Retrouvailles - Dakota

Friends are quiet angels
who lift us to our feet
when our wings have trouble
remembering how to fly.

~ Satine ~

- 5 Juillet 1983 -

1983. Le début d'un long combat, jalonné d'épreuves faites de larmes et de sueur. Heinrish Mustang, en cette année funeste, avait commencé à s'emparer du monde magique. Le Ministère était tombé, l'on avait dissolu les Aurors, tandis qu'au-dehors, les Mangemorts rendaient des enfants orphelins, les veuves pleuraient leurs maris disparus, et les hommes craignaient de ne plus revoir leurs femmes. L'époque s'avérait sombre, l'on dressa des listes de sang purs, et l'on poursuivait ceux qui ne l'étaient pas. Le mal était partout, la paranoïa également. Chacun soupçonnait son voisin de servir la dure loi des mangemorts, et plus personne désormais, n'était à l'abri. L'Ordre du Phénix était présent, mais ne pouvait se battre sous tous les fronts. Satine avait reçu l'ordre de veiller sur son père, on le soupçonnait de pactiser avec les mangemorts, et de leur livrer quelque faille à propos de Poudlard, l'endroit du monde magique le mieux gardé, devant Gringotts. Cependant le froid qu'elle avait toujours eu avec ce dernier, fit qu'elle ne put faire autrement que s'enfuir de chez elle, rejoignant alors John à ses appartements. Dores et déjà, chaque membre de l'Ordre connu des mangemorts devait vivre caché. De leur survie jusqu'à la bataille finale, en dépendait son issue. Aussi John qui avait démissioné de son poste d'Auror avant leur dissolution, se devait d'attendre dans ses appartements pour se protéger d'éventuels assauts revanchards. Mais malgré cette époque sombre, la jeune femme était pourtant tombée enceinte. Une étincelle de vie dans tous ces champs de bataille dont les cadavres ne cessaient de tomber, sans qu'ils ne puissent rien y faire.

Contrairement à John, Satine n'avait pas à se cacher perpétuellement. Et il fallait avouer que sentir le soleil contre sa peau d'opale lui faisait du bien. La chaleur était à peine supportable pour une jeune femme enceinte de cinq mois déjà, mais il fallait aller le voir. Dakota. Ces derniers temps, l'Ordre trop occupé à combattre ici et là n'avait pas pu tenir de réunion où tous les membres pouvaient être présents à la fois. Et il y avait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas revu l'hispanique, dont elle aimait la franchise et ses propos directs. Satine elle même n'avait jamais été une personne discrète, elle allait toujours droit au but, non sans un humour particulier et ironique. La jeune femme n'avait pas envoyé de hibou, les lettres à présent étaient pour la plupart surveillées, aussi elle avait passé le mot à Matthew. Un rendez-vous au parc de Kensington, à Londres. Satine était sortie des appartements de John visible par seulement ceux qui en était le Gardien du secret, non sans lui adresser un regard presque d'excuses. Le voir s'enfermer à longueur de journée lui pinçait le coeur, mais son envie d'air pur était bien trop fort. Et il fallait surtout des nouvelles de l'extérieur.

La jeune femme sortit alors de la bâtisse de pierre. La tête haute et le pas léger, il lui fallait passer inaperçu. Parmi tous ces moldus, il y avait sans doute un ou deux des sbires de Mustang. Partout où on allait, il fallait se montrer prudent. Satine posa un instant ses mains sur son ventre rebondi, souriant quant à l'annonce qu'elle ferait à Dakota. Enceinte de jumeaux. Ils appelleraient le petit garçon Eden, pour qu'enfin dans cet enfer, ils aient droit à ce paradis qu'il leur manquait tant. Et la jeune fille, elle, prendrait le nom de Rose. Pour des paroles que sa propre mère, décédée alors qu'elle avait sept ans, lui avait dites un jour. Lui tendant une rose blanche, elle avait dit alors à Satine dans toute sa voix douce et calme : Tu es responsable, à jamais, de ce que tu sèmes. Tu es responsable de ta rose. La jeune femme continua de marcher, souriante. Arrivée au parc, elle se mit à marcher là où l'ombre apportait un peu de fraîcheur. Elle le vit enfin, adossé à un abre immense, l'air pensif.

Satine - Hmmm... Tu n'aurais pas pris quelques kilos, Dakota ?

