait manqué de tact en évoquant ainsi Satine, mais l'ex-auror n'avait pas relevé, sachant très bien vu l'air gêné qu'affichait Tania qu'elle ne l'avait pas fait exprès. Ce côté maladroit lui rappelait sa femme quand elle avait l'âge de McLean. Mais c'était assez différent. Satine était maladroite dans ses gestes, Tania avec les mots. John jeta un coup d'oeil vers une photo posé sur un coin de son bureau. On y voyait une jolie blonde dans les bras de Mandrake. Un couple heureux, voilà ce qu'ils étaient. Jamais le directeur de Gryffondor ne pourrait l'oublier, jamais il ne pourrait cesser de l'aimer. Il la revoyait si souvent dans ses rêves, tout comme il revoyait son assassin... D'une voix légèrement plus froide, John dit, les yeux perdus dans le vide.

John ¤ Mustang, c'est de l'histoire ancienne. Je ne suis pas le seul à l'avoir combattu, et je ne suis en rien responsable de sa défaite, malheureusement.

John fut obligé de retenir la suite de ses paroles. Certes, il n'avait pas vaincu en 1991 mais il serait une pièce majeure de la future mort de Mustang, et il le savait pertinemment. Il ne pouvait pas annoncer à la jeune fille que le seigneur des ténèbres était de retour, ou le serait bientôt, il aurait sans aucun doute provoqué une panique incontrôlable et inutile. Non, elle le saurait en temps en heure, et pas par Mandrake. Puis le temps que l'autre fasse son retour, John aurait sans doute avancé dans ses recherches, à commencer par ses études des horcruxes, qui commençaient par la lecture du bouquin caché dans son tiroir. Le directeur de Gryffondor préféra ne pas y repenser. Mustang et les mangemorts n'étaient pas un sujet à évoquer avec une jeune élève, il devait garder ce genre de propos pour Almadovar ou Parker. McLean venait d'évoquer le ministère où elle souhaitait travailler, elle était venue pour chercher son aide, et John comptait bien lui donner. Il lui dit alors.

John ¤ Hmm, des conseils? Quel genre de conseils souhaitez-vous? Et surtout, dans quel département aimeriez-vous travailler? Je veux dire, au ministère.

Cette jeune fille l'intéressait. Elle avait besoin de lui et il était heureux de pouvoir se rendre utile pour une personne qui en valait largement la peine. Si elle était proche de Rose, c'est qu'elle avait forcément un bon fond, et le peu que John venait de voir lui plaisait énormément. Il se sentait pour la première fois à l'aise, même Mustang lui était sorti de la tête, pour la première fois depuis plus de dix ans.

Oui peut-être avait-elle été trop franche à propos de son amie, et elle espérait de toutes forces que celle-ci n'en voudrait pas à Tania d'avoir parlé de ses états d'âme à son père. Peu de chances au final, la Gryffondor n'avait pas la rancune facile, encore moins pour des histoires de ce genre qui semblaient parfois lui passer au-dessus de la tête. Malheureusement, la Poufsouffle avait lu dans ses yeux bleus cette certitude soudaine que sa mère était toujours en vie, encore et toujours persuadée qu'elle reviendrait, et que leur famille puisse vive de nouveau tranquillement ensemble. Tania, à ces dires, ne lui avait accordé que des sourires, et des "accroche-toi" bienveillants. Si elle avait envie d'y croire, et si ce rêve la rendait heureuse, à quoi bon le lui briser... Le Professeur lui souriait régulièrement, un charme certain derrière cette figure impressionante. Peut-être parce qu'elle avait lu monts et merveilles sur ce dernier. Il ressemblait sensiblement à Eden, le jumeau de Rose, avec ces airs sombres et ce regard implacable, quoique le Directeur des Gryffondors semblait tout de même bien plus sympathique. Si Tania était proche de Rose, il n'en était pas de même pour son jumeau. Ce dernier avait tendance à saturer quelque peu lorsque la Poufsouffle se mettait à parler un peu trop. Un euphémisme pour une chose qui arrivait très régulièrement.

John ¤ La franchise est une grande qualité miss McLean, surtout quand elle est utilisée à bon escient comme vous le faites. Vous êtes quelqu'un de bien, je suis content de vous savoir aux côtés de Rose.

La jeune fille lui sourit, légèrement surprise. Si effectivement elle se montrait franche, c'était plus par un débit de paroles important, préférant exposer les choses telles qu'elles étaient, en allant droit au but. Mais en étant toujours très bavarde au grand regret de ses interlocuteurs. Et parfois il lui arrivait de manquer de tact et de délicatesse, à force de parler sans prendre le temps de réfléchir parfois. Quelqu'un de bien disait-il... Elle l'ignorait mais d'un seul coup une once de culpabilité monta en elle, faisant rosir ses joues et abaissant son regard. Après tout elle avait tenté de mettre la main sur un livre de magie noire, certes il s'agissait là d'un geste plein de tendresse pour son frère, mais également égoïste, tant elle n'avait pas voulu penser aux conséquences. La Poufsouffle se redressa tout de même, préférant ne pas évoquer le sujet.

Tania - Merci...

Que dire d'autre, mis à part que Tania complétait amplement les silences de Rose, ce qui étrangement accentuait leur complicité. Mais il n'était pas nécessaire de le dire alors, cela sautait aux yeux. Il suffisait de se tenir dans une pièce ne serait-ce que cinq minutes avec Miss Mc Lean, et vous aviez déjà ses impressions sur les lieux, les derniers événements, le temps qu'il faisait au dehors, son père, son frère, et avec un peu de malchance, sa mère et sa cousine. Son bavardage intempestif lui avait valu une fois de plus la palme de l'indélicatesse, le silence s'était installé soudain après qu'elle ait évoqué la femme du professeur. On disait que Rose lui ressemblait beaucoup, physiquement, mais là encore Tania préféra ne plus évoquer le sujet. Une erreur de plus n'était pas acceptable à ses yeux. Elle se pinça les lèvres, posa son regard à terre, qui remonta sur John à l'air évasif, ses yeux noirs fixés sur une photo dont elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil.

Tania - Vous êtes très bien sur cette photo. Je vous ai déjà vu dans les journaux, mais vraiment vous êtes bien plus beau en vrai... même si vous êtes photogéniques. C'est vrai, vous formez un joli couple... Formiez...

dit-elle soudain, légèrement paniquée.

