Bicoque Folayann [Périphérie de Pré-au-Lard]

Légèrement en retrait du village de Pré-au-Lard se trouve, juste au bord de la forêt, une petite bicoque qui fut longtemps abandonnée. Achetée pour une bouchée de pain (avec le concours d'un donnateur mystérieux) avec le terrain l'entourant, la bicoque a reprit du mieux avec sa propriétaire précédente. Le terrain à l'abandon reprit vie en peu de temps, faisant disparaître mauvaises herbes et plantes mal entretenues. Dans l'arrière cours autrefois laissée à elle-même, un somptueux jardin fit son apparition. En même temps, une horde de chats se mit à roder autour. Jardin magnifique et plantes fournies sont un refuge parfait pour chats, crapauds, couleuvres et une multitudes de rongeurs (au grand plaisir des chats). Une petite serre et un séchoir extérieur ont été construit.

Évidement, quand les Folayann en ont prit possession, ils ont tout remit en était plus potable, ou du moins sécuritaire. Par contre, le jardin fut laissé à lui-même durant longtemps, puisqu'ils n'était présents que durant les vacances durant quelques années. Par contre, l'intérieur prit du mieux.

La maison est toute petite, une seule pièce au rez-de-chaussée, contenant tout ce qu'il y a à contenir d'essentiel. Une cheminée, un fourneau, une petite table, 5 chaises, un immense fauteuil dans lequel on peut se tenir au moins deux et qui est siiiii confortable, un canapé et une petite causeuse ou Kilah a l'habitude de se blottir avec ses mioches. Le reste de la pièce a été sobrement aménagé, avec quelques armoires, des bibliothèques pour les bouquins de Kilah, une table à desssin et le matériel pour l'art de Miozan et évidemment un bureau où traînent plusieurs casse-têtes de bois, ou de métal pour Elzykor.

Un escalier précaire et on accède au second étage. Là aussi c'est pas très grand. La chambre, pas beaucoup de place pour y mettre autre chose que trois lits, deux simples, un double pour Kill et ses deux enfants, et trois commodes, rien de plus. C'est petit, mais les Folayann ont toujours vécu ensemble, dans un délabrement presque pareil. Ils ont plus d'argents maintenant, mais ils n'ont aucun goût pour le luxe. Tant qu'ils ont un vaste terrain pour la tornade nommée Felitz, tout va pour le mieux.

La cloture s'avère une barrière très efficace et un redoutable adversaire pour les petits voyous.

CAUTION
WICKED FENCE

C'est le jour J.

Après 5 ans d'attente, c'était enfin le moment.

Comme convenu, il était parfaitement exclus que Miozan ou Akilah aillent chercher Elzykor à Azkaban. Premièrement parce que c'était incensé d'y amener des enfants en bas âge et surtout parce que c'était ainsi que Elz en avait décidé. Ni Akilah, ni Miozan n'avaient vu leur soeur depuis qu'elle avait été amenée à Azkaban, à sa sortie du tribunal sorcier. C'était comme ça qu'elle avait décidé que ce serait.

Ce matin, très tôt, on était venu la chercher dans sa cellule. Puis on l'avait emmené dans une aile plus accueillante, où on lui avait donné son premier vrai petit déjeuner depuis 5 ans, puis on lui avait fourni serviette propre, savon parfumé... beurk... brosse à dent, brosse à cheveux et tout le nécessaire pour se faire une toilette en profondeur. On lui avait même remis ses vêtements qu'elle avait laissé pour enfiler l'uniforme de prisonnier 5 ans plus tôt. Elle était restée longtemps sous l'eau chaude, juste pour se laver de tout ce qu'elle avait subi en 5 ans.

Oh, elle n'était pas une prisonnière de haute sécurité, les Détraqueurs n'étaient pas trop imposé, ils ne l'avaient pas rendu complétement cinglée, mais ils étaient tenaces à faire resurgir le pire de ses plus sombres pensées. Ça rendait juste assez malade pour flotter dans ses vêtements d'il y a 5 ans. Elle avait du tirer sa ceinture de deux trous pour ne pas perdre ses jeans.

Propre, libre, elle se trouve maintenant en face de chez elle. À Pré-au-lard, devant la toute petite bicoque qu'ils habitent. À l'intérieur, il y a son grand frère, sa petite soeur, son neveu et sa nièce qu'elle n'a encore jamais vu.

D'un côté, c'était triste et frustrant d'avoir perdu 5 ans, mais ils s'en étaient tirés à bon comptes, ils auraient pu se faire chopper tous les trois... ça, ça aurait été frustrant. Et il était inconcevable que Mio on Kill eut pu être à Azkaban à sa place. Kill avait déjà Felitz et elle était enceinte jusqu'aux yeux, tandis que Mio n'aurait pas tenu le coup, il aurait craqué en plein tribunal. Elle seule avait la capacité psychologique de supporter Azkaban. Et puis, Kill et Mio savaient quoi faire durant son absence. C'était établi depuis longtemps, y'avait juste eu un contre temps.

Elzykor avance dans le petit chemin de gravier, jusqu'à l'entrée du jardin. Elle entend la cloture frémir et elle pose une main dessus. Aussitôt la cloture redevient aussi immobile qu'une cloture normale. C'était une brave cloture, mieux qu'un chien de garde. Aucun bruit, mais la porte d'entrée s'ouvrait sur un Miozan mal rasé.

