Votre mission, si vous l'acceptez... [PV]

Jim suivit Iranoe jusque dans son bureau du deuxième étage. Lorsqu’elle l’aperçut, elle n’avait aucun réaction, le même visage neutre auquel il s’attendait et duquel Ishitzu lui avait tant parlé, cet air qu’Iranoe avait tout le temps. Elle ne laissait que très rarement ses émotions prendre le dessus, voire jamais. Sans un mot, il regardait les murs des couloirs de Poudlard pendant qu’ils grimpaient jusque dans le bureau de la directrice : depuis sa scolarité, rien n’avait changé, toujours cette atmosphère morbide et pourtant si envoûtante que l’école arborait avec fierté. Même le gargouille de pierre gardant fidèlement le bureau du directeur – en l’occurrence de la directrice – était resté le même, ses yeux démoniaques et pourtant si rassurant fixés sur les visiteurs opportuns se présentant face à lui. Jusqu’à maintenant, seul le mot de passe pour accéder à cette pièce avait changé.

Le gargouille pivota lentement, laissant apparaître l’habituel escalier en colimaçon menant vers le bureau circulaire d’Iranoe. Elle avança et grimpa les escaliers, suivi de près par Jim, impassable, toujours en train d’admirer niaisement les murs de Poudlard. Pourquoi ? Parce qu’il ne savait pas vraiment si Iranoe connaissait sa position : et autant garder la couverture du début à la fin avant d’être certain des connaissances de la fameuse directrice.

Arrivés dans le bureau de la directrice, il fut surpris par le changement et la beauté des lieux : comparé à ce qu’il avait connu, c’était devenu un vrai palace, avec d’innombrables objets rares et d’une valeur inestimable, des objets magiques en tout genre : bref, un vrai bureau de directrice digne de ce nom. Elle s’assit et invita Jim à faire de même. Il la regarda, essayant bien entendu de deviner une réaction de la part de son interlocutrice : il était prêt à analyser ses paroles et ses gestes, afin de savoir précisément ce qu’elle savait et la véracité de ce qu’elle allait dire… Même si Mégami avait insisté sur la confiance totale envers elle, Jim ne la connaissait pas du tout. D’ailleurs, ce fut une source d’étonnement en lui, lorsqu’il lut le dossier de Pravda… Il n’y avait presque rien sur elle… A croire qu’on ne savait rien sur elle…

Silence. On ne pouvait pas dire autre chose du trajet qui les séparait de la salle des professeurs à son bureau. Elle n'avait pas grand chose à dire. Les civilités et tout le reste... Plus tard. Dans son bureau. Pour le moment, la réaction du corps professoral occupait bien plus son esprit que celui qu'Ishitzu lui envoyait pour "surveiller" Poudlard. De la part d'un autre ministre, elle aurait vu là une manoeuvre pour avoir des infos sur l'école. Mais la confiance qu'elle portait en la jeune femme ne lui permettait pas de penser à une telle chose. Enfn bref. Il était là. Auror ou pas... Il lui permettait de donner un cours d'Histoire aux élèves. Tout ce qu'elle demandait.

Enfin son bureau. Elle l'invita à s'asseoir après l'avoir fait. Bon... Quoi lui dire? Un truc bateau? Elle retint un soupir. Mais pourquoi Ishitzu ne l'accompagnait elle pas? Elle aurait pu être là, histoire de... Quitte à faire passer Jim comme un lécheur de bottes notoire qui avait eut le post par simple copinage avec la ministre. Elle écarta une mèche de son visage avant de faire apparaître sa pensine. D'un mouvement, elle se débarassa du souvenir de la présentation d'Halewyn. Elle y reviendrait plus tard... Pour prendre les mesures qui s'imposait. Le regard argenté et neutre se posa enfin sur l'homme face à elle.

Iranoe -Désolée, je manque à tous mes devoirs... mais c'était assez urgent. Vous désirez boire quelque chose?

Iranoe soupirait, d’un air las… De son regard sur Jim, il pouvait voir une certaine nonchalance et un certaine forme d’attente qui n’arriverait pas… Elle était au courant de qui était réellement Jim… peut-être qu’elle s’attendait à ce que la ministre l’accompagne… Mais ce n’aurait pas été bon, d’une part par l’aspect qu’il aurait eu en débarquant avec Ishitzu, celui d’un pistonné qui est là plus pour sa capacité à cirer les pompes que pour son « talent », et d’autre part parce que la ministre était plutôt occupée par l’organisation des Jeux Olympiques Magiques de Londres.

Elle écarta sa mèche, et transféra un souvenir dans la Pensine qui était installée sur son bureau. Jim, assis, sortit sa baguette et commença à la tourner sur son pouce : tic qu’il avait pris au fur et à mesure des années : rester immobile sans rien à faire l’énerver, il fallait qu’il est quelque chose dans les mains… Et afin d’éviter des encombrements futiles, il se servait de sa baguette.

Iranoe rangea le bocal argenté et brillant et se tourna vers Jim. Son air de neutralité extrême en troublait presque Jim : jusqu’à présent, il avait été habitué à des personnes ayant toujours des petites mimiques exprimant leurs humeurs ou sentiments. C’était toujours visible, même si la personne en face de soi faisait son possible pour dissimuler ces gestes. Mais là, la directrice de Poudlard n’avait rien : aucun clignement d’œil, aucun sourire, aucun battement de tempe… Jim sourit : il avait en face de lui une très puissante sorcière… ce qui lui amenait à se demander : pourquoi Ishitzu l’envoyait en mission dans une école si bien protégée, avec à la tête cette personne… ? Il y avait sûrement des choses à venir où même une très puissantes sorcière, seule, ne saurait affronter…

- Désolée, je manque à tous mes devoirs... mais c'était assez urgent. Vous désirez boire quelque chose?

- A moins que vous n’ayez du banal Jus de Citrouille, je ne prendrais rien…

Une question banale afin de lancer la conversation… Enfin, il devait avouer que si elle attendait un sursaut de début de conversation de la part de Jim, elle pourrait attendre…

» votre age ?
» Absence de la belle, de la magnifique: votre rein... Zbaf!