Anytime *

Invité

Libre =)

« LILI ! REVIENS, JE T’EN SUPPLIE ! LILI ! »

Elle se voit seule au milieu de tous, cherchant en vain ce qu’elle ne peut plus atteindre. Elle court sans prendre conscience du chemin qu’elle doit prendre, quitte à tout bousculer, elle était prête à prendre le risque. Sa voix résonnait dans les différentes allées, ses pas se faisant de plus en plus lourd sur le sol presque invisible. Elle continuait, encore et encore, criant toujours son nom. Elle savait qu’elle avait échoué, qu’elle venait de perdre tout espoir. Et plus elle avançait, plus elle se rendait compte qu’il lui était impossible de retourner en arrière. Quelques secondes, quelques minutes… Le temps s’écoulait trop vite. Cette fille, cette petite blonde n’avait pas le temps de s’arrêter. Elle cherchait quelque chose au milieu de la foule qui semblait ne pas la voir, elle recherchait son trésor, celle qui avait su lui faire comprendre qu’il y avait toujours quelque chose de merveilleux dans ce monde de brute. Elle courait jusqu’à en perdre son souffle, ne pouvant se rendre à l’évidence ; c’était la fin. Elle n’avait plus le choix. Au loin une silhouette s’avançait, s’engouffrant dans le noir absolu. Puis plus rien à part les cris de douleurs d’une gamine. Des cris qui firent perdre la tête à la belle blonde… Elle était au sol, à genoux. Se relever lui était impossible… La fatalité.

Il n’y avait qu’une seule et unique frontière entre le rêve et la réalité. Une toute petite qu’elle avait toujours eut peur de franchir. La jeune Serdaigle se réveilla, tremblant de part et d’autre, le souffle coupé. Un cauchemar, oui, ce n’était rien d’autre. Pourtant Lili avait disparut, elle n’était plus là. Il n’y avait plus d’espoir, plus de sourire angélique, plus de bouille d’enfant, plus rien à part ce vide incessant qui remplissait son cœur. Olivia, Olivia. Ne vois-tu pas que le monde ne tourne plus, qu’il abandonne la partie, que tu es tombé sur l’option « Game Over » ? Non. Pourquoi baisser les bras alors qu’il lui restait toujours Dasha ? Elles étaient seules, maintenant. Seules contre les autres, puisque dans ce monde infecte, elles étaient identiques. La jeune Préfète ouvrit les yeux lentement, découvrant un dortoir des plus sombres. A peine deux heures qu’elle dormait, et elle avait déjà envie de voir le jour pour pouvoir oublier. Ca fait déjà plusieurs jours que la petite blonde fait ce rêve étrange, celui où elle voit sa sœur partir sans qu’elle ne puisse la retenir. C’était ça le plus navrant ; elle était spectatrice et ne pouvait rien faire pour empêcher la catastrophe. La pire des souffrances, celle du devoir non accomplit. Accablée, la jeune femme se leva de son lit, prenant soin de ne faire aucun bruit. Elle marchait sur la pointe des pieds, ses mains tirant la longue chemise de James. Rien qu’à cette pensée, les larmes coulaient à flot. Elle était incapable de les retenir, incapable aussi de pouvoir réagir face à cette insomnie incontrôlable. Il fallait fuir loin d’elles, loin de cette pièce, loin de ce château. Fuir les souvenirs pour ne plus y penser.

Partir. Tant de gens le font, mais tant de gens ne font qu’imaginer cette action. Il y en a qui ont le courage de tout abandonner ; proches, biens, projets, avenir… Puis d’autre n’en ont pas la force. Olivia devait faire un de ces deux choix, même si ça comportait des risques. Elle traîna sa silhouette le long des différents couloirs, ne prêtant aucune attention au moindre bruit. Elle était là, possédée par la nostalgie qui la hantait. Elle était déçue d’elle-même, presque horrifié par son propre reflet dans l’eau qui s’était étalée sur le sol. Pieds nus, elle aurait pu attraper froid, mais ça n’avait plus d’importance. Elle allait découvrir pourquoi Lili était partit, pourquoi aussi tous ses proches avaient disparus. Ca allait plus loin qu’un « manque de chance », plus loin qu’un « ça s’arrangera ». Il y avait quelque chose derrière toute cette histoire, et ne serait-ce que par curiosité, elle allait trouver. Quitte à y perdre la vie, quitte à ce qu’elle se soit fait des idées, quitte à être déçue. Ca allait passer le temps, et on trouverait au moins des arguments pour dire qu’Olivia est une fille paranoïaque. A ce point, personne à part Dasha ne le savait… Ca serait histoire de la révéler au grand jour, même si elle allait passer le restant de sa vie à Sainte Mangouste. La plus belle tentatrice, c’est l’aventure, non ? Alors elle allait la rejoindre, mettre au clair ses idées, pouvoir réfléchir tranquillement et sans l’aide de personne. Car il était près de minuit, et le Parc était désert.