Son visage s'éclaire aussitôt qu'il voit sa soeur.

- Elz !

Il déboule les quelques marches du balcon au jardin et la rejoint aussitôt. Il s'arrête juste devant elle, jonglant avec l'idée de lui sauter dans les bras et celle de... ne pas lui sauter dans les bras. Ils se font face un moment, en silence, puis Elz a un léger sourire.

- Salut Mio. Je suis propre tu sais.

Elle ouvre les bras et le très grand Mio s'y glisse, puis soulève Elz dans ses bras. 5 ans. C'est si long 5 années. Il la repose juste au moment où ils entendent un branle bas de combats à l'intérieur. Akilah déboule soudainement sur le balcon, la toute petite Aodren à peine réveillée dans les bras. Elle colle la petite dans les bras du gamin de 6 ans en lui disant de ne pas l'échapper et elle traverse le jardin en vitesse.

- Elz ! Kill, elle, n'hésite pas et saute carrément sur sa soeur. Oh mon dieu, tu es toute maigre, tu as un air horrible, vraiment. Tu flottes dans tes vêtements. C'est pas possible de faire subir ça aux gens juste pour un vol.
- Vu les compliments, je crois que je vais y retourner quelque temps.
- Ah oui, Kill, franchement, un simple J'suis ravi de te revoir aurait été plus agréable.
- Oh... mais... oh... arf, tu le sias que tu m'as horriblement manqué !
- Oui, mais bon, ça suffit, tu vas m'étouffer. Et ne pleures pas, franchement, je reviens, je pars pas.
- Allez, on rentre.

Mio prend le sac contenant le peu d'effets personnel d'Elz et ils rentrent tous les trois dans la bicoque.

CRAC

- Tu l'a fait, hein ? chuchote Akilah, pour ne pas réveiller les enfants.
- Hein ?
- Mio m'a dit que tu suivais. T'as traîné parce que tu voulais savoir qui c'est, hein ?

Elz ne répond pas, elle sourit. Elle se contente de se passer les doigts sur la brûlure sur sa joue. Il l'a frôlé. C'était un avertissement. Akilah est déjà propre, elle est là depuis longtemps. Et la douche coule, Mio se lave. Elle va y passer aussi, elle est très sale.

- Faut trouver qui c'est. C'est un homme, j'en doute pas un instant, juste à lui voir la stature.
- Il bosse à Poudlard ?
- C'est fort probable, ou du moins, c'est par là qu'on commence.
- J'vais fouiller les archives demain, ça tombe bien, j'ai du classement à y faire, ça devrait être un jeu d'enfant.

Elz approuve et se gratte la tête. Elle a l'impression de grapper une botte de foin détrempé. La douche se tait. Mélange de sec et de poisseux. Elle renifle. Elle réfléchit.

- Quoi ?
- C'est bizarre, y a quelque chose de bizarre avec ce qui s'est passé ce soir. C'est une étrange magie qu'il a utilisé.
- C'était dégoûtant, j'ai encore l'odeur dans le nez...
- C'est peut-être moi.
- Erf...
- Ah, t'es là. T'avais dit que tu suivais.
- J'suis là, j'ai suivi, ta gueule.

Miozan hoche la tête. Mieux vaut pas la contrarier, elle le semble déjà assez comme ça. Il se demande pourquoi. Elle a eu ce qu'elle voulait... et elle a dit que c'était satisfaisant. Enfin...

- Reste encore de l'eau chaude, si tu veux.
- Mwais... fais disparaître tous nos vêtements de ce soir. Mieux vaut pas les garder.
- De toute façon, dans l'état où ils sont, j'avais pas l'intention de garder les miens.

Pensive, Elz se dirige vers la douche. Juste avant d'entrer dans la salle de bain, elle se retourne vers son frère et sa soeur.

- Quand est-ce que vous êtes libres, tous les deux ? Kill, tu pourrais préparer un très bon repas, pour 7.
- 7 ? Qui tu veux inviter ?
- Y a qu'une seule personne que j'invite. C'est pas Azkaban qui va changer ça. J'l'ai pas vu depuis 5 ans, c'est quelque chose quand même.
- Daee.
- Daee, confirme Akilah, approuvant de ce fait l'idée.

C’était un tapis au départ… Un tapis qui avait un goût particulier pour les chaussettes. Puis ça avait été une porte. Une porte affectueusement baptisée Mikomi. Enfin, il y avait eu la clôture. Samuelle eut un reniflement dédaigneux… Basse, facile à enjambée, presque ornementale. Elle ramassa une longue branche sur le sol et avisa le loquet. Délicatement, d’un geste expert, elle le souleva et poussa le portillon. Ramassant ses jupes elle se glissa précautionneusement dans l’espace, pénétrant dans le jardin.

Elle n’avait pas répondu à l’invitation. Samuelle Daee ne répondait jamais aux hiboux. Elle ne cogna pas non plus à la porte, mais entra directement sans toutefois surprendre la maisonnée. Ils savaient qu’elle viendrait.

La métisse enleva son chapeau et le posa sur la première tête qui passa par là. Hugo? C'était bien hugo celui-là?