Pour un peu elle aurait enfoui son visage dans ses mains pour s'y cacher, honteuse. Mais elle se contenta de jouer nerveusement avec ses doigts, se pinçant les lèvres pour ne pas sortir d'autres horreurs du genre, son regard évitant indéniablement celui de son professeur. Et en plus d'avoir manqué de tact, une nouvelle fois, il lui avait semblé qu'elle avait complimenté le directeur. C'était de la drague, ça... non, si? Finalement, c'était trop dur. Dans un soupir, elle posa son visage dans ses mains, paniquée comme à chaque fois qu'elle pensait avoir une grosse erreur -n'évoquons pas le passage où elle avait pensé avoir tué la bibliothéquaire- ses longs cheveux bruns tombant de part et d'autre de ses épaules.

Tania - Oh mon dieu je viens de draguer mon professeur...

Ca aussi finalement, elle aurait pu le garder pour elle. Une petite voix dans sa tête, toute petite, qui soudain s'était jeté un sort d'amplification pour lui murmurer : MAIS TAIS-TOI ! Enfin elle releva la tête, une moue d'excuse sur le visage. La jeune fille se passa une main sur le front, gênée, bien que la situation s'avérait tout de même drôle... du moins pas pour elle et pas sur le moment. Elle expira doucement, tentant de balayer cette gêne de son esprit. Il lui parlait de Mustang à présent, concluant sur le fait qu'il n'était en rien celui qui l'avait vaincu. Il avait tord. Pour Tania, c'était l'oeuvre d'une solidarité entre sorciers, refusant de voir leur liberté supprimée, se battant pour la génération future et leur bonheur. C'était le fait de toute une masse d'Hommes, qui par détermination avaient fini par le terrasser. Néanmoins la Poufsouffle ne dit rien, de peur sur le coup de sortir de nouveau quelque chose qu'elle ne devrait pas dire.

John ¤ Hmm, des conseils? Quel genre de conseils souhaitez-vous? Et surtout, dans quel département aimeriez-vous travailler? Je veux dire, au ministère.

Tania - Et bien... j'aurai aimé travailler sur tout ce qui concerne les Moldus...mais vous savez je ne peux pas rester trop longtemps sans rien faire. Alors j'ai pensé à... Auror ? Mais j'ai un véritable souci de concentration,

dit-elle dans un soupir, son regard posé au loin.

Alors je voulais savoir si cela posait un problème ? Vous savez à vrai dire j'ai lu beaucoup de choses, mais j'ai quelques soucis... Pour la pratique...

Finalement, elle avait osé lui en parler. En espérant que ses histoires pas franchement intéressantes ne le dérangeaient pas. Bien sûr que cela pouvait poser un problème, fatalement. Mais dans sa question la jeune fille osait voir une réponse par laquelle il lui proposerait son aide. Avoir des cours particuliers donnés par un grand auror n'était pas donné à tout le monde.

Tania apportait à Mandrake un côté rassurant en ce qui concernait ses enfants. Lui dire ce que Rose gardait pour elle aidait John à se sentir mieux et cela lui faisait du bien, à n'en pas douter. La Poufsouffle le remercia mais pour le directeur de Gryffondor, c'était inutile. Les propos qu'ils tenaient étaient toujours le reflet de sa pensée, et le remercier était inutile pour lui. Il posa son regard sur la photo prise plus de dix ans auparavant. Rose ressemblait énormément à Satine, tout comme Eden avait un air de ressemblance avec son père. Les jumeaux représentaient bien le fruit de l'amour qui brûlait encore dans le coeur de John. L'ex-auror ne fit pas attention à Tania durant quelques secondes, son esprit perdu dans ses souvenirs. Il ne vit pas que McLean l'observait et regardait à présent la photo. Elle dit tout à coup.

Tania ¤ Vous êtes très bien sur cette photo. Je vous ai déjà vu dans les journaux, mais vraiment vous êtes bien plus beau en vrai... même si vous êtes photogéniques. C'est vrai, vous formez un joli couple... Formiez...

La maladresse de Tania s'exprima à nouveau, mais John n'y fit pas attention. Il ne remarqua pas non plus les compliments qu'elle faisait à son sujet. Tout ce qu'il avait relevé, c'était les paroles sur le fait que Satine et lui formaient un beau couple. Bien entendu qu'ils l'étaient. Les deux se complétaient. Mandrake et McIllian, deux noms qui resteraient à jamais unis, même si Satine n'était plus de ce monde. Un léger sourire était visible sur le visage du directeur de Gryffondor, un sourire qui exprimait tant de choses, à commencer par l'amour, mais également la nostalgie, et le regret, celui de ne pas avoir pu la sauver, ce regret était présent à chaque instant. Pas une seule seconde se déroulait sans que John ne culpabilise de ne pas avoir pu empêcher Satine de le sauver. Mais le passé est tel qu'il est, on ne peut pas le changer, surtout quand dix ans ont passé. Mandrake observa à nouveau Tania qui posa soudainement son visage dans ses mains en soupirant. Elle murmura, paniquée.

Tania ¤ Oh mon dieu je viens de draguer mon professeur...

John éclata de rire, un grand sourire se dessinant sur son visage. Ses pensées tournées vers Satine avaient amené l'ex-auror à ne pas relever le passage sur son côté photogénique et bien plus beau que sur les photos des journaux. Mandrake mit quelque secondes pour arrêter de rire et leva les yeux la jeune fille, posant sur elle un regard doux. Si ce qu'elle venait de faire était de la drague, alors tout avait bien changé depuis le départ de John. Elle n'avait fait que le complimenter, puis, vu la tendance qu'elle possédait à parler et dire ce qui lui passait par la tête, le directeur de Gryffondor doutait fortement que cela soit de la drague. Il était vieux puis après tout, ce n'était plus que le reflet de l'auror dont on avait vanté les mérites. La fatigue, même s'il la cachait, était visible sur son visage, elle ne pouvait pas être attirée par lui. Puis elle était élève et lui professeur, John savait que ce n'était en aucun cas de la drague, juste des mots qu'elle avait lancés sans réfléchir. Il lui dit en souriant.

John ¤ Mais non, ne dites pas ça miss McLean, vous avez parlé sans faire attention, ça arrive à tout le monde.

