Nul Part [La Source - Présence chimérienne requise]

Une vaste clairière verdoyante, à l'herbe longue et douce, entourée d'une forêt infinie et lumineuse. Quelques petits bosquets d'arbres sont dispersés ici et là dans l'océan d'herbe. Une pente douce, de la forêt en son centre, comme une cuvette au milieu de la forêt.

Au centre, une pierre plate, entourée d'eau cristalline. Un bassin d'eau pure, entouré de pierres plates et d'herbe tendre.

C'est une source. La Source.

L'atmosphère est calme, serein. Aucun bruit, si ce n'est qu'une légère brise qui souffle en permanence. La lumière est comme celle du soleil de midi, sans la chaleur suffocante, sans la présence trop lumineuse de l'astre, sans les coups de soleil.

Aucune autre créature que vous ne semble s'y trouver. Ce n'est pas qu,une impression. rien d'autre n'y vit, que l'herbe, les arbres de la forêt. Rien d'autre.

[XORAMEN]

À travers les doigts de Xoramen, à travers ses paupières, il lui semble qu'il fait soudainement très clair. Une douce chaleur l'enveloppe, mais il n'est plus étourdi.

- Ne bouges pas, laisses tes yeux s'habituer à la lumière. Sinon, tu pourrais les blesser. Gardes-les fermés. Je vais retirer ma main, mais n'ouvre pas les yeux maintenant.

Elle retire sa main et il ne peut s'empêcher de fermer les yeux plus fort, à cause de la lumière. Il doit attendre un moment.

Il entend un froissement de tissus, Xoramen qui retire son manteau sans doute. Il fait chaud ici. En fait, non, il ne fait pas chaud... il fait confortable.

- Je crois que tu peux essayer de les ouvrir. Mais si c'est difficile, ne combat pas. Laisse tes yeux s'habituer d'eux-même. Prends ton temps. Tu as tout ton temps. Ne t'occupe plus du temps. Ici, il est secondaire.

Elle le laisse prendre le pouls de la Source, puis découvrir les lieux. En même temps, elle explique.

- C'est la Source. Je viens ici quand je suis fatiguée et que je manque de temps pour me reposer, pour réfléchir. Il n'y a pas de temps. Je peux rester ici le temps que je veux, il ne s'écoulera jamais plus d'une heure là-bas. Tu peux aller dans la forêt là-bas, si tu veux, mais si tu pars par-là, tu reviendras de l'autre côté. Il n'y a rien d'autre, la Source est le centre. Elle pointe une forme jaune orangée piqueté de taches noires, près d'un bosquet. De l'Ambre piqueté de charbon. Ne t'occupes pas de la Chèvre, elle ne se réveillera pas. Je sais pas où on est, mais je crois qu'on est dans sa tête. J'ai déjà essayé, elle ne se réveille pas.

Elle hausse, les épaules, comme si c'était tout à fait banal. Elle descend la pente douce, laisse Enrique derrière, piétinant l'herbe, laissant une trace de son passage.

Doucement, tout doucement, une fine lumière commençait à percer le noir que lui avait imposé Xoramen en lui aposant sa fine main sur ses yeux argentés. Sa marque. C'est sa marque. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une forte sensation de chaleur le prendre. Quittant doucement, et de façon presque imperceptible la rue du Pré-au-Lard, Enrique ne pouvait que ressentir cette sensation. Oui, l'Angleterre était en plein hiver. Et même si, tout comme son frère, ce n'était pas un grand frileux, la température de là où il semblait être, là où Xoramen semblait l'avoir mené, était bien meilleur. Cette dernier lui rappelait avec tendresse les matins de printemps au Manoir, à Acapulco. L'espace d'un instant, il crut entendre le clapotement d'un liquide... Illusion, ou réalité ? Il n'en savait rien. Tout à coup, la voix de la Gitane se fait entendre. Enrique ne put s'empêcher de sourire doucement.

-

Ne bouges pas, laisses tes yeux s'habituer à la lumière. Sinon, tu pourrais les blesser. Gardes-les fermés. Je vais retirer ma main, mais n'ouvre pas les yeux maintenant.

Il acquieça de la tête. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, il ne posa aucune résistance, s'adonnant au plaisir de dicter bêtement ce qu'on lui disait pour qu'il puisse se vider l'esprit avec tranquillité, et douceur. Cependant, des quantités de questions lui jaillissaient dans la tête. Mais il ne prenait pas gaffe, il n'y faisait pas attention. Enrique attendait le bon moment pour parler. Car oui, il y avait un bon moment.

Lorsqu'elle retira sa main, Enrique serra un peu plus ses paupières l'une contre l'autre. La lumière n'était que trop intense. C'était d'une puissance sans égale à laquelle d'autres questions venaient s'infiltrer dans sa rivière des pensées. Celle qui lui coulait dans son crâne. Ce léger sourire sur ses lèvres ne s'étaient pas détachés. La situation semblait l'amusé, comme si elle lui faisait une surprise et qu'il attendait son top pour ouvrir les yeux. Tout à coup, il entendit un léger bruit, celui qu'il y a lorsque l'on retire des vêtements dont on percevait quelques tintements. Sûrement des bijoux. Xoramen ?

-

Je crois que tu peux essayer de les ouvrir. Mais si c'est difficile, ne combat pas. Laisse tes yeux s'habituer d'eux-même. Prends ton temps. Tu as tout ton temps. Ne t'occupe plus du temps. Ici, il est secondaire.