Bien sûr qu'ils savaient qu'elle viendrait. Elle n'avait jamais raté une seule invitation. La seule invitation ratée datait d'il y a 5 ans. elle devait avoir lieu trois jours après le vol du ministère qui avait mal tourné. C'était qu'un léger contre-temps.

La clotûre avait eu son briefing avec Elz... après, elle aurait laissé passé un tyranosaure si Daee en avait monté un. Mais demain, la cloture allait bien se venger...

La porte s'ouvre à la volée. Kill prépare le repas, Mio met la table et Elz joue à main chaude avec les enfants, bien confortablement installée dans le fauteuil.

- Hey ! proteste le gamin quand on lui met le chapeau sur la tête... tête qui d'ailleurs disparait presque à l'intérieur. Il retire aussitôt le chapeau, puis prend deux secondes pour le regarder. Cool ! Et il le recoiffe sans attendre.
- Moi ausssssi z'en veux un !
- Salut Sam.
- Non, t'es trop petite.
- Z'suis pas trop petite ! Z'suis une grande fille ! MAMAN !
- Litz, lâche ta soeur. Salut Sam, y a de la bière dnas le frigo, sers-toi, fais comme chez toi.
- Tu s'ras une grande fille quand tu seras capable de me faire bouger en me tirant dessus.
- T'es trop grosse !

Miozan échappe un couteau et éclate de rire.

- Dans les dents. c'est vrai que t'es grosse, Elz.
- Oh, papa, on dit pas ça à une dame.
- C'est pas une dame, c'est Elz...
- Oh...
- On a vampirisé Poudlard, y'a quelques jours, lance Elz, de but en blanc.

Samuelle marcha droit sur le frigo, cueillant un gamin Aodren(?) pour le renverser tête en bas appuyé contre sa hanche. À une époque elle n’aurait jamais touché un enfant, pas même avec une perche de 10’… Mais elle avait vieillit… Il s’en passe des choses en 20ans. Elle se choisi une bière et la décapsula d’un geste expert sous le comptoir. « Merci Kill! » Elle passa près de Mio, le salua du goulot. « Mio, t’avise jamais de me dire que je suis grosse… S’pourrait que tu ne t’en remettes pas… » l’avertit-elle en souriant. Elle déversa Aodren sur les genoux de sa tante Elz avant de s’asseoir sur le bras du fauteuil. « Elz… t’as l’air en forme… » Elle prit une longue rasade. « Vampiriser Poudlard… Une masse d’énergie innocente et propre… mouais… une aubaine… » approuva-t-elle.

- Elz… t’as l’air en forme…»
- J'ai vampirisé Poudlard, répète-t-elle, pour expliquer pourquoi elle a l'air en forme. Bah oui, quoi. Ce fut... vivifiant.
- Vampiriser Poudlard… Une masse d’énergie innocente et propre… mouais… une aubaine…
- Et facile.
- Ça pas été si facile.
- Mais on a eu un léger pépin.
- Allez, les enfants, à table ! Les gamins d'abord, les grands ensuite !
- Ça été facile pareil.
- Faim !

La petite se coule de l'emprise de sa tante pour filer vers la table et tendre les bras pour que sa mère l'installe sur son banc d'appoint. Hugo grimpe sur le plus épais des bouquins d'Akilah et pose le chapeau de Samuelle sur la table. Il doit voir un minimum pour être capable de manger.

- Disons qu'on a dû accélérer la fin.
- C'est pas vraiment un problème, on saura l'éviter le prochaine fois, mais faut savoir ce que c'est. Et puis, en sachant ce que c'est, on pourra l'enrayer définitivement.

Si Samuelle ne savait pas ce qu'impliquait précisémment ce "enrayer définitivement" elle ne pouvait douter qu'il se pouvait que ce soit effectivement définitif.

- Quelqu'un est intervenu.
- Un homme.
- On croit que c'est un homme, dit-elle en passant machinalement un doigt sur la coupure presque cicatrisée sur sa joue.
- Bref, c'était dégoûtant.
- Il a commencé par nous espionner, sous la forme d'un grand nuage noir.
- Avec des yeux rouges...
- J'aime pas les trucs vert.
- Ensuite, il s'est mis à pleuvoir.
- C'est du thym.
- Felitz, tu chipotes pas dans ton assiette, tu manges. De la puie rouge.
- Veux pluie rouze !
- Je parlais pas à vous, je parlais aux grands.
-Du sang, murmure Elz, pour éviter que les enfants comprennent, mais avec assez de neutralité pour marquer que c'est seulement une information pertinente, sans plus.
- Moi j'aime le thym.
- Ensuite, le sol s'est mis à devenir spongieux, on a joyeusement pataugé dedans. Même le feu a finit par s'enfoncer. Depuis quand un feu s'enfonce ?
- Elle a pas voulu arrêter le rituel et elle a finit par se retrouver coincé jusqu'à la taille.
- HUgo, pas de crayons à table.
- J'lui ai littéralement explosé le rituel avec une décharge d'innocence et de propreté. Sourire en coin, elle semble particulièrement fière de son coup. C'est d'ailleurs pour ça que le sol s'est solidifié. J'espère que j'l'ai pas raté. Me traîter de conasse. Non mais...
- Maman, débarbouillette !
- Tu l'as un peu provoqué faut dire.
- Y'avait qu'à écrire son nom s'il voulait pas que je vampirise son coin. J'ai touché à quelque chose qui lui appartient, ça l'air. Tssss.
- Ensuite, j'ai nettoyé et moi j'suis parti, comme on fait toujours. Elle devait me suivre de près.
- Il est venu. Je dis il car c'est probablement un homme. Mais on ne sait jamais. Tu sais c'que c'est, Sam ?
- On pense que c'est quelqu'un de Poudlard.
- La liste des employés est là, sur la table. La mise à jour date de deux jours avant.