Bien sûr qu'elle le taquinait. Ce n'était là qu'un humour visant sa propre situation. Porter en son ventre des jumeaux n'avait rien de très appréciable en soit. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune blonde. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, Satine n'avait pas le ventre si rond, à vrai dire elle n'était pas même enceinte, encore. Plus de cinq mois séparaient leur dernière rencontre. Dieu que le temps passait lentement. Malheureusement pour eux. En ce sombre règne des mangemorts, elle aurait préféré que tout passe à une allure vive, pour ne pas en voir les atrocités. Pour autant, malgré ce bonheur affiché, elle craignait pour ses enfants qui viendraient à une époque où ne coulait que le sang et les larmes. Néanmoins, il fallait se battre contre cette aura morbide qui planait au-dessus de leurs têtes. La seule chose qui lui manquait, c'était encore de se battre aux côtés de l'Ordre. Le danger n'avait jamais été une remise en question pour elle, Satine avait toujours eu cette fâcheuse tendance à foncer tête baissée, trop téméraire... Comme Dakota. Et chaque fois qu'on lui proposait de l'aide, la réponse était la même : je n'en ai pas besoin. Jusqu'au jour où, peut-être, sa fierté la perdrait. Mais pas aujourd'hui.

Invité

Cela faisait près de dix sept ans, maintenant. Peut être plus, peut être moins. Dakota avait commencé à perdre les quelques souvenirs qu'il avait en commun avec Satine Mandrake. Il s'était longtemps posé la question du pourquoi, la mémoire était ainsi. Pourquoi s'effritait elle au cours du temps ? Pourquoi cette dernière embellissait les choses, les souvenirs, pour les rendre toujours plus enviable les uns que les autres, même les mauvais moments ? Il y avait des moments où, oui, Dakota savait se poser pour réfléchir, pour se remettre en question, ou tout simplement pour penser, pour se faire du bien, comme qui dirait, car la pensée est l'un des pouvoirs des plus jouissifs qu'il fut donné à l'homme avec un grand H de posséder. C'était grâce à cela qu'il avait survécut, il y a dix sept ans. C'était grâce à cela qu'il était cet homme respecté et craint, de nos jours. Son regard noir était devenu plus sombre et plus sévère. En tout cas, il y avait tout de même vecut de très bons moments durant la période totalitaire de Mustang. Et celui de l'annonce des jumeaux Mandrake devaient peut être resté l'un des plus merveilleux... Merveilleux car il apportait de la nouvelle, de l'espérance... James avait presque un an. Et il allait avoir des amis, des enfants avec qui jouaient.

Malgré qu'il n'avait que dix huit ans à l'époque, il avait toujours un peu semblé gamin, immature, ce qu'il avait longtemps été. Cependant, il s'en était souvent servi de couverture ou d'excuse pour se dépaîtrer de certains problèmes dont il était souvent la cible. Ce n'est que lorsqu'il commença à se faire traquer par les mangemorts qu'il commença à être pris pour un homme, un vrai. L'un de ses hommes qui pouvait peut être paraître tête brûlé, et d'une témérité suicidaire, mais qui se battait pour des valeurs nobles et peu importe les méthodes qu'il utilisait... Des méthodes que beaucoup parmi l'ordre du phénix avaient toujours contesté. La violence noir, contre la violence noir. La magie noire, contre cette dernière. Une puissance fabuleuse... Il en détenait le savoir. Peut être par son acquisition au cours de ses études à Poudlard ? Sûrement. Mais il avait toujours eut des possibilités magiques dans ce domaine beaucoup plus abordables que la plupart des jeunes de son âge. Sa famille y était assimilée depuis la nuit des temps. Tous avaient cette même idée : La violence contre la violence. Tout comme son père Miguel, Dakota en avait hérité.

Cela faisait quelques jours qu'il avait du rester cloîtrer à l'université Eleusis, sous la direction d'Enzo Malacci. En effet, sa couverture était tombée par mégarder. Non par sa faute, mais par la faute de l'un de leur espion qui était tombé sous la torture de Mustang. Dakota y avait perdu sa soeur et sa tante à cause de cette connerie. Une haine grandissante, du ressentiment et de la douleur s'étaient mêlée à son envie de se battre. Comme la plupart d'entre eux, il avait des raisons. Des raisons tout aussi nobles que ses collègues, ses camarades, ses coéquipiers... L'Ordre du Phenix avait toujours résisté. Et rien que le fait de cela, le règne d'Heinrish ne pouvait être absolue car l'espoir restait. L'hispanique venait de quitter sa femme et son cousin après une discussion assez mouvementée. Le sujet ? La santé et la survie de leur fils. James. Dakota, malgré son air noir, son air bad boy et anarchiste, avait toujours eut ce petit côté surprotecteur avec ses proches, ses amis comme sa famille. Et le fait de savoir que James pouvait être un moyen de pression sur lui et sur Yuki... Rien que le fait qu'il puisse être mêlé à de tels évènements alors qu'il n'avait pas encore un an... C'était d'une haine noire qu'il avait claqué la porte de sa chambre universitaire laissant Dante et Yuki en son intérieur, le petit James dans les bras de son grand cousin.