Doucement, tout doucement, comme tout à l'heure, la lumière apparaissait à ses iris les lui agressant de façon violente. Il ne disait rien, refermant doucement ses yeux, pour les réouvrir un peu plus après, répétant ce manège plusieurs fois, jusqu'à les ouvrir, tout en gardant cet expression que l'on a lorsque le soleil nous tape sur le visage. Lorsqu'il réussit à habituer sa vue à l'environnement, Enrique tourna et retourna la tête. C'était tout simplement magique... Etait il... Xoramen avait elle le pouvoir d'aller au paradis ? Non... Ce n'était rien de comparable. Cependant, il se sentait bien.

-

C'est la Source. Je viens ici quand je suis fatiguée et que je manque de temps pour me reposer, pour réfléchir. Il n'y a pas de temps. Je peux rester ici le temps que je veux, il ne s'écoulera jamais plus d'une heure là-bas. Tu peux aller dans la forêt là-bas, si tu veux, mais si tu pars par-là, tu reviendras de l'autre côté. Il n'y a rien d'autre, la Source est le centre.

Elle lui pointe quelque chose, qu'il regarda avec empressement, comme si cette dernière allait s'en aller.

Ne t'occupes pas de la Chèvre, elle ne se réveillera pas. Je sais pas où on est, mais je crois qu'on est dans sa tête. J'ai déjà essayé, elle ne se réveille pas.

-

C'est fabuleux... Cette puissance qu'il y a en ce lieux...

La magie à l'état pure... Non, c'était pis que cela. Enrique se baissa doucement, tendant sa main vers le sol comme pour rafler l'herbe avec douceur alors que Xoramen commençait à descendre délicatement le long de la petite pente. L'herbe était douce, et soyeuse. Particulièrement douillette et d'une fraîcheur sans borne. Pour un peu, il se serait mis pieds nu. La nature semblait appeler à la communion. Il ne pouvait que sourire. Cette sensation... A ce moment précis... Lucrezia, où qu'elle fut, pouvait ressentir cette envie d'Enrique qui était de lui faire partager ce moment. Même Xoramen pouvait sûrement la ressentir. Il se releva doucement, étendant ses bras sur les côtés, fermant délicatement les yeux. Cette fine brise qui lui caressait le visage avec cette délicatesse... Il en redemendait. C'était éblouissant ! Enrique semblait tout analyser, comme si il cherchait de comprendre le mécanisme de ce lieux. Il devait y avoir un truc... Etait ce... Ce qu'elle lui avait montré ? Enrique lança un sourire à ce qu'elle appelait la chèvre.

Avec une certaine douceur dans ses mouvements, comme si l'atmosphère agissait également sur lui, il porta son regard vers Xoramen qui était déjà pratiquement descendu. Commençant à avancer doucement, puis d'une façon plus sûr, Enrique posa son regard sur le bassin d'eau pur. Une soudaine envie de s'y jeter le prit. Avançant plus rapidement, comme si il avait envie de demander à Xoramen si il pourrait s'y plonger. Un léger frisson le prit lorsqu'il arriva à hauteur de la gitane. Murmurant presque comme pour éviter de troubler cette endroit paisible, il parla à Xoramen.

-

Quand tu dis "Secondaire"... Cela signifie bien que le temps n'a aucune prise sur nous ? N'est ce pas ? Oh, et tous les gitans peuvent y accéder, ou seulement les Chimériens ? Y a t il une formation spéciale pour pouvoir y accéder ? Comment tu fais pour y venir ? C'est ta mère qui t'en a donnait le secret ? A moins ce que cela ne soit que l'intérieur de toi ? De ton pouvoir ? Xoramen... La source, est ce que ça pourrait être une sorte de berceau de la magie ? De la magie en générale ? Celle qui permettrait de faire un lien entre toutes les différentes magies qu'ils existent ? Genre, la magie du sang, la divination, la magie des druides, chamanique et j'en passe ?

Il inspira doucement, avant de reprendre. Toutes les questions qu'il avait à lui poser sortait d'elle même. On reconnaissait bien Enrique et son désir ardant de tout savoir, ou du moins d'en connaître un maximum. Il avait ce besoin de poser des questions. C'était une passion...

-

C'est fabuleux, Xoramen... Peut on y venir quand on le souhaite ? Ou y a t il des facteurs qui entrent en compte, comme la fatigue, l'anxiété, etc ? Et si... Si on utilise la magie ici, ça fait quoi ? Puis tout d'abords, est il possible de l'utiliser ? Et les besoins primaires de l'homme ? Manger, boire, et se reproduire... Ont ils besoin d'y trouver une satisfaction ici ? Putain, j'parle trop...

Enrique eut un petit rire. Il se baissa doucement pour effleurer l'eau du bout des doigts, tout en relevant le regard vers Xoramen, le regard brillant de malice. Une certaine forme d'innocence semblait l'avoir pris. Comme si il était retombé en enfance... Il était candide... Des connaissances à portés de main, de la beauté à l'état pur... Bon dieu qu'il aurait le partagé avec Dakota, Lou, ou encore Alvaro et Ceciii... Non, Cecilio devait vivre quelque chose d'hautement meilleur... Il se releva doucement.

[XORAMEN]

Enrique vibrait comme un essaim d'abeille. C'était pas malsain en soi, mais s'il voulait se reposer, faudrait qu'il cesse de penser. Il la rejoint, puis...

BANG !!!!

Elle est soudainement bombardée de questions, à peine moins rapide que le flots de pensées de son cousin. Un sacré essaim. Elle le dévisage, tente de capter quelques questions au vol, de s'en rappeler tout en s'efforçant d'écouter les prochaines.

- ...la magie des druides, chamanique et j'en passe ?

Il prend enfin son souffle. Bah quoi, faut qu'il respire aussi, c'est bon. Deux secondes pur tenter de retrouver la première question, puis elle inspire à son tour.