« People always leave… T’as voulu dire quoi, Mum ? Merde… »

Cette phrase résonnait sans cesse. Une lettre, un bout de parchemin, une écriture similaire à celle de sa mère… Tant d’indice, mais elle disait clairement qu’il ne fallait pas qu’Olivia les retrouve. Pourquoi ? Comment pouvait-elle abandonner l’idée de ne pas les chercher ? C’était tout bonnement impossible. Mais il fallait qu’elle arrête ses larmes, qu’elle arrête le temps et qu’elle se pose. Malgré la pluie, il fallait qu’elle n’écoute que son cœur. Pourquoi elle était seule, pourquoi elle ? Merde. Tout défilait devant ses yeux ; sa vie entière, ses souvenirs d’enfants. Elle se voyait encore gamine, ses bouclettes blondes virevoltant dans l’air comme à cet instant précis. Car même à Dix sept ans, c’était encore qu’une gamine.

« Tout le monde part un jour…c’est ridicule… »

Un geste, et elle la jeune femme tomba au sol. On se demandait ce qu’elle faisait là, ce qu’elle attendait. Un signe de vie de la part de quelqu'un, ou peut être bien autre chose encore. L’aventure… La plus belle des tentations.

La Lune… une planète, un astre, un bout de caillou, une crêpe qui tache le ciel… Tant de noms pour désigner la même chose… Mais peut-importe celui qu'on lui donne: les hommes avaient toujours voulu nommer les choses, comme si donner un qualificatif à un objet suffisait pour tout en comprendre. Comme si quelques lettres leur permettaient de croire qu'ils avaient perçus toutes les subtilités de cette chose.
Mais imaginez que cette dame blanche soit nommée… disons "olerogim". Et bien, elle resterait la même: elle restera là, à sa place, crevant de sa sublime lumière les ténèbres de la nuit. Elle aurait le même rôle, elle aurait la même couleur, elle aurait la même taille… il n'y aurait que son nom de différent.

On se savait d’où elle venait, comment était-elle vraiment apparu, un nombre incalculable de légende tournait autour d'elle mais elle n'en avait que faire: elle réapparaissait tous les soirs, fidèle à son poste, et observait la terre de son air arrogant et fier.
Beaucoup de personne aimait à la regarder, l'étudier. Certains pour essayer de percer un de ses mystères, d'autres justes pour admirer sa beauté. Loreliane faisait partie de cette deuxième catégorie de gens.

Allongé en travers de son lit, son menton posé sur ses poings refermés, elle ne dormait pas, contrairement à ses quatre consœurs. Elle entendait leur respiration légère et notamment celle de Natalia, qui dormait juste à coté d'elle. Pourquoi notre blondinette n'arrivait-elle pas à dormir? Elle l'ignorait. Mais elle savait que tant qu'elle regarderait la lune, alors elle ne pourrait s'endormir. Elle était toujours aussi éblouie par cette dame de lumière et la regardait la mettait dans un état de béatitude. Il ne lui en fallait pas plus pour la contenter. Elle remarqua que ce soir, alors qu'elle était pleine, l'astre ressemblait à un autocollant que l'on avait placardé sur un panneau à fond bleu tant elle se détachait du ciel. Lorel' cherchait depuis vingt bonnes minutes comment s'était possible et n'avait toujours pas trouvé la réponse.
Une idée lui vint à l'esprit… Peut-être que dehors elle comprendrait mieux… En effet, sa fenêtre était légèrement trouble mais surtout l'image de la lune était découpée en morceau à cause des tiges de plombs qui quadrillaient le vitrail.

