Arrivé à bon port...

Portsmouth, ville portuaire du Sud de l’Angleterre. Un vieux cargo entre dans le port de la ville afin de livrer sa cargaison de bois en provenance d’Amérique Latine. Une cargaison aussi énorme pour un vaisseau aussi délabré, une chance qu’il soit arrivé à destination. Parmi l’équipage, un intrus qui a embarqué clandestinement au Brésil. Il est resté, pendant plusieurs semaines, camouflé parmi les tonnes de tronc d’arbre. Se nourrissant essentiellement de poisson cru et quand la pêche n’était pas bonne… de rats brûlés à la baguette magique.

Balian avait sentit les côtes approchées depuis quelques jours. Il écoutait les conversations des marins, suivait le mouvement des oiseaux et s’en remettait à sa spiritualité. Manco, son capucin lui ramenait de temps à autres des objets qu’il allait dérober dans les cabines de l’équipage. Lui aussi était excité par leur arrivé et Balian du le calmer à la vue des côtes britanniques.

« Balian ! Balian ! La terre ! »
« Oui, c’est l’Angleterre. »

Le capucin sautait partout tandis que le sorcier était monté sur plusieurs troncs d’arbre pour apercevoir les côtes. Le capucin, qui avait le don de parole ndlr, alla se placer à son endroit favori pour contempler la vue, l’épaule de Balian. Tout deux étaient particulièrement excités à l’idée de poser enfin le pied sur terre, même si Balian ne montrait pas son excitation. Cependant leur visage se décomposa au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient des côtes. Aucun arbre à perte de vue, aucune végétation, seulement des immeubles et bâtiments de bétons et de ferrailles, des routes, avec… des voitures. Jamais il n’avait vu si peu de vie dans un endroit, pour eux la vie était apparentée à la nature bien sûr.

« QUOI ?! C’est ça l’Angleterre ? Non mais je t’enmffff »

Balian referma sa main sur la bouche du capucin et se planqua derrière une cargaison de bois. Des voix de marins se firent entendre tout près.

« Préparez l’accostage Smith ...et non de dieu retrouvez moi mes caleçons… »
« Oui Capitaine ! »

Balian jeta un coup d’œil à Manco quand le capitaine demanda à ce que l’on retrouve ses caleçons. Le capucin affichait un large sourire qui dévoila toutes ses dents finement pointues. Balian fronça les sourcils et Manco baissa la tête.

Quelques minutes plus tard le cargo accosta. Balian et Manco transplanèrent dans une ruelle sombre du port qui sentait le poisson pas frais à plein nez. Le jeune sorcier resta un moment dans l’ombre à observer les gens qui faisaient leur marché. Balian était habillé en marin, portant des vêtements dérobés dans la laverie du cargo par Manco. Il restait là sans bouger pendant un moment puis décida de se lancer. Il marcha dans la foule, avec son singe sur l’épaule qui regardait tous les passants de haut avec un air snobe. La queue du capucin se balançant de gauche à droite dans le dos de son maître.

Une tache colorée un rouge vif, agressif, un cliquètement d'un milliers de pièces. Devant Balian, juste un peu plus loin, une porte gardée par deux colosses dont un aux attribus on ne peut plus simiesques s'ouvre, laissant la place à... rien du tout?

N'oublie pas. Nous avons été patient. Tire pas trop sur ta corde...

Ah non, certainement quelque chose. Quelque chose de trop petit pour que la foule puisse le laisser voir. Mais les deux hommes se mettent en mouvement, ceignant quelque chose. Pas besoin de te compliquer la vie bonhomme... Ca vient vers toi.

Une minuscule femme, on pourrait presque dire une enfant, mais les attributs mis en valeur n'ont pas le choix que d'être ceux d'une femme. Une femme aux abord toute délicate, abord démentis par ce regard gris et dérangeant, le menton haut et fier, une fine cicatrice passant par l'oeil gauche, rehaussant le charisme animal de la donzelle. Un foulard d'un rouge à rebord de piécettes cache ses cheveux tandis que sa jupe miroitante est presque exclusivement faite de ses mêmes piécettes.

Quand elle passe devant Balian, les prunelles d'acier se posent sur lui, semblent le capter et le transpercer. Un défi? Un petit sourire en coin fort mystérieux. Mais elle ne s'arrête pas. Passe devant lui avec un cliquètement de bijoux fort exotiques. Et tourne le coin.

Au sol, une piécette brille... Qu'en fera t il?