- ...
- C'est fabuleux, Xoramen... Peut on y venir quand on le souhaite ? ...

Elle expire. Elle n'a pas le choix, c'est ça où s'étouffer. Et il est reparti dans une suite de questions. Elle l'écoute, du moins essaie.

- ... Putain, j'parle trop...

Elle le dévisage quelques secondes de plus, s'attend à ce qu'il se remette à parler, mais non, il semble avoir finit... pour l'instant. Elle éclate de rire.

- Si tu veux des réponses à toutes tes questions, faudra que tu les répètes, parce que j'en ai perdu des bouts ! Et puis, y'en a dont j'ai pas les réponses. Pour commencer, oui, le temps est secondaire. Tu pourrais passer l'éternité ici, il ne s'écoulerait jamais plus d'une heure de l'autre côté. Par association, t'auras pas plus faim, ni soif, ni quoique ce soit de vital puisqu,il ne se passe qu'une heure. Même sans nourriture, sans eau, tu peux avoir faim, parce que ton corps ne comprend pas tout, mais tu ne peux pas en mourir. Ça passe après quelques heures... enfin, heures ici... pour le reste, c'est à ta guise.

Elle lui fait un clin d'oeil. Pas besoin d'être devin pour saisir ce qu'elle insinue par "le reste". Machinalement, comme ell fait chaque fois qu'elle vient à la Source, elle se déshabille, retire tout le superflus pour ne garder que sa camisole verte et son dernier jupon. De toute façon, en garder d'avantage serait se priver de la lumière et de la chaleur bienfaitrice. Ce faisant, elle continue ses explications.

- C'est ma grand-mère qui m'a montré. Ma mère et moi, c'est... hum... difficile, disons. Je suis venue ici avec elle les premières fois, c'est elle qui m'y emmenais, comme j'ai fait avec toi. elle m'a enseigner à en sortir avant d'apprendre à y entrer. Comme pour les visions volontaire. Faut savoir comment en sortir avant de penser à y entrer. Je sais pas ce que c'est. C'est comme ça. Je sais que personne ne peut venir te rejoindre, à cause du temps. Et puis, moi, je m'en sert justement quand je suis épuisée, stressée, anxieuse, pour me reposer, me calmer, réfléchir.

Un dernier sourire, elle rigole, puis se détourne et plonge tête la première dans la Source. C'est comme plonger dans un miroir liquide, on est capable de s'y voir à la perfection, tout en voyant sous la surface.

Elle remonte un peu plus loin, dans une gerbe d'eau et de cheveux noirs.

-

Si tu veux des réponses à toutes tes questions, faudra que tu les répètes, parce que j'en ai perdu des bouts ! Et puis, y'en a dont j'ai pas les réponses. Pour commencer, oui, le temps est secondaire. Tu pourrais passer l'éternité ici, il ne s'écoulerait jamais plus d'une heure de l'autre côté. Par association, t'auras pas plus faim, ni soif, ni quoique ce soit de vital puisqu,il ne se passe qu'une heure. Même sans nourriture, sans eau, tu peux avoir faim, parce que ton corps ne comprend pas tout, mais tu ne peux pas en mourir. Ça passe après quelques heures... enfin, heures ici... pour le reste, c'est à ta guise.

Enrique eut un léger sourire. Pratique, pour le reste hein ? Enrique secoua la tête l'air totalement blasé. Il y avait des moments où il avait des pensées très Dakotesque. Et quand on voyait ce que ça donnait sur son frère... Il releva le visage vers Xoramen, se passant doucement une main sur son bouc, l'air penseur. Il réfléchissait à tout ce qu'elle venait de lui expliquer. Avec un peu de temps, et s'apprêtant à lui en poser d'autres, elle ajouta, le coupant dans son élan, tandis qu'elle se déshabillait un peu pour aller se mettre doucement dans l'eau :

-

C'est ma grand-mère qui m'a montré. Ma mère et moi, c'est... hum... difficile, disons. Je suis venue ici avec elle les premières fois, c'est elle qui m'y emmenais, comme j'ai fait avec toi. elle m'a enseigner à en sortir avant d'apprendre à y entrer. Comme pour les visions volontaire. Faut savoir comment en sortir avant de penser à y entrer. Je sais pas ce que c'est. C'est comme ça. Je sais que personne ne peut venir te rejoindre, à cause du temps. Et puis, moi, je m'en sert justement quand je suis épuisée, stressée, anxieuse, pour me reposer, me calmer, réfléchir.

C'était des plus intéressants. Enrique, inconsciemment, avait décidé de suivre sa cousine à l'eau. S'enlevant le superflus pour ne rester qu'en caleçon, on pouvait voir qu'il n'était particulièrement costaud ni maigrichon. Avec un léger sourire, il entra doucement dans cette eau qui semblait avoir un effet bienfaisant sur les rares baigneurs qui semblaient s'y immerger plus par plaisir de se couper du monde que par envie de se baigner. La regardant faire quelques avancées sous l'eau, Enrique lance un regard aux alentours, un petit air mystérieux sur son visage. Il semblait beaucoup moins enclin à poser des questions qu'il y a 5 minutes. Là, il était plus dans un esprit analytique qu'autre chose. Un regard vers Xoramen qui ressortait de sous l'eau, il lui demanda :

-

Et si l'on est pas... Enfin, si on est pas gitan, y a moyen de venir ? Cette endroit est très intéressant et très utile d'après ce que tu m'en dis... J'aimerais savoir si il y aurait possibilité que j'y revienne de temps en temps...