Ne réfléchissant pas vraiment à ses actes, la jeune fille enfila une paire de baskets qui trainaient sous son lits, farfouilla un instant dans son armoire pour trouver son unique jean et enfila un gros pull ainsi qu'un blouson avant de descendre discrètement dans la salle commune. Elle poussa le portrait de la grosse dame avec d'infinies précautions, afin de ne pas la réveiller et parcourut le château sur la pointe des pieds. Elle analysait chacun des bruits qu'elle percevait, essayant de deviner s'il s'agissait de l'approche de Rusard et du cliquetis d'une armure. Ce fut avec un rythme cardiaque relativement élevé qu'elle parvint au hall de l'école. De nuit et sans un élève il était encore plus impressionnant: les colonnes qui la surplombaient semblaient s'animer à chaque fois que l'ombre d'un arbre glissait sur elles. Surmontant la peur qui la gagnait doucement, elle se dépêcha de passer la porte et se retrouva enfin dans la cour d'honneur. Elle passa deux arches et fit quelques pas dans la verdure, embrasant du regard le parc du château. Cette vaste étendue d'herbe était encore plus majestueuse quand aucun élève ne s'y promenait.

Loreliane fit quelques pas et respira avec délice de grandes goulées d'air frais. Elle leva les yeux vers le ciel et les ferma quelques instants, profitant du silence, du vent frais qui caressait ses joues, de la sérénité qui l'envahissait. Cependant cette quiétude fut troublée par une bourrasque de vent bien plus forte que les autres. Une deuxième amena les nuages et une troisième, la pluie. Des millions de gouttelettes d'eau s'abattirent sur le parc et produisirent un bruit assourdissant.

S'interdisant de renoncer à sa balade nocturne à cause de quelques gouttes, la jeune fille enleva ses chaussures, les posa sous l'arche et s'élança sous la pluie. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, elle se retrouva complètement trempée mais cela l'importait peu. Elle se mit à danser, virevoltant, tournoyant sur elle-même, le visage levé vers le ciel.

Doucement, la pluie commença à diminuer d'intensité et Lorel' arrêta de danser. Elle se dirigea tranquillement vers le lac dont la surface reflétait la dame qu'elle était venu contempler à l'origine. Mais, le regard rivé sur l'étendue d'eau, elle ne remarqua pas la forme noire, allongée de tout son long. Elle buta contre une jambe et fit une roulade dans l'herbe mouillée. Elle se redressa immédiatement et, le cœur battant, elle chercha se qui était à l'origine de sa chute.

A la vue de ce corps étendu, elle eu un haut-le-cœur, persuadé d'avoir à faire à un cadavre. Mais les morts ne pleurent pas, du moins lui semblait-il. Or, cette personne était secouée de sanglot. Comprenant qu'elle était parfaitement vivante, et surtout en chemise de nuit trempée, la blondinette se jeta à genoux et s'empressa de le retourner et de lui relever la tête. La jeune fille était blonde, tout comme elle, et pleurait doucement, sans larmes. Lorel' enleva son blouson et le posa sur elle, pour qu'elle évite d'attraper la mort.

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Hé ho, sa va? Réponds moi s'teuplait!

Elle se rendit compte que ses mains tremblaient, non à cause du froid mais parce qu'elle avait peur qu'il ne soit arrivé quelque chose à cette jeune fille.

Invité

« Hé ho, sa va? Réponds moi s'teuplait! »

« Putain ! J’essayais de dormir… Merde ! »

La jeune Préfète se leva d’un bond, laissant tomber au passage un blouson qui n’était pas là quand elle s’était allongée. Le regard perplexe, elle balaya sa chemise à l’aide de ses mains, plantant ses iris bleus dans ceux de la jeune Gryffondor. Bon, elle n’était pas de mauvaise humeur, elle n’avait juste pas envie d’être déranger. Et puis, c’était quoi cette manie d’être insomniaque ? Tout le monde s’y mettait ou quoi ?! Boum. Le cœur de la jeune bleu et argent s’arrêta d’un coup, elle repensait au pourquoi de cette virée nocturne. Lili, sa belle Lili. Celle qu’elle cherchait à retrouver, celle en qui elle avait pleinement confiance. Mais qui parlait de confiance ? Elle était partie, l’avait abandonné tout comme ses parents l’avaient fait. Olivia devait resté seule maintenant, seule contre tout le reste. Bien sûr il y a aussi Dasha, et James, mais c’était pas pareil. Il lui fallait sa famille, les gens qui pourraient l’aider à décompresser de ce train-train infernal. Ceux en qui elle pouvait avoir confiance, ceux qui ne l’abandonneraient pas même après la plus cruelle des trahisons. Un souffle léger, et la belle se retourna vers son interlocutrice. Ses cheveux noirs vinrent se poser délicatement sur ses épaules, jusqu’à ce qu’elle soupir. Une, deux, trois secondes s’écoulèrent. Et pas un signe de culpabilité, même après avoir été aussi désagréable.