Comment cette pauvre jeune fille pouvait-elle se mettre dans cet état pour si peu. Son visage exprimait une gêne profonde mais le sourire de John se voulait protecteur et rassurant. Elle n'avait pas à le craindre, en aucun cas elle ne lui avait manqué de respect, puis ce qu'elle avait dit n'était pas volontaire, et plutôt comique, sauf pour elle à n'en pas douter. Mandrake préféra changer de sujet pour sortir Tania de sa gêne. Il repensa à ce qu'elle lui avait dit, les conseils dont elle avait besoin. Elle n'était pas là pour flirter avec le directeur de Gryffondor, c'était certain. John lui demanda dans quel département elle souhaitait travailler au ministère et la réponse fut immédiate.

Tania ¤ Et bien... j'aurais aimé travailler sur tout ce qui concerne les Moldus... mais vous savez je ne peux pas rester trop longtemps sans rien faire. Alors j'ai pensé à... Auror ? Mais j'ai un véritable souci de concentration, alors je voulais savoir si cela posait un problème ? Vous savez à vrai dire j'ai lu beaucoup de choses, mais j'ai quelques soucis... Pour la pratique...

Elle avait de l'ambition, et cela plaisait beaucoup à Mandrake. Devenir auror n'était pas une mince affaire, il le savait bien, mais c'était hors de question de lui mettre la pression dès maintenant. Après tout elle n'était qu'en... Il ne savait même pas quel âge elle avait en fait. Elle ne lui avait pas précisé. Vu son physique, elle avait sans doute passé ses BUSEs, mais il ne pouvait pas en être sûr. De toute façon, cela importait peu pour le moment, John réfléchissait. Pour travailler sur les moldus, il ne savait pas exactement quel type d'études il fallait faire. Le ministère n'avait pas de département des moldus mais dans certains d'entre eux, il existait plusieurs services qui concernaient les moldus, donc tout dépendait des envies de Tania. D'une voix hésitante, il répondit en fixant le plafond, l'air pensif.

John ¤ Il me semble qu'en ce qui concerne les moldus, il y a plusieurs types du bureaux, mais je ne suis pas un spécialiste...

Autant dire qu'il n'y connaissait rien, ça aurait été plus direct, et sans aucun doute plus sincère. Jamais John n'avait adhéré aux idées faites comme quoi les moldus étaient inférieurs aux sorciers et tout ce genre de conneries, mais il n'avait pas non plus pris le temps de s'intéresser à leur cause. La présence des sorciers dans le monde influait sans aucun doute sur la vie de tous les jours des moldus, lorsque Heinrish reviendrait, la panique ne serait pas seulement présente chez les sorciers, et ça, John n'y avait pas pensé. Rares étaient les sorciers qui s'intéressaient à ceux qui ne possédaient aucun don magique, et Mandrake se sentit soudainement idiot et égoïste de ne jamais avoir prêté d'attention à cela. L'ex-auror s'était contenté de son boulot, sans penser qu'après un de ses combats, d'autres personnes devaient faire oublier aux moldus ce qu'il venaient de voir, puis leur inventer des excuses pour expliquer la destruction de leur quartier. Mais l'heure n'était pas à ça, John reprit.

John ¤ Par contre, si vous voulez devenir auror, je peux vous être bien plus utile. Pour ce qui est de la concentration, c'est un problème qui peut se régler, il suffit de s'entraîner, je peux vous aider. Pour quels cours avez-vous des soucis de pratique?

Il pouvait lui apporter de l'aide en défense contre les forces du mal, en sortilèges, peut-être bien en potions mais il aurait besoin de quelques cours de rattrapage lui-même, il était plutôt doué en métamorphoses, avait presque réussi à devenir animagus quelques années auparavant, pour le reste, il ne voyait pas vraiment en quoi il pouvait être utile. Et si elle voulait devenir auror, il pouvait toujours en toucher deux mots à Parker et l'amener au ministère pour lui faire visiter les lieux. Cela ne faisait même pas un quart d'heure qu'elle était là, et déjà il préparait tout un programme pour une seule élève, peut-être qu'en fin de compte, il était fait pour ce boulot.

Elle se serait bien excusée, mais cela aurait accentué sa gêne, se serait bien levée pour s'en aller, mais ce geste l'aurait faite passer pour une fille bien plus étrange qu'elle ne l'était déjà. Il n'y avait rien d'autre à faire, sinon de prendre la sage décision de se taire une bonne fois pour toutes. Ce n'était pas difficile, il suffisait de faire comme certains des élèves en cours. Se contenter de hocher vaguement la tête sans sortir un traitre mot. Fort heureusement, il ne le prit pas à mal.

John ¤ Mais non, ne dites pas ça miss McLean, vous avez parlé sans faire attention, ça arrive à tout le monde.

Sans faire attention... Si tout de même. Elle avait dit ce qu'elle pensait, ce n'était pas non plus du grand flirt bien direct, mais à ses yeux c'était pire que tout. La jeune fille n'avait jamais prêté vraiment attention à la gente masculine, et les dires de ce genre, malgré son attitude bavarde, étaient rares. En un sens il était vrai que le directeur des Gryffondors ne pouvait pas le savoir, et qu'en paniquant ainsi elle faisait s'abattre bien plus de gêne que ce qu'elle aurait du avoir. Tania aurait très bien pu laisser couler, faire passer cela pour un simple compliment, puisque visiblement le Professeur ne quittait plus la photo des yeux. Il semblait comme ailleurs soudain, se revivant sans doute des scènes du passé. Malgré son rire qui la remit quelque peu à l'aise, elle ne pouvait s'empêcher de fuir son regard, sentant ses joues s'empourprer. Sa main ne quittait plus son front, comme une volonté de cacher son regard bleu, sans savoir pourquoi. Sa première envie, dès cet instant... partir...

Tania - Sans faire attention je ne sais pas...