Un pincement au coeur. Il y avait des moments, en voyant la connerie humaine des gens vivants dans les cités comme Londres, Pré-au-Lard, ou même à Acapulco, où il s'était toujours demandé comment serait sa vie si il avait fait partit d'une de ses "tribu" comme celle de sa cousine... Sûrement qu'il aurait du mal au début à s'y adapter, quoique... Mais... Enfin, bon. Là, il voulait surtout savoir si il y avait moyen de s'y rendre par ses propres moyens ou si il fallait que Xoramen l'y accompagne.

[XORAMEN]

Elle est à peine sortie de l'eau qu,il lui retombe dessus avec ses questions, mais déjà, il semble plus calme. Il l'a rejoint dans l'eau. Les bienfaits de la Source feront bientôt effet.

- Et si l'on est pas... Enfin, si on est pas gitan, y a moyen de venir ? Cette endroit est très intéressant et très utile d'après ce que tu m'en dis... J'aimerais savoir si il y aurait possibilité que j'y revienne de temps en temps...

Elle prend quelques secondes pour réfléchir à la question. En fait, elle ne s'était jamais posé la question. Elle n'avait jamais eu à le faire. Elle hausse les épaules, se souciant visiblement bien peu que l'épais trait de crayon qui souligne ses yeux coule et lui donne un air de poupée gothique.

- Pour être franche, j'en sais rien... je crois pas que ce soit les chimériens qui ont inventé cet endroit, mais nous sommes probablement les seuls à l'utiliser. Et je doute que l'on partage notre savoir. Mais tu peux venir quand tu veux. Faut juste savoir si j'ai une heure à te consacrer. Et puis, tu devrais cesser de trop penser. Tu vibres beaucoup trop et ça va t'empêcher de profiter de la Source à son meilleur. Ne penses à rien, accroche ton regard à quelque chose, concentre ton esprit à ton corps et laisse toi bercer par la Source.

D'un mouvement ample, elle se laisse flotter à la surface de l'eau, les yeux fermés, ses cheveux formant une auréole sombre autour de sa tête.

-

Pour être franche, j'en sais rien... je crois pas que ce soit les chimériens qui ont inventé cet endroit, mais nous sommes probablement les seuls à l'utiliser. Et je doute que l'on partage notre savoir. Mais tu peux venir quand tu veux. Faut juste savoir si j'ai une heure à te consacrer. Et puis, tu devrais cesser de trop penser. Tu vibres beaucoup trop et ça va t'empêcher de profiter de la Source à son meilleur. Ne penses à rien, accroche ton regard à quelque chose, concentre ton esprit à ton corps et laisse toi bercer par la Source.

-

Mais comment veux tu que j'arrête de réfléchir !!! C'est endroit est fabuleux !

Il contemplait la source comme un matin de noël où l'on découvre plein de cadeaux à son pieds lorsqu'on est gamin. Enrique reposa son regard sur Xoramen avec son maquillage qui coulait. Il avait l'impression de voir une réplique de Jeff Hudson avec toute cette lumière autours. Il préféra s'immerger dans l'eau, histoire de tenter de se calmer. Son esprit était en parfait éveille. Comment voulez vous qu'il se repose ? Il fit quelques brasses sous l'eau avant de remonter à la surface. Une bouffée d'air, il insuffla de l'air dans ses poumons, pour ensuite regarder autours de lui, un regard vers Xoramen qui était à quatre ou cinq brasses. S'approchant d'elle, il lui dit :

-

Encore une question, et après, je vais tenter de dormir... C'est quel genre de magie ? Ta source ?

[XORAMEN]

- Mais comment veux tu que j'arrête de réfléchir !!! C'est endroit est fabuleux !

Elle rigole et profite des quelques minutes de silence qu'il lui offre. Mais il n'est pas calmé, elle le sent vibrer joyeusement, c'est bien, mais ça ne le reposera pas. Mais d'un autre côté, ils ont l'éternité pour se reposer. Elle l'entend patauger un moment, puis elle sent qu'il s'est rapproché, à cause des mouvements de l'eau. Elle ouvre les yeux.

- Encore une question, et après, je vais tenter de dormir... C'est quel genre de magie ? Ta source ?
- Ouais, tu parles. Comme si t'étais du genre à te taire quand tu découvres quelque chose. Je ne te crois pas. Tu ne vas pas te taire. Mais je vais te répondre quand même. J'en sais rien. Je sais même pas si c'est de la magie ou si c'est une manière de voir ce que pouvoir humain peut faire. Je crois pas que ce soit magique. Je crois que c'est humain. Parce qu'il n'y a rien d'autre, aucun autre animal. Que la nature. Mais c'est une fausse nature. Ça fait au-dessus de 30 ans que je viens ici et c'est toujours pareil. Aucun changement. Les arbres sont les mêmes, les pierres sont les même, l'eau est la même. Tu es peut-être dans ma tête, qui sait... je sais pas. De toute façon, l'important, c'est pas ce que c'est, mais ce qu'on peut en tirer. Du temps. Et pour toi, pour l'instant, c'est du temps pour te reposer.

Elle coule, puis remonte à la surface, avant d'éclabousser Enrique.

- Allez, nage, court, va marcher, restes assis à profiter de la lumière et de cette illusion de bien-être, et ensuite, dort. T'as l'éternité devant toi pour une heure d'inexistance de l'autre côté.

Enrique éclata de rire. Bien sûr qu'il continuerait à parler ! L'a t on déjà vu se taire lorsqu'il avait des idées en fusion ? Impossible, ce n'était pas Enrique. Le cadet des Almadovar, qui ne parlait pas tellement, se révélait être une pie qui chante lorsqu'un sujet le touchait plus ou moins, du moins, lorsque quelque chose l'émerveillait particulièrement. Il n'y avait qu'Oksana qui parvenait à le foutre silencieux par sa simple présence. Elle le chamboulait totalement, et lorsqu'il la voyait, il ne pouvait s'empêcher d'afficher un air totalement dans la lune. Xoramen se laissa sombrer dans les flots du lac avant de ressortir pour éclabousser Enrique.