« Tu m’as foutus une peur bleue. D’ailleurs… »

La jeune préfète se stoppa net, tendant l’oreille en croyant avoir entendu un bruit au loin. Mais rien, personne à part elles deux n’était présent dans les environs à cette heure là. De toute façon, même si elle se faisait prendre, il y avait toujours moyen qu’elle trouve une excuse. Elle était préfète, non ? Alors autant profiter de ses moindres privilèges. Esquissant un sourire satisfait, la belle Serdaigle reporta son regard sur la Gryffondor, un regard toujours aussi noir et froid. Pourtant, sa voix était devenu douce, soudain, lui faisant oublier que la rouge et or venait d’empiéter sur son sommeil, si léger soit-il. Après s’être interrompu d’elle-même, la bleu et argent continua sur sa lancée, fixant à présent un point invisible. Elle le regardait fixement, incapable de faire autre chose. Smile.

« Tu devrais pas être là, surtout à cette heure ci. »

Pourtant, Rainbow n’avait aucune excuse, elle. A part celle d’avoir besoin d’être tranquille, de faire le vide. Elle aurait pu attendre le lendemain, surtout vu l’heure qu’il était. Boum, boum. Encore une fois, son cœur lâcha prise. Rainbow, Rainbow. Tu mens trop bien, tellement bien que tu es capable de te persuadée que le monde tourne encore. Bel arc-en-ciel, la vie vient de s’arrêter. Pour preuve ; te voilà comme Dasha, le cœur de pierre, si toute fois tu en as un. La belle était transpercée en plein cœur, et en plus d’avoir mal, elle avait froid. Ses yeux pâles se remplissaient de larmes, se battant pour qu’elles ne coulent pas à flot. Elle aurait trop honte, elle était trop fière pour se montrer faible devant cette inconnue. Se laissant tomber peu à peu sur le sol, la jeune Shields ferma les yeux, oubliant pendant quelques secondes son interlocutrice. D’ailleurs, elle oubliait tout. Cette histoire, ce monde de dingue. Plus rien n’avait d’importance, même pas la pluie battante, même pas cette brise glaciale. Un coup, deux coup, puis Olivia planta ses ongles dans la Terre. Elle souffrait le martyre.

« Tu vois, les Etoiles… Elles ont toutes une signification bien précise. Elles sont merveilleuses, te guident, te disent ce qu’il faut faire, quel chemin emprunté… Puis, elles représentent la liberté, cette envie d’aller voir ailleurs, de découvrir des jours meilleurs. J’espère devenir une étoile, pour au moins faire quelque chose de bien dans ma putain de vie. »

La jeune Serdaigle porta une cigarette à ses lèvres, tirant dessus quelques secondes. Elle se sentait bien, et c’était le plus important.

[Nyeurk! J'aime pas mais je poste quand même parce que je pourrais pas te mettre quelque chose de mieux! Franchement Dizoulé >.<]

Face à une réplique aussi vive, Lorel' sursauta et leva instinctivement les mains, comme prise en flagrant délit de vol par le concierge. Quel geste interdit avait-elle fait pour que l'inconnue réagisse ainsi? Elle n'avait voulu que l'aider, persuadée qu'il lui était arrivé quelque chose. Après tout, on ne s'endort pas comme ça, dans le parc du château, sous la pluie! Elle l'avait bien fait une fois, avec Chris, mais dès les premières gouttes de pluie, elle avait hurlé puisqu'elle voulait rentrer mais pas lui, trouvant le moment tellement romantique. Mais le contexte était totalement différent!

Alors que la Serdaigle se relevait d'un bond, la pluie cessa de tomber, laissant les deux jeunes filles complètement trempée même si la-morte-qui-refuse-qu'on-lui-apporte-le-moindre-secours, semblait s'en moquer comme de son premier devoir d'Histoire de la magie. Elle lissa sa chemise de nuit, comme pour en chasser d'éventuelles poussières et daigna enfin reporter son attention sur la blonde.