Elz attire la feuille à elle, lui jette un oeil, bien qu'elle la connaisse déjà par coeur, pour l'avoir lu des dizaines de fois, si c'est pas plus, puis elle la tend à Samuelle.

Samuelle arracha littéralement la feuille de la main d’Elz. À la mention d’un nuage avec des yeux rougeoyant, elle avait immédiatement reconnu leur indiscret. Tous les autres détails lui avaient confirmé sa première impression. Ce nuage, les ombres, elles les avaient croisés peu de temps après sa vie. Instinctivement, elle eut envie de porter sa main à son épaule qui cicatrisait là où les dents d’Halewyn avait marqué sa chair. Ses yeux d’or parcoururent vivement la feuille, tout son esprit tourné vers sa fille, cherchant à ruiner ses certitudes.

« Je te suggère, Elz, de ne pas tenter d’enrailler définitivement ce problème… Il est trop fort. Évitez-le soigneusement. »

Samuelle fricotait avec les sphères criminelles depuis toujours. On pouvait se fier à elle pour connaître le tempo. Elle vivait une relation des plus cordiale avec les Folayans, tous les Folayans. « Votre problème se nomme Halewyn Coeurd’Acier. C’est un malade, un vrai. Mais ce n’est pas vraiment le problème. C’est un sorcier légèrement au dessus de la moyenne, versé dans la magie noire, qui a trempé dans plusieurs belles saloperies, mais ce qui le rend dangereux, c’est qu’il n’est pas seul. Ils sont deux. »

Les trois Folayann écoutent Samuelle avec attention. La métisse avait toujours été une bonne source d'information.

- Je te suggère, Elz, de ne pas tenter d’enrailler définitivement ce problème… Il est trop fort. Évitez-le soigneusement.

Ok, ça commençait bien. Enfin, tout dépendait de comment on voyait les choses. "Je te suggère de ne pas tenter" tenter ? Elz ne tentait jamais, elle accomplissait. Ok, elle ne tenterait pas, elle accomplirait. "Il est trop fort" QUOI ? TROP FORT ?! MWAHAHAHARF ! Jamais ! Déjà, elle échafaudait une idée, une technique avec le peu d'infos qu'elle avait pour le coincer.

- Votre problème se nomme Halewyn Coeurd’Acier. C’est un malade, un vrai. Mais ce n’est pas vraiment le problème. C’est un sorcier légèrement au dessus de la moyenne, versé dans la magie noire, qui a trempé dans plusieurs belles saloperies, mais ce qui le rend dangereux, c’est qu’il n’est pas seul. Ils sont deux. »
- Coeurd'Acier ?
- C'est pas le cinglé qui a fait explosé le ministère en 81 après s'être évadé d'Azkaban ? Le Phoenix Noir ?
- On s'est frotté à ça ? Erf...
- Ils sont deux tu dis ? Deux comment ? Parce que nous on est trois. Trois contre deux, c'était presque trop facile, quand même.
- Regardez-la, elle est déjà en train de formater pour l'éliminer.
- Pas du tout. Je pense pas à l'éliminer, je pense à l'empêcher de nous nuire. J'vais pas me priver de Poudlard parce qu'ils ont engager un Ladon pour garder les enfants.
- Sayuri doit être au courant maintenant.
- C'est pas un problème.
- C'est quoi le problème alors si c'est pas qu'on sera surveillé ?
- Le problème, c'est de savoir ce qu'il ne voulait pas qu'on touche. J'ai essayé de prendre quelque chose qui lui appartient, qu'il a dit. Et que j'ai probablement touché à un truc que j'aurais pas dû... qu'est-ce que Ladon garde...
- Poudlard renferme des tas de secrets...

« 5points pour Serdaigles! » Fit joyeusement leur ex-professeur avant de revenir à son humeur sombre : « C’est bien ce Coeurd’Acier là. »

« C’est vrai que vous êtes forts… Vous êtes fort lorsque vous êtes ensembles… » C’était la définition même des Folayans. Muelle aussi était forte, mais pas de la même manière. « Séparément… Vous n’êtes plus les mêmes. Halewyn est un chasseur, prenez garde à ce qu’il ne vous isole pas les uns des autres. Surtout toi, Elz. Toi, t’es d’une étoffe semblable à ce gars là, mais lui, c’est une étoffe double : Même genre, mais sanglant, et 2 fois. »

Samuelle sembla réfléchir. Ils n’est certainement pas à Poudlard pour protéger des gosses… Les deux seuls qui lui importent ne fréquente pas l’école… « La vrai raison de sa présence à l’école est certainement cet autre professeur… » fit-elle en désignant le nom sur la liste. « Xoramen » annonça-t-elle. Elle hésita, incapable de parler ouvertement de la chimèra. « Elle a été langue de plomb??? Enfin, s’il protège quelque chose à part lui, ce ne peut être qu’elle… À moins que… Cette Vampirisation, c’est quoi la technique? » joua-t-elle les innocentes. Samuelle ne révélait jamais l’étendue de ses connaissances ni leur provenance.