- Allez, nage, court, va marcher, restes assis à profiter de la lumière et de cette illusion de bien-être, et ensuite, dort. T'as l'éternité devant toi pour une heure d'inexistance de l'autre côté.
- Bon, je vais me lancer un maléfice du mutisme. J't'embête plus.

Enrique lui balança à son tour une gerbe d'eau avant d'éclater de rire. Il se mit sur le dos pour nager quelques mètres avant de se retourner pour aller voir au fond ce qu'il y avait, bien qu'il était tout simplement inutile de le faire. En effet, l'eau était suffisamment limpide pour en voir le fond à n'importe quel endroit. Il ne put s'empêcher de se dire que Xoramen était quand même quelqu'un de privilégié. Que ce soit dans sa tête ou ailleurs, avoir accès à un tel endroit, c'était fantastique. Bon, il ressortit de l'eau, se passant une main dans les cheveux, ce qui eut pour effet qu'il se les releva de quelques millimètres. Ils n'étaient pas bien long. Puis, attrapant sa baguette dans son pantalon, il ne put s'empêcher de la faire tourner quelques instants, avant de secouer la tête et de la laisser tomber sur son pantalon. Il s'allongea dans l'herbe, pour fixer le ciel, avant de sombrer dans un état proche de la torpeur.

[XORAMEN]

- Bon, je vais me lancer un maléfice du mutisme. J't'embête plus.

Elle lui tire la langue. Il ne l'embêtait pas. Pas du tout. Du tout, du tout. Mais elle l'avait amené ici pour qu,il se repose. Quand il aurait prit un peu de repos, là, elle le laisserait parler encore. Il l'arrose, se venge, et elle lui retourne encore une fois. Non, mais on arrisait pas une chimérienne ! Puis elle le laisse patauger à sa guise, tandis qu'elle profite de l'eau bienfaitrice.

Tout allait bien. Pour l'instant... que le Destin ce soit manifesté chez deux personnes en même temps signifiait un grand boulversement. Ce n'était certes pas un truc banal... elle craignait le pire... mais le pire était souvent un nouveau souffle pour l'avenir... et la Chimera n'était jamais loin, pour veiller sur la balance. Elle allait devoir prévenir Zo, Elthi et Ryeel...

Petit à petit, elle se force à penser à autre chose, que de toute façon, ici, elle ne craignait rien et rien ne se produirait durant cette heure d'absence. Elle respire à fond et se laisse flotter.

Après un moment, elle se rend compte que Enrique vibre moins. Il se calme enfin. Elle lui jette un coup d'oeil. Il est étendu dans l'herbe.Il se repose. Tant mieux. Elle sort à son tour et s'assoit sur une des pierres plates, pour se faire sécher et pour réfléchir. elle n'a pas tant besoin de repos, mais elle restera avec Enrique tant qu'il en aura besoin.

Invité

Vous savez ce que c'est que se réveillait dans la chaleur des draps, des couettes alors qu'au dehors, il fait un froid à vous laisser coucher ? Vous savez cette impression que si vous vous leviez, vous risqueriez de passer à côté de cette chaleur qui pourrait que s'en aller et ne plus jamais revenir ? Du moins, cette peur de ne plus pouvoir la ressentir le lendemain matin ? Enrique s'était assoupis dans l'herbe. Il n'avait pas de couette, seulement cette douce chaleur qu'il avait cette effet reposant et calmant. L'hispanique était bien, trop bien même. Il s'était endormi sans voir Morphée s'emparait de son attention, pour sombrer dans le subconscien, là où personne ou presque ne pouvait accéder à part lui et lui seul. Un étrange sourire sur son visage, il ne se tourna qu'une fois, pour se mettre sur le ventre, le visage plonger dans sa chemise, une fine brise d'air séchant son corps mouillet par cette courte baignade. Lorsqu'il ouvrit un oeil, Enrique crut tout d'abords qu'il était encore dans un rêve, ce n'est que lorsqu'il se retourna, puis se redressa pour regarder si il y avait quelqu'un qu'il se rappela de l'endroit où il était. Doucement, il se releva, observant Xoramen, le regard légèrement fatigué. Il s'étira doucement, puis, il s'approcha de nouveau vers l'eau pour observer Xoramen. Finalement, il plongea directement sans se mouiller pour aller rejoindre Xoramen sur l'autre rive. Lorsqu'il se mit doucement, sur la pierre, il se mit de façon à laisser toujours ses jambes dans l'eau, puis, il lui dit, un sourire sur ses lèvres.

- Salut... J'ai dormi longtemps ? Puis, il reprit ses bonnes habitudes. Parce que je me sens vachement bien... Comme si je n'avais jamais dormi et que je goutais pour la première fois au sommeil. Tu crois que c'est normal ? Tu crois que ça le fait à tout le monde ? Ca te l'a déjà fait ? Ohw ! Au faites, je viens de penser, si quelqu'un est sur le point de mourir, et qu'on l'amène ici, tu penses qu'il survivrait jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de le sauver ? Et si jamais, cela pouvait se faire, tu l'as déjà fait ? On peut entrer en contact avec le monde des esprits, comme le fait Lou, ou ma grand mère, La Mama ? Parce que tout à l'air d'être possible, ici, tu comprends... Du coups, ça m'interesse beaucoup.... Ca laisse d'énorme capacité... Et si c'est bien en toi que je suis... Tu penses que je pourrais m'en créer un dans ma propre tête ? Ou fin... Un truc comme ça ?