Deuxième son de cloche. Spontanéité 2, Tania 0. Sous vos applaudissements... Il faisait chaud d'un coup dans la pièce... Ou non peut-être était-ce juste elle qui rougissait. Plus elle parlait, et plus la jeune fille semblait s'enfoncer dans son siège, honteuse. Comment appelait-on cela déjà ? ah oui, être juste à côté de la plaque. Ce fut à ce moment précis, le seul où elle avait autant désirer devenir muette. Le regard baissé au sol, une main posée sur son front, Tania ne faisait plus qu'acquiescer sans un mot, hochant vivement de la tête. Elle comprenait à présent l'exaspération que pouvaient avoir certains de ses camarades lorsqu'ils avaient affaire à la Poufsouffle et à son bavardage intempestif. Et si déjà elle leur avait sorti des vérités de ce genre, sans s'en rendre compte ? Pourquoi fallait-il qu'elle parle autant, personne dans la famille Mc Lean n'avait des problèmes de bavasserie aussi encombrant. Faites que le Professeur n'en touche pas un mot à son père. Après tout membre du Ministère, il lui suffisait de l'y croiser pour parler innocemment de Tania. "Votre fille n'est pas vraiment timide pour draguer les professeurs ainsi"... sur cette pensée, la Poufsouffle un léger "oh non..." tout autant paniqué, sa main se refusant à se ôter de son regard fuyant.

John ¤ Il me semble qu'en ce qui concerne les moldus, il y a plusieurs types du bureaux, mais je ne suis pas un spécialiste...

La jeune fille ne répondit pas, chose étrange en soit mais replacé dans le contexte on pouvait véritablement la comprendre. Elle aurait pu dire que ce n'était rien, que chacun avait sa spécialité et que la sienne se résumait à pouvoir parler plus d'une minute sans respirer. Bravo pour la première impression. La Poufsouffle qui tout de même avait des airs d'encyclopédie ambulante, semblait passer aux yeux de son futur professeur pour une fille paumée, un peu drôle, mais un peu simple d'esprit. On appelait autrement cela, la poisse. Tania expira doucement, elle devait tout de même prouver qu'elle ne paniquait pas à la moindre petite chose. Un bref regard envers le Directeur donc, toujours encombré de sa main frêle. Une chance cette fois, il semblait fixer le plafond d'un air pensif. Elle se redressa alors avec douceur et finesse, tentant de reprendre une attitude dite normale, celle qu'elle avait avant de déblatérer ses mots trop rapides. Si toutefois l'on pouvait considérer cela comme dans les normes

John ¤ Par contre, si vous voulez devenir auror, je peux vous être bien plus utile. Pour ce qui est de la concentration, c'est un problème qui peut se régler, il suffit de s'entraîner, je peux vous aider. Pour quels cours avez-vous des soucis de pratique?

Tous en vérité. Mais comment dire à son professeur, qui sans doute déjà la prenait pour une fille un peu trop extravagante, qu'elle était une catastrophe dans toutes les matières nécessitant de la pratique... Elle sourit alors, d'un air faussement détachée, Tania se refusait à véritablement passer pour une fille stupide qui n'arrivait pas à fixer sa concentration plus de dix secondes, et qui mettait le feu aux capes de ses camarades lorsqu'elle visait la cheminée.

Tania - Oh heu... En Défense et en sortilèges... pas...pas grand chose en vérité. Mais je serai vraiment ravie d'avoir de l'aide d'un grand Auror comme vous. Vous savez, j'ai toujours dit à mon frère que je serai Auror pour lui. J'aurai aimé être joueuse de Quidditch professionelle, mais mon père dit qu'il me faut un vrai boulot.

Elle avait accentué sur le "vrai". Afin de détourner le professeur de son mensonge qui était gros comme un troll, Tania s'était enfin décidée à bavarder de tout et de rien, sans que le professeur ne puisse en saisir grand chose. Elle parla donc de son grand frère, quiconque lisait entre les lignes pouvait comprendre que celui-ci était cracmol, ou avait quelques problèmes pour qu'elle évoque ainsi le fait de vouloir vivre ses rêves pour lui. La Poufsouffle hocha la tête sur ses dernières paroles. Pour elle, c'était un vrai travail, sans nul doute, son utopie aussi. Mais elle devait s'avouer que son père avait raison, les débouchés ne se faisaient que sur quelques élus. Certes une fois sur un balai, sa concentration se décuplait, vive et réactive, mais pour le reste... Au final le métier d'Auror lui plaisait, être sur le terrain, servir la population... Il lui manquait seulement cette concentration qui lui manquait tant.

Tania - J'ai sans cesse l'esprit ailleurs, toujours mille pensées dans mon esprit. Je ne peux pas lancer un sort sans penser à autre chose... Remarquez je me demande si mon esprit ne serait pas trop compliqué pour un légilimens, c'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

La preuve de plus à son manque de concentration accablant. Elle partait d'une chose importante pour en aboutir à une autre... Qui certes avait un léger rapport, mais de pensées en pensées, on en arrivait vite au chaos.

Tania ¤ Sans faire attention je ne sais pas...

John observa la jeune fille en se demandant ce qu'il devait comprendre par les paroles qu'elle venait de prononcer. Elle essayait donc de le draguer? Non, c'était impossible. Ou alors elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle disait. Ca arrivait souvent, elle était gênée, et on pouvait bien voir qu'elle était mal à l'aise, tout se lisait dans son attitude, elle cachait ses yeux derrière sa main, évitait de croiser son regard. Ce qu'elle connaissait de lui, elle le tirait des journaux ou des livres qu'elle avait lus, elle ne pouvait pas être sérieuse. Puis il était professeur, et vieux. Oui, le temps commençait à poser son empreinte sur Mandrake, c'était inévitable, ses traits avaient bien changé durant les dernières années, et, ajoutés à la fatigue qu'il ressentait dernièrement, il n'avait rien d'attirant. D'une voix troublée, il dit à McLean.

John ¤ Ne dites pas de bêtises Tania, j'ai quarante ans passés, je ne suis pas fait pour vous...

Puis il était veuf également. Et comment auraient réagi ses enfants? Non, il devait garder les pieds sur terre. Il allait devenir professeur, Iranoe lui avait accordé sa confiance, il cherchait à renouer le contact avec ses enfants, avec ses amis, et il était irrémédiablement attiré par une élève de Poufsouffle... Non, c'était impossible, juste une impression. Il avait perdu sa femme depuis plus de dix ans, c'était normal pour lui de se sentir seul et attiré par une personne du sexe opposée. Tania était une jeune fille mignonne, gentille, attachante, maladroite, elle lui plaisait mais elle était bien trop jeune. Mais pourquoi l'avait-il appelé par son prénom? Et pourquoi lui avoir dit qu'il n'était pas fait pour elle? Cela sous-entendait clairement qu'elle lui plaisait, n'importe qui aurait pu le comprendre. Il devait absolument penser à autre chose. Elle était venue pour de l'aide, il lui donnerait de l'aide, rien de plus. Evitant à son tour le regard de la Poufsouffle, il lui demanda en quels cours elle avait des difficultés, ce à quoi elle répondit.