C'était vrai, les Folayann étaient forts tous les trois. Elz était forte seule, mais Kill et Mio avaient besoin d'elle pour être intouchables. Seuls, ils n'en étaient pas moins redoutable, chacun è leur manière. Mais c'était à trois, tous les trois qu'ils étaient invincibles. Elzykor était celle du centre, elle était le Système Nerveux de leur unité. Elle écoute attentivement les propos de Samuelle.

- Qu'est-ce que tu veux dire par 2 fois ?
- Nous on est trois, lui, il est deux, mais dans le même corps.

Akilah réfléchit. Elle avait lu certains trucs là-dessus. Mais elle allait devoir s'y replonger, parce que tout ça c'était pas tout à fait clair et que, à partir de maintenant, ça devenait essentiel à approfondir. Non, Akilah ne savait pas tout. C'était inutile. Mais elle savait exactement où obtenir la réponse. Ça, c'était son savoir. Elle était la Mémoire.

- Ça explique certaines choses...
- Oh...

Miozan essaie de se souvenir des détails de la scène. Ça pouvait s'avérer important opur la suite, parfois un détail minime suffisait à Akilah ou Elz pour mettre le doigt sur une alternative. Miozan était les 5 sens, les mains de leur groupuscule.

Elz analyse. Samuelle poursuit, en révélant ce que pouvait être le trésor du Ladon. Xoramen. Ce nom lui dit quelque chose... elle a été langue de plomb ? Ah ? Tiens, tiens... oui. Mais oui !

- Xoramen Sorrenze... oui... elle est venue souvent pour voir les prophéties... enfin, souvent, c'est un bien grand mot... quelques fois quand j'y étais... c'est Enrique Almadovar qui la conduisait chaque fois. On l'a fait venir quand j'ai trouvé le secret du miroir... elle y avait bossé de nombreuses années a-t-elle dit...

Elz reprend la liste des employés et la scrute attentivement. Elle prend un des crayon de cire d'Hugo, puis coche des noms. Pendant ce temps, Akilah explique le rituel.

- Ce fut un jeu d'enfant.
- On va pouvoir y jouer ?
- Quand tu seras grand.
- Grand comment ?
- Au moins comme Mio.

Le gamin semble trouver que c'est très long comme grandeur.

- On peut aller jouer dehors.
- Vous ne sortez pas de la cours.
- On peut pas, y a la cloture.
- Brave cloture, fait Mio en changeant tout de même de place pour se poster devant la fenêtre. De là, il avait une vue sur persque toute la cours. On sait jamais.
- Comme je disais, ce fut un jeu d'enfant. On a reprit le rituel d'Aura maléfique, mais on l'a concentré sur Poudlard. On s'est protégé en faisant une barrière, puis on a tout calculé pour qu'on ne soit plus dans le cercle quand Elz prendrait la décharge. Ça marché !
- Bien sûr que ça marché.
- Ça devait marcher.

Elle ignora les questions de Kill et Mio au sujet de la double nature d’Halewyn. C’était une chose qu’elle soupçonnait, mais leur dernière altercation était trop récente pour lui permettre d’approfondir ses connaissances. Les jardins de pierre recelait une mine d’information; quand on était capable de la trouver.

Samuelle aida les gamins à sortir de table. Un geste spontané, naturel. « Je vous aiderais bien, soyez-en certain, mais je suis actuellement sans baguette… J’ai été la victime d’une petite plaisanterie… » expliqua-t-elle, visiblement peu désireuse d’entrer dans les détails. « On mange? »

- Je vous aiderais bien, soyez-en certain, mais je suis actuellement sans baguette… J’ai été la victime d’une petite plaisanterie… On mange?
- J'allais le proposer. C'est prêt et les gamins sont deors, c'est le meilleur moment.

Miozan rejoint Samuelle à table, tandis qu'Akilah va à la cuisine chercher les assiettes pour eux et les remplis. Elz s'attarde au salon, avec la liste.

- Une plaisanterie ? Qui t'as enlevé ta baguette ? Tes amis ont un drôle d'humour.
- Je trouve pas ça drôle, moi, dit-elle, compatissante.
- Ça peut l'être pour ceux qui lui ont enlevé la baguette, affirme Elz du salon. Elle se lève et vient les rejoindre, liste dnas la main. Et ils vont te la redonner quand ? Parce que elle aurait été pratique, ta baguette.

« Mes amis? » releva la métisse en haussant sévèrement les sourcils. « Qui a dit que j’avais des amis? Tsss » Elle prit place à table un sourire et un regard de pure reconnaissance pour Kill qui lui tend une assiette. Un regard qui démentait parfaitement ce qu’elle venait d’affirmer : menteuse.