A nouveau, il sourit. Il se mit une main sur les lèvres pour se taire.

[XORAMEN]

Enrique finit par s'endormir, il ne vibre plus. Tant mieux. Ça lui fera du bien. Elle s'installe confortablement, ferme les yeux et somnole paisiblement.

Elle est brusquement tirée de sa rêverie par un éclaboussement d'eau. Enrique se retrouve bientôt à côté d'elle.

- Salut... J'ai dormi longtemps ?
- Une éternité.
- Parce que je me sens vachement bien... Comme si je n'avais jamais dormi et que je goutais pour la première fois au sommeil. Tu crois que c'est normal ?
- C'est le but.
- Tu crois que ça le fait à tout le monde ? Ca te l'a déjà fait ?
- Je viens ici pour ça.
- Ohw ! Au faites, je viens de penser, si quelqu'un est sur le point de mourir, et qu'on l'amène ici, tu penses qu'il survivrait jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de le sauver ? Et si jamais, cela pouvait se faire, tu l'as déjà fait ? On peut entrer en contact avec le monde des esprits, comme le fait Lou, ou ma grand mère, La Mama ? Parce que tout à l'air d'être possible, ici, tu comprends... Du coups, ça m'interesse beaucoup.... Ca laisse d'énorme capacité... Et si c'est bien en toi que je suis... Tu penses que je pourrais m'en créer un dans ma propre tête ? Ou fin... Un truc comme ça ?

Il était terrifiant quand il s'y mettait, lui... le pire, c'est que quand il partait, elle n'avait même pas le temps de répondre aux questions. Xoramen fronce les sourcils.

- Non, je crois pas qu'on puisse y amener quelqu'un pour le garder en vie, parce qu'il ne s'écoulera qu'une heure dehors. C'est le contraire qu'il faudrait faire. Faire venir ceux qui pourraient le sauver pour qu'ils cherchent. Nous on ne le fait jamais, bien que certains chimériens demandent à venir ici lorsqu'ils sont sur le point de mourir. On les laisse seuls et ils ont l'éternité pour réfléchir, ou quelque chose du genre. La Source n'est pas un lien avec le monde des Esprits. Il n'y a que la réalité qui l'est. Il n'y a que ce qui est intangible qui est possible ici. C'est pour ça qu'on a pas besoin de manger et du reste. Y'a que les pensées. Et je crois pas que ce soit dans ma tête... et non, tu ne peux pas le reproduire dans la tienne.

En fait, elle n'en savait rien, mais elle espérait que ça ne se fasse pas, parce que ça pourrait être dangereux. très dangereux si tout le monde pouvait se créer une Source. Ça briserait l'équilibre.

- Ne cherche pas à trop comprendre, nous, les chimériens, avons des millénaires pour avoir acquis certaines connaissances. Ce serait beaucoup trop pour quelqu'un se si actuel.

Non, elle ne doutait pas de ses capacités, pas du tout, mais elle craignait que ça... lui pète en pleine face. Pas dnas sa face à elle, mais à lui. Ne disait-on pas que la curiosité était un bien vilain défaut ?

Plusieurs mois plus tard...

Il ne ressent pas l'étourdissement. Juste une absence soudaine. Non mais merde depuis quand il se pousse lui? Il cherche partout mais il n'est pas là.

Les prunelles redeviennent d'acier derrière la main, l'éclat de miroir tombe dans l'herbe drue tandis qu'il repousse ce qui lui bloque la vue. L'acier rencontre le graphite.

Il a conscience d'être à poil, couvert de sang, avec Xoramen accroché à lui. Normalement il n'aurait pas fait ni une ni deux et aurait eu une réaction typiquement masculine, mais pas aujourd,Hui.

Lui tenant les deux poignets, il l'oblige à s'éloigner. L'acier lui est hermétiquement fermé, elle peut cependant voir qu'il est plus que furieux.

Et il la repousse. Il LA repousse ! Argl ! Il est furieux. Elle se doute bien pourquoi. Mais c'était nécessaire. Mais il est furieux contre elle. Normal. Le contraire aurait été vexant de toute façon. Mais pour l'instant, y'avait juste un peu plus pressant que ça.

- Halewyn, la prochaine fois que tu fais un truc pareil, je te tue ! Ou je crève en essayant de le faire !

Elle n'est pas de bonne humeur non plus. Elle savait ce qu'elle faisait en venant ici. Ils sont apparu exactement où elle le voulait, à moins d'un mètre de la Source, qui se trouve dans le dos d'Halewyn. Une bonne poussée, n'ayant pas l'intention de ne pas y aller aussi, les deux corps plongent dans la source.

Plonger dans un bassin de peroxyde aurait fait le même effet sur les blessures d'Halewyn. La brulure fraîche de la Source, l'effervescence du désinfectant de la Source bouillonne et provoque une nuée de minuscules bulles qui remontent à la surface.

Il se laisse flotter entre deux eaux un moment, savourant la douleur sur son épiderme. Il est en vie... Mais s'il veut le rester, il doit remonter. Respirer.

La tête blanche rémerge et il nage jusqu'au rebord. Il sent l'effet de La Source, ses plaies se refermer en de nouvelles cicatrices. Avec grâce, il sort de l'eau et s'éloigne de Xoramen. En fait, il va se jucher sur son perchoir. Silencieuse sortie de son fourreau et piquant le roc tendre de sa pointe argentée, il envisage Xoramen d'un oeil d'acier dur et impénétrable.

(roh le vilain jeu de mot.)

Il se fiche d'être nu. Ca n'enlève rien à sa prestance.