Balian se laisse entraîner par la foule. Il n’aime pas ça la foule, il n’y est pas habitué, mais il gère plutôt bien pour quelqu’un qui n’a jamais été entouré de plus d’une vingtaine de personne grands maximum. Il avance de manière rectiligne, n’osant pas changer de trajectoire, c’est stupide mais… il ne sait pas vraiment ‘marcher en société’. Manco est toujours sur son épaule, regardant à gauche, à droite, derrière devant. Sa queue enroulée autour du coup de son maître au cas où quelque chose se passerait mal, il pourrait se plonger sous les vêtements de celui-ci. Tunique volée à des marins qui pue le poisson par ailleurs.

Manco ne tarde pas à chopper le menton de Balian et à le tourner vers la droite pour lui montrer quelque chose. Une jeune femme, ou jeune fille, à première vue on ne sait pas trop ce qui convient… Ha en regardant de plus près, on dira jeune femme. Vêtue de manière tout du moins éclectique par rapport au reste de la foule. Elle passe devant Balian, ses vêtements sont garnis de piécettes qui font un bruit assez conséquent. Balian la regarde, leur regard se croise, l’un est d’acier, l’autre est d’ambre. Elle lui sourit mystérieusement, il ne réagit pas. Elle s’évanouit dans la foule et on voit le foulard rouge qu’elle portait sur sa tête tourné au coin de la rue.

Manco, qui était monté sur la tête de Balian pour avoir une vue panoramique de la jeune femme, plonge à terre.

« Manco ! » dit promptement Balian.

Le capucin à front blanc remonta le long de son maître avant de lui passer devant le visage une piécette issue de la tunique de la jeune femme.

« Que veux-tu que j’en fasse ? »
« Va lui rendre. » répondit le capucin au creux de l’oreille de son maître. Balian regarde le singe et arque un sourcil, le singe sourit largement. « Depuis quand je t’écoute toi ? » Le singe sourit d’autant plus, satisfait d’avoir fait flancher son maître.

Balian tourne sur sa gauche en manquant de se faire bousculer par la foule, mais de grande taille et très bien bâtit, personne n’ose lui reprocher quoique ce soit, à voix haute tout du moins. Il pénètre la petite ruelle de côté où il avait vu la jeune femme s’engouffrer. La piécette dans les mains, Manco, alerte, sur son épaule gauche, il avance sans savoir trop où aller.

Dans la ruelle, au sol, une autre piécette. Puis une autre plus loin. Comme les pierres blanches du petit poucet... Soit sa jupe a été saprément mal cousue, soit elle le fait exprès la bougresse.

Justement, parlant de faire exprès. Un rai de lumière le frappe droit dans les yeux. Un cliquètement de piécettes. Un rire sauvage et suave au loin, féminin et indubitablement animal.

La preuve est faite qu'elle veut qu'il la trouve. Un test? Un genre de poursuite sensuelle? Qui sait. C'est une inconnue après tout.

A côté de la piécette qui est èa sa hauteur de yeux, un escalier se profile. Discret et quasiment invisible, on ne le voit pas si on ne sait pas ce que l'on cherche.

Et en haut, bien visible, une autre piécette miroitante.

Balian venait de s’engouffrer dans la petite ruelle. Il vit des petites choses par endroit briller sur le sol. Des piécettes comme celle qu’il avait dans la main. Manco s’empressa de descendre de son perchoir et d’aller les ramasser une à une. Les piécettes dans ses petites mains, le capucin releva la tête et vit la jeune femme au loin. Sa mâchoire inférieure se détacha lentement de la supérieure et le capucin sembla rester scotché.

En revanche ce n’était pas le genre de chose qui pouvait perturber Balian. Son apprentissage l’avait rendu opaque à ce genre de chose, il ne cherchait cette jeune fille que par curiosité et sans doute aussi un peu par naïveté car il voulait vraiment lui rendre ses piécettes.

Une sorte de flash, un tintement, un rire… Et un escalier. Balian n’y avait pas attention avant. Il continue d’avancer, Manco revient vers on maître avec les piécettes.

« Ressaisis-toi Manco. »

Ils avancent toujours. Un regard au capucin suffit à le réveiller et à le mettre en garde. Balian avançait de manière nonchalante, calme et sereine. Il monta l’escalier de manière alerte et attentive.

En haut, des cordes à linges avec des draps en train de sécher au vent. Mais elle est là, en haut, un peu plus haut, sur une passerelle menant ailleur. Une grosse tache noire sur son épaule. Un cacatoès Banksien pour être plus précis.