« Mon agresseur a une pure fonction formative : me rappeler périodiquement que je ne suis jamais à l’abri d’une tentative d’assassinat échevelée! Quant à ma baguette, elle est entre les mains d’une personne qui n’a rien à voir et tout à voir en même temps. » Elle enfourna une bouchée volumineuse de pâte, aspirant bruyamment ce qui pend. Une chance que les gamins ne sont pas là. « Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Alors si vous voyez une baguette de bois flotté de 40cm… Ou si vous croisez un Windigo que je puisse lui arracher un poil… Faites-moi signe et je serai d’attaque pour vous soutenir! »

- Mes amis? Qui a dit que j’avais des amis? Tsss
- Voyons. C'est comme nous. Qui oserait de vanter d'être ami avec le Folayann.
- Surtout depuis que la cinglée de la bande a séjournée à Azkaban.
- De quoi achever notre réputation de rejets.

Ils rigolent. Du moins Kill et Mio. Elz ne rigole pas, mais elle n'a pas l'air furieuse. C'est un bon signe. Akilah, en bonne maîtresse de maison sert les assiettes et se sert en dernier.

- Mon agresseur a une pure fonction formative : me rappeler périodiquement que je ne suis jamais à l’abri d’une tentative d’assassinat échevelée! Quant à ma baguette, elle est entre les mains d’une personne qui n’a rien à voir et tout à voir en même temps. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Alors si vous voyez une baguette de bois flotté de 40cm… Ou si vous croisez un Windigo que je puisse lui arracher un poil… Faites-moi signe et je serai d’attaque pour vous soutenir!
- Un Windigo ? Ça existe vraiment ? En tout cas, y'en a jamais eu en Angleterre.
- Un poil de Windigo ? Dans ta baguette ? Et en bois flotté ?
- Étrange comme baguette... mais d'un autre côté, ça m'étonne pas. C'est pas commode un Windigo à ce qu'on dit.
- T'aurais dû avoir ça toi aussi.
- Nan, la harpie pour Elz, c'est bien.
- Comme si la chimère c'était moins dangereux.
- Y a trop de trucs dans les chimères, comme dans la tête de Mio.
- Moi au moins j'ai quelque chose !
- Ouais, des tas de choses... mais ça reste pas longtemps.
- Pffffffbl.
- Tu veux qu'on t'en débarasse de ton... ami ?

La bouche pleine de pâte, Samuelle sourit à Akilah. « Mais non… ça n’existe pas les Windigo… Voyons… Qui croirait à ces fables! » Elle déglutit. « Exactement Mio, longue comme ça, en bois flotté, blanchit par l’eau et tout tordue, comme moi! Si tu en vois une… Prière de m’aviser… » La métisse nettoya consciencieusement son assiette pendant que le trio discutait. Elle s’arrêta subitement de lécher son assiette, la langue couverte de sauce, « Mio? Il y a quoi dans ta baguette, tu dis? Un bout de chimère? De quelle chimère ça vient? »

- Mais non… ça n’existe pas les Windigo… Voyons… Qui croirait à ces fables!

Étrangement, Akilah n'eut plus aucun doute sur l'existance véridique de Windigo. Les contradictions apportées par Samuelle s'étaient toujours révélés exact Le sarcasme émettait une vérité. Il fallait y croire. Elle hoche la tête.

- Mio? Il y a quoi dans ta baguette, tu dis? Un bout de chimère? De quelle chimère ça vient?

Miozan hausse les épaules.

- J'en sais rien, d'une chimère. Une griffe. Bois d'orme. C'est important ? Elz, t'avais pas fait une recherche sur nos baguettes pour un cours de langue ?
- Cours de langue ?
- Langue-de-plomb...
- Oh... euh... oui, j'l'avais fait pour les associations bois, longueur et essence magique. Divertissant, mais rien de concluant. Le prof avait aimé. j'avais eu une bonne note.
- Normal, c'est moi qui l'avait presque tout fait.
- Non, c'est vrai ? lance-t-elle, ironique.
- Alors, elle disait quoi à propos de ma baguette ?
- Ça donnait pas le nom de la Chimère si tu veux savoir.

Samuelle doutait de quelque chose. Des chimères… Ce ne doit quand même pas être si courant, non? Ça se saurait… Faudrait consulter les pierres. Elle dévisagea les membres du trio : « Ouais, vraiment, vous avez une pêche d’enfer tous les trois ensembles! » Elle leur sourit. Un sourire vulpin, pointu... « Alors à quoi allez-vous utiliser toute cette belle énergie? Des projets ormi LE grand projet? »

Oh, elle pourrait leur en dire plus sur leur mésaventure. Mais elle avait ses propres intérêts à protéger à Poudlard. Une élève de 4ième année, entre autre chose. Si Elz désirait résoudre son problème avec Hale, c’est qu’elle avait l’intention de récidiver. Pourquoi? Elle n'était pas si gourmande habituellement...

- Ouais, vraiment, vous avez une pêche d’enfer tous les trois ensembles! Presque en même temps, tous les trois lui dédient un sourire qui pourrait presque passer pour innocemment adorable s'il ne s'agissait pas des Folayann. Alors à quoi allez-vous utiliser toute cette belle énergie? Des projets hormis LE grand projet?
- TOUT sert au Grand Projet.
- C'est une évolution de la Chose.
- Pour aller de A à C, faut passer par B, parce que sinon, ça ne fait pas tous les mots.

Sachant où Samuelle veut en venir, Elz répond ouvertement.

- Cette fois, Poudlard était un essai. Personne n'a rien senti... théoriquement. À part de la misère à se réveiller le lendemain. Mais ça, c'est le lot de tout ceux qui doivent se réveiller avant 12h. À part lui... je sais pas comment il s'en est rendu compte. Il devait surveiller...