Tania ¤ Oh heu... En Défense et en sortilèges... pas...pas grand chose en vérité. Mais je serai vraiment ravie d'avoir de l'aide d'un grand Auror comme vous. Vous savez, j'ai toujours dit à mon frère que je serai Auror pour lui. J'aurai aimé être joueuse de Quidditch professionnelle, mais mon père dit qu'il me faut un vrai boulot.

La jeune McLean se confiait très facilement au directeur de Gryffondor. Ce côté bavard lui rappelait Satine. Tout comme cette élève, sa femme parlait tout le temps. Quand on la lançait sur un sujet, peu importe lequel, on se retrouvait rapidement à parler d'autre chose sans savoir comment ni pourquoi. Mais cela plaisait à John, car lui avait la capacité d'écouter les gens, d'être attentif à leurs paroles et ainsi de pouvoir répondre à leurs attentes la plupart du temps. Si Tania avait des problèmes en sortilèges et en défense, il pouvait très bien lui être utile. Ces derniers temps, il avait suivi un entraînement intensif de remise à niveau avec l'aide d'Almadovar et les talents de John étaient revenus sans aucune difficulté, les sorts surgissant dans sa mémoire à chaque instant. Il avait quelque difficulté avec les potions mais il était professeur de défense contre les forces du mal, et tout ce qu'il avait besoin de savoir était déjà revenu. D'une voix assurée, reposant à nouveau son regard sur la jeune fille, il lui dit.

John ¤ Défense et sortilèges? Je ne suis plus un grand auror, mais je peux toujours t'aider si tu en besoin. Ca ne te dérange pas que je te tutoie? Si tu as besoin de cours particuliers, je suis là, je demanderai à la directrice de me trouver une salle et tu n'auras qu'à me dire quand tu auras le temps.

Peut-être était-ce dangereux de proposer des cours particuliers à une élève qui lui plaisait et à qui il semblait plaire, mais il savait que tout cela ne serait que temporaire. Elle finirait par le voir comme le prof qu'il était. Non, il n'était pas la légende dont parlait les journaux, non, il n'était le bel auror qui avait connu son heure de gloire presque vingt ans auparavant. Il n'était qu'un professeur de défense contre les forces du mal qui prenait de l'âge et qui était banal, rien de plus. Et lui finirait par voir que son attirance était simplement due au manque provoqué par la disparition de Satine. Il n'avait pas eu l'occasion de rencontrer beaucoup de femmes lors de son voyage en Europe de l'est, et presque la quasi-totalité du temps qu'il avait passé en public, il avait été complètement saoul et ne possédant plus ses moyens. John repensa à ce que lui avait dit Tania sur le fait de devenir auror pour son frère, et de ne pas penser à une carrière de joueuse de quidditch professionnelle à cause de son père. Il dit alors en affichant un léger sourire.

John ¤ Devenir auror par promesse pour ton frère, c'est une chose admirable, mais il faut que tu sois sûre de ton choix. Être auror peut être dangereux Tania. Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton père. J'ai eu un ami qui jouait comme attrapeur à Poudlard, et qui est devenu joueur de l'équipe nationale de Grande-Bretagne. Il a même fait gagner la coupe d'Europe à son équipe et a remporté un joli pactole. Si tu as le talent qu'il faut, alors ça pourrait devenir un véritable métier.

Mandrake ne savait pas exactement pourquoi Tania avait promis à son frère de devenir auror pour lui. Peut-être n'en avait-il pas la capacité, le directeur de Gryffondor n'en avait aucune idée. Si la jeune fille voulait lui en parler, rien ne l'en empêchait, mais il ne comptait pas lui demander de peur de la mettre mal à l'aise. Pour le quidditch, elle devait sans aucun doute faire partie de l'équipe de Poufsouffle. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps que John n'avait pas vu un match de quidditch. Il n'avait jamais été réellement fan mais dans le temps, jouer une partie ne lui déplaisait pas. Il n'avait pas de réel talent pour ce sport mais savait se débrouiller sur un balai. Il avait d'ailleurs joué avec cet attrapeur qui avait fini titulaire de l'équipe de Grande-Bretagne. Malheureusement, cet homme avait fini tué par un fan devenu fou qui passait ses jours à Azkaban ou Ben Nevis, Mandrake n'en avait aucune idée. Tania reprit tandis que John observait une feuille posée devant lui.

Tania ¤ J'ai sans cesse l'esprit ailleurs, toujours mille pensées dans mon esprit. Je ne peux pas lancer un sort sans penser à autre chose... Remarquez je me demande si mon esprit ne serait pas trop compliqué pour un légilimens, c'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

Inutile d'être légilimens pour voir à quel point McLean était une élève qui se distrayait facilement. Il suffisait de parler quelques minutes avec elle pour s'en rendre compte. Mandrake sourit à la remarque qu'elle avait ajoutée. Avoir l'esprit ailleurs n'était pas un bon point surtout pour la pratique de la magie, mais ce n'était pas non plus quelque chose de définitif et d'impossible à résoudre. John voyait bien qu'elle lui demandait de l'aide, et, même s'il ne savait pas trop comment faire pour résoudre son problème, il savait qu'il tenterait quelque chose, même si ça lui prendrait du temps. Elle semblait être une élève brillante, travailleuse, et si ce problème la gênait dans ses études, il l'aiderait à l'éliminer. Elle avait sans doute besoin d'entraînement, un entraînement qu'on ne propose pas dans les cours. Le directeur de Gryffondor se souvint des cours qu'il avait eu étant élève. Les professeurs leur faisaient essayer les sorts appris deux, trois fois puis ils donnaient comme travail à faire de s'exercer seul. C'était d'une connerie sans nom. Comment un élève peut-il s'améliorer seul, sans l'aide de son professeur? John annonça tout en mettant de côté ses papiers et en sortant une feuille blanche.

John ¤ C'est en effet un bon point pour un auror, mais la concentration est la base de toute magie. Tu en auras besoin si tu veux réussir tes études. Même si tu as des difficultés, ça se travaille, je pourrai t'aider à te concentrer.