D'un geste élégant, foulard au vent et jupe miroitante sous la forte brise, elle se retourne vers lui. L'oeil gris souligné d'un très léger trait de crayon noir étincelle comme les piécettes. Une voix grave et chaude se fait entendre, murmure à l'oreille de l'homme.

Quelle Chimère poursuit tu?

Balian continue d’avancer en compagnie de Manco. Ils montent les marches une à une sans trop savoir où cela mène. Balian est sur ses gardes, Manco n’a pas peur lorsqu’il est près de son maître.

« Peut-être devrions nous faire demi-tour ? » dit le capucin en regardant partout de ses petits yeux globuleux.
« Manco, c’est toi qui a voulu qu’on la suive. » répondit Balian sereinement.
« Oui… Je… Un moment d’égarement ? » répliqua Manco avec un large sourire de supplication.
« Shuut » termina le sorcier en pointant son indexe devant la bouche de son capucin.

Les deux compères ne tardèrent pas à arriver dans ce vaste espace où était entreposés des draps à sécher sur des lignes. Avant même qu’ils ne s’aventurent de ce dédale de textile, ils la virent, un peu plus haut, sur une passerelle. Sur son épaule, un grand perroquet noir endémique d’Australie, cela n’échappa pas à l’enfant de la jungle qu’avait été Balian. Il se demanda tout de même ce que pouvait bien faire cette jeune femme avec ce genre de perroquet, il ne préféra pas poser de question sans quoi elle lui aurait sûrement rétorqué qu’il n’était pas plus commun de voir un homme se balader avec un capucin sur son épaule.

Lorsque Manco vit le Cacatoès, il montra des dents et les poils de son dos s’hérissèrent. Balian, une nouvelle fois, referma sa main sur son petit visage pour qu’il se calme.

« Quelle Chimère poursuis-tu ? » murmura la jeune femme doucement mais dont le voix sembla venir jusqu’à Balian tel un souffle du vent.

Balian sourit et rigola légèrement. Il croisa ses bras et fixa la jeune femme.

« Rien de chimérique. Vous avez... perdu ça. » dit-il avec le sourire. Il leva une main devant lui et ouvrit son poing, au creux de sa paume se trouvaient les piécettes. Il souffla sur celles-ci et elles s’envolèrent dans les airs telles des plumes. Elle se dirigèrent vers leur propriétaire et allèrent se rattacher à chaque endroit où elles manquaient présence.

Balian fit demi-tour et se rapprocha de l’escalier pour le redescendre mais son capucin lui flanqua une baffe sur sa joue. Balian le regarda d’un air interrogateur, Manco fronça son regard. Le sorcier finit par se retourner et à remonter les quelques marches qu’il avait descendues.

« On poursuit tous une chimère. Moi, je cherche qui je suis, je cherche à connaître mon passé pour mieux accomplir ma destinée. Alors à moins que vous soyez capables de répondre à la question ‘Qui suis-je ?’, je ne vois pas en quoi vous pouvez m’aider. »

Le capucin poussa un profond soupire, posa son menton sur une de ses mains et de l’autre, ses doigts tapotaient l’épaule de son maître avec lassitude.

Quand il se retourne vers elle, elle lui fait face. toujours sur sa passerelle, foulard au vent.

On poursuit tous une chimère. Moi, je cherche qui je suis, je cherche à connaître mon passé pour mieux accomplir ma destinée. Alors à moins que vous soyez capables de répondre à la question ‘Qui suis-je ?’, je ne vois pas en quoi vous pouvez m’aider.

Une main lui tapote alors l'épaule. Quand il se tourne, les deux yeux gris le captent de nouveau comme dans une toile d'araignée. Deux yeux gris sous un foulard rouge vif orné de piécettes.

Parfois on sais pas trop ce qu'on poursuit. Le passé est il si essentiel?

S'il se retourne de nouveau, il peut voit que la gitane sur la passerelle n'est plus visible. L,inconnue pige dans une petite bourse à sa ceinture et extrait une rune. Elle la lui tend après l'avoir examinée.

C'est LAGUZ, l'eau, la femme.
Cette rune est dans ton cas les rêves et l'intuition. Cette rune signifie que ton intuition te permettra d'agir correctement, au moment venu. C'est le moment de te remettre en question tout en suivant tes intuitions. tu dois tirer profit de ce moment. Il va forger tout ton avenir.

Je suis ici pour te servir de guide. Je suis la chèvre ailée, la protectrice et la destructrice. Je guide protège et détruit à la fois. Peut être a tu déjà rêvé de moi?