Malgré les conseils avisés de Malacci, il avait, comme qui dirait, fait une sortie assez bruyante de l'université en s'enguelant comme il le fallait avec le professeur de Duel de l'époque. Et vous allez peut être en rire, mais ce cours était dispensé par son père, oui, Miguel, qui était venu vivre en Angleterre pour protéger son fils, pour le maintenir en vie le temps que la prophétie ne se passe et qu'Heinrish ne tombe. Il avait transplané avec cette petite fumée noire qu'il laissait derrière lui, le regard assassin en direction de son père. Miguel était hors de lui, et lorsque son fils partit, il ne put s'empêcher de donner un grand coup de pied dans l'un des bancs de bois du campus. Dakota réapparut en plein coeur de Londres, côté moldu. Dans l'une de ses nombreuses et sombres ruelles. Il avait rendez vous de toutes façon, alors pourquoi lui avait il cassé les couilles ? Dakota savait qu'il devait se calmer avant de voir Satine. Cette jolie blonde qui était tout aussi recherché que n'importe quel membre de l'Ordre qui avait eut le cran de se lever contre le monde du mal. Dakota estimait beaucoup cette jeune femme qui était droite, fière et puissante. De son charisme, il avait tout de suite compris pourquoi son ami John était tombé sous le charme d'une si belle blonde... Qui n'aurait pas succombé à de tels avances ? Elle était l'une des femmes dont Dakota avait toujours eut ce petit respect qui faisait qu'il pouvait accepter un ordre de ces dernières. Tout simplement parce qu'elles avaient un caractère. Un caractère fort et puissant. C'était ce genre de femme qui faisait bouger les choses. Assez paradoxal pour un machiste, non ?

Levant son front du mur froid sur lequel il s'était appuyé pour respirer, pour se calmer, il s'essuya d'un geste son front pour se mettre en marche en direction du lieu de rendez vous. Le regard posé, un sang froid inébranlable ( ce qui était assez rare ), la baguette magique dans sa manche gauche, il lançait quelques rares regards suspects autours de lui, son aura magique aux aguets, prêt à en user si il y avait des problèmes. Magie... Sorcier... Moldu... Le monde était tout sans dessus dessous. Les moldus en prenaient autant dans la gueule que les sorciers, c'était donc, extrêmement dangereux. Il n'y avait plus d'endroits protégé sinon, Gringott's qui n'avait jamais été prise, Eleusis et le 12 Square Grimmaurd. Il traversa la route, son petit air adolescent marquant toujours ses traits, pour pousser la petite barrière de fer qui marquait le début du parc. Cherchant une arbre où s'appuyait le temps d'attendre Satine, il en trouva rapidement un, en plein centre du parc où il s'adossa, pour passer avec douceur sa main dans son pull pour se palper une cicatrice au niveau de la rate.

- Hmmm... Tu n'aurais pas pris quelques kilos, Dakota ?

Un sourire vint se figer sur ses lèvres chaudes. Il tourna machinalement sa tête vers Satine, la joie s'échappant de ses traits de visage. Il retira doucement sa main de sous son pull, perdant ainsi ses quelques kilos d'un coup. Il la laissa approcher avant de dire tranquillement, comme si ils reprenaient une conversation qui ne s'était jamais terminée :

- J'aurais aimé... Yuki me dit que j'ai plus un physique de dépravé qu'autres choses... J'ai pas le physique d'un père, tu comprends ?

Et oui, il n'avait pas ce bide significative, il n'avait pas cet air extrêmement propre, sur lui, du fait qu'il est désormais cette barbe mal rasé étant donné qu'il n'avait pas totalement terminé sa croissance, et il avait toujours cette air fatigué qui lui donnait cette air pas nette sur lui. Il ne put s'empêcher de la détaillé physiquement avant de relever sa tête et de sourire avec une malice dans le regard.

- Et c'est moi qui prend du poids ? T'as du monde là dedans ?