Ce n'était pas une proposition mais une affirmation. Il prendrait le temps qu'il faut pour l'aider, mais il savait qu'elle avait le talent pour réussir, il le sentait, et s'il devait mettre du sien pour contribuer à sa réussite, il le ferait sans hésiter. Après tout, il était payé pour enseigner la magie aux élèves, mais il était également nourri et logé, il pouvait bien faire des heures supplémentaires avec le sourire. Puis son emploi du temps serait moins chargés dans les semaines suivantes. En quelques jours, il avait déjà trouvé la presque totalité de ses sujets de cours, l'organisation de Gryffondor était impeccable, et les informations dont il avait besoin, il allait pouvoir les trouver rapidement, alors il trouverait bien le temps d'aider une élève à réussir.

Malgré ce regard fuyant qu'elle avait, et ces mains cachant ses yeux bleus, elle ne pouvait ignorer cette oeillade qu'il avait eu pour elle sur le coup, insistante. Voilà, elle se trouvait fichée, avec une étiquette de dévergondée sur le dos. Il devait sans doute la juger, peut-être même se demander si elle avait tout son esprit. Mais avec tout ce qu'elle avait pu lire sur lui, si impressionée de se trouver face à John Mandrake, elle n'avait pu s'empêcher de le complimenter voire plus, et de dire sincèrement ce qu'elle pensait de lui. Une idiotie en somme, Tania n'oserait jamais plus remettre les pieds en cours de défense contre les forces du mal, même si sa vie en dépendait... Quoique non finalement, elle y tenait trop, puis c'était cette gêne sur le coup qui lui mettait cette idée dans la tête. La Poufsouffle était bien trop indifférente aux "qu'en dira-t-on" pour se préoccuper plus tard des dires qu'elle avait sorti au Directeur. Sur le moment seulement, elle aurait préféré ne rien avoir dit, puis au final dans une heure, Miss Mc Lean le sourire aux lèvres serait ravie d'avoir finalement aucun remords. Pour autant elle attendait la réplique de son professeur, craignant l'énervement, l'étonnement ou l'exaspération... Toutes les réactions étaient bonnes à prendre, le mal était fait, dirait-on.

John ¤ Ne dites pas de bêtises Tania, j'ai quarante ans passés, je ne suis pas fait pour vous...

Tania - Si c'est une question d'âge vous savez, selon le calendrier de Bali j'ai en réalité trente-quatre ans...

La jeune fille haussa timidement les sourcils, dans un très bref sourire. Elle ignorait s'il allait bien prendre la réplique qui était fort sérieuse. Tania dont la curiosité était sans borne, se penchait aussi bien sur la magie que sur les cultures des différentes populations. Ce qu'elle disait là n'était pas du tout sorti de son imagination, c'était un fait dont elle se servait pour répondre avec une pointe d'humour néanmoins sincère. La Poufsouffle avait répondu au centième, elle avait toujours eu de la répartie, excepté peut-être pour les remarques volontairement blessantes. Néanmoins elle se sentait toujours autant gênée, c'était sans doute ses hormones adolescentes qui lui jouaient des tours. Elle lui trouvait un charme certain, une assurance fort séduisante, et des yeux noisettes à tomber... bref il fallait vraiment qu'elle cesse de faire la liste des choses qui lui plaisaient chez cet homme d'âge mûr. Après tout, Tania avait connu beaucoup de ses camarades qui avaient eu le béguin pour leurs professeurs, pourquoi pas elle. D'accord il était vrai aussi qu'elles n'étaient pas aller jusqu'au flirt, mais on ne pouvait pas affirmer que Tania était clairement explicite. En outre elle ne semblait pas savoir ce qu'elle faisait. Et puis elle était avec Nahel... Bien sûr il n'y avait pas véritablement un amour passionel entre les deux Poufsouffles, mais ils étaient jeunes encore. Puis Tania ne s'était jamais sentie aussi gênée en sa présence qu'avec son professeur.

Elle lui avait donc avoué sa principale faiblesse, celle qu'elle se devait de combler au plus vite. Il était étrange que John, à peine arrivé, soit celui à qui elle le demandait. Surtout que la jeune fille n'était pas rouge et or. Simplement se retrouver face un Auror tel que lui l'avait poussée à demander ce qu'elle n'avait jamais osé soumettre à ses autres professeurs. De ce fait Tania avait volontairement omis de lui parler de sa maladresse catastrophique et légendaire en potions. C'était bien simple, chaque fois qu'il s'agissait de concocter une antidote, la règle était la suivante : ne PAS demander de l'aide à Mc Lean. Cela s'avérait forcemment fatal et irréversible lorsque c'était elle qui les préparait. Lorsque les fioles de tous ses camarades s'emplissaient d'un liquide vert, étrangement la sienne demeurait désespéremment d'un rose flamboyant, de quoi attirer l'attention. Et pourtant, Tania pouvait décrire tous les composants de n'importe quelle potion qu'elle connaissait.

John ¤ Défense et sortilèges? Je ne suis plus un grand auror, mais je peux toujours t'aider si tu en besoin. Ca ne te dérange pas que je te tutoie? Si tu as besoin de cours particuliers, je suis là, je demanderai à la directrice de me trouver une salle et tu n'auras qu'à me dire quand tu auras le temps.

Tania - Oh... non vous pouvez me tutoyer sans problème, dit-elle dans un haussement d'épaules.

Vous savez mon père me dit toujours que si l'on possède un don, on le garde à vie. Je ne pense pas votre grand passé d'Auror révolu Monsieur Mandrake, sérieusement. Mais j'avoue... que quelques cours particuliers seraient les bienvenus...

Qu'avait-elle dit... A présent elle était obligée de lui montrer l'étendue de la catastrophe ambulante qu'elle était lorsqu'elle tenait une baguette. Bien le mal était fait, ou plutôt "dit", en l'occurrence... Pour changer. Cependant Tania n'aimait guère avoir des remords, et une nouvelle fois il était fort possible que dans une heure, la Poufsouffle se trouverait ravie d'avoir des cours particuliers avec un ancien Auror. Néanmoins elle aurait la délicatesse et la présence d'esprit de n'en toucher mot à Rose, de peur que celle-ci ne se fasse des idées quant à un éventuel favoritisme envers la Poufsouffle. Cela s'avérerait fortement faux, mais Tania s'était mise suffisamment à sa place pour comprendre que, si elle était la petite blonde, elle l'aurait mal pris en pensant que son propre père à peine revenu préférait passer son temps libre avec ses élèves qu'avec ses enfants. Une vérité fausse en somme, mais le malêtre des adolescents en faisaient des êtres complexes. Et même sans cette psychanalyse, l'attirance inhabituelle qu'elle avait pour le professeur faisait que la jeune fille ne dirait rien, malgré ses bavardages intempestifs.