Elle reprend la liste, l'examine attentivement, tout en roulant une fourchette de fettuccini, puis esquisse un sourire.

- On a un net avantage. Nous on sait qui il est.
- Qui sait s'il sait pas qui on est ?
- Il ne savait pas qui ont était quand il nous a vu. T'as fait c'que t'avais à faire ?
- Oui.
- Alors il ne peut pas savoir qui on est. On peut attaquer sur et sous tous les fronts. Xoramen. Et peut-être almadovar... il est lié à Xoramen... quoique... hum...
- Je savais ! Je savais que t'étais en train de planifier quelque chose ! Tu fais exprès ou quoi ? Sam a dit de ne rien tenter contre lui et tu parles des fronts à attaquer !
- Bouffe avant que ce soit froid.
- Sam, dis quelque chose, elle va faire à sa tête encore !

Tandis que les deux soeurs se lancent quelques remarques bien placées, Mio sort de table et son paquet de cigarette. Il ne fume pas à table. Il fume dehors le plus souvent. Avant le dessert, il sort tout le temps. Les deux soeurs se chamaillent comme des gamines... comme lorsqu'elles étaient gamines. Avec le temps, Akilah a prit de l'assurance et réplique vertement à sa soeur. Elz, elle, la fait rager d'avantage en ne la reprenant pas aussi souvent qu'autre fois, se contentant de sourire. Un sourire qui en dit long sur ce qu'elle pense. Akilah a tort, Elzykor a raison. Miozan rentre et monte directement au second étage. On l'entend fouiller, mais personne ne s'en préoccupe. Il est chez lui après tout.

- Je m'était pas trompé, j'avais raison, c'était une minime erreur de calcul et le reste, c'était de l'impondérable.
- Et ça t'as coûté 5 ans de prison et on a bien failli y rester nous aussi
- Pas du tout, on avait bien planifié, c'était impossible que vous vous fassiez prendre. Sauf le retour inopiné d'Almadovar, tout était parfait. On a même eu ce qu'on cherchait, donc à part du temps perdu, c'est pas un échec.
- C'est long 5 ans.
- Laissez-moi rire, Felitz en a 6 et j'suis certaine que Kill trouve qu'il grandit trop vite, qu'encore hier elle le baladait en poussette et les trucs du genre.
- C'est vrai, mais quand même, t'as passé 5 ans à Azkaban, ça retardé les choses et...
- Pas tant que ça... et j'ai beaucoup apprit à Azkaban. Je regrette pas de m'être laissé prendre, ça été une bonne chose. Ce qui ne me tue pas me rend plus forte.

Elle repousse son assiette vide, sourire aux lèvres.

- Celle-là ?

Il fait tourner la baguette très pâle et noueuse entre ses doigts, puis la tend à Samuelle, manche devant, comme on tend un couteau.

Samuelle eut un sourire vulpin. « En ce qui concerne Halewyn, il n’a pas besoin de surveiller ses arrières, son copain surveille pour lui… Peu importe ce que je dirai, Kill, Elz en fera à sa tête… voyons, cesse de t’acharner sur elle, même moi j’ai compris depuis belle lurette que c’était sans espoir. Elle n’entendra pas raison. »

Sam savait être de mauvaise foi. Cependant elle écoutait les avis des autres, les prenait en considération. Pas Elz. Qui était le mieux avisé? Samuelle était morte, assassinée avec une rare violence… Ce qui était arrivé de pire à Elz était 5 ans de prison… Peut-être y avait-il du bon à n’en faire qu’à sa tête. Elle en était là dans ses réflexions, admirant l’incroyable jeunesse des Folayans, quand Mio attira son attention.

La métisse fixa un instant la baguette. C’était la sienne, indubitablement. Ses yeux d’or se fixèrent ensuite sur la bonne figure de Miozan. Mio avait toujours été son favori. C’était Kill qui faisait appel à elle et Elz qui requérait sa participation, mais Mio était Mio. Dans les mains de quelqu’un qui n’a rien et tout à y voir en même temps. La chimèra. Ils étaient en contact avec la chimèra. Stupeur et contrariété. Elle prit sa baguette sans rien dire et se renversa sur sa chaise. Entre le pouce et l’index, la faisant rouler entre ses doigts, elle dévisagea chacun des Folayans à tour de rôle. Un silence, un long silence… Presque un reproche informulé.

Samuelle semble hésiter, ou plutôt tenter de comprendre pourquoi il se retrouvait avec sa baguette. Kill et Elz n'avaient pas besoin d'explications. Elles savaient toutes deux où elle était et pourquoi elle était ici. Ce serait stupide de faire quoique ce soit avec sa propre baguette, surtout quand on veut garder une image de façade relativement respectable. Le long silence qui suit est soudainement coupé par Akilah.

- On s'en est pas servi.
- Pas encore.
- J'me disais bien que ça me disait quelque chose quand je l'ai vu.

Il quitte la table et va au frigo, pour se prendre une bière froide. À tout hasard, il en sort trois de plus et les pose sur la table. Il se rassoit.

- Ben ton agresseur fait des gallions en revendant les bguettes qu'il chipe. Elz renifle et plisse les yeux. Et ça veut dire quoi qui a tout et rien à voir en même temps ?
- Moi ?
- Ou nous.
- Si tu savais qu'on l'avait, pourquoi tu l'as pas demandé tout simplement ?