Enfin, une bonne nouvelle. L'hispanique se leva du tronc pour s'approcher de Satine. Son visage semblait reprendre des couleurs avec la venue de cette nouvelle. Il regardait le ventre de Satine, puis, les yeux de Satine, pendant quelques minutes de façon répété. Si il y avait quelques choses qu'il avait toujours regretté, c'était de ne pas avoir vu Yuki enceinte, car pour lui, la femme n'est d'autant plus belle que lorsqu'elle a des gamins dans le bide. Peut être parce que c'était porteur d'espoir, ou va savoir... C'était quelque chose de beau, et rien ne pouvait le retirer. Les 7 merveilles du monde, selon lui, faisait bien pâle figure à côté d'une femme enceinte.

~Satine ~

Dakota était bien jeune à ses yeux pour faire partie de l'Ordre du Phénix, mais Satine l'était tout autant. La jeunesse semblait avoir cette rage destructrice et cette volonté de détruire ce monde pour en construire un meilleur. Pour eux et pour la génération suivante. L'énergie qu'ils mettaient à combattre, échaffauder des plans à ne plus en dormir la nuit ou surveiller le Ministère était telle qu'ils ne pouvaient pas approuver une défaite, malgré cette puissance magique que possédait Heinrish. Et encore moins pour la jeune femme dont la fierté et l'orgueil n'accepteraient jamais de se soumettre à un tyran. Combien encore allaient tomber pour le faire fléchir... Cinquante, cent, mille ? Les combattants tombaient des deux côtés, mais le Seigneur des ténèbres possédait cette force trop noire et obscure pour qu'ils n'en viennent à bout à court terme. La guerre s'annonçait longue et ardue, parcourue d'obstacles. L'Ordre savait pertinnemment qu'ils n'étaient pas à l'abri d'autres pertes déjà subies, mais ils mourraient pour une conviction, une liberté et un droit.

Quelque part Satine culpabilisait de devoir mettre au monde ses enfants ici-bas, qui prenait des airs de l'Enfer. La panique était présente à chaque seconde, chacun était aux aguets, et la paranoïa était partout. Néanmoins, Dakota avait lui aussi eu sa part de bonheur dans ce pandémonium, James tout comme la nouvelle génération était porteur d'espoir. Et quand bien même Satine et John ne seraient plus là pour veiller sur les jumeaux, ils auraient toujours avec eux le fils de Dakota. S'imaginer le petit garçon proche de ses propres enfants qui n'étaient pas encore nés lui mettait du baume au coeur. Définitivement, si un malheur arrivait, Satine ne pouvait se résoudre de les laisser à son propre père, mangemort. Mais au moins, ils ne se retrouveraient pas complètement seuls. C'était visiblement l'époque propice pour construire cette nouvelle génération, l'on disait un peu partout que la femme du grand mage noir avait accouché de leur premier enfant lors du mois d'Avril. Une incompréhension totale pour Satine, qui ne comprenait pas comment quelqu'un d'aussi inhumain pouvait éprouver les joies de la paternité.

Dakota - J'aurais aimé... Yuki me dit que j'ai plus un physique de dépravé qu'autres choses... J'ai pas le physique d'un père, tu comprends ?

La jeune femme eut un sourire amusé, hochant la tête d'un signe négatif. Certes Dakota, comme beaucoup d'autres, avait les traits fatigués et son énergie était beaucoup tournée contre le combat de tous les jours. Satine comprenait cette crainte de ne pas pouvoir être un père convenable, et pourtant il ne semblait pas comprendre que c'était cette implication dans la résistance contre Heinrish qui faisait de lui le plus courageux des pères qu'une enfant pouvait rêver d'avoir. L'ancienne Gryffondor posa ses mains sur son ventre rond, esquissant quelques pas vers l'ombre fraiche du chêne centenaire.

Satine - C'est ce que tu as à l'intérieur qui fait de toi un père... Tu penses vraiment que John se fait une beauté tous les matins ? Ne pas pouvoir sortir de la maison lui fiche un sacré cafard,

dit-elle dans un sourire à la fois triste et réconfortant.

Dakota - Et c'est moi qui prend du poids ? T'as du monde là dedans ?

Satine - Non seulement il y a du monde mais en plus j'ai l'impression qu'ils y jouent au Quidditch. J'attends une petite fille et un petit garçon.