L'endroit de prédilection de Xoramen, c'est la pierre plate au milieu de la source. Avant même de savoir si Halewyn remonte à la surface, elle s'y est juchée, à genoux sur la pierre, à moitié dans l'eau de la Source. Ses cheveux noirs plaqués par l'eau dessinent des courbes sombres sur sa peau.

Si le regard d'Halewyn est dur et impénétrable, celui de Xoramen est luisant, une bille de graphite froid posé sur Halewyn. Elle déteste quand il fait ça... il le sait. Elle sait pourquoi. C'est toujours de sa faute. Sa faute à elle et à Phoenix... mais c'est Halewyn qui finit avec les cicatrices...

- J'ai essayé de me débarrasser de lui, mais j'ai failli te perdre aussi... je ne peux pas t'avoir si lui non plus n'est pas à moi...

L'épais trait noir qui souligne ses yeux coule. D'un geste machinal, elle l'essuie, laissant une traînée noire sur sa joue, du coin de l'oeil jusqu'à son oreille.

L'air vibre. Cette fois, Halewyn peut le sentir et ça ne vient pas de lui. Quelques vibrations lui appartiennent sans doute, mais le bourdonnement n'émane pas de lui. De toute façon, il ne touche pas à l'eau et contrairement à la normale, l'eau n'est pas calme. Même la brise est plus fraîche que d'habitude, plus brusque, moins réconfortante.

Elle croyait bien à une trêve entre elle et Phoenix. Visiblement, c'était pas le cas. Elle croyait pourtant avoir fait ce qu'il fallait. Elle lui avait sacrifié la chèvre, c'était pas assez pour le prouver ?

L'étain bifurque vers Phoenix endormi un peu plus loin. Un regard de pure haine. De dédain absolu. D'une malveillance authentique.

Le graphite prend un éclat étrange. Beaucoup plus métallique... de l'étain. Xoramen fait un choix.

Plus loin, la Chèvre d'Étain endormie trésaille avant de lever la tête. Un bref regard autour d'elle, la Chèvre d'Étain et Xoramen se lèvent debout. La Chèvre se secoue, majestueuse. Jamais les entités ne se réveillent à la Source.

Est-ce les reflets de l'eau sur sa peau ou l'étain qui donne un effet moiré sur son corps ? Difficile à dire.

Incapable de s'en prendre directement à Halewyn, elle va se débarrasser de Phoenix. Elle ne peut le faire elle-même, mais La Chèvre le peut. Ça risque des les tuer, probablement tous les trois, mais elle ne partage pas. Possessive, si elle ne peut avoir l'exclusivité d'Halewyn, personne d'autre, ni rien d'autre ne l'aura.

Sur la pointe des pieds, dans une avancée gracieuse et déterminé, la Chèvre et la gitane marchent vers le Phoenix endormi. Plus Xoramen approche, plus sa peau prend la teinte acérée de l'étain.

L'évidence se fait. La Chèvre ne s'est pas réveillée. Si elle s'est animée, c'est par la volonté de Xoramen. La Chèvre ne peut posséder son hôte, mais le contraire est possible. Brillante démonstration.

Un crac sonore, et des volutes de ténèbres s'étalent autour de Phoenix en un bouclier protecteur. Un genre de gros nuage noir, d'un noir absolu mais vaporeux, aussi noir que de l'encre.

Seule chose visible dans ce noir, sont deux prunelles métalliques. Un grognement caractéristique, d'avertissement.

Un éclair argenté transparait brièvement. Pointe la chèvre, puis Xoramen. Elle l'a déjà entendu incanter avec Meurtrière. le faire avec Silencieuse serait facile, il est ambidextre.

La nudité caché par le rideau pudique des ombres, la voix rauque s'élève. Elle a un apercu de quand il doit avoir parlé aux juges.

On ne tombera pas aussi facilement. Nous sommes un.

Le regard d'étain de Xoramen fixe l'acier d'Halewyn, déterminé. À la Lumière crue de la Source, la peau moiré d'étain, elle lui fait face.

- On ne tombera pas aussi facilement. Nous sommes un.

L'étain se plisse. Elle a un bref hochement de tête.

- J'ai pas dit que ce serait facile. Mais je le ferai quand même.

Elle continue d'avancer, tout comme la Chèvre.

Ils étaient un. C'était bien ça le problème. Ils étaient un, mais sans l'être tout à fait. Ils étaient un, mais ils avaient une volonté distincte. Ils ne voulaient pas qu'elle les possède tous les deux, mais elle ne pouvait pas en posséder un seul.

- Vous n'être qu'un, mais pas tout le temps ? Pas dans toutes les occasions ? Pas pour tout le monde ? NON ! Je vous aurai tous les deux, quitte à vous tuer tous les deux, quitte à en crever aussi !

Elle avance encore, jusqu'à ce que ses pieds s'enfoncent dans la brume noire. L'étain ne laisse paraître aucune doute. Le visage fermé, elle ne dégage rien, sinon le froid de l'étain.

Dans le dos d'Halewyn, la Chèvre gratte la brume noire d'un sabot, cherchant peut-être à la percer. Mais Xoramen est impatiente d'en finir, pour le mieux comme pour le pire. Elle n'a pas l'intention de s'en sortir vivante. La Chèvre secoue la tête, puis se lève sur ses pattes arrière avant de les abattre brusquement dans le brouillard noir. C'est l'amorce d'un piétinement en règle.

Il a bien vu que c'est une chèvre d'étain et non d'ambre. Mais l'un dans l'autre, c'est dur, ca fait mal et la lame va ripper pour sûr sur l'épiderme, ou le métal dans ce cas particulier.