Elle a une moue coquine.

Connaitre ton passé, je ne puis, je ne suis pas voyante. Mais je connais quelqu'un qui peut sûrement t'aider... Si tu t'en montre digne. L'es tu Balian?

Termine t elle de facon fort charmante. Sur son épaule, le Banksien ne dit rien, contemplant le duo de ses yeux noirs.

Balian ne bouge plus et reste placide face au petit jeu de disparition/apparition de la jeune femme. Il la regarde, dès qu’il peut capter son regard il y plonge le sien. Il écoute attentivement ce qu’a à lui dire la jeune femme dont il ne connaît toujours pas le nom. Il est impressionné par la maturité d’esprit que peut montrer une si jeune demoiselle, c’est cela qui fait qu’il lui accorde tant d’attention. L’apprentissage de Balian lui avait donné des buts précis et l’avait inculqué la concentration, rien n’est censé le détourner de ses buts, ce qui peut faire de lui un homme un peu froid.

« Parfois on sait pas trop ce qu'on poursuit. Le passé est il si essentiel ? »
« Pour moi, oui, il est vital. J’ai la pyramide mais je n’ai pas trouvé son entrée, mon passé est cette entrée. Je dois le trouver pour accomplir ce que je dois accomplir. »

Balian écoute la jeune femme une nouvelle fois. Elle lui présente une rune, le capucin tend son bras pour chopper l’objet, un froncement de sourcil de Balian suffit à l’interrompre dans son geste. Les bras toujours croisé, un léger sourire s’affiche sur le visage du sorcier.

« C'est LAGUZ, l'eau, la femme. Cette rune est dans ton cas les rêves et l'intuition. Cette rune signifie que ton intuition te permettra d'agir correctement, au moment venu. C'est le moment de te remettre en question tout en suivant tes intuitions. Tu dois tirer profit de ce moment. Il va forger tout ton avenir. Je suis ici pour te servir de guide. Je suis la chèvre ailée, la protectrice et la destructrice. Je guide protège et détruit à la fois. Peut être a tu déjà rêvé de moi ? »

Elle fait au moins vingt centimètres de moins que Balian, la scène pourrait paraître comique mais elle est tout autre, plutôt magique en fait. Plus d’une dizaine d’année les sépare aussi et pourtant le plus vieux écoute avec sérénité ce qu’a à lui dire la jeune femme.

« Connaître ton passé, je ne puis, je ne suis pas voyante. Mais je connais quelqu'un qui peut sûrement t'aider... Si tu t'en montres digne. L'es tu Balian ? »

Balian ? Le sorcier arque un sourcil, comment connaissait-elle son nom ? Il ne posa aucune question et ne laissa pas entrevoir sa surprise. Son visage était toujours à l’identique, un léger sourire sur un visage d’ange, en paradoxe avec un regard ténébreux d’ambre. La question de la jeune fille reste en suspend. Le silence se fait, les deux sorciers se fixent, le capucin et le cacatoès de même. Seul le claquement des draps au vent ose rompre le silence.

« Excuse-moi un instant. » dit Balian avant de se retourner et d’avancer de quelques pas. Il sort Tezcatlipoca de sa ceinture et la pose à plat sur la paume de sa main devant lui à l’abri des regards. La vielle dague à la lame émoussée mais au manche resplendissant de jade se met à tourner rapidement. Au bout de quelques instants elle s’arrête net et pointe Balian, en réalité ce n’est pas Balian qu’elle pointe mais la jeune femme derrière lui.

« Il a dû apprécier le discours sur la 21ème rune de Futhark. » dit Manco au creux de l’oreille de son maître.

Balian, lui, ne dit rien et range la dague. Il finit par se retourner vers la jeune femme, il se plante devant elle, très porche d’elle et croise les bras.

« Mon nom signifie ‘soleil digne’. Alors, oui je suis prêt à te suivre… Elthiriel. » finit-il avec un large sourire en coin et quelques étincelles dans son regard d’ombre.

Mon nom signifie ‘soleil digne’. Alors, oui je suis prêt à te suivre… Elthiriel.

Elle hausse un sourcil, amusée. Inko ouvre les ailes un peu, ne disant rien pour le moment. Elle la vu faire. Il ne s'est pas vraiment caché remarque. Elle se demande si lui dirait la même chose en cas inversé.

Alors, soleil digne... Tu es prêt à suivre La Nuit que je suis sans même rien demander?