« J’ignorais que vous l’aviez » martela Samuelle.

Elle s’étira, rafla une bière visiblement en proie à un questionnement trop complexe pour trouver des réponses. Elle calla l’alcool comme quelqu’un qui en sait trop pour rester à jeun, puis tendit la main vers une autre bouteille.

« Quand exactement t’as fait le lien? » demanda-t-elle directement à Miozan. Vote de confiance. Samuelle est ébranlée et c’est visible. « Ton receleur, il s’appèle comment? Il a l’air de quoi? » demanda-t-elle, priant pour qu’il s’agisse d’un intermédiaire. Rôdant à la limite de son esprit, elle savait pourtant que ce n’était pas le cas. Jadis, JitanJali l’avait prévenue : Fais bien attention. Tu es morte pour préserver quelques chose de plus grand. Je dois sacrifier quelques vies pour en préserver des milliers d'autres. Si tu pouvais juste t'imaginer à quel point tu es près de nous, Samuelle. Regarde autour de toi, tu verras à quel point nous sommes présents dans ta vie. Tu es morte, mais certains des tiens auraient dû mourir depuis longtemps et ils sont toujours vivants, sous la protection de la Chimera. Le regard sombre de la vieille pétille sous la menace évidente. Rien n'arrête la Chimera. C'est un équilibre fragile.

Tout devait être clair et lumineux entre deux personnes, sans ambiguïté. C’était la tradition des Daees. Samuelle n’avait que faire de la vérité. Elle avait menti très tôt et ne s’était jamais arrêté, manipulant la réalité par ses fantaisies. Elle avait si bien menti sur tous les aspects de sa vie que nul ne pouvait la circonvenir. Mais la magie des pierres n’est pas menteuse, elle.

- J’ignorais que vous l’aviez
- Le hasard fait bien les choses alors... Étrangement, elle y croit elle-même plus ou moins.
- Quand exactement t’as fait le lien?
- Dès que t'en a parler... elle était différente des autres dès que je l'ai vu... si pâle et ni noueuse... surtout si noueuse, on en voit pas tous les jours.
- Ton receleur, il s’appèle comment? Il a l’air de quoi?

Mio hausse les épaules et jette un oeil vers Elz.

- C'est moi qui traîne dans les endroits malfamés. Tu sais, on s'acharne à ne pas connaîtres les identités, ça devient moins bien quand on sait qui c'est. Je prend les baguettes, il prend l'argent et on se quitte. Mais c'était pas le même qu'avant. Mais bon, après 5 ans, c'est bien possible. Quand j'le lui ai dit, il a tout simplement répondu que la roue tourne et que y'aurait de quoi me plaire. Il a pas tort.

Elle réfléchit quelques secondes, les yeux plissés, cherchant à se souvenir d'un détal.

- C'était un jeune, très mince, assez grand. Il avait des jeans ample et un chandail de laine à capuchon... foncé, gris ou noir, je sais pas trop. On a fait ce qu'on avait à faire, sans plus ni moins. C'est tout.

Samuelle s’étouffa avec sa bière. Une quinte de toux interminable qui l’étrangla carrément. Manifestement elle savait qqchose qu’ils ignoraient. On pourrait déduire de sa réaction que qqn s’était servit d’eux pour passer un message à la belle métisse. Un message explicite et visiblement bien reçu. Mais Samuelle était un être particulièrement retors. Elle mentit telle une menteuse chevronnée. « T’as pas froid aux yeux Elz. À peine sortie d’Azkaban et tu transiges avec des gamins inconnus pour des baguettes volées? » Elle empocha sa baguette, la dissimulant dans son corsage. « Une sale plaisanterie… me le paiera… » marmonna-t-elle. « Merci de votre honnêteté… » salua-t-elle Miozan, « Je crois que c’était inespéré… Je vous dois quoi?? » demanda-t-elle à Elz.

Samuelle n'avait jamais un sous en poche. Sa fortune était ailleurs. Elle leur offrait une faveur, de quel ordre serait-elle? « Il y a du dessert, kill? »

- T’as pas froid aux yeux Elz. À peine sortie d’Azkaban et tu transiges avec des gamins inconnus pour des baguettes volées?

Elz hausse les épaules, elle ne voyait pas où c'était risqué.

- J'ai fait comme d'habitude, contacté mon... contact et j'ai eu le rendez-vous, je m'y suis rendue, c'était un autre intermédiaire, c'est tout. Rien de problèmatique.
- Merci de votre honnêteté… Je crois que c’était inespéré… Je vous dois quoi??

Les trois Folayann se jettent un regard interrogateur.

- Il y a du dessert, kill?
- Oui, bien sûr. Les enfants et moi on a pillé Honeydukes hier après-midi et j'nous ai ramassé un peu de tout.

Elle se lève et va chercher ses trouvailles de la veille. Elz, quand à elle, est bien loin de porter attention à son potentiel desert. Elle fixe Samuelle, le regard plissé, cherchant ce qu'elle pourrait bien tirer de Samuelle encore.

- Comment j'pourrais coincer Coeurd'Acier ?

La question est posée d'une manière presque innocente, comme s'il s'agissait d'une question banale, d'un rien du tout.