Elle lui sourit de nouveau mais cette fois-ci la voix de Satine se faisait un peu plus mélancolique. La peur de les abandonner un jour, malgré elle, de les amener dans ce combat alors qu'ils n'avaient rien demandé, lui donnait l'impression d'être une parfaite égoïste. C'était une inquiétude à double tranchant, car il y avait aussi cette crainte que les mangemorts ne se servent des enfants pour faire fléchir les membres de l'Ordre. Et quand bien même on menacerait ses petits protégés, la jeune blonde savait pertinnemment qu'elle ne trahirait pas ses collègues et amis. Cette pensée cruelle lui enserra le coeur, peut-être qu'elle était une mère indigne. Non, impossible. Il y avait sans doute une chance sur deux cent qu'on s'empare de ses jumeaux. L'odre du Phénix était fortement bien organisé, autant sur le plan de la défensive que l'offensive. Une lueur d'inquiétude brillait néanmoins dans son regard bleu, il y avait toujours cette crainte que ses enfants ne subissent un jour ou l'autre les conséquences de leur combat. Pour autant Satine ne pouvait accepter qu'ils vivent dans un monde comme celui-ci.

Satine - Eden et Rose... En espérant qu'elle ne ressemblera pas à sa mère, ou Poudlard s'en verrait bien vite surmené.

Il était vrai que si la jeune femme s'était quelque peu calmée depuis ces dernières années, elle n'avait jamais été très facile à vivre. Franche et directe, Satine avait toujours eu des difficultés à donner sa confiance aux autres, et chacun de ses proches avaient sans doute déjà eu à subir sa mauvaise foi à leurs débuts. Il était même fort probable que Dakota lui-même, au commencement de leur relation amicale, n'ait eu droit à quelques répliques un peu trop réactives de Satine. Son tempérament de feu et son ironie faisaient d'elle une personne à qui l'on évitait de se confier aux premiers abords, mais lorsqu'elle se dévoilait et que l'on voyait derrière cette façade son trop plein de douceur, il était difficile de lui en vouloir. Chez Satine, l'amitié forte se méritait amplement. Et Dakota était l'un des rares à avoir eu toute son estime et son entière confiance.

Satine - Et James, comment va-t-il ?

Elle marqua une pause avant de reprendre.

Dakota... Tu sais, s'il arrive quelque chose... On sera là pour lui, John et moi...

Il fallait que ces paroles soient dites. L'idée même que Dakota ou Yuki ne soient plus là pour leur enfant était une chose abominable, mais en ces temps sombres c'était toujours réconfortant de savoir que son enfant ne se retrouverait jamais seul.

Invité

- C'est ce que tu as à l'intérieur qui fait de toi un père... Tu penses vraiment que John se fait une beauté tous les matins ? Ne pas pouvoir sortir de la maison lui fiche un sacré cafard.

Dakota ne pouvait que comprendre. Qu'y avait il de plus difficile à supporter qu'être obligé de rester cacher 24h /24 ? Dakota en payait lui même les frais. Mais contrairement à John, il n'avait jamais su obéir à certaines règles et ordres. Pour lui, la liberté était bien trop précieuse pour être mis sous clé quand bien même sa propre sécurité et sa propre vie pouvait être en danger de s'éteindre comme ça, en l'espace d'une incantation et d'un geste mal placé. L'hispanique aimait la liberté, d'ailleurs, c'était pour elle qui se battait avec ses coéquipiers de l'ordre du Phenix. Dakota avait remarqué que la plupart de ses membres étaient jeunes, ce qui montraient carrément que l'espoir avait toujours résidé dans la jeunesse. Les vieux sages qui le pensent sont dignes d'être écouter. C'était ce qu'il s'était toujours dit, et il s'était également juré qu'il s'en souviendrait. Ce serait à son fils de prendre la relève. Dakota l'espérait. James ferait un excellent auror. Il n'était pas descendant d'Almadovar pour rien. Entre Pablo, Miguel et maintenant, lui... James les suivrait. Quand bien même ils auraient des idées pleins la tête avant son entrée à l'université. Dakota lui retourna ensuite la question.

- Non seulement il y a du monde mais en plus j'ai l'impression qu'ils y jouent au Quidditch. J'attends une petite fille et un petit garçon.