Il n'y avait aucune agressivité dans ses yeux, juste une sorte de noirceur et de mécontentement. La brune n'ouvrit pas la bouche, se contentant de la regarder. Son regard était si pénétrant que Lorel' avait l'impression qu'elle étudiait son âme de fond en comble.
Cependant, les yeux bleus océan de la Serdaigle perdirent soudainement de leur intensité et elle se retrouva face à face avec un zombie semblant réfléchir. Olivia venait de partir dans ses rêves et Lorel' ne semblait absolument pas en faire partie.
Un coup de vent et la bleu et argent reprit ses esprits. Elle se contenta de regarder pendant un long moment la jeune fille puis se décida enfin à lui adresser la parole d'un ton plus agréable même s'il n'y avait aucune sympathie dans ses paroles.

- Tu m’as foutus une peur bleue. D’ailleurs…
- Excuse-moi de t'avoir effrayé. Il est vrai que j'aurai mieux fait de te regarder, allongée par terre et de continuer mon chemin en te laissant ici. C'est tellement plus confortable qu'un lit, l'herbe mouillée. Ironisa Loreliane.

Le ton qu'elle prit n'avait rien d'agréable: elle comprenait parfaitement que l'on veuille se retrouver seule pour réfléchir sur soi sans que personne ne vienne nous déranger -elle était elle-même adepte de ces moments là- mais alors la première règle était de se mettre dans un endroit calme et surtout, ou personne n'était susceptible de venir nous poser des questions indiscrètes. C'est sûr qu'elle ne devait pas s'attendre à de la visite à cette heure-ci mais elle n'était pas la seule à vouloir se faire une ballade nocturne! Merde!

- Tu devrais pas être là, surtout à cette heure ci…

Une certaine colère montait en Loreliane. Elle qui avait l'habitude, en tant que fille unique, qu'on la félicite à ces moindres exploits, voila qu'une inconnue lui faisait la morale alors qu'elle avait eu à cœur de l'aider, et même de la sauver puisqu'elle la croyait en danger. Son regard devint plus agressif mais la réplique acerbe qui lui brulait la langue fut stopper par les larmes qui maintenant remplissaient les yeux de l'inconnue. Olivia venait de perdre le peu d'assurance qu'elle avait et finit par tomber à genoux, laissant quelques larmes glissaient au sol et débitant à la rouge et or une tirade sur les étoiles.

Décontenancée, Lorel' ne répondit pas instantanément. Elle réfléchit quelque secondes. Etait-elle schizophrène pour passer ainsi de la colère, aux larmes puis à un sourire? Ou avait-elle un secret qui la torturait? Elle ne s'attarda pas plus longtemps sur ce choix mais chercha que lui répondre. Car, si elle adorait regarder le ciel, elle était incapable de disserter dessus.

S'asseyant confortablement, elle ferma les yeux pour respirer avec délice l'odeur de la cigarette et finit par trouver un bout de réponse qu'elle exprima d'une voix hésitante:

- Rien que pour avoir le quart du tiers de leur vie on se couperait un bras…Elles ont tout ce qu'il faut là-haut! Elles se contentent de nous regarder et ptet bien de se moquer de nous…

Ces paroles étaient en totale opposition avec celle d'Olivia mais elle s'en fichait. Sa seule préoccupation du moment était la brume qui s'installait tranquillement. Vous le connaissez ce petit crachin typiquement anglais, qui vous glace le sang en quelques instants. Lorel' se retourna et avisa la forêt qui se trouvait derrières elles, à quelques pas. Bizarrement, la brume ne semblait pas y entrer. Elle savait cet endroit maudit et habité par de mauvais esprits mais là… Se relevant, elle tendit la main à la Brune, l'invitant ainsi à se relever.

- Si tu veux rester trempé, jmen fous mais au moins ma conscience ne m'emmerderas pas avec un "T'aurais du l'aider! Si elle est à Ste Mangouste c'est à cause de toi!" Donc fait comme tu veux mais au moins là bas tu resteras à contempler les étoiles un peu à l'abri.

Ces paroles n'avaient été prononcées que pour se protéger d'une éventuelle réplique un peu trop acerbe de la Serdaigle. Constatant que cette dernière ne la regardait même pas, Loreliane eu la révélation d'une grande passion: le contemplage de ces ongles. Qu'importe qu'Oliva la suive ou non: ce qu'elle voulait c'était une réponse!

Point!