Le Directeur des Gryffondors lui parla alors d'un ami professionel du Quidditch, Tania l'écoutait attentivement, une lueur particulière dans ses yeux comme tous ces passionés pouvaient avoir chaque fois qu'on leur parlait de leur hobbie préféré. Tout comme elle donc, il n'était pas d'accord avec son père. Tania sourit alors, ravie d'entendre enfin l'avis d'un adulte dont les paroles s'adaptaient le plus à la réponse qu'elle avait toujours attendu. Bien sûr que c'était un travail comme un autre... Presque... Néanmoins le métier d'Auror l'attirait tout autant. Le professeur en vint donc à ce point, et sur la question de son manque de concentration.

John ¤ C'est en effet un bon point pour un auror, mais la concentration est la base de toute magie. Tu en auras besoin si tu veux réussir tes études. Même si tu as des difficultés, ça se travaille, je pourrai t'aider à te concentrer.

Tania - C'est mon choix et j'y tiens,

dit-elle non sans détermination.

Je ne vous décevrai pas c'est promis.

La jeune fille se leva alors dans un sourire enjoué, ses longs cheveux suivant ses mouvement fluides et délicat. Elle repoussa doucement sa chaise avant d'aller se placer derrière, ses mains fines appuyées sur le dossier. Tania salua d'un signe de tête son professeur en guise de remerciement. Elle revint alors à ses propos quant à ses temps libres.

Tania - Je peux me libérer ce jeudi après-midi, à moins que ça ne soit trop proche pour vous. Mais merci pour tout Monsieur Mandrake.

Tania ¤ Si c'est une question d'âge vous savez, selon le calendrier de Bali j'ai en réalité trente-quatre ans...

Un sourire se dessina à nouveau sur le visage de John. Il ne connaissait pas cette histoire de calendrier de Bali mais était persuadé que ce que disait Tania était calculé. Elle avait la réplique assurée et vive, et ce flirt avec son professeur ne pouvait pas être sérieux, pas aux yeux de John. Elle était bien trop jeune, elle devait obligatoirement avoir un garçon de son âge sous la main, mais pourquoi donc draguer son professeur? Cela ne pouvait pas être son genre, Mandrake en était persuadé, et ce n'était pas non plus pour s'attirer ses faveurs en vue de futures notes vu qu'elle semblait vouloir s'améliorer d'elle-même. L'ex-auror avait donc suffisamment de charme pour plaire à une élève? Après tout, ça s'était déjà vu, mais bon, il était loin d'être le plus jeune des professeurs, et niveau séduction, il avait plutôt entendu parler de Slayers sur ce plan-là. John préféra ne rien dire. Mieux valait ne pas entrer dans ce jeu dangereux car il pouvait perdre beaucoup, et Tania également. Elle lui répondit après qu'il lui ait proposé des cours particuliers.

Tania ¤ Oh... non vous pouvez me tutoyer sans problème. Vous savez mon père me dit toujours que si l'on possède un don, on le garde à vie. Je ne pense pas votre grand passé d'Auror révolu Monsieur Mandrake, sérieusement. Mais j'avoue... que quelques cours particuliers seraient les bienvenus...

Quand on a un don, on le garde à vie. Mais avait-il vraiment un don pour la magie? La question, il se l'était plus d'une fois posée. Ses parents étaient des sorciers qui avaient eu une vie banale et qu'il n'avait même pas connus. Si ce talent existait vraiment, pouvait-il venir d'eux, John ne le croyait pas. Il ne se voyait pas comme un grand auror, il pensait simplement être un homme normal qui avait fait son travail. Le reste était brodé par les journaux, bien évidemment. Mais à présent, il devait assumer le rôle de professeur, avec la réputation qu'il avait, et même si de nouvelles épreuves s'annonçaient, il se devait de garder la tête froide et de rester calme face à toute les situations. Il allait devenir John Mandrake, directeur de Gryffondor, professeur de défense contre les forces du mal, mais officieusement, il serait celui qui met tout en oeuvre pour ramener Heinrish Mustang dans les flammes de l'enfer. Après qu'il lui ait annoncé qu'il l'aiderait, Tania lui répondit d'une voix douce et déterminée.

Tania ¤ C'est mon choix et j'y tiens, je ne vous décevrai pas c'est promis.

John acquiesça d'un signe de tête. Il savait très bien que les personnes comme Tania étaient du genre à toujours donner leur maximum pour réussir et faire la fierté des personnes qui tenaient à elles. Puis il avait confiance en elle, sans savoir vraiment pourquoi. Cette jeune fille plein d'énergie semblait prête à tout pour réussir et l'enseignement de Mandrake serait sans doute suffisant pour régler ce problème de concentration. La jeune Poufsouffle se releva et sa plaça derrière son dossier. Elle allait s'en aller, rien d'extraordinaire, elle n'était pas venue pour passer trois heures à parler à son professeur. John aurait bien aimé qu'elle reste plus longtemps, car il pouvait enfin avoir une conversation avec une personne qui ne lui parlait ni de Mustang, ni de ce qu'il avait fait durant les dix dernières années, mais qui s'intéressait un tant soit peu à lui et qui avait besoin de lui. Le directeur de Gryffondor eut même l'impression qu'il était plus important pour Tania que pour ses propres enfants. La jeune fille lui annonça.

Tania ¤ Je peux me libérer ce jeudi après-midi, à moins que ça ne soit trop proche pour vous. Mais merci pour tout Monsieur Mandrake.

John se pencha sur son bureau et s'affaira dans ses papiers quelques secondes. Les quelques notes qu'il avait écrites à la va-vite et dont il n'avait plus besoin, il les jeta dans la corbeille située à sa gauche, les cours qu'il avait préparés pour les élèves, il en fit un paquet qu'il rangea sur sa droite, le reste, qui comprenait les recherches sur Mustang et les horcruxes, ainsi que certains points dont il avait besoin pour ses futurs plans, il les rangea soigneusement dans son tiroir de gauche. Son bureau était déjà en meilleur état, cela faisait bien plus travailleur sérieux et soigné, ce qui changeait de la première impression qu'il avait dû donner à McLean. Observant une note qu'il avait écrite et disant approximativement ce qu'il devait faire durant les prochains jours, il put voir qu'il n'avait rien prévu de précis pour jeudi. Il dit alors en s'adossant à nouveau contre son fauteuil.