Dakota eut un sourire radieux. Puis, il explosa de rire. Alalala... Ca faisait du bien des nouvelles comme cela... Quelques passants aux tristes airs les regardèrent quelques instants avant de secouer la tête. Sûrement entrain de penser qu'ils étaient trop ignorants et qu'il ne fallait pas rire comme cela alors que le monde connait une mauvaise passe. Dakota les bloqua du regard, cette arrogance se montrant d'autant plus présente en cet instant. Son petit sourire sur les lèvres, il reporta son regard vers Satine, avant de reprendre son petit air radieux. Il lui dit, en passant doucement sa main sur le ventre de Satine. Un geste plein d'innocence et de naïveté. En aucun cas, il avait pensé que ça pourrait peut être l'offenser ou la gêner.

- Et bah, voilà ! Tu sauras ce qu'il faut que tu fasses pour avoir des gosses avec John... L'enfermer.

Il secoua doucement la tête, conservant toujours ce sourire sur ses lèvres. Il bloqua quelques instants le ventre de Satine, regardant cela comme si il voyait l'une des 7 merveilles du monde avant de reposer son regard sur le bleu des iris de la femme de John. A cet instant précis, lorsque Dakota arriva à ce moment du souvenir (étant donné qu'il le consultait à l'aide de sa pensine), il ne put s'empêcher de se demander vraiment ce qui avait pu se passer pour que quelques années plus tard, cette dernière décède. Dakota en était rempli de douleur rien qu'en y pensant. Sa version réduite, proche de Satine, était joyeuse et son teint avait repris de la couleur.

- Eden et Rose... En espérant qu'elle ne ressemblera pas à sa mère, ou Poudlard s'en verrait bien vite surmené.

A nouveau, il eut un petit rire, avant d'ajouter :

- J'en dirais pas moins d'Eden... Si il est comme son père, les professeurs vont s'arracher les cheveux... Je me demande si ils s'entendront bien avec mon petit chiquillo...

Sourire plein de fierté. C'était à son tour d'être fier de lui, d'avoir un fils comme celui là. Dakota eut un regard rêver en le voyant sur son lit le regard amusé, entrain de tirer sur les cheveux de sa mère. L'hispanique eut un soupir d'extase avant de se mettre à marcher en direction d'un banc non loin de l'abre où Dakota se trouvait quelques instants auparavent. Une fois près du banc de pierre, Dakota s'asseya après que Satine l'est fait. Il posa son regard sur le lac au milieu du parc, avant de regarder quelques enfants lançaient des pierres dans l'eau. Dakota tourna la tête au même moment que Satine se mettait à l'interroger.

- Et James, comment va-t-il ?
- Il se porte bien... Il commence à faire les dents d'après ce que j'ai compris du Medicomage... J'y comprends pas grand chose à c'truc. Un coup, il dit qu'il faut lui poser des diabolos dans les oreilles, un coup, il dit que c'est les dents... M'enfin, il a que 5 mois... Et Yuki qui dit que c'est trop jeune... Je sais pas quoi penser, sinon qu'il va très bien et qu'il a une jolie voix sur les coups des 3h du mat'.

Dakota esquissa un sourire. Il se posa la main devant la bouche alors qu'il se mettait à bailler. L'hispanique n'arrivait pas à lever la voix sur son fils. C'était donc, Yuki qui lui donnait des coups dans le dos pour qu'il se lève et qu'il calme le petit. Généralement, James avait tout, sauf envie de se recoucher. Alors il mordillait l'index de son père avec une douce rage. Dakota s'endormait souvent, James sur les bras. Yuki trouvait généralement ce moment là pour rappeler à l'ordre Dakota qui sursautait et qui faisait peur à James qui se remettait à crier. Soupir....

- Dakota... Tu sais, s'il arrive quelque chose... On sera là pour lui, John et moi...

Le sourire de Dakota cessa. Son regard s'assombrit et son visage devint légèrement blême. Sa main se crispa doucement sur sa baguette magique, et machinalement, il tourna le regard autours de lui, comme pour surveiller si il n'y avait rien d'anormal. Il finit par reposer son regard sur Satine.

- Je ne préfère pas y penser... Je me bats pour sa jeunesse, je me bats pas pour me dire à l'idée qu'il puisse grandir sans parents... Je ne veux pas qu'il ressente une peur de ma part. Je veux qu'il grandisse en se disant que son père était là pour lui sans l'idée que son père se battait parce qu'il avait peur de le laisser seul que pour son enfance. C'est assez compliqué à expliquer, en faites... Mais merci... Merci, Satine. Sache que c'est réciproque. Pour tes gamins... J'y poserais un oeil, mais je préfère ne pas y penser... Vous êtes jeunes, et puissant...

L'espoir dans les yeux. La lumière dans ses pupilles. Il espérait. En vain...

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