Elle prends une pièce et la tend au capucin.

Tu as l'air de les aimer alors elle est à toi. Inko... Va avertir de notre arrivée.

Le grand noir ouvre les ailes et obéit sans discuter. Elthiriel reste là, près et à la fois inaccessible.

Elle t'attendais depuis un petit bout. Ton bateau est en retard... Peut-être as tu faim? Te présenter l'estomac creux n'est pas l'idéal.

Un gentil sourire, un peu sauvage... Animal... Il y a toujours le facteur animal sauvage en elle. Dans ce regard et ce maintient.

« Alors, soleil digne... Tu es prêt à suivre La Nuit que je suis sans même rien demander? »
« Jeune fille, si tu crois que je n’ai aucune méfiance à ton égard tu te trompes. » répliqua-t-il avec un léger sourire.

Elthiriel tend une piécette à Manco. Le capucin la lorgne des se petits yeux globuleux, il adresse un regard à son maître, celui-ci ne dit rien. Le capucin approche sa main doucement puis au dernier moment choppe l’objet rapidement et va se cacher derrière le coup de son maître. Le cacatoès s’envole pour aller prévenir quelqu’un de leur arrivée.

« Elle t'attendait depuis un petit bout. Ton bateau est en retard... Peut-être as tu faim? Te présenter l'estomac creux n'est pas l'idéal. »

Balian ne répond rien à la première partie de la phrase. Visiblement Tezcatlipoca attendait aussi depuis un petit bout. Quant au retard du bateau c’est sans doute car il a fallu remorquer un bateau de croisière, nommé Calypso, endommagé par une tempête.

« Mon estomac ne guide pas mes actes. En revanche je changerai bien d’accoutrement. »

Balian portait toujours ces vêtements de marins subtilisés et qui puaient le poisson pas frais. Le sorcier s’avança vers les lignes à linge, c’était l’endroit propice pour trouver ce qu’il cherchait. En quelques instants, Balian avait quitté ses vêtements et se retrouvaient nu, de dos à Elthiriel. Il ne semblait pas pudique, en réalité il avait passé les trente premières années de sa vie avec un unique pagne comme vêtement. Mais le capucin semblait être pudique pour deux et certainement plus conscient des mœurs de la société que son maître. Manco grimpa sur une ligne à linge et tira le drap blanc le long de celle-ci en fronçant des sourcils à l’égard d’Elthiriel. Maintenant seul les courbes glabres et musclées du jeune homme se dessinaient derrière le drap blanc telles des ombres chinoises.

Peu de temps après, Balian revint vers Elthiriel, il était vêtu d’un jean et d’une chemise blanche. Un hasard qu’il soit tombé sur une tenu commune car Balian n’avait aucune idée de ce qui se portait en société et surtout de ce qui ne se portait pas. Retroussant ses manches, Manco sauta de la ligne à linge sur l’épaule de Balian. Il était assurément fier de la beauté physique de son maître.

« Je suis prêt. Où allons nous ? »

Jeune fille, si tu crois que je n’ai aucune méfiance à ton égard tu te trompes.

Elle se retient de hausser les yeux au ciel, soutient le regard d'ambre sans broncher. Jeune fille... En tout cas.

Elle trouve ca ironique que la première personne à qui on lui confie la guidance et la garde soit un homme qui pourrait presque être son père.

Mon estomac ne guide pas mes actes. En revanche je changerai bien d’accoutrement.

C'était prévu. Elle ne l'a pas emmené ici ou, parmis tout les trucs qui sèchent, se trouve forcément quelque chose à la taille de l'homme. Faudra l'emmener faire du shopping. Nu, dos à elle, il ne peut se rendre compte du regard intense qu'elle a . Regard de pur prédateur sans aucune connotation sexuelle. Tourner le dos à un chimérien est chercher sa mort.

Mais ils en ont besoin vivant. Elle se contente donc d'analyser ses mouvements de manière toute clinique, même quand le capucin a tiré un drap sur sa nudité. Ca la fait rire.

Un jeans et chemise blanche... C'est simple et propre. Dans un cliquètement de piécettes, elle hoche la tête, appobatrice.

Je suis prêt. Où allons nous?

Je vais te mener ou tu trouvera quelques réponses à tes questions. Donne moi la main.

Répond elle simplement, testant sa confiance envers une simple inconnue. Aussitôt qu'il aura pris la main, elle transplanera dans un crac sonore, les emmenant tout les trois, le tout dans un brouillard rouge et un bruit de milliers de piécettes.

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