La chèvre lui cause un problème majeur. Un sabot le ceuille au mollet, froissant les duveteuses plumes de son alter ego. Il pivote èa demi, pour surveiller des deux bords.

Pense vite, il n'y a pas d'entité ici... Ca se pourrait tu que ca marche comme un golem? Esquivant un autre sabot qui lui aurait fracassé le thorax, il décide de tenter le tout pour le tout.

Un voile de ténèbres se pose devant les yeux de Xoramen Puis un puissant coup de poing sur la gueule l'envoie au pays des rêves.

Quand elle se réveillera, il sera là, accroupit et la surv eillant de son regard gris, dur et fermé.

Aussitôt qu'elle s'affaisse sur l'herbe, la Chèvre vacille et s'écroule à son tour, à quelques pas de Phoenix. Xoramen tente de se relever, arrive à peine à sortir de la brume. Mais la Source accentue les faiblesses pour mieux récupérer. Elle s'écroule dans l'herbe une seconde fois, face contre terre, et ne se relève pas. Pas avant longtemps.

...

Elle a horriblement mal à la tête...

À mesure qu'elle reprend conscience, elle se rappelle ce qui s'est passé. Fait chier...

L'étain se remet à rouler sur sa peau, comme les vagues sur une plage, comme le soleil à travers les branches. Elle prend appuie sur ses mains et se redresse péniblement.

- Rffff...

Une fois à genoux, elle jette un coup d'oeil vers la Chèvre. Il veut un deux de trois ? Il en aura un, elle n'a pas dit son dernier mot.

La Chèvre bouge une oreille et lève la tête. Puis entreprend péniblement de se relever. Xoramen tremble, la Chèvre aussi, avant de s'écrouler sur le sol. Xoramen se replie un peu sur elle-même, pas trop, juste un bref instant, comme une fugace douleur. elle n'est pas assez forte pour la contrôler.

- Fait chier...

Plus tôt, elle était furieuse. Elle ne l'est plus... elle ne sait plus. Une rage sourde, celle qui au final, rend totalement impuissant. D'un geste rageur, elle arrache son médaillon chimérien, pour la seconde fois de sa vie. Elle le jette plus loin et se relève péniblement. À pas chancelant, elle se dirige vers la source.

- Je le referai. Si c'est pas maintenant, ce sera plus tard, menace-t-elle en s'éloignant à pas prudents.

Dans l'herbe émeraude, le médaillon d'étain se met à glisser, comme une couleuvre dans l'herbe basse, serpentant vers Xoramen. Visiblement, la Chèvre n'est pas d'accord pour être ainsi rejetée. Elle a toujours été une fidèle entité, elle ne l'a jamais trahi. Pourquoi elle se débarrasse d'elle alors ? Voyons, ça doit être un moment d'égarement.

Xoramen se laisse tomber près de la Source, y trempe la main et la pose sur sa mâchoire douloureuse.

Fait chier...

Le regard d'acier longe les cheveux encore humide plaqués sur les courbes de Xoramen. Les épaules, la chute de reins... un peu plus bas avant de remonter et de se fixer sur les deux omoplates.

Il ne bouge pas, ne réagit pas. La laisse bouder. La seule chose qu'il dit.

Tu l'as cherché. On ne nous tue pas.

Elle retire délicatement l'herbe dans ses cheveux, la terre sur ses mains. Elle ramène ses cheveux sur son épaule et les démêle du bout des doigts. Elle n'a rien de mieux à faire de toute façon.

- Tu l'as cherché. On ne nous tue pas.
- Laisse-moi faire, ça m'occupera pendant que votre "on est qu'un" irez combler vos envies, grogne-t-elle, de mauvaise foi.

Elle repousse des mèches sur son visage et sursaute quand le médaillon remonte sur sa peau. Elle pousse un soupire agacé, mais ne le repousse pas. La chaîne remonte le long de son corps avant d'encercler son cou.

La voilà qui parlait comme un chimérien. Pendant que madame monte une machination contre ses rivales, monsieur a le champs libre. Normal, c'est ce qui devrait être, tout le monde s'en accommode, mais étrangement, c'est une perspective qui ne plaît pas du tout à Xoramen.

Un moment de silence derrière Xo... Un moment. Puis une voix furieuse et jalouse.

Et toi, combien tu t'en tapera sous ma peau? Facile, je passe l,arme à gauche tout suite, tu fout l,esprit de tes amants dans mon corp ranimé et tu t'en paie des tranches de tout les diables c'est ca?

Théodore avant, Phoenix Maintenant... Tss... C'est ca, essaie de bous tuer, ca te fera la belle jambe. Trompons le sans le tromper vu que c'est le bon corp....

Elle tourne la tête et le foudroie du regard. Le graphite a reprit toute sa place et il n'est pas moins jaloux que le ton de voix d'Halewyn.

- Ah oui, t'as raison, c'est beaucoup plus légitime de le faire à la vue de tous, dans MA roulotte. Tu t'es finalement décidé de devenir un chimérien et pour éviter que ça se sache tu mets ça sur le dos de Phoenix ? T'as raison, j'vois pas du tout de quoi j'me plains !

Elle grogne quelques paroles inintelligible, qui ne veulent sans doute rien dire, un mélange d'anglais, d'espagnol et de chimérien.

Ah oui, je te le passe une semaine pour que tu vois c'est quoi ses appétits? Tu crois que je suis devenu cionglé par choix? T'es mienne Xoramen. Lui il peut baiser qui il veut mais pas toi.

Il la regarde dégoûté que elle elle se soit laissé faire.

» Nul Part et Ailleurs [Campement de la Chimera]
» VOUS ALLEZ QUELQUE PART ? (libre)
» [paysage] quelque part- cache souterraine d'Halewyn