John ¤ Jeudi, ce sera parfait. Je t'enverrai un hibou pour te donner l'heure et l'endroit. Et puis, tu peux me tutoyer, on n'est pas en cours, appelle-moi John.

Attrapant sa plume d'un geste lent mais précis, il nota sur le coin d'un morceau de parchemin "Tania McLean. Cours particuliers. Jeudi." Il lui suffisait de demander l'autorisation de Sayuri qu'il obtiendrai sans difficulté. Pour l'endroit, Mandrake repensa à la salle sur demande du sixième étage. Un endroit parfait pour s'entraîner et obtenir tout le matériel souhaité. L'ex-auror releva ses yeux vers la Poufsouffle. Elle allait repartir comme elle était venue, mais sa visite avait réchauffé le coeur du directeur de Gryffondor. Il se sentait utile et apprécié. Très important après les dix années qu'il avait passé.

Tania nota avec une pointe de déception dissimulée que le Professeur ne relevait plus ce qu'elle avait à dire, malgré ses quelques sourires. Il restait inlassablement silencieux, ce qui malheureusement pour elle la conforta dans l'idée qu'elle ne pouvait que le déranger. Il avait sans doute bien plus à faire que d'écouter une élève qui de surcroit n'était pas de sa Maison. La Poufsouffle soupira doucement, une vague lueur triste dans ses yeux à cette pensée, mais son sourire ne s'effaçait pas, ni même sa pétillance naturelle. Il était vrai que Tania avait la fâcheuse tendance de fatiguer ses interlocuteurs à force de bavardage et de questions. Le professeur se mit alors à ranger son bureau sous ses yeux. Pour autant, malgré le fait qu'elle était à présent persuadée qu'elle le dérangeait, la jeune fille continuait à parler, comme pour balayer cette pensée de son esprit. Tania contourna alors son fauteuil, tandis qu'elle le saluait des habituelles formules de politesse, prête à partir. Ses yeux bleus glissèrent alors du directeur à la chaise vide qu'elle venait de quitter, s'apercevant que son livre s'y trouvait toujours. La jeune fille se pencha alors, tendant les bras afin de l'attraper convenablement, ses longs cheveux bruns tombant sur ses épaules. Au vu du dérangement qu'elle semblait être aux yeux du Professeur, Tania s'attendait fortement à ce qu'il lui accorde un cours particulier dans deux semaines voire trois.

John ¤ Jeudi, ce sera parfait.

Etonnée, la Poufsouffle se redressa mais ne parvint pas à cacher sa surprise malgré son sourire emprunt de sa gaieté naturelle. Elle espérait fortement qu'elle ne lui forçait pas la main. Mais après tout Tania faisait face à un enseignant, pas à un ami de longue date bien qu'elle n'avait pas eu sa langue dans sa poche face à lui. La jeune fille plaqua son livre contre sa poitrine tout en aquiesçant d'un signe de la tête, toujours dans un sourire malgré ses interrogations.

John ¤ Je t'enverrai un hibou pour te donner l'heure et l'endroit. Et puis, tu peux me tutoyer, on n'est pas en cours, appelle-moi John.

Tania - D'accord,

dit-elle légèrement gênée. Jamais encore Tania n'avait appelé un professeur par son prénom, et cela ne venait pas tout seul malgré les apparences.

Je vous remercie... John.

Un grand sourire et un léger signe de la tête. Ses joues semblaient s'être empourprées d'une timidité qu'on ne lui connaissait pas. Pour autant la notion de tutoiement n'était pas encore pleinement assimilé, il lui faudrait du temps pour s'y faire. Tania tourna alors les talons, s'approchant alors de la porte elle murmura alors pour elle même.

Tania - Par Merlin je viens d'appeler mon professeur par son prénom...

C'était toujours quelque peu impressionant, surtout pour une jeune fille telle que Tania qui voyait les enseignants comme l'autorité suprême, elle qui adorait apprendre. La Poufsouffle ouvrit alors la porte qui se referma derrière elle. Tania attendrait Jeudi avec impatience.

Tania ¤ D'accord, je vous remercie... John.

Elle l'avait appelé par son prénom, et c'était déjà un grand pas. John savait qu'elle ne le tutoierait pas du premier coup, c'était prévisible. Les élèves comme Tania étaient très respectueux envers leurs professeurs, et leur faire comprendre qu'en-dehors des cours, ils étaient de simples humains comme eux n'était pas vraiment simple. La jeune fille lui fit un signe de tête, ses joues ayant pris une légère teinte rouge, sans doute due à la gêne de devoir tutoyer le directeur de Gryffondor. La jeune McLean se tourna et avança en direction de la porte. Mandrake l'observa s'éloigner et l'entendit murmurer.

Tania ¤ Par Merlin je viens d'appeler mon professeur par son prénom...

Mandrake eut à nouveau un grand sourire ainsi qu'un léger rire. Il n'était qu'un sorcier après tout, pas de quoi le considérer comme une légende, il n'était qu'un homme parmi tant d'autres, l'appeler par son prénom était normal aux yeux du directeur de Gryffondor. Elle ouvrit alors la porte pour s'en aller, mais John lui dit avant qu'elle ne parte.

John ¤ A jeudi Tania.

La porte se referma en douceur. John prit un morceau de parchemin ainsi qu'une plume puis écrivit un mot pour Sayuri. Il préférait la prévenir de ces cours particuliers et lui demander l'autorisation d'utiliser la salle sur demande plutôt que d'agir sans qu'elle ne le sache. Quelques mots posés sur le papier, qu'il plia en deux avant de se diriger vers la fenêtre, qu'il ouvrit en grand. Mandrake observa le ciel quelques secondes, prenant le temps de respirer un peu. Son hibou mit peu de temps à venir se poser près de lui. Il noua un mot à la patte de Majestic et lui murmura d'apporter ce mot à la directrice de Poudlard. Puis il referma la fenêtre et retourna s'asseoir sur son fauteuil. D'un geste lent, il ouvrit le tiroir et prit le livre qu'il avait déposé. Les recherches devaient recommencer. Mustang paierait pour Satine, ainsi que pour tous les autres, John le savait.

[RP terminé. Je t'aime ma chérie Maybe i'm too curious-PV 322925

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